Réflexions et pistes pour le développement de l’April hors de France, notamment en Belgique par Nicolas Pettiaux

Réflexions et pistes pour le développement de l'April hors de France

Conférence : Réflexions et pistes pour le développement de l’April hors de France, notamment en Belgique par Nicolas Pettiaux

Conférence donnée lors de l’assemblée générale de l’association April pour la promotion et la défense du logiciel libre en janvier 2008.

Le fichier complet de la conférence : april_ag2008_conf03.ogg (70 Mo) au format Ogg/Theora

Retrouvez aussi cette vidéo sur Dailymotion et sur Youtube.

Transcription

Nicolas Pettiaux : Donc moi j’ai proposé de vous parler et de réfléchir avec vous sur le développement de l’APRIL hors des frontières françaises, et en particulier vers la Belgique, donc un pays francophone voisin, où l’essentiel du matériel qui a été développé par l’April est immédiatement disponible.
Et puis l’extension suivante ce sera d’avoir un pied à terre à Bruxelles ou une extension vers, un accès en tous cas, aux institutions européennes.
Donc voilà, les idées que j’ai envie de développer sont celles qui sont les bases de l’April, c’est-à-dire développer un message politique et éthique autour du Logiciel Libre. Et je voulais réfléchir avec vous sur les points de priorité. Il y en a un que j’ai évoqué hier, qui est les élections prochaines. Donc déjà faire un site candidats.be. Donc ça je l’ai déjà évoqué avec certaines personnes clés, notamment Benjamin Drieu.
Question : Tu parles d’élections en Belgique, en plus des Européennes ?
Nicolas Pettiaux : En 2009 il y a des élections régionales. Donc la Belgique a une structure fédérale un peu compliquée qui tient à son bilinguisme. Et il y a des élections au niveau régional et communautaire. C’est un niveau de pouvoir qui est assez important en Belgique. Et il y a effectivement, en plus, des élections Européennes. Et donc un certain nombre d’élus sont déjà dans les starting-blocks, bien que les mêmes élus, ou une grande proportion des mêmes élus, aient déjà participé aux mêmes élections fédérales en juin dernier.
Je sais qu’il y a une sensibilité à propos de l’idée de faire candidats.be, je l’avais proposé au mois de février à différentes personnes en Belgique. J’ai pas eu de retour et moi j’arrivais pas à porter tout tout seul. J’ai eu un écho de ce que j’avais lancé de quelques personnes qui se sont dit c’est intéressant. Mais quinze jours avant les élections et bien je leur ai dit, et bien voila, c’est une très bonne idée de revenir vers moi, faites tout ce que vous voulez, ou presque, mais moi je trouve que quinze jours avant les élections ça n’a pas de sens. Moi je ne vais pas me démener quinze jours avant les élections, aller voir les députés leur faire signer un pacte du Logiciel Libre.

Question
 : C’est bien de s’y prendre maintenant, parce que je crois que candidats.fr il n’y avait rien de programmé le 1er juin, et on a lancé les scripts PHP en un week-end. Il y avait trop peu de temps pour communiquer, rassembler, recenser, signaler et puis relancer, d’une part les volontaires d’autre part les candidats. Il y a des candidats qui m’ont dit par mail, c’est la dernière minute de la dernière heure du dernier jour, il fallait vous y faire plus tôt. Ce sont des gens que j’ai contactés parce que personne dans la circonscription, qui n’était pas les miennes, ne les avait approchés avant. Donc s’y prendre un an à l’avance c’est pas mal.
Question
 : Même s’il ne faut pas se leurrer, le pic d’activité sera proche de l’élection. Parce que c’est un système qui est basé sur une communauté qui va être mobilisable seulement pendant que l’actualité parle de ces élections-là.
Nicolas Pettiaux
 : Tout à fait. C’est qu’il y aura du matériel. Le truc c’est que pour le moment il n’y a pas de matériel, il n’y pas les questions, le pacte il faut le rédiger. Les questions qu’on peut poser aux candidats il faut les avoir rédigées. La question c’était on se met à rédiger ce genre de matériel quinze jours avant.
Question
 : Vous savez combien d’activistes vous avez en Belgique et si vous en avez...
Nicolas Pettiaux
 : Pour le moment sur cette question-là tu en as un.
Question
 : Non mais susceptibles d’intervenir, combien de gens dans les groupes d’utilisateurs ?
Nicolas Pettiaux
 : Il y avait l’AEL pour ceux qui ont connu, Association Électronique Libre, c’est un peu le pendant Belge de l’April, Belge Francophone. Malheureusement, comme je l’ai dit à certains, il a un peu fondu comme neige au soleil, les gens ayant... c’était un tout petit groupe. Certains s’étant spécialisés, par exemple il y en a, les trois, à moins les quatre très actifs. Alexandre Dulaunoy, Benjamin Henrion, qu’un certain nombre d’entre vous connaissent sans doute, s’est spécialisé brevets logiciels et qui a rejoint l’équipe de permanents de la FFII, et qui maintenant passe l’essentiel de son temps à propos de la standardisation du format Microsoft, donc ça c’est son activité principale, il s’occupe aussi de données géographiques par sa formation.

Il y a David Glaude, qui s’est spécialisé lui dans l’aspect vote électronique, et donc il est la personne qui joue un rôle clé au sein de l’association qui s’appelle poureva, POUR une Éthique Vote Automatisé, c’est un informaticien de formation. Il a joué un rôle très important dans le cadre des brevets logiciels parce qu’il se fait qu’il était employé par le service informatique du Parlement européen. Il était à l’intérieur, il pouvait faire passer des messages sans difficulté. Et puis il y a moi.
Mon espoir maintenant c’est de s’adosser à l’April pour avoir un grand groupe, pour faire avancer les choses.
Je crois qu’une des réflexions qu’il faudra avoir, c’est voir comment, pour un certain nombre d’aspects légaux, l’April va s’étendre sur la Belgique. Par ce que je voudrais bien avoir des membres et aller solliciter des communes, comme ça a été fait ici, pour qu’elles deviennent membres de l’April. Je crois qu’il faudra réfléchir à la question de leur dire comment ils vont payer, parce qu’ils vont poser la question de quelle est la représentation légale en Belgique. Il faudra avoir des idées là-dessus, et donc voilà ce dont j’avais envie de discuter avec vous.

Organisateur
 : 4 minutes pour les questions.
Question
 : J’ai une question. Je traite beaucoup avec beaucoup de Belges, professionnels, donc on gère des mails..., et j’ai l’impression que les informaticiens sont beaucoup moins sensibilisés au Libre qu’en France. Quand on parle de Linux on devrait savoir ce que c’est alors que je travaille avec des professionnels de l’informatique quand même.
Nicolas Pettiaux
 : Je crois que c’est très variable. Je ne connais pas les gens chez mobistar, c’est vraiment très très variable. Il se fait que, par exemple la plate forme informatique du concurrent qui est l’opérateur historique, belgacom utilise que des serveurs linux.
Public
 : J’ai pas la même expérience
Nicolas Pettiaux
 : Il y a une communauté qui s’est pas mal développe autour de l’usage de plone pour développer, (plonegov), des outils qui permettent aux communes de développer leur propre site web d’interaction avec les citoyens en développant un certain nombre de services. A tel point qu’ils en ont fait un groupe international, qui est aussi en France. Je sais qu’à Arles ils utilisent les même outils et il y a des Suisses qui sont impliqués aussi. Donc il y a 19 communes Belges qui développent et qui participent à ça. Il y a eu des actions d’information publique notamment par l’intermédiaire du Parlement de la communauté française. Il y a 4 ans et 3 ans journée d’internet, il y a eu chaque fois une journée de réunion mais ça c’est pour les administrations. Dans les sociétés et bien oui ça se déploie.
Public
 : Je me demande si au niveau scolaire il n’y a pas plus de propriétaire qu’en France. Ils ont l’air beaucoup moins sensibilités à ça.
Nicolas Pettiaux
 : Au niveau scolaire je crois que c’est pour le moment moins le cas. J’ai parlé hier d’une chose qui s’est faite en région de Bruxelles capitale, j’ai été assez actif parce que j’ai été employé par le centre informatique de la région de Bruxelles capitale, j’étais un peu, vu par certain, comme l’emmerdeur de service. Un des résultats, je suis loin d’être le seul responsable, c’est que les cabinets ministériels Bruxellois, aujourd’hui, utilisent OpenOffice, le centre informatique de la région de Bruxelles capitale utilise OpenOffice, tous les serveurs de fichiers, enfin presque tous les serveurs de fichiers tournent sur samba, ils contribuent au projet OpenOffice par leur documentation, et une des décisions très récentes, dans laquelle je suis pas du tout impliqué mais je l’ai apprise avec plaisir, la région Bruxelloise, dans un deuxième plan d’informatisation des écoles, va mettre huit ordinateurs à disposition des écoles, donc chaque école reçoit huit ordinateurs, et les écoles qui choisissent d’équiper ces ordinateurs avec du Logiciel Libre, c’est pas nécessairement l’OS, mais c’est au moins la suite bureautique, reçoivent dix ordinateurs, ils en reçoivent deux de plus. Pour la région Wallonne j’ai essayé de faire du lobbying, mais là ils ont un projet de mettre 40 mille ordinateurs à disposition des écoles, mais comme je le disais à Fred, tout passe par les conseillers du ministre. Ils comprennent peut-être pas bien l’enjeu, ils confondent encore hardware et software, ils savent pas bien quelle est la différence.
Public
 : Par rapport à la question d’ouverture internationale, je pense que la Belgique peut être un bon début, et ce sera intéressant après de regarder du côté de l’Afrique Francophone, je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire. Il y aussi des situations scandaleuses, des versions de Windows bridées. En disant on va les vendre pas cher, il y a des choses à faire, en commençant par le Maroc où il me semble ça commence à venir s’installer. Je pense qu’il y a aussi à travailler sur ces zones-là.
Nicolas Pettiaux
 : Merci

Ce document est publié sous Licence Creative Commons BY-SA 2.0 et sous Licence Art Libre 1.3.

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.