Ouverture de la Journée du Libre éducatif par Audran Le Baron

Bonjour à toutes et tous.
Je suis à la fois ravi de pouvoir m’exprimer devant vous ici par cette vidéo, mais terriblement frustré de ne pas pouvoir être physiquement parmi vous. Heureusement la DNE est en force ici à Lyon puisqu’une dizaine de participants des équipes de la direction numérique de l’éducation sont ici à vos côtés.
Je veux remercier à la fois monsieur le Recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes qui a pu rendre cette journée possible. Également les équipes de la DRANE [Délégation Régionale Académique au Numérique Éducatif] du site de Lyon pour le pilotage de ce projet, pour cette journée. Également l’ENS [École normale supérieure] qui nous héberge, qui nous accueille en son sein pendant toute cette journée.

Il y a un an et demi s’étaient tenus les états généraux du numérique pour l’éducation [1]. En sortie de ces états généraux beaucoup de mesures dont une que je vais vous citer, qui est « Encourager l’utilisation de logiciels et ressources éducatives libres » et qui est en plein dans la thématique de cette journée. Cette journée participe pleinement à l’objectif de cette mesure tout autant que le recrutement, en septembre dernier, de quelqu’un que vous connaissez probablement, qu’on a recruté en tant que chef de projet à la DNE, qui est Alexis Kauffmann [2] à qui j’ai naturellement confié la mission d’organiser cette journée, de coorganiser cette journée avec les équipes de la DRANE du site de Lyon. Je le remercie évidemment pour son implication dans l’organisation de cette journée.

Vous connaissez les quatre grandes libertés fondamentales qui définissent les logiciels libres. Je vous les rappelle quand même :

  • le droit d’utiliser, d’abord, les logiciels et ressources libres ;
  • le doit de les étudier, d’étudier notamment le code source des logiciels ;
  • le droit de les adapter
  • et le droit de partager.

Ce sont quatre libertés fondamentales, quatre droits qui sont essentiels et qui résonnent tout particulièrement dans la communauté scolaire que nous formons, qui résonnent également avec les grands principes, les grandes valeurs qui nous animent, qui nous unissent ici au sein de l’Éducation nationale.
Nous souhaitons en effet développer un numérique qui soit à la fois souverain, souverain au sens qu’il ne nous lie pas à tel ou tel éditeur, qui plus est non européen. Donc un numérique souverain, un numérique également responsable notamment au sens du respect des données, du respect du RGPD [3], mais la responsabilité va bien au-delà. Nous souhaitons également un numérique qui s’appuie sur un certain nombre de grandes valeurs, sur une culture commune que sont le partage, la mutualisation, la collaboration. Tous ces grands principes, toutes ces grandes valeurs sont évidemment à 200 % compatibles avec la notion de Libre éducatif qui nous réunit, qui vous réunit en cette journée ici à Lyon.
Notre conviction profonde c‘est qu’en développant des communs numériques nous pouvons rendre le système scolaire à la fois plus efficace et plus efficient.
Pour justement faire se développer ces communs numériques, cet ensemble d’offres éducatives libres, je pense que le ministère et la Direction du numérique pour l’éducation tout particulièrement ont un rôle dans le fait de construire un contexte qui soit favorable au développement de ces communs numériques, au développement de ces ressources et logiciels libres au service de l’éducation.

Ici à Lyon il sera intéressant de débattre, de discuter de ces sujets-là pour voir et enrichir la stratégie du numérique pour l’éducation que nous sommes en train de construire à la DNE en collaboration avec l’ensemble des acteurs qui composent le numérique éducatif, donc se poser la question de ce dont a besoin la communauté éducative libre pour se développer ; quelles sont les ressources, les plateformes, les infrastructures dont vous avez besoin pour que vous puissiez vous concentrer sur ce qui fait toute la valeur ajoutée de chacun des acteurs du Libre éducatif, à savoir créer des ressources et des logiciels pédagogiques libres. Est-ce qu’une plateforme de forge [4], par exemple, serait utile pour le développement de tels outils ? Comment mettre les communautés du Libre éducatif en réseau ? Voici quelques exemples de questions qui pourront être débattues pendant toute cette journée et qui pourront, je l’espère, venir enrichir la stratégie du numérique pour l’éducation que nous sommes en train de construire. Stratégie qui, à ce jour, se structure autour de quelques grands axes stratégiques notamment les quatre grands axes stratégiques que sont : former, équiper, outiller et animer. Ce sont quatre verbes d’action qui vont venir irriguer, tout le long de cette journée, les ateliers, les activités que vous allez avoir.
Former. Le seul fait de participer à cette journée, de participer aux ateliers, aux tables rondes, aux conférences, permet de se former entre pairs et en réseau au Libre éducatif et à l’ensemble des outils numériques qui composent le paysage de l’éducation.
Équiper et outiller. On est là aussi au cœur du sujet puisque tout l’objectif est de faire se développer les outils, les ressources numériques libres qui permettront d’alimenter, d’enrichir l’offre d’outils à disposition des enseignants et de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale.
Enfin animer. Animer c’est là encore l’objectif même, intrinsèque de cette journée, puisqu’il s’agit de mettre en réseau l’ensemble des acteurs qui contribuent aujourd’hui au Libre éducatif, de les faire se parler, de les faire travailler ensemble pour construire le Libre éducatif de demain.

On m’a dit que vous étiez 400 inscrits, ce qui est déjà absolument considérable pour une première journée, et certains d’entre vous viennent même de très loin. Je sais que certains viennent de Bruxelles, de Genève, de Florence, de Copenhague, donc c’est déjà un très beau succès en soi. Je souhaite que cette première journée du Libre éducatif devienne un événement récurrent, annuel et, si possible, itinérant, qui nous fasse nous déplacer dans les différentes régions du territoire pour, chaque année, parler depuis un territoire différent des enjeux du Libre éducatif.

Il me reste à vous souhaiter une excellente journée du Libre éducatif et, comme me le souffle avec malice Alexis en guise de conclusion, « La route est longue mais la voie est libre ! »
Bonne journée à vous !