Présentation du groupe Transcriptions de l’April - Interview de Marie-Odile par Frédéric

Transcription

Frédéric : On va passer au premier sujet, l’interview de Marie-Odile qui normalement est en direct depuis l’Italie. Marie-Odile est-ce que tu nous entends ?
Marie-Odile : Oui je vous entends parfaitement. Est-ce que vous m’entendez ?
Frédéric : On t’entend parfaitement. Déjà bonjour Marie-Odile. Merci de prendre de ton temps pour répondre à quelques questions. Pourrais-tu déjà te présenter en quelques mots, ton parcours et comment tu as découvert l’April ?
Marie-Odile : Bonjour Frédéric. Bonjour aux auditeurs et aux auditrices de l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune. Je peux me présenter. Je suis Marie-Odile Morandi. J’ai enseigné pendant de nombreuses années au lycée Stendhal de Milan qui est un des lycées français à l’étranger ; j’enseignais la technologie au niveau du collège. Actuellement je suis à la retraite et, pour ne pas laisser mes neurones en jachère, je participe activement au groupe Transcriptions de l’April.
J’ai découvert l’association en 2009-2010 en furetant sur le réseau. Bien entendu ce que j’ai lu m’a plu. J’ai voulu apporter ma pierre, participer, m’impliquer, et mon choix s’est porté vers le groupe Transcriptions puisque c’est là que je me sentais le plus à l’aise pour agir avec l’April.
Frédéric : Merci Marie-Odile pour cette présentation. Tu vas nous permettre de faire découvrir ce groupe Transcriptions qui semble effectivement animer ta passion. Depuis quand ce groupe existe-t-il et puis quels sont les objectifs de ce groupe Transcriptions ?
Marie-Odile : En faisant des recherches, j’ai trouvé que le groupe existe depuis 2006. Personnellement j’avais commencé à participer de façon ponctuelle depuis 2011, puis de façon de plus en plus intensive — bien entendu la retraite arrivant — et en 2015 j’ai accepté d’animer ce groupe. Actuellement on compte à peu près 80 inscrits sur la liste de discussion dédiée.
Pourquoi un groupe Transcriptions à l’April ? Personnellement j’adhère à l’idée que sur le Web, désormais, on trouve de nombreuses conférences, de nombreuses émissions qui traitent de logiciel libre, de libertés informatiques en général, et j’ai toujours pensé qu’il était vraiment dommage de n’y avoir accès que sous la forme audio ou vidéo. Donc la mission que s’est fixée le groupe Transcriptions c’est de repérer sur le Web, justement, ces enregistrements, ces vidéos de conférences, d’interviews, qui traitent évidemment des thèmes chers à l’April, afin de mettre noir sur blanc, d’écrire tout ce qui se dit, tout ce qu’on entend : on obtient un texte de cet enregistrement, on obtient un fichier texte et à partir de ce fichier texte on crée un fichier HTML qui est ensuite publié sur le site de l’April.
Frédéric : D’accord. C’est une bonne présentation effectivement ; qu’on comprenne bien l’objectif de ce groupe, je crois me souvenir qu’il y a trois mots-clefs dans le groupe de travail, c’est indexation, réutilisation et accessibilité. Est-ce que tu peux entrer un peu plus dans le détail là-dessus, s’il te plaît ?
Marie-Odile : Tout à fait. Ce sont les trois mots-clefs qui sont utilisés dans le groupe Transcriptions ; ce sont les finalités du groupe. Le premier mot-clef c’est le mot indexation. Je pense que les choses s’améliorent en utilisant des moteurs de recherche, mais il reste quand même de temps en temps difficile de retrouver un enregistrement, une vidéo ; on se souvient que ça existe, on a des difficultés à retrouver, alors que le texte, grâce aux mots-clefs, sera plus facilement repéré, indexé par les moteurs de recherche. Donc il faut retenir ce premier mot : indexation.
Le deuxième mot à retenir, c’est le mot réutilisation. En fait, les transcriptions sont publiées sous une licence qui est la licence Verbatim. Verbatim, ça signifie que les propos des conférenciers et des conférencières sont reportés très fidèlement. Donc grâce à ce travail de transcription fidèle, en cas de nécessité, on pourra retrouver exactement les propos qui ont été tenus lors de cette conférence par les intervenants et les intervenantes et on pourra les réutiliser sans trahir leur pensée et, bien entendu, en citant la source exacte puisque c’est ce qu’on nous demande, de citer les sources exactes dès qu’on avance quelque chose. Donc le deuxième mot à retenir c’est le mot réutilisation.
Et puis, bien entendu, le troisième mot qui est peut-être le plus important c’est le mot accessibilité. Une cible importante de nos transcriptions ce sont les personnes handicapées, porteuses de handicap, et des observateurs affirment que chacun d’entre nous, nous ferons partie un jour ou l’autre de cette catégorie de personnes. Je pense en particulier aux personnes malentendantes, aux personnes sourdes. Il y a une autre chose aussi, quand on réalise une transcription, c’est qu’on essaye, en plus de reporter les paroles des intervenants, on essaye d’indiquer entre parenthèses, entre guillemets [entre crochets, Ndt] ce qui se passe : soit ce qu’on entend, soit ce qu’on voit en regardant la vidéo. Par exemple une personne qui élève le ton ; par exemple une personne — ça m’est arrivé il y a quelque temps — qui imite la voix d’une autre personne ; quand on regarde la vidéo, on peut voir les mimiques des personnes, leur gestuelle. Et tout cela, on essaye de le reporter pour renforcer les propos, pour bien comprendre les idées que les orateurs veulent transmettre. Donc c’est un plus qui est offert par la transcription et là, je pense particulièrement aux personnes non-voyantes ou aux personnes aveugles.
Donc effectivement accessibilité, réutilisation et indexation, ce sont les trois maîtres mots du groupe Transcriptions.
Mais on a aussi des retours, par exemple de personnes qui ont un temps très restreint disponible pour regarder des vidéos, qui savent qu’une vidéo est disponible sur le réseau mais qui n’ont pas le temps de la regarder. Alors on a eu des retours de personnes qui nous disent : « C’est bien les transcriptions parce que comme ça je lis en lecture rapide ; si ça m’intéresse j’approfondis ; si ça ne m’intéresse pas, si je connais le sujet, eh bien je passe à autre chose ». Donc c’est un plus aussi pour les personnes qui sont dans le plein de leurs capacités. Je vais rajouter quelque chose qui est peut-être quelque chose de personnel.
Frédéric : Vas-y Marie-Odile.
Marie-Odile : Toutes ces finalités que je viens d’énoncer concernent les autres, si on peut dire. Je pense que dans ma vie je n’ai jamais fait des choses qui ne me plaisaient pas et si je continue à transcrire c’est parce que j’éprouve aussi une certaine satisfaction : quand on commence une nouvelle transcription, on a une feuille blanche et puis, petit à petit, on commence à la remplir, on s’imprègne de la pensée des orateurs, on approfondit ; c’est en quelque sorte une communication avec les personnes qui interviennent ou l’orateur si c’est une personne seule qui fait une conférence. Peut-être que c’est un cas particulier des participants au groupe Transcriptions, mais je pense que mes prédécesseurs éprouvaient la même satisfaction.
Frédéric : C’est une explication très claire à la fois sur l’intérêt pour les autres et pour ceux qui participent au groupe Transcriptions. Je te remercie. D’ailleurs je précise que la transcription de la première émission de Libre à vous ! sera bientôt disponible. Tu parlais du groupe de travail Transcriptions, comment ce groupe fonctionne ? Combien de temps prend une transcription mais aussi une relecture, parce qu’une contribution possible c’est une relecture ? Est-ce que tu peux nous expliquer, en quelques mots, comment fonctionne ce groupe et combien de temps prend une transcription ou une relecture ?
Marie-Odile : Le groupe fonctionne en utilisant deux outils principaux qui sont la liste de discussion Transcriptions sur laquelle il faut s’inscrire, et puis le wiki sur lequel il faut créer un compte pour pouvoir communiquer une information. Le wiki est un emplacement du site de l’April ; les liens seront indiqués, ils sont peut-être déjà indiqués sur le document qui sera en ligne.
Frédéric : Ils le sont déjà !
Marie-Odile : Donc sur le wiki, vous vous connectez, vous créez une page de la nouvelle transcription et puis on peut insérer des informations en respectant la syntaxe dans les diverses rubriques du wiki. Les diverses rubriques c’est : suggestions, en cours, à relire ou publié.
Évidemment, quand on commence une nouvelle transcription, il est de bon ton d’avertir, d’envoyer un message sur la liste de discussion ; ce message sera distribué à tous les colistiers et toutes les colistières. Il est de bon ton de l’indiquer aussi sur le wiki. Voilà la façon dont le groupe fonctionne.
Quand la transcription est terminée, même chose : un message est envoyé à la liste de discussion et un message est envoyé aux intervenants et aux intervenantes pour les avertir de l’existence de cette transcription et pour leur demander l’autorisation de publier ultérieurement la transcription finalisée sur le site de l’April.
Une fois que la transcription est faite premier jet, le texte doit être relu, avec et sans le son, pour corriger la grammaire, l’orthographe, corriger les mots redondants qui sont utilisés par certains intervenants parce qu’on a tous quelques habitudes, on répète plusieurs fois les mêmes paroles, donc tout ce qui est en double est supprimé. Puis des liens vers des sites qui permettent de compléter les propos de l’orateur sont insérés. Ensuite la transcription est finalisée, comme vous dites à l’April « drupalisée », une illustration est ajoutée et la transcription, c’est-à-dire un fichier HTML, est publiée sur le site de l’April.
Les relectures prennent aussi du temps parce qu’il faut effectivement tout contrôler, s’assurer qu’il n’y a aucune erreur, s’assurer que l’orthographe et la grammaire sont correctes.
Combien de temps prend la transcription premier jet ? Cela est difficile à dire, parce que ça dépend de l’orateur, ça dépend de sa vitesse d’élocution, ça dépend aussi de la qualité de l’enregistrement et puis, concernant le transcripteur ou la transcriptrice, ça dépend aussi de la connaissance que la personne possède du sujet qui est traité. Si on compte, une heure d’enregistrement, effectivement, peut nécessiter plusieurs heures de transcription pour le premier jet et après on passe à la relecture.
Frédéric : OK, c’est très clair. Quand tu parlais de « drupaliser », à l’April ça veut simplement dire, en fait, que le gestionnaire de sites qu’on utilise c’est Drupal ; donc c’est publier sur le site de l’April de façon officielle la transcription, je le précise pour les personnes qui écoutent. Dernière question maintenant que tu as fait partager effectivement l’intérêt des transcriptions à la fois pour les personnes qui vont lire et pour les personnes qui font les transcriptions, comment une personne peut contribuer à ce groupe Transcriptions ?
Marie-Odile : Pour contribuer, il faut déjà savoir qu’il n’est pas nécessaire d’adhérer à l’April : n’importe qui peut contribuer. Par exemple nous avons beaucoup d’intervenants, quand ils reçoivent le message que la transcription existe, avec le lien, ils se créent un compte, ils font les corrections qu’ils jugent nécessaires. Donc il n’est pas nécessaire d’adhérer à l’April.
Une première participation qui peut-être très simple et qui n’engage pas beaucoup la personne : récemment on a quelqu’un qui a indiqué une conférence qu’il appréciait et pour laquelle il aimerait pouvoir lire la transcription. Donc voilà une forme de participation qui est tout à fait simple et qui n’engage pas beaucoup mais enfin, qui pour nous est utile, parce que de temps en temps on peut manquer quelques vidéos qui seraient intéressantes pour les thèmes traités par l’April et puis ça encourage aussi à poursuivre le travail parce que ça veut dire qu’on est suivis.
Si on veut s’impliquer de façon un petit peu plus approfondie, je pense que la première chose à faire c’est de visiter la page wiki du groupe ; les adresses vous seront indiquées. Peut-être commencer par une relecture pour se mettre un petit peu dans le bain ; vous vous rendez à l’onglet correspondant, vous faites votre choix. On a un relecteur, il y a quelque temps, qui a envoyé un message ensuite disant : « J’ai relu ! C’était passionnant ! ». Tout le monde devrait pouvoir se passionner pour des relectures !
Si vous voulez vous impliquer davantage, vous pouvez vous inscrire à la liste de discussion, vous faire connaître, poser des questions, on y répondra — si vous en avez — et puis vous lancer, commencer un enregistrement de votre choix.
S’il y a des gens qui sont intéressés, qui se sentent motivés, on avait essayé aussi d’insérer des sous-titres. De toutes façons il faut d’abord que la transcription soit faite pour ensuite commencer à insérer des sous-titres sur des vidéos sur lesquelles il est permis de le faire.
Bon ! Si des personnes sont intéressées, n’hésitez plus, rejoignez-nous, nous vous attendons avec plaisir.
Frédéric : Écoute, j’espère que plein de personnes vont répondre à cet appel. Je précise que les références que tu as citées, notamment la page wiki sur laquelle il y a les transcriptions en attente et la liste de diffusion pour s’inscrire, sont sur le site de l’April dans la page citée en référence. Merci Marie-Odile pour toutes ces explications et aussi je te remercie du fond du cœur pour toutes ces transcriptions et je crois que toutes les personnes qui ont été transcrites par ce groupe et par toi te remercieront. À bientôt Marie-Odile.
Marie-Odile : Au revoir à toutes et à tous. À la prochaine.
Frédéric : N’hésitez pas, surtout, à rejoindre ce groupe Transcriptions.

Média d’origine

Titre :

Présentation du groupe Transcriptions de l’April

Personne⋅s :
- Frédéric Couchet - Marie-Odile Morandi
Source :

Écouter l’enregistrement

Lieu :

Radio Cause Commune

Date :
Durée :

15 min

Licence :
Verbatim
Crédits des visuels :

copie d’écran du wiki du groupe Transcriptions

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.