La France championne d’Europe du logiciel libre - François Aubriot

Titre :
La France championne d’Europe du logiciel libre
Intervenants :
François Aubriot - Jean-Baptiste Cocagne
Lieu :
RCF - Edito du web
Date :
décembre 2017
Durée :
4 min 30
Écouter le podcast
Licence de la transcription :
Verbatim
transcription réalisée par nos soins.

Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

Description

Une étude récemment publiée place la France en tête du peloton européen pour les logiciels libre et l’open source.

Transcription

Voix off : RCF. Le 18/19. Jean-Baptiste Cocagne.
Jean-Baptiste Cocagne : Bonsoir François Aubriot.
François Aubriot : Bonsoir.
Jean-Baptiste Cocagne : Vous êtes le président de l’association PLOSS Rhône-Alpes, qui regroupe les entreprises du numérique libre dans notre région. Et cette semaine, cocorico, vous revenez sur une étude publiée au début du mois, qui place la France en tête du peloton européen pour les logiciels libres et l’open source.
François Aubriot : Tout à fait. Et en tant que président de cette association, je suis particulièrement fier de ce résultat. L’étude a été menée par un cabinet spécialisé en collaboration avec le Syntec numérique (un syndicat de la profession), le Conseil National du Logiciel Libre, le Pôle Systématique (un cluster parisien dans le numérique). Les résultats seront présentés lors du Salon Paris Open Source Summit et les conclusions sont vraiment encourageantes pour nos entreprises, donc en France et aussi en Auvergne Rhône-Alpes.
Jean-Baptiste Cocagne : Quelques chiffres : un marché deux fois plus dynamique que celui de l’informatique. Un chiffre d’affaires de presque quatre milliards et demi d’euros, ça fait beaucoup, et un taux de pénétration de presque 10 % devant le Royaume-Uni et l’Allemagne ; ce n’est quand même pas mal ! Le numérique est présent presque de partout aujourd’hui, François Aubriot. En quoi l’open source peut être bénéfique au numérique ?
François Aubriot : En fait, on a parlé de logiciel libre déjà dans ces chroniques. Je dirais que l’open source c’est un petit peu la version business du logiciel libre. Ça déplaît à certains fondamentalistes, on en a aussi, mais c’est, en fait, pour faire travailler les associations, les administrations, les entreprises, avec des logiciels libres, de façon professionnelle, et ça c’est quelque chose d’important.
Jean-Baptiste Cocagne : Des vecteurs donc d’innovation, d’échanges, d’indépendance et quoi d’autre ?
François Aubriot : Ce sont tout d’abord des emplois. Ça c’est quelque chose d’important. C’est un secteur d’activité qui favorise l’emploi et l’emploi est le bienvenu. L’emploi dans l’open source, c’est également intéressant au niveau de l’économie locale et nationale. Plutôt que de consacrer une part importante de ses budgets pour acheter des licences de logiciels qui sont facturées depuis des pays étrangers fiscalement complaisants, cet argent est utilisé pour faire travailler des entreprises, des personnes compétentes. Ça, c’est très positif et surtout quand il s’agit d’argent public. Très rapidement quelques chiffres et je vous invite à consulter l’étude, les avantages et les raisons de l’adoption : pour 82 % c’est mutualiser et réduire les coûts de développement ; 82 % diversification et indépendance des plates-formes technologiques ; 70 % c’est un accélérateur stratégique. En fait que des bonnes choses !
Jean-Baptiste Cocagne : Et donc quoi d’autre encore que cette innovation, cette indépendance ?
François Aubriot : Les entreprises de la filière, donc en particulier les pure players, ceux qu’on représente, qui travaillent centralement sur le logiciel libre, sont mis en lumière. Il y a d’autres choses comme la souveraineté numérique de la France, de l’Europe ; la neutralité du Net, on en a beaucoup parlé ces derniers temps ; l’interopérabilité ; la transparence des algorithmes : la lutte contre le sexisme, l’inclusion et le refus également des brevets logiciels et certaines méthodes d’affaires.
Jean-Baptiste Cocagne : Des sujets importants, mais vous, les entreprises, vous êtes avant tout contraintes par des objectifs de rentabilité.
François Aubriot : Oui, mais pas que, et nous sommes d’ailleurs très proches des communautés citoyennes telles que, on en a parlé, ALOLISE [1] à Saint-Étienne qui a organisé les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre cet été ; l’ALDIL [2] à Lyon, qui va fêter les 20 ans des Journées du Logiciel Libre le 24 et le 25 mars. Ça ce sont des choses importantes. Pour conclure assez rapidement, je vous donne un exemple très concret au niveau de l’État français, donc là, on est au plus haut : il est demandé maintenant que tous les nouveaux développements respectent les meilleures pratiques, soit, mais surtout que le code soit par défaut ouvert et donc visible au public. Et ça, c’est un signe très fort pour l’ensemble des collectivités, que ce soit la région, nos métropoles, les départements, les villages, et on devrait tous s’en inspirer et surtout contribuer. Donc des exemples intéressants.
Jean-Baptiste Cocagne : Qu’on mettra avec le podcast de cette chronique. On n’a plus beaucoup le temps malheureusement. François Aubriot, merci beaucoup d’avoir été notre chroniqueur numérique.
François Aubriot : Merci.
Jean-Baptiste Cocagne : On ne vous retrouvera pas au 18/19 la saison prochaine, enfin l’année prochaine, mais peut-être sur les ondes de RCF Lyon. On vous souhaite donc une bonne continuation.
François Aubriot : Passez de très bonnes fêtes.
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Références

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.