Assange aux mains de la justice britannique - Décryptualité du 15 avril 2019

Titre :
Décryptualité du 15 avril 2019 - Assange aux mains de la justice britannique
Intervenants :
Manu - Luc
Lieu :
April - Studio d’enregistrement
Date :
8 avril 2019
Durée :
15 min
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Revue de presse pour la semaine 15 de l’année 2019

Licence de la transcription :
Verbatim
Illustration :
Julian Assange, Londres 2014, David G Silvers - Licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 Generic

Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

La justice britannique a finalement mis la main sur Julian Assange. Retour sur l’histoire du porte-étendard de WikiLeaks.

Transcription

Luc : Décryptualité.
Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 15. Salut Manu.
Manu : Salut Luc.
Luc : Qu’a-t-on au sommaire ?
Manu : On a cinq petits articles.
Luc : estrepublicain.fr, « Julian Assange : ce qu’on lui reproche, ce qu’il risque », un article de la rédaction.
Manu : Qu’on va aborder un peu plus tard ; ça va être le sujet de notre discussion d’aujourd’hui.
Luc : Le Courrier, « La liberté à l’ère des GAFA », un article de Philippe Bach.
Manu : Avec une magnifique image qui reprend Stallman multibras. On dirait le dieu Shiva.
Luc : C’est le culte de la personnalité appliqué au logiciel libre.
Manu : Oui. D’ailleurs il n’hésite à s’en moquer régulièrement. Il participe à différentes conférences à Lausanne notamment. Ça devrait être intéressant. Il va notamment parler des GAFA et c’est un gros sujet. On va voir s’il y a des retombées médiatiques là-dessus.
Luc : EurActiv, « Copyright rules will turn the EU into a French digital colony », un article de Amelia Andersdotter.
Manu : Et ce n’est pas facile !
Luc : Oui. Il faut que je progresse en anglais !
Manu : En gros ça indique que à cause de la directive sur le droit d’auteur, l’Europe va devenir une colonie de la France, c’est original.
Luc : Une colonie numérique.
Manu : Une colonie numérique. En gros ils accusent le fait que ce soit la France qui a poussé la directive sur le droit d’auteur qui vient d’être acceptée. Encore aujourd’hui il y a des choses qui viennent d’être passées.
Luc : En France on a un lobby de l’industrie du divertissement et de la culture qui est très fort.
Manu : Donc qui arrive à être fort au point que l’Europe se plie à nos désirs !
Luc : Le Républicain Lorrain, « Informatique à Insming : les bons conseils pour bien surfer », un article de la rédaction.
Manu : Petit article qui met en avant une initiative locale de formation qui aborde les libertés informatiques et qui a l’air de présenter aussi l’April. Ça fait toujours plaisir.
Luc : Une initiative locale menée par une association qui s’appelle l’AFIL, l’Association de formation informatique sur logiciel libre, menée par Liliane Grandemange. Bravo à eux. La semaine dernière on parlait avec le cas de e-penser de la difficulté d’exister quand on est dépendant de gros tuyaux comme ceux de YouTube, eh bien c’est le travail de ces associations de terrain qui permet à nous libristes, qui n’avons pas de force de frappe médiatique, d’exister. Bravo à eux et bravo à tous les autres.

ZDNet France, « Le poste de travail Linux est en difficulté », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.
Manu : Le poste de travail ça entend le bureau où les gens se connectent avec une souris, un clavier, classique. Le monde du logiciel libre fonctionne très bien sur les serveurs, mais sur le poste de travail c’est un petit peu plus difficile, très fragmenté notamment, il y a plein de distributions différentes qui sont en compétition les unes avec les autres et il y a des distributions qui ont un peu de mal à vivre dans le temps parce qu’elles se battent les unes avec les autres pour des parts de marché, on va dire, des usagers.
Luc : Linus Torvalds, le père du noyau Linux, en gros s’est tourné vers Chromebooks, donc s’est vendu à Google.
Manu : Oui, ça fait mal au cœur.
Luc : Et Android. Un des constats était de dire : regardez, rien que sur le système d’installation de logiciel, il y a quatre, cinq concurrents, on n’arrive pas à avoir un truc universel. Du coup c’est beaucoup de boulot pour maintenir des tas de branches d’un arbre qui en a trop. Donc un constat intéressant, pas tout à fait loyaux !
Manu : Petite remarque par rapport à la semaine dernière, e-penser a ré-ouvert sa chaîne. Donc il a repassé sa chaîne YouTube en mode public parce qu’il se plaignait, il avait été accusé par un ayant droit d’avoir enfreint les règles du droit d’auteur.
Luc : On ne va pas refaire l’émission de la semaine dernière !
Manu : Non. Mais c’était juste pour donner une conclusion. L’ayant droit a retiré sa plainte et pour l’instant tout tourne bien pour lui.
Luc : Le sujet de la semaine c’est Assange. Julian Assange [1].
Manu : Oui. C’est un sujet international.
Luc : C’est le dénouement d’une affaire qui remonte à quoi ? Ouf ! À six-sept ans ?
Manu : Oui. Ça fait sept ans que le gars donc Julian Assange est hébergé gentiment par l’ambassade d’Équateur en Grande-Bretagne et ça fait six-sept ans qu’il se fait des cheveux blancs et qu’il fait pousser sa longue barbe, on l’a vu à la télévision ces derniers jours, parce qu’il vient d’être expulsé.
Luc : Effectivement, la police britannique lui a mis la main dessus pour une question de non-respect de sa liberté conditionnelle.
Manu : De son contrôle judiciaire.
Luc : Oui, en gros un truc comme ça et également parce qu’ils ont des questions à lui poser sur des questions de piratage. Les États-Unis ont fait une demande d’extradition puisque Assange s’est rendu célèbre en révélant des quantités astronomiques de documents récupérés sur Internet, souvent suite à des opérations de hacking, de piratage. Ça faisait des années qu’il était là et maintenant on ne sait pas trop ce qu’il va devenir.
Manu : Ça va être compliqué pour lui. Il est accusé sous une forme, c’est une procédure d’accusation scellée, je ne connais pas bien les termes, mais en gros l’accusation n’est pas publique et il doit y avoir des éléments de dossier qui ne seront pas dévoilés à tout le monde.
Luc : Voilà ! Il a fait des trucs.
Manu : Il a fait des trucs et il risque cher parce qu’aux États-Unis on ne rigole pas avec « les trucs ».
Luc : Pour rappeler un petit peu son pedigree, c’est un Australien.
Manu : Oui. Qui est né en 1971.
Luc : Sa bio explique qu’il a vécu dans 30 villes avant l’adolescence.
Manu : Il a beaucoup bougé, il s’est intéressé à l’informatique à partir de 16 ans, il a eu une vie un peu développée ; il a eu un enfant à 18 ans.
Luc : Assez jeune. Il a piraté des sites et des machins, etc., donc il était dans ce genre de démarche-là avant de se calmer un petit peu et il a monté WikiLeaks [2] dès 1998, je crois ou…
Manu : En 1999, il avait le nom de domaine « leaks ».
Luc : Qu’il n’a jamais utilisé, mais, en gros, on voyait déjà un peu où il voulait en venir s’il a réservé le nom de domaine. Il a monté WikiLeaks quelques années après.
Manu : Sachant qu’il faisait à côté de ça du logiciel libre, c’était un informaticien, développeur, donc il a contribué à pas mal de choses liées au chiffrement de manière générale. Il a travaillé sur des forums, il a travaillé sur des problématiques de sécurité globalement et effectivement 2006 c’est un peu la consécration, lui et d’autres ont fondé tout un collectif international pour récolter les fuites de données qu’il pouvait y avoir sur Internet.
Luc : Et les rendre publiques. Le personnage lui-même se définit comme libertarien de marché.
Manu : Oui. Déjà c’est compliqué, il faut voir ça comme une sorte de chacun pour soi, un petit peu.
Luc : Je n’ai pas tout compris. « Libertarien » en tout cas je connais un petit peu, c’est une notion plutôt américaine, une idée un peu libertaire mais un peu chacun pour sa peau, ne venez pas m’embêter, donc pas l’anarchisme plus européen qu’on peut connaître. « De marché », il faudrait creuser pour voir ce qu’il veut dire par là, ce n’est pas nécessairement le plus intéressant. Qu’est-ce qui lui vaut toute la haine dont il est l’objet ?
Manu : Le premier truc c’est qu’il a révélé les informations transmises par Chelsea Manning qui était soldat en Irak, à l’époque, non en Afghanistan.
Luc : Qui, à l’époque, s’appellait Bradley [3], il a changé de sexe quand il était en prison, il était analyste donc je ne pense pas qu’il était sur le terrain, mais il brassait des informations dans des bureaux pour essayer de sortir de l’info exploitable ensuite. Il a effectivement fait sortir plein d’infos, dont quelques vidéos.
Manu : Oui. Des vidéos de tirs d’hélicoptères américains.
Luc : Effectivement, dont une que j’ai vue qui est vraiment tragique où il y a un journaliste qui sort d’une camionnette, en Irak je crois, et comme il a une caméra au bout du bras il y a un pilote d’hélicoptère qui regarde ça avec ça sa caméra à lui.
Manu : Hyper-grossissante.
Luc : Hyper-grossissante de loin et il dit : « Je pense qu’il a une arme ». En fait, sur la vidéo, on voit juste qu’il a juste un truc au bout du bras et il a autorisation de tirer ; il arrose tout donc il butte tout le monde. Il y a une camionnette qui arrive un peu plus tard pour ramasser les blessés et sauver les gens et il recommence et il butte à nouveau tout le monde ; c’est la routine de l’armée américaine. Cette vidéo avait été exfiltrée avec plein d’autres documents par Mannig.
Manu : Cette vidéo est importante parce que ce côté visuel a fait qu’elle a été diffusée dans un petit peu tous les journaux mondiaux.
Luc : Et puis il y a le son. On comprend bien ce qui se passe. C’est vraiment assez abominable à voir et on comprend ce que c’est que faire la guerre dans ce genre de pays quand on est les États-Unis.
Manu : Ça c’est une des choses qui a été sortie. Une autre chose qui était très importante à l’époque déjà, ils ont sorti un quart de millions de câbles diplomatiques. C’est-à-dire les échanges entre les ambassades, les pays, qui sont des échanges archi-privés, on ne doit pas vraiment communiquer ces informations-là, eh bien il les a mis sur Internet de manière très générale. À l’époque ça révélait un petit peu les dessous de table des relations entre les pays, notamment la manière dont le Pakistan jouait double jeu entre les États-Unis et les Talibans. C’était assez amusant pour nous les Occidentaux, on comptait les points !
Luc : Il y avait aussi des trucs, genre des commentaires assez peu sympathiques envers telle ou telle personne connue, tel politicien ; ça c’est plus dans l’anecdote. Il a également, au travers de ce groupement, révélé des trucs sur des banques, sur la finance, dans plein de domaines différents.
Manu : Pas mal d’affaires de corruption, des affaires de corruption en Afrique, des problématiques de frappes de drones au Yémen. Il y a beaucoup de choses qui ont été révélées, mais il semblerait qu’il y a un pays qui a rarement été touché, et ça fait partie des critiques qui lui ont été lancées régulièrement…
Luc : La Russie.
Manu : Ah ! Ben oui !
Luc : Il ne se passe jamais rien de mal en Russie !
Manu : Exactement. Il ne se passe jamais rien de mal !
Luc : On va envoyer notre RIB [relevé d’identité bancaire] à la fin de l’émission pour que Poutine puisse nous envoyer quelques millions.
Manu : On en a besoin pour financer le podcast.
Luc : On n’en a pas assez. C’est une des nombreuses qui lui sont reprochées. Assange a quand même un gros paquet de casseroles. Le premier truc qui lui a valu de se réfugier à l’ambassade c’est qu’il a été accusé d’agression sexuelle et de viol.
Manu : Par deux filles.
Luc : Par deux femmes, en Suède.
Manu : Ce n’est pas un viol strictement comme on peut s’y attendre, c’est un questionnement qui a été posé par ces deux femmes auprès du Procureur en Suède à propos de pratiques sexuelles qui étaient considérées comme « est-ce que c’était un assaut sexuel ou pas ? »
Luc : Sachant que les deux femmes étaient ses maîtresses, c’est-à-dire que ce ne sont pas des femmes sur qui il est tombé par hasard. Il y en a une qui l’accuse d’avoir volontairement craqué un préservatif et l’autre qui l’accuse d’avoir entrepris une relation sexuelle alors qu’elle était en train de dormir. La Suède a fini par abandonner ses investigations.
Manu : En deux fois. Ils ont d’abord abandonné, ensuite repris, et ils l’ont autorisé à sortir du pays.
Luc : Autre affaire, c’est que parmi ces deux femmes il y en a une femme qui était très engagée en politique, on suppose qu’un mec comme Assange devait fréquenter beaucoup de militants, et elle avait publiquement dit que piéger les sales cons par le sexe c’était un truc tout à fait légitime, ce qui jetait pas mal de doutes.
Manu : C’est compliqué. Dans tous les cas ça reste des choses un peu perturbantes et, quoi qu’il en soit, l’affaire a été annulée, arrêtée au bout d’un moment et, globalement, la Suède n’a pas cherché grand-chose, mais il y a quand même eu un mandat d’arrêt international pour un questionnement sur des affaires de mœurs ; c’était du jamais vu.
Luc : Voilà ! Et ça a fait râler pas mal de gens qui ont des histoires d’agression sexuelle extrêmement graves, etc., au niveau international et qui ne bénéficient jamais de ce genre d’avantage ; personne ne se bouge les fesses, c’est dans un autre pays eh bien tant pis ! et sur des affaires bien plus graves que celle-là.
Manu : Ça n’empêche, en tout cas, que Assange ne sort pas très blanc de tout ça !
Luc : Oui, et il a d’autres casseroles aux fesses, notamment il y a énormément de gens qui ont bossé avec lui au sein de WikiLeaks, qui ont rompu les ponts en disant que c’était tout pour sa gueule, qu’il était ingérable, etc.
Manu : Un narcissique on pourrait dire.
Luc : Oui. Une des choses que lui reproche Nicolas, il n’est pas là ce soir, tant pis, c’est qu’il a balancé les infos sans les filtrer.
Manu : C’est-à-dire que toutes les leaks qui ont été fournies à WikiLeaks n’ont pas été vérifiées pour regarder dedans s’il n’y avait pas des informations personnelles par exemple.
Luc : Voilà. Ou des informations qui pouvaient mettre des gens en danger. Il a fait sur Mastodon notamment, ce n’est pas le seul, la comparaison avec Snowden [4] qui lui a fait fuiter des trucs de la NSA, qui s’est mis en cheville avec journalistes reconnus.
Manu : Oui, un groupement mondial de journalistes
Luc : Des journalistes qui s’y connaissent, qui ont pris le temps de vérifier les infos, de faire filtrer uniquement les infos qui avaient été validées et filtrées pour ne pas sortir des choses qui puissent pas mettre des gens en danger, par exemple.
Manu : Notamment des indics, des gens qui auraient aidé les autorités occidentales dans les pays en conflit.
Luc : Ce genre de choses. Voilà ! Ce genre de choses que Assange ne fait pas du tout fait. Il y a quand même pas mal de gens qui ne l’aiment pas y compris dans ceux qui devraient être ses amis, donc c’est une personnalité pas évidente et il y a une autre personne qui ne l’aime pas du tout, c’est son ancien logeur.
Manu : L’ambassadeur du Pérou [Équateur, NdT], qui eu changement de président pendant son séjour là-bas.
Luc : Effectivement. Assange a obtenu l’asile de la part du président, le président a changé, changement de majorité. Pour le nouveau président Assange c’était plutôt une épine dans le pied, on suppose qu’héberger Assange ça ne facilite pas les relations avec les États-Unis, donc ils ont pris des mesures de rétorsion, ils lui ont coupé Internet. Manifestement il a piraté le wifi et ils l’ont accusé d’avoir piraté le wifi.
Manu : Ce qui est quand même assez comique quand on considère les enjeux.
Luc : C’est ce côté un petit peu surréaliste : ils lui reprochent plein de trucs.
Manu : Ils lui reprochent de sentir mauvais.
Luc : De ne pas se laver suffisamment.
Manu : De ne pas se laver et de ne pas changer de vêtements régulièrement. D’utiliser trop d’espace alors qu’il n’avait pas beaucoup d’espace dans cette petite ambassade de l’Équateur.
Luc : Il y est resté sept ans, quelque chose comme ça.
Manu : Oui, sans pouvoir sortir. Il avait accès à un petit endroit, une petite cour, je crois, mais qui ne devait pas être énorme. Il avait un chat, mais il est accusé de ne pas bien s’être occupé du chat et même d’avoir utilisé le chat pour faire de la communication, parce que tous les jours, c’était une petite marotte, un petit truc un peu rigolo, il habillait son chat en lui mettant un petit tour de cou avec une cravate différente. Le chat était tous les jours à la fenêtre, puisqu’il ne devait pas passer beaucoup de temps ailleurs, et ça permettait aux journalistes de filmer tous les jours quelque chose d’un peu différent. Sachant qu’ils l’accusent aussi, et là pour le coup c’est plus sérieux, d’avoir essayé de hacker les élections en Équateur.
Luc : Oui. Ils l’accusent d’avoir essayé de réunir des informations compromettantes contre le président acteul.
Manu : Le nouveau président.
Luc : Le nouveau président qui évidemment ne l’avait pas à la bonne, donc Assange aurait fait des recherches pour essayer de le plomber.
Manu : Ils ne l’accusent pas lui personnellement, ils accusent l’organisation de gens qui veulent aider Assange parce que dans le monde entier il y a plein de gens qui soutiennent Julian et qui considèrent que ce qu’il fait c’est quelque chose de très positif. Je pense que globalement on est pour, on est pour le fait de révéler plein d’informations anti-corruption. Je pense que WikiLeaks est un exemple dans ce sens-là, mais qu’effectivement Julian Assange a quand même pas mal de casseroles qui sont un peu embêtantes
Luc : Pendant l’élection de Trump également il a été très actif sur la révélation des mails qui nuisaient à…
Manu : Hillary Clinton.
Luc : À Hillary Clinton. Il y a un peu cette idée qu’il a quand même une option, qu’il voulait se venger des États-Unis, etc.
Manu : Ceci dit, il est remonté aussi contre Trump et il en veut beaucoup à Trump maintenant, parce que, eh bien Trump est ce qu’il est ! Globalement il n’aime pas les dirigeants des États-Unis.
Luc : Assange est une personnalité compliquée, il y a du pour, il y a du contre. Après on peut défendre, et j’ai vu pas mal de choses qui vont dans ce sens-là, de dire que c’est peut-être un sale con mais la liberté d’expression ne devrait pas être conditionnée au fait d’être quelqu’un de sympa.
Manu : Et se battre contre les géants du monde, je veux dire les États-Unis, c’est une puissance phénoménale donc c’est quand même un combat qui vaut la peine.
Luc : Après, on peut aussi rétorquer que la liberté d’expression, si ça met la vie de gens en danger, il y a peut-être une limite à ne pas dépasser aussi. En tout cas je ne donne pas trop cher de sa peau, je pense qu’il finira aux États-Unis. Je ne vois pas qui résistera à la pression diplomatique des États-Unis pour le récupérer.
Manu : Surtout l’Angleterre, ils sont très proches. Là il a déjà fait sept ans dans une sorte de quasi-prison, même si elle était certainement dorée. Probablement qu’il va encore passer quelques années derrière les barreaux.
Luc : Donc c’est un long épisode qui se termine, on va voir ce que ça va donner, sachant qu’il y a des bruits qui disaient qu’il avait des archives spéciales, la bombe atomique sous la main, qui péterait si jamais il se faisait choper.
Manu : Je crois que Snowden aussi avait cette réputation d’avoir des données cachées.
Luc : On va voir si c’est de la pure rumeur ou si, effectivement, il y a quelque chose.
Manu : Ça peut être intéressant. Révéler des informations sur les grands de ce monde, moi je suis toujours pour !
Luc : En tout cas nous on ne quitte pas l’appartement jusqu’à la semaine prochaine, ils ne nous auront pas.
Manu : À la semaine prochaine.
Luc : Salut.

Références

[4Snowden

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.