Réalisation de photos libres pour Wikipédia - Lionel Allorge - PSES2017

Titre :
Réalisation de photos libres pour Wikipédia
Intervenant :
Lionel Allorge
Lieu :
Pas Sage en Seine
Date :
Juillet 2017
Durée :
45 min 27
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Diaporama support de la conférence :
format PDF
Sous-titres :
fichier format srt
Licence de la transcription :
Verbatim

Transcription

Bonjour. Merci d’être là. C’est sympa d’être venus. Moi je viens d’arriver parce que je me suis retrouvé coincé dans les embouteillages parisiens, ce qui explique un petit peu le retard, le léger retard. J’avais pris beaucoup de marge et ce n’était pas suffisant.
Je vais vous parler un peu de photographie ce qu’on appelle libre et puis je vais, bien sûr, vous expliquer ce que c’est ce qu’on appelle une photographie libre.
Donc je me présente. Je m’appelle Lionel Allorge, je suis membre du conseil d’administration de l’April [1] qui est une association qui fait la promotion et la défense du logiciel libre, je vous en reparlerai un peu plus tard  ; et puis membre de Wikimédia France [2] qui est l‘association qui représente en France la fondation Wikimedia qui est une fondation américaine et qui chapeaute, notamment, Wikipédia qui est un projet que, je pense, la plupart d’entre vous ont déjà vu si vous allez sur Internet.

La photo libre. La photographie libre

L’idée c’est, dans le prolongement des logiciels libres, de faire un partage de connaissance qui soit le moins restrictif possible pour que les gens puissent se l’approprier et le réutiliser. Ça, ce sont les grandes lignes théoriques. Ça veut dire que, notamment si vous allez sur Wikipédia, c’est une encyclopédie qui contient des textes et ces textes vous pouvez, vous avez le droit, de les copier-coller, contrairement à la logique du droit d’auteur qui est que quand vous avez un texte qui a été écrit par un auteur, si vous voulez en faire quoi que ce soit, c’est-à-dire le publier, le copier sur votre blog, le transférer à vos amis, vous êtes obligé de demander, à chaque fois, l’autorisation à l’auteur. Donc évidemment, ça rend très difficile le partage de la connaissance.
L’idée de Wikipédia, l’idée des logiciels libres, c’est d’inverser la logique de ça et de dire plutôt que de devoir demander une autorisation à chaque fois à l’auteur — ce qui peut s’avérer très compliqué parce que l’auteur peut être très difficile à joindre, on peut ne pas savoir le joindre — c’est, pour un certain nombre d’auteurs qui sont d’accord, de faire l’inverse ; c’est-à-dire de donner une autorisation générale, à tout le monde, de réutiliser leur travail, sous réserve qu’ils respectent quelques petites conditions que je vais vous détailler ; il y en a essentiellement deux pour ce qui nous occupe.
Par exemple, cette photo-là est une photo libre, c’est-à-dire que la personne qui l’a faite a décidé, sciemment, de la partager avec tout le monde.
Pour faire ça, le photographe, une fois qu’il a pris la photo, il doit tout simplement déclarer qu’il la publie sous une licence libre – je détaillerai aussi les licences libres — c’est-à-dire qu’en fait, il passe une sorte de contrat avec vous en disant vous pouvez faire ce que vous voulez avec ma photo à condition de respecter, encore une fois, quelques petits points, qui ne sont pas totalement négligeables, mais je les détaillerai.

C’est quoi une photo libre ?

Cette photo je l’ai récupérée sur Wikimédia Commons [3]. C’est un site dont je vais vous reparler aussi. L’idée de Wikimédia Commons c’est que c’est une sorte de médiathèque, un petit peu comme ici, numérique, qui permet de déposer toutes sortes de documents qui ne sont, en gros, pas des textes. C’est-à-dire des dessins, des schémas, des diagrammes, des photos, des vidéos et bientôt, dès que la fonction sera mise en place, des objets en 3D. Et l’idée c’est que tout le monde doit pouvoir utiliser ces objets, encore une fois avec le moins de restrictions possibles.
Si on va sur ce site, on peut donc voir la photo. Il y a un lien. [Alors est-ce que j’ai un petit système qui me permette de faire un pointeur avec ça  ? Oui, super]. Ici vous avez marqué fichier d’origine parce que là vous avez une version, on va dire une vignette, c’est une version qui a été réduite en taille, et en cliquant sur « fichier d’origine » ici en bas, [je vous en prie madame], vous pouvez récupérer le fichier d’origine du photographe avec la définition maximum.
Et, en dessous, il y a un petit texte qui vous précise pourquoi cette photo est libre. Et donc ça vous dit que ce fichier est disponible sous les termes d’une licence, ça va être Creative Commons [4], c’est donc ce contrat dont je vous parlais. Je reviendrai un petit peu en détail sur ce que c’est que les Creative Commons, mais déjà l’idée c’est essentiellement que ça vous autorise à réutiliser ce fichier comme vous voulez.
[Je vous en prie, entrez.]
Pour faciliter encore les choses, quand vous êtes sur cette médiathèque libre, donc Wikimédia Commons, vous allez trouver un certain nombre de liens, ici, qui vont essayer de vous faciliter la tâche. Parce qu’encore une fois, l’idée c’est d’encourager les gens à réutiliser ces fichiers. Donc on vous propose de pouvoir les télécharger dans différentes tailles d’image et de faciliter l’utilisation sur Internet, sur un wiki ou pour pouvoir envoyer ce lien, ce fichier, dans un mail. Et là, automatiquement, ça vous permet, par exemple, de récupérer cette petite phrase qui est la petite phrase que la licence vous demande de coller à côté de l’image, pas loin de l’image.
Alors si vous avez déjà lu des livres ou plutôt même des journaux, des choses comme ça, vous avez peut-être déjà vu que, à côté de l’image, souvent en bas, mais ça peut être sur le côté, vous avez le nom de l’auteur de l’image, en fait. Et là, on vous demande donc, une des choses qu’on vous demande, c’est de mettre le nom de l’auteur, donc ici Pierre Dalous, et CC BY-SA 3 ; c’est le nom de la licence dont je vais vous reparler un petit peu plus tard. Donc en gros, pour utiliser cette image sur votre blog, sur Twitter, sur un certain nombre de sites participatifs, mais aussi dans un livre, par exemple dans une revue, dans un journal, vous pouvez juste prendre l’image, mettre la phrase, et l’utiliser ensuite comme vous voulez.

Wikipédia

L’idée de base de cette médiathèque est née dans Wikipédia. Donc déjà, est-ce qu’il y a des gens qui ne connaissent pas Wikipédia  ? Non  ? C’est cool  ! C’est un petit peu compliqué à expliquer comme projet parce que c’est devenu assez grand. Mais en gros, l’idée vraiment c’est de faire une encyclopédie libre. Donc encyclopédie, vous savez je pense ce que c’est, c’est-à-dire une espèce de répertoire du savoir humain aussi large que possible. Et puis libre, toujours pareil, parce que Wikipédia est publiée sous une licence qui vous autorise à copier. Ce qui, parait-il, gêne un certain nombre de professeurs, parce que d’habitude, en général à l’école, on vous dit  : « Surtout ne copiez pas ! ». Et là, nous on leur dit : « Faites exactement l’inverse, copiez ! » À partir du moment où vous dites que vous avez copié, c’est-à-dire où vous dites  : « Ce n’est pas moi qui ai écrit ce texte », vous ne vous l’appropriez pas, mais vous dites « je l’ai trouvé à tel endroit, écrit par telle et telle personne. »
Dans Wikipédia, quand le projet a démarré, il y avait essentiellement du texte. On était au début, pas au début de l’Internet, mais l‘Internet était encore relativement lent, donc les gens mettaient essentiellement du texte et puis, au fur et à mesure que l’Internet s’est développé, que les vitesses ont augmenté, on a commencé à vouloir enrichir l’encyclopédie avec des images d’abord, et, comme je vous disais, des schémas, des dessins techniques, par exemple quand il y a des articles techniques et puis même des vidéos. Il y a un certain nombre de choses qu’il est difficile d’expliquer autrement que par une animation. Et donc on s’est retrouvés à devoir, enfin à vouloir mettre un certain nombre de fichiers multimédias dans Wikipédia.
Les Wikipédia, en fait il y en a, je ne sais plus combien aujourd’hui, plus de 200 je crois, puisqu’il y en a une pour chaque une langue. Pour chaque langue où on trouve des gens qui veuillent bien ajouter des articles. Et donc, chaque Wikipédia dans son coin commençait à rajouter des photos dans son coin. Donc rapidement les gens se sont dit ça serait intéressant de rassembler toutes ces photos, tous ces fichiers en un seul endroit, pour qu’on n’ait pas à les dupliquer en x exemplaires. Et donc est né ce projet de Wikimédia Commons qui est, comme je disais, une médiathèque libre, qui, au départ, est faite pour servir à Wikipédia, mais qui, en fait, est vraiment là pour servir à tous les usages que vous pouvez imaginer avec ces fichiers.

Creative Commons BY SA

La licence principale qui est utilisée dans Wikipédia, et donc qui est aussi pas mal utilisée sur Commons, c’est cette licence qui s’appelle Creative Commons BY SA. Alors c’est de l’anglais. BY ça veut dire que vous avez l’obligation, si vous utilisez ces images, de faire ce qu’on appelle une attribution, c’est-à-dire de ne pas vous approprier l’image en disant c’est moi qui l’ai faite, comme dans la pub, mais de dire elle a été faite par monsieur ou madame Untel.
Et la deuxième obligation que vous avez, c’est le partage dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que si vous utilisez cette image et que, par exemple, vous la modifiez, admettons que vous l’utilisiez sur votre blog et que vous vouliez rajouter quelque chose dessus, ça crée une nouvelle version de l’image, cette nouvelle version va être, elle-aussi, sous la même licence. C’est-à-dire qu’en gros, vous ne pouvez pas dire je rajoute un petit truc dans un coin et l’image, d’un coup, elle m’appartient, je suis le seul à pouvoir l’utiliser. La licence se transmet dans toutes les variantes de l’image, les variantes successives.
[Ça ne devrait pas s’afficher comme ça  ! Bon  ! Ah, ça c’est mieux  !]
Il y a une autre licence libre dont je vous parle rapidement, qui fait, en gros, à peu près la même chose, c’est-à-dire vous pouvez réutiliser les fichiers comme vous voulez, mais vous devez donner le nom de l’auteur et vous devez publier sous la même licence d’éventuelles variantes que vous ferez, c’est la licence Art Libre [5]. Elle a un gros avantage sur la précédente, c’est qu’elle est écrite en français. C’est-à-dire l’original est en français, est fait par des Français, donc c’est un peu plus facile, peut-être, à comprendre, tandis que l’autre est faite par des avocats américains et donc, si on veut lire vraiment le texte de la licence, elle est très jargonneuse, elle est un peu difficile à suivre pour qui n’est pas spécialiste.

Copyleft

Ces deux licences contiennent ce qu’on appelle la notion de copyleft. Le copyleft, c’est le symbole du copyright inversé. Donc c’est un jeu de mots qui n’est pas vraiment traduisible en français. C’est-à-dire que copyright, en anglais, veut dire les droits de copie, les droits de copier une œuvre et right veut dire aussi à droite. Et donc, en inversant le terme, on fait copyleft ce qui veut dire à la fois le droit de copier à gauche, mais aussi left, ça veut dire en anglais laisser quelque chose. Donc c’est l’idée qu’on laisse aux autres le droit de réutiliser l’œuvre.
Cette notion de copyleft existe maintenant dans de nombreux domaines. Elle existe, au départ, essentiellement dans les logiciels, des logiciels que vous connaissez peut-être comme Firefox, par exemple, ou LibreOffice, ce sont des logiciels publiés sous licence libre. Mais après, cette idée s’est propagée donc à Wikipédia, elle s’est propagée à d’autres notions comme OpenStreetMap [6]. Vous connaissez peut-être, c’est un site qui vous permet d’avoir une cartographie de toute la planète et qui est, elle aussi, sous licence libre, c’est-à-dire que vous pouvez récupérer les données et les réutiliser comme vous voulez. Vous avez maintenant de plus en plus de choses. Vous avez même des gens qui font dans les fab labs, qui fabriquent des objets qui sont sous licence libre, enfin ce genre de choses. Donc ça essaime au fur et à mesure cette idée d’inverser le droit d’auteur en disant plutôt que de vous interdire tous les usages, sauf ceux que je vous donnerai personne par personne, c’est de faire l’inverse, c’est de dire vous avez le droit de réutiliser comme vous voulez.

Wikimédia Commons

Donc le site Wikimédia Commons, dont je vous ai parlé au début, c’est ce site qui est une médiathèque libre, qui est faite essentiellement par des bénévoles. Pas que ! C’est fait par tous les gens qui veulent participer à ce projet, mais il y a un certain nombre de gens qui sont rémunérés. C’est un cas un peu particulier. La plupart des gens qui participent à ça sont bénévoles. Ce sont des gens qui participent gratuitement, on va dire. Mais il y en a certains qui sont payés et l’exemple type ce sont les fonctionnaires américains. Les fonctionnaires américains, quand ils produisent une œuvre, sont obligés, par la loi américaine, de la mettre dans ce qu’on appelle le domaine public. C’est-à-dire, en gros, ils abandonnent tous leurs droits sur l’œuvre. Et c’est comme ça que, par exemple, si un militaire américain fait une photo aujourd’hui en Irak de soldats américains et qu’il la publie, il va la mettre dans le domaine public. Cette photo peut être récupérée par tout le monde et réutilisée par tout le monde.
L’autre exemple un peu moins guerrier, c’est la NASA. Toutes les photos que fait la NASA sur les étoiles, les planètes, la station spatiale internationale, peuvent être récupérées et réutilisées par tout le monde, sans même avoir à respecter les deux points dont je vous parlais tout à l’heure. Il n’y a même pas besoin de redire que ce sont des photos de la NASA, par exemple.
Donc ça, Commons, c’est un projet qui aujourd’hui en est à, j‘ai le chiffre-là : il y a quelques jours, quand j’ai fini la présentation, on en était à plus de 40 millions de fichiers, ce qui est à la fois énorme parce que, du coup, il y a foison de photos notamment, ce sont essentiellement des photos, mais, vous allez voir un peu plus loin, tous les sujets ne sont pas traités, loin de là. Par exemple, ici on est à Choisy-le-Roi, il y a plein de choses de Choisy-le-Roi qui ne sont pas en photo sur cette base de données, qui pourraient mériter de l’être. Donc il y a pléthore de choses encore à faire si vous êtes intéressés.

Quoi photographier

Je vais essayer de vous dire un petit peu ce qu’on peut mettre sur Wikimédia Commons et donc sur Wikipédia, parce que tout n’y est pas autorisé et l’idée, essentiellement, c’est : il faut que les images, les dessins, etc., les vidéos, aient un intérêt éducatif. Ça c’est la grande idée de Wikipédia, c’est-à-dire qu’on est là pour partager du savoir et que donc le selfie de vous avec votre tantine, on s’en fout un peu, en fait, à vrai dire. Non seulement on s’en fout, mais surtout on ne veut pas que ça encombre les serveurs donc, si vous la mettez, ça sera effacé. Pour ça, il y a tout un tas de sites qui vous permettront de mettre vos photos de vous et de votre tantine sans difficulté.
Là, par exemple, je ne sais pas si on voit très bien, mais on a un monsieur qui a son bébé dans les bras. C’est à Paris durant la fête chinoise du nouvel an et, en fait, il est en train de prendre un selfie de lui avec derrière la fête. Alors ça, c’est une photo qui n’a pas sa place dans Wikipédia a priori, puisque la photo de ce monsieur, qui est a priori inconnu et de son bébé, tout aussi inconnu, ne nous intéressent pas. Je sais, c’est dur !
Par contre, si jamais vous faites un selfie avec Leonardo DiCaprio, ça peut potentiellement nous intéresser parce qu’on vous virera, vous, et on recoupera pour avoir juste Leonardo DiCaprio. Oui, puisque la licence nous autorise à recouper dans les photos, puisqu’on peut les manipuler. Donc on vous virera vous, si vous êtes un inconnu comme moi, ou peut-être la plupart d’entre vous, et on gardera Leonardo DiCaprio.
Il y a des photos qui nous seront toujours impossibles à faire, je pense. À moins de s’appeler Thomas Pesquet, c’est-à-dire des photos comme celle-là, des photos prises dans la station spatiale internationale. Ça, évidemment, c’est hors de portée du commun des mortels, on va dire, et ce n’est pas ça qu’on attend, en fait, des gens qui vont participer à Wikipédia. Ce qu’on attend d’eux, c’est de faire des photos qui sont évidemment réalisables, humainement parlant, sans nécessiter des moyens extraordinaires. Donc les photos dans l’espace, a priori, on compte plutôt sur les agences, évidemment, spatiales internationales pour nous les fournir.
Un autre exemple, c’est la photo que j’avais mise en entête ici, c’est une photo d’explosion d’une ampoule à incandescence, la pauvre ; la pauvre parce qu’il n’y en a plus beaucoup, c’est en voie de disparition. Et pour faire ce genre de photo, évidemment, il faut un studio photo, il faut du matériel spécialisé pour faire une photo très rapide et, en plus, cette photo est truquée parce que, évidemment, pour la faire, ça il faut que ça soit connecté à l’électricité à un moment ou à un autre. Donc en fait, évidemment, tout ça c’est faux et ça a été remis. Donc en plus, c’est une photo qui est vraiment travaillée, truquée, etc. Donc j’imagine que le commun des photographes ne peut pas faire ça. Mais par contre, ça peut être le cas dans le cadre, comment dire, d’un groupe de photographes qui se réunissent. Ça peut être un club photo par exemple. Ça peut être des choses que je vous montrerai après qu’on fait au sein de Wikimédia France, si on peut se réunir à plusieurs et, à ce moment-là, avoir assez d’argent pour acheter, éventuellement, du matériel spécialisé, des flashs très rapides, des choses comme ça, et on peut s’amuser à essayer de faire ce genre de photos.
Les photos les plus courantes que les gens vont faire, ce sont essentiellement des photos de l’environnement où ils vivent c’est-à-dire des photos — là j’ai pris une photo de Paris — ça peut être ici, comme je disais, à Choisy-le-Roi, ça peut être un peu n’importe où. Les vacances d’été s’approchent ; pour ceux qui auront la chance d’aller se balader à droite à gauche, ça peut être le moment d’aller prendre une photo d’un village perdu au milieu de la France profonde et qui, peut-être, n’a pas de photo sur Wikipédia. On a, dans Wikipédia, les fiches des 36 000 communes de France mais beaucoup n’ont aucune photo, parce qu’aucun photographe intéressé n’y est jamais allé, tout simplement. Donc ça peut être l’occasion, au cours des vacances, de dire je prends quelques photos des points reconnaissables du village, ça peut être la mairie, ça peut être la rue principale, ce genre de choses.
Par exemple, il n’y a pas très longtemps, ça s’est un peu amélioré, il y a quelque chose qui était assez simple, c’est le raisin italia. Je ne sais pas si vous voyez, en septembre, en général, chez un peu tous les vendeurs de fruits et légumes, vous avez ce raisin jaune dit italia. Il n’y en avait, il y a peu, que deux photos, et pas des photos particulièrement réussies. Donc ça veut dire que même sur des choses du quotidien, même en allant faire vos courses, en fait, vous pouvez avoir l’opportunité d’aller acheter un fruit, un légume un peu rare, et puis de le prendre en photo et ça, ça améliore Wikipédia, parce qu’après ça peut illustrer la fiche de l’article en question.
Il y a des choses aussi assez simples que, des fois, on ne soupçonne pas. Ici, en région parisienne, vous allez peut être reconnaître, ça c’est ce qu’on appelle un édicule Guimard. Je suis désolé pour le nom, édicule. Ce sont ces petites bouches de métro qui ont été faites au début du siècle par un architecte qui s’appelait Hector Guimard. Vous les reconnaissez sans doute, il y en a encore beaucoup qui existent. Et, comme on a considéré qu’elles étaient représentatives de Paris, elles sont toutes protégées par ce qu’on appelle une loi sur les monuments historiques. C’est-à-dire qu’il est interdit, notamment de les détruire par exemple, ou de les abîmer. Ça, ces édicules, on peut aller les photographier et les mettre dans Commons. Et on ne peut le faire que depuis très peu de temps, parce que ce monsieur Hector Guimard — tant mieux pour lui — a eu une vie vraiment très longue ; il est mort vraiment très vieux. Et donc, bien qu’il ait fait ça dans les années 1900, il y a encore quelques années, je parle quatre/cinq ans, je ne sais plus quelle date, on ne pouvait pas, en fait, faire des photos de ce qu’il avait fait et les mettre sur Wikipédia, parce que Wikipédia demande à ce que ce qu’on met en photo ne soit plus soumis au droit d’auteur, puisqu’on essaye de respecter le droit d’auteur. Et donc, ce monsieur avait un droit d’auteur en tant qu’architecte, sur ce qu’il avait fait et donc, on considérait qu’il n’était pas assez mort, en fait. C’est un peu dommage comme expression, mais c’est que la loi française protège les œuvres des auteurs pendant tout leur vivant et 70 ans après leur mort.
Alors il y a quelques subtilités pour les gens qui ont été faire la guerre, etc. ; les subtilités sont expliquées dans Wikipédia pour ceux que ça intéresse, mais globalement, ce n’était pas le cas de M. Guimard, donc lui c’était 70 ans. Alors c’était sa mort plus 70 ans et ensuite, il fallait attendre le premier janvier de l’année suivante. Chaque premier janvier, vous avez comme ça tout un tas d’auteurs qui passent dans ce qu’on appelle le domaine public et donc, à partir de ce moment-là, on peut photographier ou reproduire leurs œuvres. Si ce sont des auteurs de romans, par exemple, eh bien on peut mettre leurs romans dans Wikipédia, ce genre de choses. Ce monsieur Guimard, donc, il a fallu attendre pas mal de temps pour avoir la possibilité de photographier ses œuvres, mais aujourd’hui c’est possible.

Wiki Loves Monuments

Et donc l’association Wikimédia France a organisé un concours, du coup, un concours qui permet d’inciter les gens à aller photographier ces fameux monuments historiques. Et ce concours, qui est international, qui est organisé par, je ne sais pas, 15 ou 20 pays, s’appelle Wiki Loves Monuments [7], c’est-à-dire la contraction de Wikipédia aime les monuments historiques. Et c’est comme ça que beaucoup de gens ont pu être amenés à aller dans des endroits relativement peu visités pour aller photographier, par exemple, un vieux château-fort, une ancienne église, ce genre de choses, qui sont des monuments historiques mais qui ne sont pas forcément très connus, et de pouvoir mettre les photos sur Commons, sur Wikimédia Commons. Ça, ça se passe tout le mois de septembre, c’est chaque année tout le mois de septembre et, à la fin, il y a un jury qui se réunit et qui donne des prix aux gens qui ont fait les meilleures photos. Donc chaque année, il y a des prix qui sont remis. Le prix n’a rien d’extraordinaire, mais c’est plus symbolique, c’est plus pour remercier les gens de leurs efforts à avoir contribué.

Wiki Loves Earth

L’autre concours qui s’est passé, c’était au cours du mois d’avril si je me souviens bien, c’est pareil ça s’appelle Wiki Loves Earth [8], donc c’est Wikipédia aime la Terre. Je suis désolé c’est toujours en anglais, parce que ce sont généralement des concours internationaux, mais toute la documentation est traduite en français, et là, l’idée c’est d’aller photographier des endroits qui sont des parcs naturels, des endroits qui sont répertoriés comme étant à préserver. Et là aussi, on encourage les gens à aller prendre des photos, éventuellement des vidéos, mais le concours c’est plus la photo, et les publier de manière à faire connaître un peu ces endroits.
Donc là, par exemple, c’est un petit pont sur une petite rivière, pas très loin de chez moi, et c’est dans un de ces parcs naturels régionaux qui est, disons, préservé des constructions autant que possible.
Pour l’aspect un peu plus technique, si jamais vous êtes intéressé à faire ça et à participer, vous pouvez aller donc sur ce site Wikimédia Commons et vous pouvez ajouter des photos, encore une fois juste en vous assurant d’abord qu’elles sont dans le cadre du projet, c’est-à-dire qu’elles ont un aspect éducatif au sens très large du terme ; encore une fois ce n’est pas réservé aux écoles. C’est qu’est-ce qui peut me permettre de transmettre un savoir à d’autres personnes. Et surtout, que vous avez bien compris l’idée de la licence. C’est-à-dire qu’une fois que vous publiez la photo sur le site avec une des licences dont j’ai parlé, tout le monde va pouvoir reprendre votre photo et la réutiliser. Il y a des photographes que ça gêne. Il y a des gens qui bloquent un peu sur cette idée, donc on essaye de leur expliquer qu’ils ne sont déjà pas obligés de mettre toutes leurs photos et que, au contraire, les photos leur permettent, éventuellement, de se faire connaître. Mais voilà ! Il faut que vous soyez bien conscient qu’à partir de ce moment-là, en gros, la photo ne vous appartient plus puisque chacun peut aller la récupérer.

Assistant d’import

Et donc, vous avez une petite interface qui est très simple, qui vous permet d’aller choisir les photos que vous voulez sur votre disque dur, de les importer et surtout, de mettre des légendes parce que le problème c’est qu’un certain nombre de gens mettent des photos, des fois, sans préciser ce que c’est parce que pour eux c’est évident. Et ça arrive souvent, par exemple, d’avoir des photos de gens et il n’y a pas d’explication sur qui est cette personne ; donc on ne sait pas si c’est tantine ou si c’est quelqu’un qui a un intérêt, on va dire, à être sur Wikipédia.

Commonist

Il y a un autre outil pour ceux d’entre vous qui seraient super motivés et qui voudraient en faire plein, des photos, c’est que l’interface web, on peut mettre quelques photos mais au bout de cinq/six photos, ça commence à devenir fastidieux. Donc je vous le cite, pour ceux qui seraient intéressés, il y a un outil qui s’appelle Commonist [9], qui est un jeu de mots sur communiste bien sûr, et qui est un outil que vous mettez sur votre ordinateur personnel et vous allez pouvoir lui dire télécharge-moi cinquante photos. Par exemple vous faites tout le tour de Choisy-le-Roi, vous prenez les photos d’un peu tous des bâtiments représentatifs, les rues, etc., vous ne voulez pas appuyer sur chaque bouton cinquante fois pour refaire le chargement, donc vous pouvez dire à ce logiciel de charger les cinquante photos en même temps. Il faut faire attention à ce qu’on fait parce que, évidemment, une fois que c’est parti c’est un peu difficile à aller corriger.
Ça, ça permet aux gens qui participent le plus et qui n’ont pas, par exemple c’est mon cas, qui n’ai pas une ligne internet à très haut débit, de pouvoir lancer un traitement pendant la nuit, pendant que je n’utilise pas Internet, contrairement à d’autres, et à ce moment-là je reviens le lendemain et normalement toutes les photos sont téléversées comme on dit, c’est l’inverse de téléchargées.
[Bon j’ai toujours mon affichage qui…, mais ce n’est pas très grave, il va finir par venir. Oui, Non ! Si.]

WikiCheese [10]

Pour essayer d’améliorer les articles sur Wikipédia, dans l’association Wikimédia France on s’était posé la question de qu’est-ce qu’on peut faire qui soit un petit peu représentatif du savoir-faire français. Bon ! Alors évidemment sont sortis le vin et le fromage. C’est bizarre !
Le vin, le problème, c’est que les bouteilles de vin on ne peut pas les photographier la plupart du temps. On peut les photographier, mais on ne peut pas les mettre sur Wikipédia parce qu’il y a les étiquettes sur les bouteilles, et que les étiquettes, dès qu’elles sont petit peu sophistiquées, dès qu’il y a des dessins dessus, des choses comme ça, elles passent sous le droit d’auteur. Et on ne peut pas enfreindre, nous, ce droit d’auteur, donc on n’a pas le droit de prendre des photos des bouteilles, en fait. Et si on s’amusait à enlever les étiquettes, du coup on se retrouve avec des bouteilles de vin sans étiquette et pour différencier un vin rouge d’un autre vin rouge, ça n’a plus aucun intérêt. Donc on s’est dit le truc qu’on peut photographier, qui n’est pas sous droit d’auteur, c’est le fromage.
Donc on a organisé une sorte de happening en disant on va acheter des fromages et on va les photographier.
Il fallait les acheter parce que c’est difficile d’aller voir un fromager, de lui dire prête-moi cinquante fromages, je les prend en photos et je te les rend. Il ne va probablement pas apprécier, donc il fallait qu’on les achète. Et comme ça coûte assez cher parce que, du coup, on s’est dit on ne va pas prendre tous les fromages industriels, genre Caprice des Dieux, on va prendre les AOC, c’est-à-dire les appellations d’origine contrôlée, des fromages qui sont censés être les plus représentatifs, mais ceux-là coûtent un petit peu cher. En fait, il y a eu un financement participatif qui a été lancé sur un site qui s’appelle KissKissBankBank, en disant donnez-nous de l’argent et on va manger des fromages à votre place. Et curieusement les gens ont dit : « OK ». Donc ils ont récupéré, les gens qui ont organisé ça, ont récupéré plus de 5000 euros, je crois, pour pouvoir acheter des fromages. C’est cool quand même, c’est sympa !
Donc en fait on faisait des séances de photographie, ça donne ça, et voilà. Ça c’est l’environnement dans lequel on fait la photo. C’est-à-dire qu’il y a une espèce de fond, si vous voulez, blanc, très éclairé, et puis on photographie le fromage posé sur une jolie petite plaque d’ardoise. Et, comme une fois qu’on avait acheté les fromages et qu’ils étaient photographiés, on n’allait pas jeter à la poubelle des fromages AOC quand même, donc du coup on invitait les gens à venir dans le local de l’association et puis on les mangeait avec du vin et du pain que les gens amenaient. Donc c’était cool. C’est le genre de truc sympa à faire. Donc on a fait, je ne sais pas, une dizaine de séances en tout, jusqu’à épuisement de l’argent qu’on avait.
[Alors la photo ne devrait pas s’appeler WikiCheese, mais ça va finir, ah ça a changé.]

WikiGrenier [11]

C’est un petit peu la même idée. Le grenier c’est l’idée que vous avez probablement peut-être chez vous, chez vos parents ou grands-parents, un certain nombre de choses qui peuvent être intéressantes à photographier pour Wikipédia. Et donc, de temps en temps, on fait des réunions le soir et puis, pendant deux heures, on photographie des choses que les gens ont amenées. Ça peut être des objets, ça peut être une théière avec une forme un peu originale. Ce que vous voyez là, ce sont des vieux périodiques, des vieux journaux, illustrés, dont on avait bien vérifié qu’ils étaient passés dans le domaine public, comme je disais, il n’y a plus de droits d’auteur dessus. Et donc là, on a un petit peu de matériel avec des trépieds, des éclairages, ce qui permet de faire des photos aussi propres que possible. On ne prétend pas être professionnels, comme je vous disais, mais on peut faire des photos très propres et après alimenter Wikipédia avec ça.
[Le titre devrait changer aussi, mais ce n’est pas grave, ça va finir par marcher, voilà.]

Description

La photo d’avant donc, celle-là, c’est le pont de tout à l’heure dont je vous parlais. Quand on la met sur Commons, on essaye de faire une petite description qui est ici. C’est très simple. C’est qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qu’il y a sur la photo. Donc ça c’est une vue d’un aqueduc dans une commune qui s’appelle Le Perray-en-Yvelines. Si possible, on met le lieu de prise de vue. Ça c’est utile pour toutes les photos qui ont un intérêt géographique. Si vous photographiez quelqu’un, il n’y a pas forcément besoin de préciser où c’était. Les fromages, il n’y a pas besoin de préciser où ils ont été photographiés, on s’en fout un peu. Mais par contre un lieu, c’est intéressant de savoir où c’était, pour juste pouvoir le retrouver en fait.
Et puis en dessous, donc, on indique que ça, ça a fait partie d’un concours. Donc on met la référence du concours. On met que ça a été téléchargé avec le fameux logiciel Commonist dont je vous parlais et on met la date et le nom de l’auteur.
Sur Commons comme sur Wikipédia, vous n’êtes pas obligé d’apparaître avec votre vrai nom. Vous pouvez créer un alias. Moi j’ai choisi d’apparaître avec mon vrai nom, mais c’est vraiment un choix personnel ; il y a beaucoup de gens qui préfèrent mettre un alias.
Ici on va voir en détail la description, en fait, comme tout ça c’est ce qu’on appelle des wikis, donc ce sont des systèmes de texte que vous pouvez modifier. Pour ceux qui aiment un peu la technique et qui veulent rentrer un petit peu dans la tambouille, si je puis dire, vous pouvez aller voir et ça donne des petits codes comme ça. Sur l’image c’est vraiment illisible. En fait vous avez, en gros, des crochets ouvrants/des crochets fermants, des accolades ouvrantes/des accolades fermantes, et ça, ça permet de lancer un certain nombre de systèmes automatiques, par exemple de créer des liens vers d’autres fichiers sur Wikipédia, des choses comme ça.
Et puis on n’est pas obligé de tout savoir. Donc vous avez des pages qui sont réservées à chercher de l’aide pour identifier des choses que vous avez photographiées. Vous allez me dire pourquoi on photographie un truc qu’on ne sait pas identifier ? L’idée c’est que, par exemple, vous êtes dans la rue, vous voyez un camion, une voiture, un objet qui a une forme particulière, qui vous semble un peu sortant de l’ordinaire, vous dites peut-être que ça c’est intéressant, je n’en sais rien, sauf si c’est un truc extrêmement banal, mais quand même. Vous pouvez prendre la photo et vous pouvez la mettre là dans des catégories qu’on appelle, alors c’est toujours de l’anglais je suis désolé, c’est Unidentified trucks in France. C’est-à-dire ce sont les camions qui ont été photographiés en France et qui ne sont pas identifiés. C’est-à-dire vous ne connaissez pas le modèle du camion, la marque, tout ça. Les camions, personnellement, ça ne m’intéresse pas. Donc quand je fais des photos de camions je les mets là et j’attends que des passionnés de camions, parce qu’il y en a — si si, ça existe — aillent retrouver quel modèle, quelle marque, des fois même quelle année ça été produit, enfin ce genre de choses.
Il y a tout un tas de passionnés, ça peut être des trains, ça peut être des voitures, ça peut être toutes sortes de choses où il y a vraiment des gens qui sont spécialisés là-dedans. Alors autant laisser faire les spécialistes et qui, en plus, aiment ça !

Le Bistro

Si vraiment vous êtes un petit peu coincé et que vous ne savez pas trop comment rédiger la description de la photo, ou vous vous posez des questions, vous avez un endroit très sympa qui s’appelle le Bistro [12]. Malheureusement c’est un bistrot virtuel, c’est-à-dire qu’on n’y boit rien du tout, mais c’est une page qui est accessible. Dès que vous arrivez sur Commons, en fait, elle est mise là-haut, elle est vraiment dans les premiers liens. En fait, c’est un endroit où juste vous posez poser une question. Et il y a des gens qui sont là en permanence et qui sont, disons, plutôt bienveillants. C’est-à-dire qu’en général, même si vous avez fait une erreur, on vous expliquera comment corriger l’erreur plutôt qu’évidemment aller vous taper dessus. Et ça permet, souvent, d’apprendre beaucoup de choses. C’est-à-dire si le processus vous intéresse de participer à ça, ça permet de comprendre un certain nombre de subtilités, comme par exemple les gens pas assez morts. C’est vrai qu’au début beaucoup de gens proposent des photos de bâtiments. Par exemple, on pourrait faire une photo de cette médiathèque, mais elle sera effacée, parce qu’on va considérer que c’est un bâtiment qui a une forme un peu originale, donc il y a un droit d’auteur dessus, il y a un architecte qui n’est probablement pas assez mort, tant mieux pour lui, donc du coup on ne peut pas mettre cette photo de médiathèque sur Commons. Donc on vous expliquera pourquoi on ne peut pas la laisser.
Je vais vous parler rapidement des deux associations dont je suis membre.

Association April

L’association April. Donc c’est une association francophone qui fait de la promotion et défense du logiciel libre. Alors vous allez me dire quel rapport avec la photo libre ? C’est que tous les logiciels que j’ai évoqués là sont des logiciels libres. Donc le logiciel qui fait fonctionner Wikipédia, qui s’appelle MediaWiki, le logiciel Commonist, tous ces logiciels sont des logiciels libres. C’est-à-dire que contrairement aux logiciels classiques que vous pouvez trouver dans le commerce, vous avez le droit de les copier. Vous avez le droit et non seulement vous avez le droit mais on vous incite à les copier. C’est-à-dire que si vous avez un ami qui fait de la photo, vous pouvez lui donner une copie, par exemple du logiciel Commonist, pour qu’il puisse téléverser ses photos. Et en fait, vous êtes encouragé à faire l’inverse de ce qui est habituellement interdit par le droit d’auteur.
Donc ça c’est important, parce que ces logiciels, ce n’est pas le but de Wikipédia, mais c’est important que Wikipédia repose sur des logiciels libres pour pouvoir, à tout moment, continuer à maîtriser son informatique. Je pense qu’ici il y a probablement aujourd’hui, enfin dans ce cycle de conférences, un certain nombre de choses sur les problématiques de savoir qu’est-ce qui se passe dans son ordinateur, et les logiciels libres sont une réponse, une des réponses à cette question-là de savoir exactement ce que font les logiciels quand ils sont dans votre ordinateur.

Association Wikimédia France

La deuxième association c’est Wikimédia France. Je vous en ai parlé un tout petit peu au début. C’est une association loi de 1901, française, mais qui est la représentante officielle en France de la fondation Wikimedia américaine.
Alors Wikipédia, Wikimédia, les gens souvent ont tendance à mélanger parce que les noms sont très proches. Wikipédia c’est l’encyclopédie et Wikimedia c’est une fondation américaine qui gère l’encyclopédie Wikipédia, mais aussi d’autres projets. Il y a une série de projets sous licence libre qui sont gérés par cette fondation. Wikimédia France est le représentant en France de cette fondation. Donc ils reçoivent de l’argent de la fondation et ça leur permet de financer, notamment, les opérations dont je vous ai parlé tout à l’heure, le WikiCheese, d’avoir un local dans Paris, d’avoir du matériel photo un peu, je ne vais pas dire haut de gamme, mais enfin de bonne qualité, des choses comme ça. Tout ça peut être emprunté par les membres pour pouvoir faire, par exemple, des photos ou des vidéos
Très récemment, ils ont acquis un petit appareil photo compact, qui ne paye pas de mine, mais il a la particularité de faire des vidéos au ralenti. C’est-à-dire il permet de filmer à, je ne voudrais pas dire d’ânerie, mais je crois que c’est mille images par seconde. Donc mille images par seconde, ça veut dire que quand vous avez, par exemple, un œuf qui tombe et qui éclate, au lieu de faire spluc, il fait spluuuuuuuc, comme ça, au ralenti. L’œuf en lui-même ça n’a pas beaucoup d’intérêt, mais ça veut dire qu’on peut faire des vidéos de phénomènes qui vont très vite. On est en train de préparer, par exemple, des photos de sportifs dans les actions qui vont tellement vite qu’on a du mal à les voir à la vitesse normale, par exemple.
Donc ça, c’est l’intérêt de ce genre d’association, c’est de pouvoir avoir accès à du matériel qui est un peu hors de portée de la plupart d’entre nous.
Dans la même logique que tout ce que je viens de vous dire, cette présentation est aussi publiée sous licence libre. C’est-à-dire que si jamais vous vouliez refaire une présentation, vous pouvez récupérer la mienne et la réadapter à vos besoins. Et je crois qu’on est arrivés au bout. Oui, voilà c’est ça. Écoutez j’ai fini. Est-ce que vous avez des questions ou des remarques sur ce qu’on vient de voir ? Oui. Attendez je crois qu’il faut que je vous donne… Ah non ! Tu as un second micro. Super. Merci.
Organisateur : Tu les répètes.
Lionel : Il faut que je les répète pour le truc ? Oui, c’est ça.

Questions du public

Public : Pardon, j’ai été surprise par l’écho. En dehors de Wikipédia, Wiki Loves Monuments ou Wiki Loves Earth, est-ce qu’il y a d’autres pages qui peuvent m’inciter à aller prendre des photos sur des sujets particuliers dont Wikipédia aurait plus besoin ?
Lionel : Donc votre question, si j’ai bien compris, c’est est-ce qu’il y a d’autres pages que celles qu’on a vues comme Wiki Loves Monuments ou Wiki Loves Earth qui peuvent inciter les gens à aller prendre des photos pour Wikipédia ?
Public : Donner des indices, des sujets.
Lionel : Trouver des sujets à photographier. Alors il y a différents concours, parce que les concours c’est une manière un petit peu de créer un petit événement ; ça permet de cristalliser un petit peu la chose, de faire un petit peu de, comment dire, médiatisation, on va dire. Mais il y a aussi beaucoup de domaines qui ne sont pas couverts par des concours, bien sûr, donc il y a plein de choses. Le problème c’est qu’en fait, comme c’est très vaste, c’est assez difficile de vous donner une piste. Il y a des choses, par exemple, qu’on peut conseiller aux gens, c’est de se rendre dans les endroits où il y a un événement quelconque. Ça veut dire, par exemple, que ça peut-être dans quelques semaines, le 14 juillet ici à Choisy ou dans la commune où vous habitez ; ça peut être l’occasion de faire des photos non seulement du feu d’artifice par exemple, mais des fois il y a des parades, il peut y avoir la préparation du feu d’artifice qui peut être intéressante à aller photographier. En fait, chaque fois qu’il se passe quelque chose d’un peu hors du commun, on va dire, dans votre région, dans votre commune, ça peut être intéressant à faire.
Et puis après, si vous manquez d’idées, j’aurais tendance à dire le Bistro, dont je vous ai parlé, est un très bon endroit pour dire je vais avoir, je ne sais pas, quelques jours de libres pendant mes vacances, qu’est-ce qui pourrait être intéressant d’aller photographier, en fonction de l’endroit où vous serez par exemple. Comme je vous disais la période de l’été est une période propice à aller se balader un peu partout pour faire des photos. Je vous en prie.
Public : Juste pour savoir, quel est le regard des photographes professionnels sur cette démarche ?
Lionel : Alors quel est le regard des photographes professionnels sur cette démarche ? Ça c’est intéressant. Alors il y en a un certain nombre qui ne sont pas contents. C’est ce que je disais au départ, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui à la fois refusent de publier leurs œuvres sous licence libre, ce qui peut se concevoir parce qu’ils essayent d’abord et avant tout de les vendre à des médias et aussi, ils peuvent considérer, pour certains, que c’est une forme de concurrence déloyale que d’avoir des bénévoles, des particuliers, qui vont mettre photos sous licence libre, qu’ensuite les médias peuvent réutiliser. C’est-à-dire que plutôt que de payer un photographe pour aller faire le tour de Choisy-le-Roi, on peut avoir intérêt à, évidemment, prendre des photos qui sont déjà disponibles, gratuitement, sur le site de Wikimédia Commons.
Il y a l’inverse, c’est-à-dire qu’il y a aussi des photographes professionnels qui considèrent qu’au contraire c’est une très bonne opportunité de se faire connaître. Et les deux/trois photos que je vous ai montrées au début, notamment celle de l’ampoule qui explose, ce sont typiquement des studios de photographes professionnels qui font ces images et qui sont, bien sûr payés ; enfin ils font ça, ils ne sont pas bénévoles ; ce sont des gens qui sont payés. Mais ils considèrent que, une fois de temps en temps, il y a une image qui représente bien leur travail et qu’ils vont mettre sur Wikipédia, par exemple.
Donc il y a une ambivalence. C’est-à-dire qu’il y a des photographes qui vraiment ne veulent pas de ça et n’apprécient pas, et il y en a d’autres qui trouvent que, au contraire, c’est un bon moyen de faire connaître leur travail. Je vous en prie. Est-ce qu’il y a d’autres questions ? Non, personne ? Bon, ça vous a paru clair ? Bon OK ! Super.
Il y avait mon nom qui s’affichait tout à l’heure. Je peux peut-être le récupérer si je reviens en arrière. Ah oui.
Moi je m’appelle Lionel Allorge. Mon mail c’est lallorge chez april.org. Donc je suis à votre disposition aussi pour répondre à des questions, c’est-à-dire si vous avez des questions qui reviennent après. Il y a souvent des gens, les questions qui les intéressaient arrivent après coup, plus tard. Donc n’hésitez pas à me contacter, j’essaierai de répondre autant que possible.
Je vais m’arrêter là donc. Je vous remercie d’être venus et puis je vous souhaite une bonne continuation à Pas Sage en Seine.
[Applaudissements]