Émission Libre à vous ! diffusée mardi 28 novembre 2023 sur radio Cause Commune Sujet principal : Au cœur de l’April


Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous dans Libre à vous !. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.
« Au cœur de l’April », nous allons vous parler de certaines actions en cours ou à venir, nous allons faire un court retour sur un an de présidence de Magali et nous répondrons à vos questions si vous en avez. Ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec, au programme, au début de l’émission, une interview sur WeasyPrint qui permet de transformer du HTML en PDF. Et également, en fin d’émission, « Enfin la vérité cachée de l’informatique merdique » selon Luk. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenu·e·s pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter.

Notre émission est diffusée, depuis 2018, sur les ondes de la radio Cause Commune. Cette diffusion permet de toucher un très large public.
Radio Cause Commune fonctionne grâce à l’engagement de bénévoles, sans aucune personne salariée, mais a, bien sûr, des frais de fonctionnement. La radio fait face, actuellement, à de gros soucis pour payer les factures de fin d’année et de début d’année 2024.
Nous vous encourageons donc, si vous le pouvez, à faire un don pour permettre à radio Cause Commune de continuer à exister et pour nous permettre aussi de continuer à proposer notre émission auprès d’un large public.
Si vous nous écoutez via la bande FM ou le DAB+, aidez Cause Commune à passer ce cap difficile et à faire vivre votre radio locale. Pour nous aider, rendez-vous sur le site causecommune.fm et cliquez sur le bandeau d’appel aux dons.

Nous sommes mardi 28 novembre 2023, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui, mon collègue Étienne Gonnu, qui n’est pas en grande forme, mais qui a fait l’effort de venir aujourd’hui pour assurer la régie. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred. C’est un plaisir d’être là.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

WeasyPrint – Interview par Julie Chaumard de Lucie Anglade et Guillaume Ayoub de CourtBouillon

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par une interview de présentation de WeasyPrint qui permet de transformer du HTML, du CSS, en PDF.
Je vais passer la parole à Julie Chaumard, bénévole à l’April, qui fait, depuis quelques semaines, la régie de l’émission. C’est sa première interview dans Libre à vous !, je la remercie d’avoir proposé ce sujet. Je te passe la parole ainsi qu’à tes invités.

Julie Chaumard : Bonjour Frédéric. Merci. Bonjour à tous.
Je voulais effectivement présenter le logiciel libre WeasyPrint qui, à mon sens, est une application de grande qualité, que j’ai pu essayer. C’est pourquoi j’ai invité deux créateurs de cette application. Bonjour Lucie Anglade. Bonjour Guillaume Ayoub. Merci d’être avec nous en direct.

Lucie Anglade : Bonjour.

Guillaume Ayoub : Bonjour.

Julie Chaumard : Guillaume, en 2011, tu as démarré le développement du logiciel WeasyPrint avec Simon Sapin et vous avez été rejoints plus tard par Lucie.
Lucie, peux-tu nous présenter le logiciel libre WeasyPrint ?

Lucie Anglade : WeasyPrint est un outil open source qui est développé en Python. C’est un outil qui va permettre, comme vous l’avez dit, de transformer du HTML et CSS en document PDF. De la même manière que dans un site web, on va retrouver la structure et le contenu avec du HTML et le CSS va permettre de mettre un peu en page le document, de la même manière qu’on met en page un site web, donc mettre un logo par exemple en haut à droite, un titre écrit en gros, un numéro de page en bas à gauche, pourquoi pas.
Ça peut paraître un peu bizarre d’utiliser du HTML/CSS pour créer des documents PDF. Cette idée vient de là où on travaillait avant, qui s’appelle Kozea. On devait générer plusieurs documents qui devaient toujours avoir la même tête, mais pas exactement le même contenu, comme des factures et des rapports. Au début, on a essayé d’utiliser du LateX ou des templates LibreOffice, deux outils très puissants mais pas très pratiques dès qu’il faut faire un peu de mise en page moins rudimentaire, un peu plus sympa visuellement. Du coup, on s’est dit pourquoi pas HTML et CSS.
En fait, CSS c’est défini dans des documents qui expliquent comment ça doit fonctionner, ça s’appelle des spécifications. Dans ces documents, dès le début, en 1996, ça expliquait déjà comment un CSS doit se comporter pour des documents paginés. Donc tout fait sens : utiliser du HTML et du CSS pour faire des documents PDF.

Julie Chaumard : Je te remercie Lucie. Tu as utilisé des termes techniques : HTML et CSS. Ce sont des langages utilisés dans la création de pages internet et tu les as opposés à LateX et à LibreOffice qui, eux, sont plutôt des outils de traitement de texte. Tu nous expliques que vous êtes plutôt partis sur des technologies de pages internet que de traitement de texte pour la création des PDF. Merci Lucie.
Guillaume, je me tourne vers toi à présent. Peux-tu nous dire où l’on peut télécharger cette application ?

Guillaume Ayoub : Sous Linux, c’est en fait assez facile parce que WeasyPrint est déjà packagé pour un grand nombre de distributions Linux : sous Debian, sous Ubuntu, sous Fedora, sous Arch, sous Gentoo, beaucoup de distributions, du coup ça peut être installé facilement par ces paquets-là. Autrement, peut l’installer comme n’importe quel paquet Python classique avec un outil qui s’appelle pip. Ça fonctionne sous Linux, bien sûr, mais ça fonctionne aussi sous MacOS et sous Windows, si jamais vous êtes sur d’autres OS.

Julie Chaumard : Si je comprends bien, on peut télécharger WeasyPrint depuis le site internet weasyprint.org où l’on trouvera toute la doc pour expliquer comment on l’installe et où on le trouve. Il est donc déjà installé avec les paquets d’installation de Linux.

Guillaume Ayoub : C’est ça, exactement, c’est déjà packagé pour beaucoup de distributions.

Julie Chaumard : OK. Super. Peux-tu nous détailler quelques-unes des nombreuses fonctionnalités de WeasyPrint ?

Guillaume Ayoub : WeasyPrint est un moteur de rendu, qui fait comme un navigateur, sauf que ça rend des PDF, et c’est fait exactement pour gérer la pagination, c’est-à-dire gérer le fait qu’il va y avoir des pages.
Plein de fonctionnalités sont assez naturelles dans les livres : les tailles de page différentes, avec des marges, des en-têtes, des pieds de page, des règles pour forcer ou pour éviter des coupures de page, des notes de bas de page. Bref, toutes les fonctionnalités qui sont assez classiques dès qu’on fait de la mise en page classique. En fait, on va pouvoir gérer directement toutes ces fonctionnalités-là en CSS, comme on gérerait les couleurs ou les tailles de texte classiques et tout est dans les spécifications, comme disait Lucie juste avant.

Julie Chaumard : J’ai moi-même essayé WeasyPrint. On écrit du CSS, on le compile et j’ai effectivement trouvé que ça rend un superbe PDF. Il y a tout un tas de fonctionnalités pour afficher exactement comme l’on veut la pagination, les marges, les images.
De par son mode d’installation et son utilisation, il semblerait que WeasyPrint soit une application plutôt dédiée aux développeurs. Lucie, peux-tu nous en dire plus sur les avantages que WeasyPrint offre aux développeurs ?

Lucie Anglade : L’avantage principal c’est qu’en se basant sur HTML et CSS, une grande partie des développeurs et des développeuses connaissent déjà, au minimum, ces langages-là, du coup ça va être plutôt facile pour créer des documents, c’est comme si on faisait un site web et, au final, ça va sortir en PDF. Il y a aussi un avantage pour les graphistes. Quand on design des maquettes de documents et des choses comme ça, comme on disait plus tôt, avec LibreOffice et LateX c’est un peu dur et pas très fun et les graphistes ont plus l’habitude d’utiliser du CSS pour faire des sites web, du coup ça va être plus sympa pour faire, après, un PDF derrière.

Julie Chaumard : OK. En fait, les développeurs, les graphistes utilisent déjà ces outils pour faire les présentations de la manière dont ils veulent, du coup, c’est plus facile pour eux parce que c’est un langage qui a vraiment beaucoup de fonctionnalités et qui permet beaucoup de personnalisation.

Lucie Anglade : Oui, c’est ça. Ça va être exactement pareil, que ce soit le CSS ou le HTML, que pour faire un site web, c’est juste qu’il va y avoir certaines spécificités, après, qui vont être liées au fait de faire un document paginé. Par exemple, en CSS, on a des règles, des @page, et ça va permettre de définir des trucs qui sont vraiment spécifiques à un document sur une page, par exemple la taille des pages, la taille, par exemple si on veut en paysage ou portrait.

Julie Chaumard : OK. Merci Lucie.
Guillaume, peux-tu nous dire si vous avez beaucoup d’utilisateurs ? Est-ce que le logiciel est adopté par de grandes structures dans l’industrie ou dans des organismes publics et quels usages en font-ils ?

Guillaume Ayoub : Oui, ça commence. C’est un logiciel qui a plus de dix ans maintenant. On a environ un million de téléchargements par mois, ce qui commence à faire pas mal déjà. On sait que des grandes entreprises l’utilisent, mais on ne sait pas forcément qui, puisque, comme c’est du Libre, tout le monde ne nous contacte pas quand ils sont utilisateurs. On sait qu’il y a des grands groupes comme MetLife ou comme Apple, des gouvernements aussi, en France, au Royaume-Uni, qui l’utilisent.
Au niveau des cas d’usage, il y a vraiment plein de cas d’usage très différents. C’est utilisé pour faire des notices d’utilisation d’électroménager, des étiquettes électroniques, des publications scientifiques aussi, OpenEdition l’utilise. Et puis beaucoup de rapports d’audit, beaucoup de rapports de sécurité, bref, tout ce qui a besoin d’être mis en page automatiquement et généré en PDF.

Julie Chaumard : C’est impressionnant. Si je comprends bien, les grandes structures, au final, financent le développement de nouvelles fonctionnalités dont elles auraient besoin, que vous pouvez intégrer ensuite dans le logiciel libre. D’ailleurs, Lucie, avez-vous des partenaires qui vous soutiennent et qui enrichissent votre offre ?

Lucie Anglade : Comme tu l’as dit, des entreprises vont pouvoir financer l’ajout de nouvelles fonctionnalités. Aujourd’hui, on vit de l’activité sur WeasyPrint et autour de WeasyPrint.
La principale source ça va être ça : des entreprises qui vont avoir besoin d’une nouvelle fonctionnalité ou de corriger un bug en particulier. Par exemple, cette année, on a pu rajouter le support de divers formats PDF, puisqu’il y a les formats de PDF classiques et après il y a des formats PDF un peu particuliers pour faire des PDF accessibles ou des PDF archivables. Des entreprises avaient ce besoin-là et, du coup, ont financé le rajout de la fonctionnalité dans WeasyPrint.
Après, on a toute une partie qui va être du sponsoring. On passe par la plateforme Open Collective. Les entreprises ou les personnes, à titre personnel, peuvent nous soutenir, que ce soit par des dons mensuels, ponctuels. Ça va nous permettre de réserver du temps pour corriger des bugs et rajouter des fonctionnalités, toujours, et aussi juste de répondre aux gens sur les tickets, quand ils les ouvrent, parce que ça prend quand même pas mal de temps.
On a une dernière partie qui va plus être autour de WeasyPrint sans être sur WeasyPrint directement : quand les entreprises vont avoir des maquettes de documents trop stylées mais qu’elles n’ont pas le temps ou les compétences pour les transformer en HTLM/CSS, on va intervenir là-dessus pour leur fournir un template qu’elles pourront ensuite utiliser dans leurs applications, en interne, ou autre.

Frédéric Couchet : Lucie, Guillaume, j’ai deux questions sur le salon web, que je vais relayer. Ce ne sont pas des questions qui étaient prévues, j’espère que vous allez pouvoir y répondre sans trop de soucis. Une : « Quelle est la différence entre WeasyPrint et Paged.js ? » J’avoue que je ne sais pas ce qu’est Paged.js.

Guillaume Ayoub : C’est un logiciel qui fait un petit peu pareil, qu’on connaît bien, nous sommes très amis avec les développeuses et les développeurs de cet outil-là. C’est un très bon outil.
Ça marche un peu pareil. La différence principale c’est que WeasyPrint est basé sur un moteur qu’on a écrit nous-mêmes, du coup c’est un petit peu indépendant, il y a des avantages et des inconvénients à ça.
Paged.js est basé directement sur le moteur de rendu des navigateurs et il rajoute, par-dessus, des règles pour avoir de la pagination.
En gros, si vous voulez faire un livre bien mis en page avec du HTML/CSS, Paged.js est vraiment un très bon outil pour ça. Si vous voulez faire de l’automatisation de génération de documents de manière un peu plus industrielle, pour ce cas d’usage-là, il vaut peut-être mieux utiliser WeasyPrint.

Frédéric Couchet : D’accord. Deuxième question qui est d’Antoine, notre graphiste : « Est-ce que le PDF peut être envoyé chez un imprimeur avec des traits de coupe, des profils colorimétriques tels que cyan, magenta, etc. ? »

Guillaume Ayoub : C’est une fonctionnalité qui est souvent demandée. Aujourd’hui, on manque de spécifications pour pouvoir faire les fonctionnalités nécessaires pour faire ça directement dans WeasyPrint. Cela étant dit, il y a des outils qui sont totalement capables de prendre le PDF généré par WeasyPrint et de rajouter toutes ces informations-là. On fait déjà les traits de coupe, les fonds perdus et tout ce qui permet de pouvoir faire la mise en page. Sinon, il y a des outils qui vont permettre de pouvoir rajouter toute la partie gestion des couleurs pour l’impression. Au final, ça correspond à toutes les demandes qu’on a eues. Actuellement c’est possible avec des outils à côté qui peuvent être utilisés pour faire ça.

Frédéric Couchet : OK. Merci.

Julie Chaumard : Merci Guillaume.
Vous avez donc créé la société CourtBouillon. Rapidement, quelle est la relation entre CourtBouillon et WeasyPrint ?

Lucie Anglade : CourtBouillon, c’est la marque sur laquelle on va proposer tous les services dont on vient de parler, pour ajouter des fonctionnalités, corriger des bugs, faire des templates HTML et CSS. Vous pouvez, si ça vous intéresse, allez voir sur notre site, weasyprint.org, des exemples de documents qu’on peut générer avec. N’hésitez pas à aller voir de beaux rapports, de belles factures.

Julie Chaumard : Merci Lucie.
Lucie, je voulais mettre l’accent sur le fait que tu es cofondatrice et associée de CourtBouillon et que tu es également présidente de l’AFPy qui est l’Association française du langage de programmation Python [Association Francophone Python]. J’ai vu que, hier soir, vous avez organisé un événement en mixité choisie. Peux-tu rapidement nous expliquer cet événement ?

Lucie Anglade : Je suis sur Lyon, généralement j’organise des meetups Python une fois par mois. On voit souvent, et pas que dans la communauté Python mais en informatique en général, qu’il y a un petit souci de manque de diversité. Du coup, on s’est dit on allait faire des meetups en mixité choisie. Là c’était réservé aux personnes qui se reconnaissent dans le genre féminin et aux personnes non-binaires. On a eu deux présentations, une technique sur Scrapy, une library Python qui permet d’aller récupérer des données sur Internet, en gros, et une présentation moins technique sur « Les gens ne savent pas ce qu’ils font en général ». L’idée c’était de rassembler des personnes que, d’habitude, on ne croise pas aux meetups. Nous étions 18 participantes ; tout le monde est resté jusqu’à la fin pour discuter, manger un morceau et tout. On voit bien qu’il faut ce genre d’événement pour améliorer la diversité en informatique.

Julie Chaumard : Bravo. Merci Lucie.
Je vous remercie, Lucie et Guillaume, d’avoir répondu et présenté WeasyPrint.

Frédéric Couchet : Merci Julie d’avoir organisé et proposé cette interview. On va juste rappeler les sites web : WeasyPrint, c’est weasyprint.org ; CourtBouillon, c’est courtbouillon.org. Nos invités, Lucie Anglade et Guillaume Ayoub. Je vous remercie. À bientôt. Et quand vous êtes de passage à Paris, Magali, qui est à côté de moi, était à l’apéro AFPy April il y a quelques semaines. Le local de l’April est, bien sûr, disponible pour organiser des événements en commun.

Lucie Anglade : Merci

Guillaume Ayoub : Merci beaucoup.

Frédéric Couchet : Bonne journée à vous. À bientôt.
Nous allons faire une pause musicale

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous aborderons notre sujet principal, « Au cœur de l’April », avec plusieurs personnes actives de l’April pour parler des sujets. En attendant, nous allons écouter un groupe que j’aime beaucoup, que Magali a découvert qu’elle aime bien aussi. Nous allons écouter 1, 2, 3, petits pois ! par Ciboulette Cie. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : 1, 2, 3, petits pois ! par Ciboulette Cie.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter 1, 2, 3, petits pois ! par Ciboulette Cie, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By 3.0.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet principal.

[Virgule musicale]

Au cœur de l’April

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal intitulé « Au cœur de l’April », l’occasion pour vous d’en savoir plus sur nos actions et aussi de nous poser toute question. N’hésitez pas à participer à notre conversation. Pour cela vous avez plusieurs moyens : le téléphone 09 72 51 55 46, le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm bouton« chat » ou directement sur le site libreavous.org ou encore, on fait de l’innovation, via le hashtag #libreavous sur Mastodon. On surveille tous ces réseaux. Étienne se tient prêt à dégainer le téléphone au cas où vous appeliez.
On va discuter avec plusieurs personnes actives de l’April, il y a une liste de sujets, mais, évidemment, les personnes qui sont déjà présentes en plateau peuvent aussi intervenir sur les autres sujets et on va commencer, normalement, avec la seule qui n’est pas en plateau, qui est en Italie.
Marie-Odile, est-ce que tu es là ?

Marie-Odile Morandi : Oui je suis là, je ne sais pas si je suis connectée.

Groupe Transcriptions

Frédéric Couchet : Si, on t’entend bien.
Marie-Odile Morandi, tu es la merveilleuse animatrice du groupe Transcriptions de l’April et également administratrice de l’association. Première question : présente-nous le groupe Transcriptions de l’April.

Marie-Odile Morandi : D’accord. Je vais vous présenter le groupe Transcriptions et d’abord on va se poser la question : pourquoi transcrire ? En fait, de nombreuses conférences et de nombreuses émissions de radio, des vidéos, des podcasts, sont mis à disposition sur le Web, si bien que le groupe Transcriptions de l’April a pour mission de transformer ces vidéos et ces fichiers audio en texte.
En effet, comment faire pour retrouver une conférence audio ou une vidéo sur Internet ? À moins de se souvenir du titre, du nom de l’intervenant, ça va être compliqué ! Par contre, si elle a été transcrite, cette conférence sera alors associée à un texte que les moteurs de recherche vont pouvoir récupérer et indexer. Le son et la vidéo ont envahi nos espaces, mais le texte est encore une valeur sûre !
De plus en plus de personnes doivent composer avec des problèmes de handicap, n’entendent pas ce qui est dit dans la conférence, ne voient pas la gestuelle, les mimiques des intervenants visant à renforcer le message. La transcription, non seulement reporte le plus fidèlement possible les paroles des intervenants, mais s’attache à décrire certains détails. La conférence est ainsi rendue accessible aux personnes porteuses de handicap qui, sinon, n’y auraient pas accès.
Quand on écoute une conférence, on se souvient de l’idée générale, mais est-on bien certain d’avoir tout compris, de ne pas avoir fait d’erreur d’interprétation ? Écouter une seule fois une émission, un podcast, permet-il d’en apprécier réellement le contenu, d’en retenir les idées ? Grâce à la transcription, on pourra retrouver les termes utilisés par l’orateur, les réutiliser en citant fidèlement la source.
Donc, nos maîtres-mots sont indexation, accessibilité et réutilisation.
On a aussi des retours de personnes qui savent qu’une vidéo est disponible sur les réseaux, qui n’ont pas le temps de la regarder et qui préfèrent lire sa transcription.

Tu posais la question sur le groupe Transcriptions. Actuellement, il y a à peu près 80 personnes dans le groupe, certaines actives très régulièrement, d’autres un peu moins souvent.

Frédéric Couchet : On va quand même dire que tu es la principale personne active, tu dois faire la quasi-totalité des transcriptions et il y a peut-être deux personnes qui relisent. Quand on dit « il y a 80 personnes sur une liste », on a l’impression que tout le monde agit. Non ! Beaucoup de gens regardent simplement de temps en temps les messages, qui, peut-être un jour d’ailleurs, deviendront contributeurs, mais c’est quand même toi qui fais le gros du travail avec une ou deux personnes qui font des relectures.

Marie-Odile Morandi : Tout à fait. Il faut noter aussi que les intervenants, les intervenantes, sont sollicités pour relire et le font à peu près régulièrement.

Frédéric Couchet : Quelle est ta méthode de travail ? On se demande si tu fais tout à la main, si tu utilises des logiciels. Est-ce que tu utilises ChatGPT, par exemple, pour transcrire ? Je blague ! Explique-nous comment tu travailles, comment tu fais les transcriptions.

Marie-Odile Morandi : La procédure. Personnellement, je travaille d’abord en local et j’utilise, bien entendu, comme il se doit, des logiciels libres : le traitement de texte de la suite LibreOffice sur lequel est installé le correcteur Grammalecte que je recommande vivement à toutes et tous et, comme lecteur multimédia, j’utilise mpv.
La transcription est ensuite sauvegardée sur un wiki hébergé sur un serveur de l’April ce qui permet un travail collaboratif : quiconque peut se créer un compte, relire et apporter des corrections.
Le transcripteur avertit de la présence de cette transcription les colistiers de la liste, mais aussi, comme je viens de le dire, les personnes qui sont intervenues, pour une relecture.
La transcription relue, corrigée est ensuite finalisée, des liens vers certains sites sont insérés, une illustration vient l’agrémenter. D’ailleurs, je viens de demander l’autorisation à Serge Abiteboul et à Hervé Le Crosnier d’utiliser l’illustration de la couverture du livre Qui a hacké Garoutzia ? pour pouvoir l’utiliser sur le site Libre à lire !, et, bien entendu, cette autorisation vient de m’être accordée.

Je dois effectivement remercier un outil bien efficace et bien utile. Quand on transcrit, on a devant soi une feuille blanche et, si on travaille de façon artisanale, comme je viens de le décrire, cette feuille se remplit petit à petit. On pourrait penser au syndrome de la page blanche de l’écrivain !
J’utilise désormais régulièrement le logiciel Scribe, dont le code source est sous licence libre. C’est un transcripteur audio/vidéo texte, résultat du travail de plusieurs personnes et des Ceméa, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. Il suffit de se connecter au site, d’indiquer l’origine du média sonore, la langue, son adresse mail et hop !, au bout d’un temps correspondant à la durée du média, on reçoit un message avec une pièce jointe qui contient les phrases. Certes, il faut relire de façon consciencieuse et attentive plusieurs fois, mais c’est un gain de temps. Ce système, me semble-t-il, a fait d’énormes progrès, j’étais un peu réticente à l’utiliser il y a encore quelques mois, mais je l’utilise régulièrement désormais. N’hésitez pas à vous connecter à ce site pour en savoir plus.

Frédéric Couchet : Le site en question c’est scribe.cemea.org. Je rappelle aux auditeurs et auditrices qui nous écoutent qu’on met toutes les références qu’on cite sur la page consacrée à l’émission, libreavous.org/193, tout simplement parce que c’est la 193e émission de l’April. On approche de la 200e, je dis ça, je ne dis rien !
Pour finir, Marie-Odile, mais évidemment, tu resteras avec nous pour les autres échanges, comment les gens peuvent-ils, tout simplement, rejoindre le groupe Transcriptions ? Quelle est la procédure, s’il y a une procédure ?

Marie-Odile Morandi : Déjà, il faut mettre une chose au point : ne pas savoir coder n’est pas du tout un frein pour participer au logiciel libre. On peut contribuer de nombreuses façons et participer au groupe Transcriptions en est une.
Une première participation très simple c’est nous signaler des enregistrements audio de conférences qu’il serait opportun de transcrire, bien entendu concernant les thèmes chers à l’April.
Une deuxième participation c’est relire des transcriptions pas encore finalisées, pour s’assurer qu’il n’y a aucune erreur, que l’orthographe et la grammaire sont correctes, améliorer quelques tournures de phrases pour rendre la lecture plus fluide. Et là, je tiens à saluer Véronique qui, presque chaque jour, relit et corrige une transcription.
Si on veut s’impliquer davantage, alors visiter la page wiki du groupe, s’inscrire à la liste de discussion, peut-être poser des questions si on en ressent le besoin, et se lancer, commencer la transcription de son choix.

Je tiens à noter que, dès qu’une transcription est publiée, je le fais savoir à la fois sur X et sur Mastodon, deux réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrite, afin de faire connaître le site Libre à lire ! Les retours sont souvent élogieux. Nos transcriptions sont appréciées, compliments que je tiens à partager avec les 80 personnes de notre liste.
N’hésitez pas à rejoindre notre groupe, chers auditeurs et auditrices de Libre à vous !

Frédéric Couchet : C’est l’appel du 28 novembre 2023. Tu as cité pas mal de choses. Pour simplifier : si les gens veulent rejoindre, l’action la plus simple à faire, au début, c’est tout simplement de s’inscrire à la liste de discussion. Pour cela, les gens vont sur le site sur lequel on publie les transcriptions, qui est simplement librealire.org. Là vous avez toutes les transcriptions, je ne sais pas combien, mais vous verrez bien ! Il y a un lien « Contact » par lequel vous pouvez soit envoyer un message à Marie-Odile, soit vous inscrire directement à la liste de discussion du groupe Transcriptions, vous verrez comment les gens procèdent, d’ailleurs sans avoir besoin d’envoyer forcément un message. Et puis, si, à un moment, ça vous dit de faire une relecture, il y a des transcriptions relativement courtes, d’une dizaine de minutes. Quand on transcrit, qu’on relit Libre à vous !, c’est un peu plus long, c’est une heure trente. Il y a du travail pour tout le monde.
Le site, c’est librealire.org, vous allez sur la page « Contact » et vous pouvez rejoindre cette formidable équipe animée par Marie-Odile.
Est-ce que tu veux ajouter quelque chose ?

Marie-Odile Morandi : Tu voulais une précision : le nombre de transcriptions aujourd’hui, fin novembre 2023, c’est 1330, il y a donc de la lecture. Et puis, il faut savoir que transcrire permet de comprendre la pensée des intervenants et des intervenantes qui sont, en général, des experts dans leur domaine, si bien que grâce à la transcription, l’oral devient écrit, on élargit ainsi la connaissance concernant le logiciel libre et les libertés numériques.

Frédéric Couchet : Je ne sais pas si toutes les personnes transcrites sont des expertes, vu que tu as transcrit récemment Jean-Noël Barrot ! C’est une blague ! C’est pour faire rire Étienne, je sais que ça l’a fait rire.

Marie-Odile Morandi : C’est aussi pour conserver ce qu’il a dit, l’avoir exactement et, au besoin, que l’April puisse s’en resservir à un moment ou à un autre, en citant la source exacte.

Frédéric Couchet : Je te taquine. Il est effectivement important de transcrire aussi les ministres pour garder une trace. Exactement !
En tout cas, je te remercie Marie-Odile. Tu restes avec nous, si tu as envie d’intervenir à un moment ou un autre, n’hésite pas. On va simplement passer au sujet suivant.

[Sonnette]

Groupe Sensibilisation

Frédéric Couchet : J’ai ressorti la sonnette du sujet long « Au café libre » qui aura lieu le 12 décembre.
On va passer au sujet suivant avec Isabella. Effectivement, je n’avais pas envoyé l’ordre des interventions.
Isabella, c’est ma collègue qui est coordinatrice vie associative et responsable projets, que vous avez aussi l’habitude d’entendre au micro de cette radio, d’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière.
Isabella, est-ce que tu peux nous parler un petit peu des projets de la partie plutôt sensibilisation de l’April ?

Isabella Vanni : Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April, notamment pour la partie sensibilisation.
Tout à l’heure, on a parlé du groupe de travail Transcriptions. Sachez que le groupe Sensibilisation, aussi, est ouvert à tout le monde, que vous soyez membre de l’April ou pas, que vous soyez des experts incroyables du logiciel libre ou des novices, des personnes qui souhaitent apprendre, approfondir nos sujets. Pour participer au groupe Sensibilisation, c’est la même procédure : vous allez sur le site de l’April, vous avez un menu à droite, vous trouvez « Listes de discussion ». Vous pouvez vous abonner à la liste Sensibilisation, faire un message à liste, faire une petite présentation et c’est parti !

Les projets de sensibilisation vont être surtout des ressources comme des documents, des dépliants, des flyers, des autocollants. Ce sont des ressources qu’on met normalement à disposition dans nos locaux à l’April, mais, surtout, sur les stands au cours des événements auxquels on participe. On les met aussi à disposition sur En Vente Libre, une plateforme qui permet de proposer des goodies. Peut-être que Booky veut présenter En Vente Libre ?

Frédéric Couchet : Est-ce qu’on les reçoit pour Noël ? Il y a quelques retards actuellement.

Isabella Vanni : On nous dit qu’il y a un petit retard en ce moment.
On parle de logiciel libre, l’April promeut aussi, bien évidemment, la culture libre en général, ce n’est pas un hasard si les musiques qu’on diffuse ici, à la radio, sont sous licence libre. Ces ressources sont donc disponibles aussi en ligne. Vous pouvez les télécharger, les imprimer par vos moyens et, bien sûr aussi, les adapter à vos besoins. Le but c’est que vous puissiez vous approprier ces ressources, en faire ce que vous souhaitez.

Parmi les projets qui ont concerné le groupe Sensibilisation, j’aimerais parler du projet participatif du nouvel autocollant « Priorité au logiciel libre ». C’est un projet que j’ai confié à Thomas Rivoire, qui a été stagiaire communication pour l’April de avril à août 2023, il n’est donc pas là, avec nous, pour en parler, je vais le faire à sa place.
C’est un projet participatif, on essaye toujours d’impliquer le plus possible de personnes dans nos projets. Nous sommes une association aussi parce qu’on aime bien faire les choses ensemble, travailler ensemble, créer ensemble.
Ce projet participatif a commencé par un constat, c’est surtout moi qui ai fait ce constat, mais j’ai eu aussi des retours comme quoi l’autocollant « Priorité au logiciel libre » de l’April était un peu vieillot, un visuel pas très sexy, comme on dit. Avec la personne dont je tairai le nom, elle est à côté de moi, on s’est dit que ce serait quand même bien de faire un nouvel autocollant. La première étape c’est de recueillir des avis, des remarques, des suggestions, pour la refonte du visuel. Ces avis, ces suggestions, ont été collectés sur un pad ou bloc-notes en ligne, c’est-à-dire une page qui permet d’écrire à plusieurs sur un texte en ligne ; il n’y a pas besoin de se connecter : avec un navigateur on arrive sur la page et on peut écrire directement avec son clavier. C’est la façon la plus directe, la plus pratique pour rédiger un texte en mode brut, sans mise en forme, ça permet de faire une sorte de brainstorming, si vous voulez, même si pas en même temps. On a, bien évidemment, fait un appel sur notre liste Sensibilisation et on a recueilli pas mal de suggestions. Ces avis et ces retours ont ensuite été mis sur une page wiki. Tout à l’heure, on parlait du wiki pour les transcriptions, on a aussi, évidemment, des pages wiki pour les projets de sensibilisation. La page wiki permet, en fait, de mieux structurer le contenu, donc de naviguer plus aisément entre les différentes parties.
À ce moment-là, on a fait un appel à visuels, parce qu’on aurait aimé avoir des visuels proposés par nos membres, nos soutiens actifs. On a reçu pas moins de six visuels, avec plusieurs déclinaisons pour chaque visuel, en termes de forme, de couleur.
Ensuite est arrivé le moment de faire l’appel au vote, pour impliquer un maximum de personnes pour choisir le visuel. Là on a utilisé un outil qui s’appelle date.chapril.org, un service en ligne et libre. L’April propose une instance de ce service, mais plein d’autres instances le proposent aussi. En tant que libre, c’est aussi décentralisé : n’importe qui ayant un serveur, les compétences, peut l’installer, peut le proposer. Cet outil de sondage permet, par exemple, de choisir une date et permet aussi de choisir une image ou un sujet. On a mis les images de nos visuels, on a fait des appels au vote sur nos listes et aussi sur les réseaux sociaux. Plus de 200 personnes, je crois, ont exprimé leur avis.
Sachez que même cette petite action, « je mets une croix sur un visuel qui me plaît », est une action de sensibilisation. Il s’agit de faire un autocollant qui puisse être vu, bien évidemment, qui puisse interloquer les personnes qui le voient et, pourquoi pas, permettre de lancer une discussion. Donc merci à toutes les personnes qui ont répondu au sondage.
Le visuel a été choisi. Il s’agit, maintenant, de le faire imprimer, c’est ma partie, ça ne se fait pas trop de façon participative, mais ça va arriver vite.

Frédéric Couchet : Il est sur le salon web, on peut féliciter Antoine dont le visuel a été sélectionné.

Isabella Vanni : Bien vu ! C’est le visuel d’Antoine qui a d’ailleurs proposé plusieurs déclinaisons. Au départ, on voulait faire la refonte de l’autocollant « Priorité au logiciel libre ». Antoine a aussi proposé d’autres slogans, par exemple, « Logiciel libre, Société libre » et peut-être qu’on va même faire deux versions parce que, tout au tout au long de la discussion avec nos membres et nos soutiens actifs, le slogan « Logiciel libre, Société libre » a beaucoup plu. Des personnes insistent pour avoir plutôt cet autocollant, pourquoi s’en priver ! On peut peut-être en prévoir deux, donc merci Antoine.

Frédéric Couchet : OK ! C’est le premier projet dont tu voulais parler. Je crois que tu voulais parler d’un deuxième projet.

Isabella Vanni : Plus qu’un projet c’est une activité. Pour sensibiliser le grand public au logiciel libre, l’April participe à de nombreux événements qui peuvent être plus spécifiquement de nature libriste. Par exemple, on vient de participer au Capitole du Libre, évènement libriste majeur en France, qui a lieu chaque année, à Toulouse, en novembre.
On va participer, la semaine prochaine, au salon professionnel Open Source Experience qui a lieu à Paris et en avril, début avril, il y a les Journées du Logiciel Libre à Lyon. Cela c’est pour les événements libristes, mais on participe aussi à plein d’événements différents. Toute occasion est bonne pour sensibiliser.
Je souhaite dire que j’ai été très contente de pouvoir faire une intervention [« Le logiciel libre : quand l’informatique est vecteur d’émancipation et de coopération »] cette année, en avril, à l’occasion du « Rendez-vous Éduc » autour de l’éducation au numérique éthique et responsable organisé par Universcience à la Cité des sciences. Il s’agissait, en fait, de présenter le logiciel libre et les moyens d’agir auprès du personnel enseignant. C’était l’occasion, pour moi, qui interviens depuis peu de temps au nom de l’April – je suis à l’April depuis neuf ans, mais ça fait trois/quatre ans que je fais des interventions en mode conférence, j’intervenais sur les stands, mais, pour des conférences,depuis moins de temps – de reprendre la présentation des logiciels libres, de l’orienter, justement, un peu plus vers le public enseignant et de faire aussi des diapos plus précises sur la façon de s’informer, comment sensibiliser, où trouver des ressources. Bien évidemment, beaucoup de ressources sont sur le site de l’April, mais il y a aussi d’autres sites et d’autres références.
Donc voilà ! On intervient en tant qu’équipe salariée. Les membres du conseil administration peuvent intervenir, d’autres bénévoles aussi, donc n’hésitez pas à nous proposer des interventions à Paris, mais aussi partout en France.

Frédéric Couchet : Je précise. Le salon Open Source Experience, dont tu parles, a lieu la semaine prochaine, les 6 et 7 décembre 2023 à Paris, enfin, la semaine prochaine, ça dépend de quand vous écoutez le podcast évidemment ! Donc deux conférences : une que tu feras, qui est « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l’April », et une table ronde qui sera animée par Étienne Gonnu qui est actuellement à la régie ; le sujet : « Les collectivités actrices d’une informatique plus libre et plus durable ». Toutes les références sont sur le site de l’émission, libreavous.org/193. Donc les 6 et 7 décembre 2023 à Paris et nous aurons un stand où vous aurez l’occasion de nous découvrir, de nous rencontrer, évidemment si vous voulez nous rencontrer.
Isabella, avais-tu encore d’autres sujets ?
Non, je me tiens prête pour, éventuellement, réagir à d’autres points.

Frédéric Couchet : Je crois que tu voulais parler de la mobilisation des organisations locales.

Isabella Vanni : Je ne voulais pas prendre trop de temps !

Frédéric Couchet : Ne t’inquiète pas ! Je gère le temps. Pas de souci ! Le temps que tu prends, c’est sur le sujet de la présidente, elle est à côté de toi !

Isabella Vanni : La mobilisation des organisations locales est une chose à laquelle je tiens beaucoup.
L’April est une association nationale, notre siège est à Paris pour être plus proche des centres du pouvoir, mon collègue Étienne Gonnu vous expliquera plus tard ce qu’on fait au niveau de nos actions institutionnelles.

Je veux dire que nous sommes une association, nous sommes quatre salariés, on a beaucoup de bénévoles, mais la France est grande, il y a partout des personnes qui ont besoin d’en savoir plus sur logiciel libre et de libérer leur machine. Donc heureusement qu’il y a des bénévoles et des organisations partout en France, on les appelle GULL, Groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres. Ce sont des personnes merveilleuses, qui se mettent à disposition pour vous aider à installer un système d’exploitation libre, à installer une application, à la paramétrer, à répondre à vos questions. Normalement, elles proposent des permanences soit hebdomadaires, soit mensuelles. Je vous rappelle que ce sont des bénévoles, qui font donc ce qu’ils peuvent. Allez voir sur l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, un site qui permet de référencer à la fois les événements libristes mais aussi les organisations qui peuvent vous aider à libérer vos machines ou, simplement, à en savoir plus sur le logiciel libre et la culture libre.

Il y a deux événements, deux rendez-vous annuels qui nous permettent de mobiliser ces organisations et de faire encore plus de communication sur elles.

Une manifestation, le Libre en Fête, qui est coordonnée par l’April, a lieu chaque année autour du 20 mars, autour de l’équinoxe de printemps. On fait un appel à participation et les différents GULL, mais aussi d’autres associations – médiathèques, clubs informatiques, toute organisation intéressée par ces sujets et qui a à cœur la promotion du logiciel libre – peuvent participer. Elles s’inscrivent, elles annoncent leurs événements sur l’Agenda du Libre et il suffit de rajouter un mot-clé pour qu’ils soient référencés sur le site du Libre en Fête, qui donne aussi des informations : par exemple comment trouver des partenaires ou des suggestions d’événements. C’est une manifestation dont la première édition remonte à 2001, qui existe donc depuis plus de plus de 20 ans.

Et puis, en septembre, on participe à la Fête des Possibles qui est organisée par un autre collectif, le Collectif pour une Transition Citoyenne, et là, pour le coup, ce sont des initiatives qui ne concernent pas que le logiciel libre, qui concernent la justice sociale, l’écologie, c’est plus ample. Ce sont des initiatives concrètes pour faire du monde un lieu plus juste, plus solidaire. Ils nous ont contacté pour avoir aussi, justement, un axe logiciel libre, culture libre, et, là aussi, on fait appel aux organisations locales et aux GULL, Groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres, pour proposer à un public potentiellement curieux et intéressé par nos sujets des événements dans le cadre de cette manifestation. À l’April, nous sommes très contents et contentes de participer aussi à cette manifestation.

Frédéric Couchet : Tout à l’heure tu as dit que les centres de pouvoir sont à Paris, mini joke : Libre en Fête a été lancé en Bretagne en 2001, la première édition a eu lieu en Bretagne dans un magasin, à l’époque, déjà, de vente de produits bio. C’est donc un projet qui dure vraiment depuis très longtemps .
Avant de faire la pause musicale, une petite précision. Je crois qu’on n’a pas dit que la quasi-totalité des activités de l’April peuvent être menées par des gens qui ne sont pas membres de l’April. Vous pouvez rejoindre la liste de discussion du groupe Transcriptions sans être membre de l’April, également le groupe Sensibilisation, également les personnes qui font des traductions. On vous encourage bien sûr, si vous le souhaitez, à devenir membre de l’April, en tout cas la quasi-totalité de nos activités est ouverte à toute personne qui a simplement envie de contribuer un petit peu avec son temps et ses talents.

On va faire une pause musicale avant de continuer cette discussion. La pause musicale a été choisie par Julie qui est toujours avec nous. Nous allons écouter Fluctuations par Joseph Curwen. On se retrouve dans quatre minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Fluctuations par Joseph Curwen.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Fluctuations par Joseph Curwen, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA. Je précise que Joseph Curwen c’est le nom d’artiste de Yann Collette, un spécialiste de la musique assistée par ordinateur, d’ailleurs il était intervenu dans Libre à vous ! pour parler des logiciels libres pour l’audio et la musique assistée par ordinateur ; c’était l’émission numéro 38. Donc, pour retrouver les références et écouter le podcast, c’est libreavous.org/38.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre notre sujet principal « Au cœur de l’April », toujours en présence d’Isabella Vanni, Magali Garnero, Marie-Odile Morandi qui doit être toujours à distance, Julie Chaumard qui interviendra peut-être tout à l’heure et Étienne Gonnu qui interviendra tout à l’heure pour parler, justement, des aspects institutionnels. Là on va enchaîner avec Magali, dite Bookynette.

Retour sur un an de présidence de l’April de Magali Garnero

Frédéric Couchet : Tu disais récemment, après une émission, que nous étions les rares personnes à t’appeler Magali alors que tout le monde t’appelle Bookynette. C’est vrai qu’on se connaît un peu plus que d’autres personnes, mais pourquoi Bookynette ? Quel est ton métier, en fait ?

Magali Garnero : Je suis libraire et je fais moins d’un mètre soixante, donc book, livre, et « nette » c’est petit, donc...

Frédéric Couchet : D’accord.
Tu es membre de l’April depuis longtemps et, récemment, tu as accédé à un poste, il y a un an, le poste de présidente, alors que tu n’es ni informaticienne ni juriste ni responsable politique – je ne sais pas pourquoi j’avais ça dans mes notes, je pense que c’est un extrait d’un de tes posts. Comme quoi on peut être présidente de l’April. On peut, évidemment, être actif et active à l’April sans être une personne qui fait de l’informatique ou autre, ou des affaires publiques. Donc ça fait un an. Comment te sens-tu un an après ?

Magali Garnero : Frigorifiée.

Frédéric Couchet : Là, c’est le studio. Il fait à peu près bon en studio, mais je crois qu’on n’a effectivement pas la même résistance. En tout cas, je précise que si un jour vous avez l’occasion de venir au studio, il est tout beau, il est tout gris, etc.

Magali Garnero : Il est magnifique.

Frédéric Couchet : Je vous en parlerai d’ailleurs à la fin de l’émission, parce que vous aurez l’occasion, sans doute, de pouvoir visiter le studio. Étienne précise que si tu veux avoir chaud, tu vas en régie, il y fait très chaud.

Magali Garnero : J’arrive !

Frédéric Couchet : À part que tu es un peu frigorifiée, que tu as froid, comment ça s’est passé ? En fait, c’est quoi être présidente de l’April, finalement ? Comment as-tu vu ce rôle-là, parce qu’on voit ce rôle sans doute de façons très différentes ?

Magali Garnero : Quand je suis devenue présidente, je m’étais fixé des objectifs.
Je voulais, déjà, plus m’intéresser aux dossiers institutionnels et travailler un peu plus avec Étienne, chose que j’ai bien faite cette année, puisque j’ai même fait un compte-rendu récapitulatif du projet de loi contrôle parental, je me suis intéressée au SREN, le projet loi sécuriser et réguler l’espace numérique, mais aussi DSA, DMA, bref !, tous ces acronymes que les politiciens adorent, Digital Services Act et Digital Markets Act. Merci Étienne de m’avoir formée, en tout cas d’avoir répondu à toutes mes questions.
Je m’étais vraiment promis de faire ça et je l’ai fait, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus passionnant à faire, mais je l’ai fait ! Plus on s’y intéresse, plus on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose, plus ça amène de questions, plus ça déroule des discussions avec plein de gens, y compris des gens qu’on ne connaît pas, sur les festivals, comme au Capitole du Libre dernièrement.
C’était mon premier objectif.

Mon deuxième objectif, c’était me tenir au courant des groupes de travail de l’April, on a pas mal parlé des groupes Transcriptions et Sensibilisation, mais il y a plein d’autres qui sont quand même assez actifs, genre Éducation, Traductions et mon préféré, Diversité. Je lis beaucoup plus ce qui se passe sur les mailing-listes de ces groupes-là.

Mon dernier objectif c’était d’aller à la rencontre des libristes et j’ai mis en place le fameux Tour des GULL, puisque je n’avais pas le droit de mettre comme nom à cet événement « Engullez-vous ». J’ai donc mis en place le tour des GULL.

Frédéric Couchet : Rappelle-nous ce qu’est un GULL pour que les gens comprennent.

Magali Garnero : Un GULL, c’est un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, il y en a un peu partout en France, il y en a aussi dans le monde entier. On fait appel à eux pour les événements, mais on ne les connaît pas forcément et je me suis dit « tiens, si j’allais les squatter pour les rencontrer et, du coup, parler d’eux en faisant des comptes-rendus ». J’ai donc commencé mon récit de voyage, sur un an, de tous les GULL que j’avais rencontrés. J’ai commencé à Beauvais, je suis allée à Rennes, je suis allée à Nantes, je suis allée à Écommoy, je suis allée à Choisy-le-Roi, je suis allée en Bretagne du nord, je suis allée aussi à Toulouse, je suis allée à Lyon, je suis retournée à Toulouse et je sais que je vais aller à Montpellier, je vais aussi aller à Marseille, je vais sûrement aller à Annecy.

Frédéric Couchet : Si tu vas à Montpellier, je précise à Antoine, sois présent à Montpellier pour qu’il y ait du monde à l’apéro ! La dernière fois que je suis allé à Montpellier Antoine était là.

Magali Garnero : Si je vais à Montpellier, je vais appeler tellement de gens qu’il n’y aura pas assez à boire et à manger. Je prévois d’aller partout.

Frédéric Couchet : Attends, excuse-moi, sur le salon web, DS ce sont les initiales d’un membre qui dit : « Le tour des GULL, la visite à Lannion, à Bégard, a été un plaisir, malheureusement trop court. Merci. »

Magali Garnero : C’est vrai que c’était trop court !

Frédéric Couchet : Je peux dire au moins le prénom, je suppose que c’est David ; DS confirme, sur le salon web, qu’il est bien David.
Effectivement un tour de tous ces groupes, donc en France, peut-être après en Suisse, en Belgique et ailleurs ?

Magali Garnero : Si on m’invite, j’y vais !

Frédéric Couchet : Donc n’hésitez pas à l’inviter. Après, d’autres membres actifs, personnes actives de l’April, peuvent aussi faire ce genre de déplacement, pas que la présidente, évidemment, donc n’hésitez pas à nous appeler.
Quand tu fais ces déplacements c’est quoi ? C’est une rencontre autour d’une conférence ou c’est juste un événement festif ? Comment ça se passe, en fait ?

Magali Garnero : Ça dépend des endroits qui me reçoivent. Ça a pu très bien être un apéro en mode éclair, même si c’était vraiment beaucoup de transport pour juste boire un coup. Ça peut aussi être le passage du film LoL - Logiciel libre, une affaire sérieuse.

Frédéric Couchet : Le film LoL - Logiciel libre, une affaire sérieuse est sorti, de mémoire, en 2019, même s’il a été tourné avant, dans lequel tu interviens, j’interviens, nous sommes plusieurs à intervenir. Ce n’est pas parce que nous intervenons que ce documentaire est de qualité, c’est simplement parce que les personnes qui l’ont réalisé ont vraiment fait un travail extraordinaire, à la fois d’écriture et de montage aussi, vraiment très bien. Il est diffusé en ligne, on mettra la référence sur la page de l’émission, donc libreavous.org/193.

Magali Garnero : Je peux aussi faire des conférences. J’ai aussi animé une petite table ronde avec deux anciens vice-présidents de l’April quand je suis allée à Toulouse. Qu’est-ce que j’ai fait d’autre ? J’ai participé à un festival de réparations quand je suis allée du côté d’Écommoy. J’ai aussi fait une table ronde éducation quand je suis allée à Beauvais. Bref ! Je m’adapte ! Je m’adapte vraiment à ce que vous voulez organiser et j’ai toujours quelque chose à dire, donc c’est facile.

Frédéric Couchet : Là, c’est un Lyonnais, je crois me souvenir, mmuman qui nous dit : « Petite par la taille, mais grande par le cœur ». Non, mmuman n’est pas de Lyon, il est de Valence, excuse-moi.

Magali Garnero : Merci.

Frédéric Couchet : J’en profite pour rappeler que si vous voulez intervenir, vous aussi, sur le salon web, vous allez sur causecommune.fm, bouton « chat » et salon #librevous ou directement sur le site libreavous.org, la zone de chats’affiche.
Quelles sont, en général, les questions concernant l’April ou ton activité que tu as des gens que tu vas voir. Est-ce que des choses récurrentes reviennent ?

Magali Garnero : Les dossiers de l’April. On me demande souvent ce que fait l’April, plus de détails. C’est pour cela que je fais souvent les yeux doux à Étienne, pour avoir un maximum d’informations.

Frédéric Couchet : Avec son consentement !

Magali Garnero : Les yeux doux c’est de loin, il n’y a aucune agression !
Donc ce que fait l’April, quels sont ses dossiers. Des questions sur le futur t-shirt, ça revient hyper-souvent.

Frédéric Couchet : On viendra juste après sur le t-shirt. On revient sur la partie institutionnelle. L’institutionnel ce n’est pas ton truc, en fait, ce n’est pas le truc de grand monde, franchement, ça a un côté chiant, mais c’est essentiel et cela demande aussi du temps pour l’assimiler et pour le restituer. Est-ce que c’est quelque chose qui te stresse ou, au contraire, est-ce que tu aimes bien ça ? Est-ce que cette plongée dans l’institutionnel t’a plu, ou pas, finalement ?

Magali Garnero : J’adore en lire, j’adore écrire, j’ai horreur d’en parler. Ça se voit très bien quand je fais des conférences parce que j’ai toujours un plan hyper-bien préparé, mais, plus j’en parle et plus je m’énerve, parce qu’il n’y a pas de répondant. Autant nous faisons des trucs extraordinaires — on contacte des gens, des députés, des sénateurs — autant, en face, j’ai souvent l’impression qu’il y a du silence et surtout une incompétence incroyable. Je disais dernièrement qu’il ne faut pas penser au complot, parfois l’incompétence suffit. Quand je parle des dossiers institutionnels, j’ai tendance à m’énerver.

Frédéric Couchet : Quand tu parles d’incompétence, tu parles des politiques ?

Magali Garnero : Bien sûr ! Des politiques qui vont légiférer sur des choses qu’ils ne comprennent même pas eux-mêmes. Ils pensent bien faire, mais, souvent, ils font soit de la merde soit des trucs approximatifs qui vont être liberticides pour le logiciel libre. Tu vois, je suis déjà en train de m’énerver !

Frédéric Couchet : Si tu t’énerves comme ça, ça va !
Donc, ce n’est pas ce que tu préfères, mais c’est effectivement ce qui est demandé. C’est aussi la chose qui est, sans doute, la plus difficile à suivre pour les personnes extérieures. Si on compare, par rapport à tout à l’heure, à une action de sensibilisation comme l’autocollant « Priorité au logiciel libre », qui revient à donner son avis par rapport à un graphisme qui est proposé, par rapport un visuel, c’est relativement rapide, tout le monde peut avoir un avis là-dessus, il suffit juste, ensuite, de cliquer et de le donner. Pour suivre un dossier institutionnel, il faut lire les communiqués de l’April ou ceux d’autres structures. Dans Libre à vous !, on essaie d’aborder ces projets de loi de façon la plus accessible possible, mais ça reste quand même des choses qui ne sont pas accessibles par nature, donc c’est un peu compliqué. En tout cas, c’est ce qui est demandé quand tu vas voir les gens.

Magali Garnero : Après, il y a un petit côté jouissif quand des amendements qui sont proposés par l’April sont repris par des sénateurs ou des députés. Là, on se dit qu’on n’a pas pissé dans un violon, ils nous ont entendus ! Quand le mot « logiciel libre » arrive dans la loi comme il y a un petit moment, eh bien c’est la fête, c’est champagne et compagnie ! Ce n’est pas que négatif, il y a quand même des moments de joie qu’on partage.

Frédéric Couchet : Il faut quand même rappeler qu’il est plus facile, aujourd’hui, d’essayer d’avoir des contacts avec des responsables politiques qu’il y a quelques années. Ils sont notamment pas mal présents sur les réseaux sociaux, mais aussi par courriel, etc. Donc toute personne qui a une expertise, qui a même simplement un avis sur un projet de loi, ne doit pas hésiter à contacter les responsables politiques. Ce n’est pas forcément le responsable politique qui va lire le courriel, c’est peut-être une assistante ou un assistant, en tout cas il ne faut pas hésiter. Nous-mêmes, en tant qu’association April, nous avons parfois contacté des gens sans les connaître et nous avons eu des retours. Ça peut-être effectivement intéressant à faire.
D’ailleurs, comme on parle un peu de dossiers institutionnels, je précise à Étienne qu’il peut se préparer pour en parler un petit peu tout à l’heure, effectivement rapidement.
Il y a donc cet aspect institutionnel, ce qui ne m’étonne pas parce que, à l’April, nous sommes très forts dans l’institutionnel et notre grande qualité, à côté, c’est la qualité de nos t-shirts, notamment les couleurs des t-shirts, donc on te demande quel sera le prochain t-shirt de l’April ?

Magali Garnero : Exactement. On me l’a demandé plusieurs fois. À chaque fois je dis qu’on va écouler les stocks qui restent avant de penser à autre chose.

Frédéric Couchet : En fait, tu voyages avec des t-shirts de l’April dans ta valise pour écouler le stock.

Magali Garnero : Si j’écoule ça sera en cadeau, franchement ! Ça ira plus vite que de les vendre.
Par contre, pour le futur t-shirt, il y a beaucoup de discussions en ce moment. Je peux en parler, Isa ? Tu peux aussi en parler avec moi.
Finalement, ce n’est pas super écolo de faire des goodies et on réfléchit à faire plutôt une sorte d’autocollant à coller sur des t-shirts que les gens ne mettent plus parce qu’ils les ont trop vus plutôt que de faire des t-shirts nous-mêmes.

Isabella Vanni : Oui, c’est une idée qui circule. On demandera à nouveau à nos membres et à nos soutiens actifs leur avis. Il y a déjà un bénévole qui m’a dit « je n’ai pas de fer à repasser ! » Il faut dire que c’est un geek qui cherche toujours la petite bête ! Ça peut, effectivement, être une idée déjà pour faire quelque chose de fabriqué en France et ça permettra, de l’appliquer, par exemple sur un t-shirt qui vous plaît, parce que les visuels ne plaisent pas forcément à tout le monde. Le thermocollant ne sera pas énorme, il sera plutôt petit, simple, donc vous pouvez, de cette façon, customiser un t-shirt, une casquette ou autre, vêtement ou tissu.

Magali Garnero : Si on peut se balader avec un mug rempli d’eau et des éponges pour faire des tatouages aux gens, je pense qu’on peut aussi se trimballer avec un petit fer à repasser !

Isabella Vanni : Ça existe les petits fers à repasser, je les ai vus dans les tutos couture.

Magali Garnero : Il nous faudra juste de l’électricité, mais ça n’est pas incompatible sur un stand.

Isabella Vanni : Il y en a encore, pour le moment !

Frédéric Couchet : Pour le moment, effectivement !
Votre échange me fait penser que sur la page de présentation de l’April on a mis récemment en ligne une page qui est « Une association consciente de ses responsabilités ». Évidemment, au-delà de notre militantisme et des valeurs qu’on essaye de porter, nos activités ont forcément un impact social, sociétal, environnemental et autre, on y réfléchit à chaque fois. Tu parles des t-shirts, il y a plein de sujets qui tournent autour de ça, des fournisseurs plus éthiques. C’est une réflexion qu’on a. Peut-être qu’il n’y aura pas, effectivement, les t-shirts habituels de l’April la prochaine fois, en tout cas on a cette réflexion-là. N’hésitez pas à nous rejoindre pour porter cette réflexion aussi dans d’autres domaines. Je mettrai aussi le lien sur la page consacrée à l’émission.

Isabella Vanni : On n’a pas une liste dédiée à cela, où les personnes nous contactent-elles ?

Frédéric Couchet : Par l’adresse de contact, en général. Il y a un formulaire général de contact sur april.org et on répond.
Institutionnel, t-shirt, c’est dans la partie aller à la rencontre des libristes.
Dans ta découverte des groupes de travail, est-ce qu’il y a des groupes qui t’intéressent plus que d’autres ou des groupes que tu aimerais voir peut-être plus actifs ?

Magali Garnero : Dans les groupes que j’aimerais bien voir un peu plus actifs, il y a le groupe Diversité. C’est un groupe qui existe depuis un long moment, je le connais depuis que je suis arrivée, qui parle justement d’avoir plus de diversité. Je vais dire un truc bizarre, mais si on est tous des hommes blancs, hétéros, informaticiens, c’est beaucoup moins riche que s’il y a des hommes, des femmes, des informaticiens, des libraires, des gens qui font de la radio et ainsi de suite. Plus on est divers, mieux c’est, plus c’est enrichissant, plus les arguments qui seront échangés seront intéressants.
J’aime beaucoup ce groupe Diversité, je le suis et j’en suis aussi l’animatrice depuis 2012, je crois, et j’aimerais bien le voir plus actif.
On a fait un peu appel à lui quand on a voulu réécrire le code de bonne conduite.

Frédéric Couchet : Le code de conduite, tout simplement, pas le code de bonne conduite, le code de conduite.

Magali Garnero : Depuis que je suis présidente, je vois de nombreuses actions à ce niveau-là où on remet les choses en question, on essaye d’être plus accueillants, ne serait-ce qu’avec ce code de conduite.
En ce moment, on est en train de modifier les statuts de l’April, c’est un travail qui est en cours. On est en train de se déconstruire pour être encore plus ouverts à toute personne, que ce soit des informaticiens, des non-informaticiens, des femmes, des hommes, des gens non-binaires. C’est quelque chose qu’on travaille beaucoup en ce moment et j’avoue que ça me plaît d’être active dans ce genre d’action.

Frédéric Couchet : Tout à l’heure, dans la première interview, on avait Lucie Anglade qui a parlé, en fin d’interview, suite à une excellente question de Julie, de l’atelier de mixité choisie autour de Python. À l’April on a un local, on sous-loue de la place à nos amis d’Easter-eggs, on peut accueillir des réunions, on a donc, sur le site, une page qui décrit les conditions pour accueillir des réunions, notamment le nombre de places, etc. On peut accueillir des réunions soit en mixité choisie soit en non-mixité choisie, ce n’est pas la même chose. J’ai échangé récemment avec Lucie justement sur cette terminologie .
Sur la page que je mettrai aussi en référence, il y a un certain nombre d’actions qu’on mène, notamment dans le cadre de l’émission Libre à vous ! : le simple fait d’avoir une politique explicite visant à promouvoir les femmes libristes dans l’émission, c’est un travail qu’on fait pour chaque émission, ce qui nous permet de ne pas se retrouver qu’avec des hommes qui interviennent. Quand on ne fait pas cet effort-là on se retrouve très facilement qu’avec des hommes vu que ce sont les intervenants principaux.
Même si je l’ai déjà dit tout à l’heure, je rappelle qu’on va faire un retour d’expérience, en tout cas dans l’étape où on est actuellement. Le jeudi 7 décembre, Isabella fera une conférence à Open Source Experience à Paris, intitulée « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l’April », orientée sur la diversité de genre, mais, évidemment, on inclut dans nos réflexions toutes les diversités, pas uniquement la diversité de genre.
Donc ce groupe-là et d’autres groupes ou non ?
Encore une fois, je rappelle que la quasi-totalité de nos groupes de travail est ouverte aux personnes extérieures, il suffit d’aller sur le site de l’April, april.org, de retrouver la page des groupes de travail et de s’inscrire sur la liste de discussion.
On va solliciter Étienne, on a parlé un petit peu d’institutionnel et pour être sûr de ne pas oublier parce que le temps avance.
Comme je dis, il n’y a pas besoin d’être membre pour nous soutenir, mais pourquoi beaucoup de membres nous soutiennent-ils et on le voit lors des rencontres que tu fais, nous soutiennent financièrement, c’est parce que ça permet de payer des personnes pour agir au quotidien sur un certain nombre de sujets, notamment Étienne qui est chargé des affaires publiques à l’April. Affaires publiques, c’est un titre un peu ronflant mais assez traditionnel, c’est celui qui va porter et prêcher la bonne parole auprès de Jean-Noël Barrot et autres responsables. En plus, je n’ai rien contre Jean-Noël Barrot, franchement, c’était une petite blague pour se faire sourire tout à l’heure.
Quel est ton travail, Étienne ? Même si on en a déjà parlé dans plusieurs émissions, quels sont les sujets chauds actuellement ?

Le poste Affaires publiques

Étienne Gonnu : C’est effectivement de rentrer dans les centres de pouvoir pour influer et faire prospérer le logiciel libre ! [Rires]
Le poste affaires publiques touche à beaucoup de choses.
La première à laquelle on pense, c’est d’agir sur les projets de loi. Magali a mentionné le projet de loi sécuriser et réguler l’espace numérique, projet de loi SREN. Le logiciel libre n’était pas au centre des sujets, ça cherchait plus à réguler les relations entre les utilisateurs/utilisatrices et les grandes plateformes. C’était un projet de loi très large qui parlait de systèmes de vérification d’âge pour accéder aux sites pornographiques, un système de vérification d’âge pour accéder, potentiellement, à des sites sur lesquels il y a du contenu pornographique, donc ça, en plus, à définir ; des questions de filtre anti-arnaques au niveau des navigateurs web.
Parmi les points qu’on peut citer, c’est effectivement ce filtre anti-arnaques. Au début, on a craint que les navigateurs web, dont Firefox, par exemple, qui est un logiciel libre, soient contraints de bloquer des contenus. Fort heureusement, par suite d’un amendement, ça a été minimisé et les navigateurs n’auront qu’un filtrage à mettre en œuvre qui sera donc dépassable et pas un blocage administratif pur et simple des sites web.
Un amendement avait été porté par le groupe Europe Écologie Les Verts, suivi ensuite par la France insoumise, pour exiger une transparence des systèmes de vérification d’âge. Après tout, si la représentation nationale décide que c’est l’intérêt général d’avoir ces systèmes, il semblerait assez logique que ces systèmes puissent être transparents pour que le public puisse en assurer le bon fonctionnement. Cet amendement a été rejeté par la majorité, donc, ensuite, par l’Assemblée.
On peut également noter le rejet de l’obligation d’interopérabilité des réseaux sociaux qui est porté historiquement par nos amis de La Quadrature du Net.
Sur ce projet de loi, on attend la réunion de la commission mixte paritaire. À la fin de chaque navette parlementaire, que ce soit un projet ou une proposition de loi, une commission mixte paritaire réunit pour moitié des membres du Sénat, pour moitié les membres de l’Assemblée nationale, pour trouver un texte de compromis entre les positions des deux chambres. Elle doit se réunir, mais dans un contexte particulier qui est celui que la Commission européenne a tiré à boulets rouges sur ce projet de loi.

Magali Garnero : C’est étonnant !

Étienne Gonnu : La France semble abonnée. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres États européens, mais, régulièrement, la France prend un peu les devants, se voit un petit peu comme moteur des politiques européennes.
La Commission européenne lui a rappelé qu’elle doit quand même respecter la législation européenne par une lettre de Thierry Breton, assez énervé, à Jean-Noël Barrot et au gouvernement français qui pointait notamment des incompatibilités entre différentes dispositions du projet de loi et le Digital Services Act et le Digital Markets Act qui sont des règlements européens. On verra ce qu’il en sort, ce ne sera pas avant janvier, voire plutôt février 2024, étant donné les délais.
Je précise qu’on a reçu, le 7 novembre, dans Libre à vous !, Mozilla France, La Quadrature du Net et Act Up-Paris, trois associations qui ont agi sur ce projet de loi, donc dans l’émission Libre à vous ! 190, j’ai mis le lien en référence.
Vous retrouvez aussi en référence notre actu de bilan sur les points qui nous concernent un peu plus directement sur ce projet de loi.

Frédéric Couchet : Merci Étienne. Je ne voudrais pas zapper la pause musicale d’après, je l’ai choisie justement pour Étienne, donc on va respecter les horaires. Il nous reste peut-être une minute ou deux. Est-ce que quelqu’un veut rajouter quelque chose sur ce qu’on vient dire. Magali ?

Magali Garnero : Une chose que je n’avais pas prévue quand je suis devenu présidente de l’April, qu’on me mettrait derrière le micro, à la radio, hyper-souvent !

Frédéric Couchet : Comme tu le dis, on a l’impression qu’on te force, mais c’est plutôt toi qui prends plaisir à venir et on a très plaisir que tu viennes ! Comme tu l’as dit, tu n’aimes pas parler.

Magali Garnero : J’adore parler derrière un stand.

Frédéric Couchet : Tu adores parler derrière un stand, si possible, aussi, derrière un stand de libraire.

Magali Garnero : Plus souvent de libriste que de libraire !

Frédéric Couchet : Plus souvent de libriste que de libraire ! C’est vrai qu’il y a peut-être moins de stands.

Magali Garnero : On ne fait plus de stands en librairie.

Frédéric Couchet : Vous ne faites plus de stands. D’accord ! Dans le métro, j’ai vu des affiches sur le Salon du livre et de la presse jeunesse qui arrive bientôt, je crois à Montreuil.

Magali Garnero : Oui, mais je n’y vais pas, c’est loin. Mais si on m’invite en tant que présidente, j’y vais !

Frédéric Couchet : Où ça ?

Magali Garnero : À Genève !

Frédéric Couchet : Tu pourrais rencontrer Isabelle Collet, la rencontrer à nouveau, qui habite Genève, une spécialiste notamment des questions de genre, informaticienne, qu’on a déjà eue dans l’émission, je n’ai pas en tête l’émission, avec Stefano Zacchiroli. Vous irez sur libreavous.org, vous chercherez Isabelle Collet.
On va conclure à moins qu’Isabella ait quelque chose à rajouter. Non ? Sur le salon web, est-ce que vous avez une dernière question ou une réaction ? Marie-Odile nous précise que la lettre dont tu as parlé, Étienne, était adressée en fait à madame Colonna qui est la ministre en charge des Affaires européennes, Jean-Noël Barrot étant le ministre en charge du Numérique et, encore une fois, on n’a rien contre lui, en tout cas en tant que personne. On le ne connaît pas !

Étienne Gonnu : On ne le connaît pas !
Tu parlais de l’Open Source Expérience. Je voulais mentionner rapidement que L’April est membre du jury du label Territoire Numérique Libre depuis sa création, donc depuis 2016. Donc, la semaine prochaine, je représenterai l’April au sein de ce jury. On va se réunir lundi et, je crois que c’est le 6 ou 7, je n’ai pas la date, on va remettre ces labels aux collectivités qui œuvrent pour le logiciel libre.

Frédéric Couchet : C’est nickel. Je ne sais pas qui tape au clavier dans le micro, en tout cas, on entend quelqu’un taper au clavier, c’est peut-être Marie-Odile. Tu es toujours avec nous ?

Marie-Odile Morandi : Oui, tout à fait.

Frédéric Couchet : Donc c’était toi. Tu veux ajouter quelque chose ?

Marie-Odile Morandi : Je viens d’écrire que Barrot a les oreilles qui sifflent.

Frédéric Couchet : Je pense qu’ils ont les oreilles qui sifflent bien pire avec bien d’autres personnes !

Marie-Odile Morandi : Merci.

Frédéric Couchet : En tout cas merci d’avoir participé. Nous referons, bien sûr, un sujet « Au cœur de l’April » courant 2024, parce qu’on approche de la fin de l’année, d’ailleurs peut-être pour la 200e, je ne sais pas ce qu’on va faire pour la 200e qui aura lieu en janvier ou en février
Merci à vous

Magali Garnero : Merci à toi pour l’animation.

Frédéric Couchet : De rien, avec plaisir, vous restez avec nous pour la suite, notamment la pause musicale et une de vos chroniques préférées qui va arriver après.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter Arcanepar Cloudkicker. C’est un des morceaux favoris de mon collègue Étienne. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Arcanepar Cloudkicker.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Arcane par Cloudkicker disponible sous licence libre Creative Commons Attribution.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Chronique « La pituite de Luk » - « La vérité cachée de l’informatique merdique »

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par « La pituite de Luk » qui a été enregistrée. Le thème du jour : « La vérité cachée de l’informatique merdique ».

[Virgule sonore]

Luk : Je discutais récemment avec des Apriliens de mes malheurs d’utilisateur d’Office 365. Ils m’ont suggéré d’en faire une chronique parce qu’ils avaient besoin d’une petite update sur les bonnes raisons de se moquer de Microsoft. Ils en sont restés à l’écran bleu. Or, Windows a progressé, il ne plante plus du tout comme ça aujourd’hui ! Mais désolé, finalement, je ne vais pas vraiment le faire, l’exercice est trop douloureux, pourtant il y a de la matière !
On m’avait dit, il y a des années, paroles de non-libriste, que quand même Office 365, c’était impressionnant. C’est sûr que je suis impressionné : on sent que ça fait tout et son contraire, que c’est blindé de possibilités incohérentes, trop superficielles, mises en forme de façon ineptes, dotées d’UI [Interface utilisateur] imbitables et que c’est globalement non fiable. C’est comme si MS avait construit une usine à gaz pour les gouverner toutes.

Ce qui m’impressionne particulièrement, ce n’est pas tant que c’est proprio et que ça pompe les données des utilisateurs, mais qu’en plus, c’est incroyablement mal branlé.

La question que je me pose, c’est : comment ont-ils pu en arriver là ? Peut-être que depuis que Ballmer a psalmodié developers dévelopers sur scène en 2000, les RH du groupe ont été traumatisés au point qu’ils n’ont jamais mis à jour leur politique de recrutement de peur que ça se reproduise et n’ont donc personne pour faire de l’UX [Expérience utilisateur]. Sinon comment expliquer qu’une boîte aussi riche, peuplée de gens probablement pleins de talents, parvienne à valider des solutions aussi foireuses. J’aimerais bien être une petite souris, voire une punaise de lit, lors de ces réunions dans lesquelles les comités directeurs valident des projets bancals.
Mais, c’est facile de toujours taper sur Microsoft et, en tant qu’usager des transports franciliens, je peux témoigner qu’il y a au moins un monopole qu’ils n’ont pas !

J’ai ainsi tenté de me connecter au wifi SNCF du réseau RER. Nos impôts ont servi à mettre ce système en place. Ce machin a été voulu, réfléchi, une solution logicielle a été trouvée, des gens ont déployé, testé, validé. Eh bien, quand on se connecte, on doit remplir un formulaire comportant un calendrier pour enregistrer sa date de naissance. Or, il s’affiche à la date courante et la seule façon d’interagir avec est de dérouler les semaines une à une. Comme je suppose que le truc est là pour faire comme si on pouvait s’assurer que les utilisateurs sont majeurs, ce qui est déjà complètement con, il faut cliquer 936 fois pour pouvoir s’inscrire. Le côté positif est que ça permet de s’occuper quand son train est en retard !

Sur le RER C, certaines stations ont un quai bordé de deux voies. Si l’une est prise, le train suivant est annoncé sur la seconde, mais, le temps qu’il arrive, la première voie est libérée, donc le quai est systématiquement changé à l’approche du train. Il ne faut donc avoir aucune confiance dans l’affichage du train qui change d’avis trois minutes avant l’échéance. Mais ce n’est pas tout ! L’annonce des trains courts se fait au moment où on voit les phares du train en approche. Les développeurs de la solution ont dû penser que dans les specs fonctionnelles « court » était un verbe et non pas un adjectif. Beaucoup de touristes espèrent rejoindre le château de Versailles depuis cette ligne, pas sûr que tous y parviennent

J’ai donc pas mal réfléchi à la façon dont des équipes projets parviennent à pondre des trucs aussi absurdes. J’ai une hypothèse qui permet de fonder une nouvelle théorie du complot.
J’avais pointé, dans une ancienne chronique, à quel point surveiller son prochain était l’opportunité d’une incroyable poilade. On peut les voir chuter, se cogner, être stupides. Oui, mais il faut quand même attendre les meilleurs moments !
Et s’il existait un complot, non pas pour contrôler le monde, mais pour se foutre de sa gueule !
Et s’il existait une puissance clandestine, probablement extra-terrestre, dont la civilisation était tellement avancée que leur existence ne présenterait plus aucun enjeu, ni frustration. La seule chose qui les ferait encore vibrer, ce serait de se foutre de la gueule des êtres inférieurs que nous sommes.
Vous en pensez ce que vous voulez, mais, pour moi, ça expliquerait beaucoup de choses !

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons donc d’entendre « La pituite de Luk ».
Nous approchons de la fin de l’émission, nous allons terminer par quelques annonces.

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre

Frédéric Couchet : Chaque premier vendredi du mois, la radio propose une soirée radio ouverte au studio de Cause Commune, l’occasion de rencontrer l’équipe et de découvrir le studio. La prochaine radio ouverte aura lieu vendredi 1er décembre 2023 à partir de 19 heures 30 et il est probable que, dans l’après-midi, il y ait des numéros spéciaux, des émissions spéciales, notamment dans le cadre de la journée de lutte mondiale contre le sida, donc le 1er décembre 2023.

On l’a déjà dit, l’April sera présente au salon Open Source Experience à Paris, les 6 et 7 décembre 2023 avec un stand deux conférences.

Tout à l’heure Magali parlait des Groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices et d’aller à leur rencontre. Un apéro du Libre est organisé à Rennes jeudi 7 décembre 2023.

Et pour les Franciliennes et Franciliens, un pot de lancement du livre Ada & Zangeman, un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise, est organisé ce jeudi 30 novembre au local de l’éditeur C&F Éditions, à Paris, en présence de trois enseignantes ayant participé à la traduction et, peut-être aussi, de quelques élèves. On peut commander le livre sur le site cfeditions.com. C’est un conte qui permet de découvrir un petit peu l’impact de l’informatique et du logiciel libre. Tu veux intervenir, Magali, rapidement avant la coupure.

Magali Garnero : Vous pouvez aussi le trouver à la librairie, donc chez moi, A Livr’Ouvert à Paris 11e et aussi sur la plateforme En Vente Libre qui est à jour de ses envois, je vous rassure, tout a été posté hier.

Frédéric Couchet : D’accord, donc A Livr’Ouvert dans le 11e et sinon cfeditions.com et enventelibre.org.

Je vous rappelle que Cause Commune fait actuellement face à de gros problèmes financiers, au point que la radio n’est pas à l’abri d’un défaut de paiement dans les semaines qui viennent, donc d’une coupure de l’antenne. Pour nous aider, rendez-vous sur le site causecommune.fm et cliquez sur le bandeau d’appel à dons.
L’émission va se terminer dans quelques minutes, vous pourrez nous aider juste après.

Notre émission se termine.

Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Lucie Anglade, Guillaume Ayoub, Julie Chaumard, Magali Garnero, Isabella Vanni, Marie-Odile Morandi, Étienne Gonnu et Luk.
Étienne était également aux manettes de la régie aujourd’hui.
Merci également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang1, Julien Osman et Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.
Merci également à Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, qui découpe les podcasts complets en podcasts individuels par sujet.

Vous retrouverez sur notre site web, libreavous.org, toutes les références utiles ainsi que sur le site web de la radio, causecommune.fm.
N’hésitez à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu, mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission.
Si vous préférez nous parler, vous pouvez aussi nous laisser un message sur le répondeur de la radio, pour réagir à l’un des sujets de l’émission, pour partager un témoignage, vos idées, vos suggestions, vos encouragements ou aussi pour nous poser une question. Le numéro du répondeur : 09 72 51 55 46.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission du jour. Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et à faire également connaître la radio Cause Commune, la voix de possibles. Je vous rappelle le rendez-vous du 1er décembre 2023 à partir de 19 heures 30 au 22 rue Bernard Dimey à Paris dans le 18e.

À priori, nous ne ferons pas d’émission mardi 5 décembre, car nous serons en train de préparer Open Source Experience.
La prochaine émission aura lieu en direct mardi 12 décembre 2023 à partir de 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur l’actualité du logiciel libre, nous en débattrons Au café libre.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 12 décembre et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.