Émission Libre à vous ! diffusée mardi 9 décembre 2025 sur radio Cause Commune Sujet principal : Parcours libriste avec Charlène Hounsou-Guédé


Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes, bonjour à tous dans Libre à vous !. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.
Parcours libriste avec Charlène Hounsou-Guédé, associée dans la coopérative libriste 24ème, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme, en début d’émission, la chronique d’Antanak et, en fin d’émission, la chronique de Benjamin Bellamy qui nous parlera d’imprimantes open source.

Soyez les bienvenu·es pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’émission c’est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter.

Nous sommes mardi 9 décembre 2025.
Nous diffusons en direct sur radio Cause Commune, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
Nous saluons également les personnes qui nous écoutent sur la webradio radio Cigaloun et sur les radios FM Radios Libres en Périgord et Radio Quetsch.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui, Julie Chaumard. Salut Julie.

Julie Chaumard : Bonjour et bonne émission.

Frédéric Couchet : Merci.Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Que libérer d’autre que du logiciel », de l’association Antanak

Frédéric Couchet : « Que libérer d’autre que du logiciel », la chronique d’Antanak. Isabelle Carrère et d’autres personnes actives de l’association Antanak se proposent de partager des situations très concrètes et/ou des pensées mises en acte et en pratique au sein du collectif, le reconditionnement, la baisse des déchets, l’entraide sur les logiciels libres, l’appropriation du numérique par toutes et tous. Et effectivement, aujourd’hui il y a plusieurs personnes d’Antanak. Je te passe la parole Isabelle.

Isabelle Carrère : Salut. Merci beaucoup Fred.
En effet, aujourd’hui je suis trop contente parce que je ne suis pas toute seule, il ne va pas y voir que ma voix au micro de cette émission et j’en suis ravie. Je suis avec Nathalie. Salut Nathalie.

Nathalie : Bonjour.

Isabelle Carrère : Et avec Cédric.

Cédric : Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

Isabelle Carrère : C’est bien parce que j’avais annoncé en avance, dans la dernière chronique ou celle encore avant, le fait qu’il y avait les Journées Nationales de la Réparation et que nous avions l’intention de faire un atelier. Nous avions remercié Microsoft pour toutes ces annonces qui permettaient, soudainement, que GNU/Linux devienne un sujet d’actualité, un peu plus pour plus de personnes. Du coup, Nathalie et Cédric sont venus avec moi pour raconter ce que nous avons fait, à Antanak, lors de cette journée nationale, à l’initiative également de HOP, Halte à l’Obsolescence Programmée.

Cédric : Tout s’est passé pour nous le 16 octobre 2025. Notre association s’était inscrite pour proposer, à celles et à ceux qui le voulaient, de venir libérer leur ordinateur. Sur la journée, à peu près 25 personnes se sont inscrites, on va dire 30. Trente personnes sont venues nous voir, principalement avec des ordinateurs qui étaient configurés avec un Windows 10, qui ne pouvaient plus passer en Windows 11, qui n’étaient pas aptes, qui n’étaient pas capables, d’après Microsoft, de supporter ce nouveau système d’exploitation. Voulant garder leur ordinateur actuel, qui fonctionnait très bien d’après elles, ne voulant pas acheter un nouveau PC, elles sont venues nous voir pour profiter de l’occasion et faire passer leur ordinateur sous GNU/Linux.
Ce jour-là, huit bénévoles d’Antanak étaient là, il y avait beaucoup de monde dans les locaux, dans notre petit local, c’était assez festif.
Concrètement comment ça se passait ? On accueillait les différentes personnes. Sur différents postes, on avait installé différentes distributions GNU/Linux, ce qui nous permettait de montrer aux personnes les différentes distributions qui existent pour permettre aux personnes de voir un petit peu plus à quoi allait ressembler leur ordinateur après la migration et surtout de choisir la distribution qui leur correspondait le mieux puisque Linux est finalement un terme assez obscur pour beaucoup de gens. Cela permettait de voir plus concrètement à quoi ça allait ressembler.
On avait demandé aux personnes de faire leurs sauvegardes de données avant de venir puisque, évidemment, le disque dur allait être complètement effacé avec la nouvelle distribution.
Ensuite, chaque personne était prise en charge par les différentes personnes qui étaient là, par les différents bénévoles, toujours dans une logique d’accompagnement, chère à Antanak, c’est-à-dire qu’on faisait l’installation avec les personnes, il ne s’agissait pas de faire complètement à leur place ou de les laisser complètement étrangères à cette procédure. C’est ce qui a fait tout l’intérêt de la chose puisque, du coup, les personnes se sont prises au jeu.
Voilà l’idée. Donc, à la fin de la journée, les personnes repartaient avec un système d’exploitation sur leur ordinateur, plus léger que ce qu’il y avait avant et avec une maintenance pendant encore au moins cinq ans, contrairement à Windows 10 qui commençait à ramer et qui n’allait plus être fonctionnel, opérationnel, en tout cas plus mis à jour prochainement, sans possibilité de passer à Windows 11.
Tout s’est plutôt bien passé, avec évidemment des petites difficultés, forcément, des gens sont revenus, ensuite, avec des petites questions précises, des interrogations. Mais je pense qu’on peut dire que cette journée a globalement été un succès.

Isabelle Carrère : Je suis d’accord. Un succès. Nathalie, il y avait des gens hyper différents, de milieux, d’origines différentes.

Nathalie : Oui, des jeunes, des gens plus âgés. Ils étaient tous assez déterminés, ça faisait plaisir à voir.
Il y a eu quelques petites difficultés. Parfois, à cause des mystères de l’électronique, on doit insister avant de pouvoir charger une distribution. Il y a eu des petites choses. Un couple était venu, on avait bien bataillé pour installer la distribution et puis, tout d’un coup, on s’est aperçu que la dame avait mal fait son mot de passe, il était 20 heures ! Autrement ça s’est plutôt bien passé.
Je trouve justement intéressant de profiter des aléas rencontrés par les gens par exemple avec Windows, avec Microsoft ou autres GAFAM. Là, les gens se retrouvaient sans distribution et ils se rendaient vraiment compte de ce qui se passait et des conséquences des politiques commerciales, en l’occurrence de Microsoft avec Windows.
D’habitude, quand on parle de logiciel libre, quand on parle de données, quand on parle de choses comme cela, ça paraît abstrait, les gens ne se rendent pas compte. Quand on vous pique vos données, vous ne vous en rendez pas toujours compte, sauf si vous recevez plein de publicités thématiques qui tiennent compte de ce que vous avez tapé au clavier, mais autrement non, on ne le sait pas. Les gens succombent à l’aspect pratique, en fait c’est pratique, tout simplement parce qu’ils ont l’habitude. Là, c’était vraiment l’occasion de sensibiliser. C’est toujours une petite partie de la population, mais c’est intéressant et là il y avait vraiment de l’enthousiasme.

Isabelle Carrère : C’était un événement particulier pour cette journée, mais un peu avant, et même depuis, on a à nouveau plein de personnes qui viennent pour ça, beaucoup plus qu’avant.

Cédric : Tout à fait. Est-ce que c’est l’effet d’emballement avec Windows 10 ou est-ce que c’est GNU/Linux qui devient à la mode ? On va espérer que c’est GNU/Linux qui devient à la mode !

Isabelle Carrère : OK ! On va dire ça comme ça !
Ce qui est aussi intéressant dans la démarche, on en a reparlé le 6 décembre quand nous sommes allés à La Villette, c’était de pouvoir montrer les distributions. Je pense que ce n’est plus la peine, ici, d’expliquer ce qu’est une distribution, tu es d’accord Fred. Peut-être faut-il le redire encore ?

Frédéric Couchet : Rapidement.

Isabelle Carrère : Très rapidement. On va dire qu’une distribution c’est une modalité, un ensemble de fonctionnalités sur le noyau Linux, qu’un groupe de développeurs et développeuses a mis en place à sa manière, généralement avec plusieurs bureaux différents, des interfaces différentes, mais avec une gamme de fonctionnalités assez souvent identiques.
Ce qui était intéressant dans ce que tu as dit tout à l’heure, Cédric, c’est vrai qu’on faisait choisir aux gens la distribution qu’ils allaient vouloir. Il y a la question de celle qui vous parle le plus, qui vous agrée le plus, mais il y avait aussi la question, rappelle-toi, « est-ce que votre carte wifi marche avec cette distribution-là ? ». Finalement non, on est obligé de changer. Une ou deux personnes avaient choisi une distribution et puis, finalement, la carte réseau n’étant pas reconnue, on a basculé sur une autre, je ne sais plus quelles étaient les distributions, des choses comme ça.
Samedi, donc le 6, nous sommes allés à Parinux. Rapidement, pour ne pas prendre trop de temps, peut-être veux-tu dire un mot là-dessus, Nathalie ? C’était un peu le même le même sujet de sensibilisation.

Nathalie : Oui, il y avait les systèmes d’exploitation, il y avait aussi le fameux DéMAILnagement, les gens qui proposaient de sortir de Gmail.
Et puis c’est intéressant de venir là. À La Villette, on rencontre des gens qui sont déjà sensibilisés. C’est bien de rencontrer d’autres gens, d’autres initiatives et aussi de pouvoir discuter. Des gens sont venus nous voir, un monsieur nous a parlé des déchets, qui voulait éventuellement nous interviewer parce que non seulement il travaille dans une déchetterie, mais il est aussi créateur de podcasts. Et puis une autre une personne, d’ailleurs qui a plus parlé avec toi, qui avait été complètement conditionnée par les réseaux sociaux, qui n’arrivait plus à s’en sortir, qui avait peur de louper des occasions, des contenus, et qui avait réussi, apparemment, à surmonter ça. C’est vrai que c’est assez terrifiant d’entendre ça. On a un certain recul, en tout cas les libristes ont quand même un peu de recul là-dessus, mais il y a des gens qui se retrouvent complètement emportés, complètement coincés.

Isabelle Carrère : Super. Merci de m’avoir accompagnée. C’est la fin de cette chronique. Merci Fred.

Frédéric Couchet : Merci Isabelle. Merci Nathalie. Merci Cédric.
Je vais en profiter : l’événement dont vous parlez, à La Villette, se reproduit tous les premiers samedi du mois, c’est le Premier Samedi du Libre. Là c’était un évènement exceptionnel puisque c’était sur deux jours. Mais, pour les personnes qui habitent en Île-de-France, chaque premier samedi, à la Cité des sciences et de l’industrie, à partir de 14 heures, vous pouvez assister à des conférences et vous faire aider à installer un système libre. Vous allez sur le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, et partout en France vous retrouverez des évènements du même type.
Antanak sont nos voisines, au 18 rue Bernard Dimey, Antanak avec un « k » à la fin, donc antanak.com.
On se retrouve en 2026 pour la prochaine chronique.

Isabelle Carrère : Terminez bien l’année, toutes et tous.

Frédéric Couchet : Merci à vous.
On va faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous aborderons notre sujet principal, le Parcours libriste de Charlène Hounsou-Guédé, qui nous a choisi les deux pauses musicales qui vont suivre.
La première c’est Kinnara Makes Waves, par Fields Ohio. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune la voix des possibles

Pause musicale : Kinnara Makes Waves, par Fields Ohio.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Kinnara Makes Waves, par Fields Ohio, disponible sous licence libre Creative Commons, Partage dans les mêmes conditions, CC By SA 4.0.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Parcours libriste avec Charlène Hounsou-Guédé, associée dans la coopérative 24ème

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui va être un Parcours libriste. L’idée d’un parcours libriste c’est d’inviter une seule personne pour parler de son parcours personnel et professionnel, un parcours individuel, certes, mais qui va bien sûr être l’occasion de partager messages, suggestions et autres.
Notre invitée du jour est Charlène Hounsou-Guédé.
Bonjour Charlène.

Charlène Hounsou-Guédé : Bonjour Fred.

Frédéric Couchet : N’hésitez pas à participer notre conversation sur le site de causecommune.fm, bouton « chat », ou sur le site libreavous.org. Nous mettrons toutes les références utiles sur la page de l’émission ou, si vous nous écoutez en podcast, dans les notes du podcast.
C’est un grand plaisir de t’avoir, Charlène.

Charlène Hounsou-Guédé : Plaisir partagé.

Frédéric Couchet : L’idée c’est de balayer un peu ton parcours et de parler aussi, un petit peu, de ce que tu fais actuellement, notamment dans le logiciel libre. On va commencer par autre chose que le logiciel libre. Pour te situer, pour que les gens voient un petit peu à qui on a affaire, tu es de quelle génération ?

Charlène Hounsou-Guédé : Je suis née en 1989. C’est important, c’est vraiment cette génération qu’on appelle la Génération Y, les Millennials et aussi les digital natives, plus tard, quand j’étais un peu plus âgée. Je suis de la génération qui est née dans les années 90, donc un peu cette dernière génération qui a vécu le monde sans Internet. En tout cas, qui a une partie de sa vie qui a été vécue sans Internet. Je pense que jusqu’à mes 8 ans, c’était vraiment une vie sans téléphone et surtout, puisque sans Internet, une vie sans téléphone portable, avec un téléphone filaire à la maison, la télé comme média.

Frédéric Couchet : Et la radio aussi ? Ou pas ?

Charlène Hounsou-Guédé : La radio aussi, mais beaucoup la télé, en tout cas, pour moi, c’était beaucoup la télé, les dessins animés à l’âge que j’avais à l’époque. Par contre, finalement, j’ai eu très vite un ordinateur à la maison.

Frédéric Couchet : Sans indiscrétion, où as-tu vécu dans ton enfance ?

Charlène Hounsou-Guédé : J’ai vécu à Paris. Je suis née en banlieue parisienne, dans le 92, et j’ai grandi à Paris dans le 11e arrondissement en partie.
Il y a eu très vite un ordinateur à la maison, dès mes 6 ans, même avant, même quand j’avais 5 ans, pas pour moi, c’était l’ordinateur familial, l’ordinateur de la maison auquel j’avais accès. J’ai des souvenirs très flous de l’époque, je crois que c’était un Compaq qui tournait sous Windows 3.1, je ne sais pas pourquoi, ça m’a vraiment marquée, c’était Windows 3.1. Je pense qu’à l’époque je jouais beaucoup à Adibou dessus, c’est ce qui se passait pour moi. Mais très vite j’ai essayé d’accéder à Internet parce qu’on a eu Internet avec le modem qui faisait tout ce bruit. Je me souviens que j’essayais d’avoir accès à plus de data via des magazines d’informatique vendus chez les marchands journaux et je crois qu’il y avait parfois des data dessus en plus.

Frédéric Couchet : Pour que je comprenne bien et que les gens comprennent bien, pour resituer, aujourd’hui on a des forfaits, à l’époque on payait à la connexion, à la consommation de données, ce que tu appelles la data. Si je comprends bien, des magazines te donnaient un « surplus de data » graphiquement, entre guillemets.

Charlène Hounsou-Guédé : Il me semble que c’est ça, sur des cédéroms, en tout cas, je pense que j’essayais, je devais avoir 8 ans. J’essayais vraiment d’avoir plus d’Internet, de naviguer. J’utilisais Netscape, je crois que c’est ce qu’il y avait. Il y avait aussi des démos sur ces cédéroms, je ne comprenais pas tout parce que j’étais très jeune.

Frédéric Couchet : Tes parents te laissaient y aller toute seule ou ils étaient avec toi ? Parce que tu avais une dizaine d’années.

Charlène Hounsou-Guédé : Même pas, je n’avais même pas une dizaine d’années. Non, ils n’étaient pas avec moi, ils me laissaient, mais je pense qu’on ne savait pas trop ce qu’était Internet, c’était la découverte, les prémisses, on était en 97, 98.

Frédéric Couchet : Aujourd’hui, on ne laisserait pas des enfants de cet âge-là découvrir seuls.

Charlène Hounsou-Guédé : Non, clairement pas. Je pense que mes parents se disaient « il y a un ordinateur, elle joue à Adibou, il y a ce magazine d’informatique, il n’y a pas vraiment de problématique avec ça. ». Du coup, assez rapidement l’ordinateur est devenu comme une sorte de porte alternative vers des savoirs. J’allais beaucoup à la bibliothèque quand j’étais petite et c’était donc une autre façon de découvrir des choses.

Frédéric Couchet : Tu parles de savoirs, quels types de savoirs ? Il faut rappeler qu’à cette époque-là il n’y avait pas Wikipédia, ça n’existait pas encore.

Charlène Hounsou-Guédé : Non, il n’y avait pas Wikipédia. Peut-être que je fais une sorte de bond dans le futur, mais il se passait des choses, on pouvait naviguer, taper une adresse web sur Netscape et arriver sur des sites. Un peu plus tard, je pense autour de mes 10/11 ans, il y avait des forums, des chats, je me souviens vraiment de Caramail, on pouvait accéder à des personnes, donc rencontrer des personnes et du coup aussi des savoirs. Pour moi, toute cette période-là ça a été la découverte d’Internet et ça a été extrêmement important pour la suite de ma vie parce que ça m’a aussi permis de partager de la musique.

Frédéric Couchet : D’accord, parce que tu es aussi passionnée de musique ?

Charlène Hounsou-Guédé : Je suis mélomane. Depuis que je suis petite, la musique fait vraiment partie de ma vie, mes parents écoutaient énormément de musique à la maison, d’ailleurs ils le font toujours. Très rapidement, je fais un bond dans le futur, à la pré-adolescence et à l’adolescence ça été un moyen de partager de la musique, de découvrir des groupes. Ça a été une porte d’entrée, un moyen de satisfaire ma curiosité, parce que j’avais envie aussi de découvrir plein de choses sur plein de sujets différents.

Frédéric Couchet : D’accord. Tu as un petit peu grandi, à l’époque, très rapidement est arrivée la possibilité de créer des pages personnelles. Là, tu expliques la découverte de savoirs, l’échange avec d’autres personnes, mais Internet permet aussi de publier. Est-ce que tu t’es mise, par exemple, à créer une page personnelle pour communiquer des choses ?

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, tout à fait. Je l’ai fait avec Blogspot, donc avec Blogger, ça devait être autour de 2006/2007, je dirais que c’était à peu près à cette époque-là et je pense que ce sont les premières fois où j’ai dû toucher à du HTML, sans me poser trop de questions sur ce que c’était, ce que je faisais, je voulais juste que ma page soit jolie. Je n’ai pas forcément creusé plus que ça. Là on est vraiment en plein dans mon adolescence, j’étais beaucoup sur Internet, je partageais de la musique, j’allais sur tous les forums, les chats pour discuter avec mes amis, rencontrer des personnes. Je découvrais aussi des logiciels. Maintenant, avec du recul, ça me fait un peu rire, j’utilisais des logiciels libres, j’utilisais Audacity, VLC, OpenOffice aussi, mais je ne me posais pas forcément de questions sur la philosophie qu’il y a derrière.

Frédéric Couchet : Ils étaient librement accessibles sur Internet, gratuitement, et, à l’époque, tu ne savais pas forcément ce qu’était un logiciel libre.

Charlène Hounsou-Guédé : Exactement. C’est ça.

Frédéric Couchet : Tu utilisais Audacity, un outil de traitement audio, pour faire de la musique, pour faire du traitement audio ?

Charlène Hounsou-Guédé : Pour faire du traitement audio. Je faisais des enregistrements et j’avais besoin de couper, c’était pour couper des parties de sons. J’avais 15 ans, je ne me souviens plus exactement ce que j’essayais de faire avec. J’étais en pleine découverte, j’utilisais tous ces logiciels, mais c’était très niche, c’étaient des logiciels niches, c’était accessible, mais je ne me posais pas plus de questions.

Frédéric Couchet : Là tu avais la vingtaine. Et au niveau musique – on va en parler un petit peu après parce que tu as eu une carrière dans l’industrie musicale avant d’avoir une activité dans le logiciel libre –, y a-t-il un type de musique que tu appréciais particulièrement ou étais-tu « éclectique », entre guillemets ?

Charlène Hounsou-Guédé : Un collègue m’a dit que les vrais mélomanes écoutent de tout. Ma réponse à cette question c’est que j’écoute vraiment de tout, mais c’est vrai qu’à l’adolescence, j’écoutais beaucoup de rock et de post-punk, j’étais vraiment un peu le cliché, j’écoutais du Nirvana. J’écoutais les Red Hot Chili Peppers, Nirvana, Interpol, un groupe new-yorkais post-punk, qui serait un peu comparable à Joy Division, c’est un peu une sorte de Joy Division mais moderne, plus récent, enfin, d’il y a une vingtaine d’années. J’écoutais vraiment de tout, mais, à cette époque-là, c’était beaucoup de rock et c’est là où je peux même faire un lien avec la suite. Quand j’étais plus jeune, quand je découvrais les ordinateurs et Internet, tout ça, il me semble qu’à une époque un artiste, qui s’appelle David Byrne, avait fait la musique, en tout cas une de ses chansons avait été utilisée pour la promotion de Windows Media Player, vraiment au début des années 2000, ça devait être en 2001. Encore une fois, j’avais vu ça, j’avais à peine 9 ans ou un peu plus. Je n’y ai pas trop prêté attention et, plus tard, j’ai découvert un des groupes de cet artiste, qui s’appelle Talking Heads, qui est devenu un de mes groupes préférés. Quand j’y repense je me dis que c’est drôle parce qu’il avait lui-même un lien avec l’informatique que je retrouve maintenant dans ma vie professionnelle. C’est comme si le monde de la musique et l’informatique s’étaient rencontrés à ce moment-là dans ma vie et j’ai mis un peu plus de temps pour recroiser ça et aller vers l’informatique.

Frédéric Couchet : D’accord. Si je comprends bien, au moment de ton adolescence, tu avais deux grandes passions, d’un côté la musique, de l’autre l’informatique, en tout cas Internet.

Charlène Hounsou-Guédé : Internet, je dirais vraiment Internet.

Frédéric Couchet : À ce moment-là tu faisais des études, tu étais au lycée. Qu’as-tu fait comme études au niveau du lycée ?

Charlène Hounsou-Guédé : C’est anecdotique, j’ai fait cinq jours de S, le bac scientifique, et je suis partie, j’ai préféré faire de la littérature au final. J’étais vraiment entre les deux, je ne savais pas trop si je voulais faire des sciences ou plutôt des études littéraires. Finalement, j’ai décidé de faire des études littéraires.

Frédéric Couchet : D’accord et, après le bac, vers quoi t’es-tu orientée ? Comment as-tu choisi ton orientation après le bac ?

Charlène Hounsou-Guédé : À cette époque-là, je voulais vraiment travailler dans la musique. Quand j’ai repris un peu ce que je voulais faire et que je me suis dit que je voulais faire plutôt des études littéraires, plutôt artistiques, créatives, j’ai décidé d’aller faire des études dans la musique, en tout cas dans le business de la musique et dans le marketing de la musique. Ce n’est pas la même chose, mais je ne m’en rendais pas forcément compte à l’époque. Pour moi, c’était un moyen de travailler dans ce secteur-là parce que je le voulais absolument, c’était mon rêve.

Frédéric Couchet : Tu ne jouais pas d’un instrument ?

Charlène Hounsou-Guédé : Je ne jouais pas d’un instrument. Je voulais vraiment être dans le monde de la musique.

Frédéric Couchet : Dans les backstages, dans les coulisses ?

Charlène Hounsou-Guédé : Dans les backstages, c’est ça. Ça me paraissait cool et je ne me voyais pas forcément faire autre chose, sachant que je n’avais pas fait d’études scientifiques au final. J’avais 18/19 ans, ça a été vraiment le début d’une quête de sens, en tout cas professionnelle et, je pense, même personnelle. Une quête de sens professionnelle, en tout cas que je pensais trouver, à la base, dans l’industrie musicale, dans la musique, j’avais l’image d’un idéal professionnel dans la musique et, à 19 ans, je suis partie vivre à Londres, faire des études en management de la musique et en médias, pendant trois ans. Je suis restée trois ans et demi à Londres, pour faire mes études, c’était super, ça m’a permis aussi d’assouvir une certaine curiosité du monde, de voir d’autres choses. Quand je suis revenue en France, j’ai fait d’autres études et j’ai fini par travailler en label de musique. J’ai travaillé principalement en label indépendant, un label qui s’appelle No Format !, un super label, indépendant, et je pense que rejoindre ce label indépendant correspondait assez à mes valeurs assez anticonformistes, je n’avais pas envie d’être dans un…

Frédéric Couchet : Tu n’avais pas envie d’être à la Universal ou autre.

Charlène Hounsou-Guédé : Non, je n’étais pas complètement satisfaite de cette idée-là, même si ça aurait pu être très bien et je pense que j’aurais aussi été très heureuse de bosser là-bas, mais c’était très bien, c’était idéal pour moi de travailler dans un label justement indépendant.

Frédéric Couchet : Quand tu dis « label indépendant », quelle était la taille en termes humains ?

Charlène Hounsou-Guédé : Quand je suis arrivée, nous étions entre trois et quatre, c’était vraiment un tout petit label.

Frédéric Couchet : Que faisais-tu ?

Charlène Hounsou-Guédé : Je faisais du marketing, la promotion des artistes en ligne et aussi pas mal de production de concerts. On produisait un de nos artistes en concert, j’étais donc aussi chargée de production. J’étais un peu un couteau suisse, je faisais beaucoup de choses comme, je pense, les personnes qui travaillent en label de musique font souvent, elles touchent un peu à tout, elles font du digital, elles sont sur le terrain avec les artistes, elles vont aux interviews, elles font vraiment un peu tout.

Frédéric Couchet : Le label avec différents types d’artistes ? ou est-ce que c’était centré sur un type de musique ?

Charlène Hounsou-Guédé : Il y avait différents types d’artistes d’où le nom, « No format ! ». C’était parfois classifié comme label de musiques du monde alors que pas vraiment. Il y avait du rock. Ce qu’on appelle musiques du monde ce n’est pas vraiment ça, c’était vraiment des fusions entre des styles européens et africains ou brésiliens ou hip-hop/rock, il y avait vraiment de tout, même électronique, c’était donc éclectique.

Frédéric Couchet : D’accord. Y avait-il des artistes connus dedans ?

Charlène Hounsou-Guédé : Oui. Ballaké Sissoko et Vincent Ségal qui sont des super artistes connus, Blick Bassy, Sangaré qui est très connue parmi les artistes avec qui j’ai travaillé, Mélissa Laveaux.

Frédéric Couchet : D’accord. Est-ce que ce label correspondait à ta quête de sens ou pas ?

Charlène Hounsou-Guédé : Pendant un petit bout de temps puis non, ça a changé surtout que sur la fin j’ai commencé à faire le site web d’une des artistes, aujourd’hui ce site web n’existe plus et heureusement, parce que je ne connaissais pas encore ce métier-là. J’ai tâtonné, mais ce tâtonnement m’a plu, parce que c’était un tâtonnement créatif, ce que, finalement, je n’avais pas dans mon activité.

Frédéric Couchet : Ton activité c’était du marketing, de l’organisation, de la com’.

Charlène Hounsou-Guédé : C’est ça et là je me suis dit « tiens, c’est marrant, je m’amuse à faire ça », c’était fun, donc je suis partie et j’ai fait une première formation de chef de projet web, une formation d’un an, un peu moins d’un an, je ne sais plus, qui m’a permis de faire un peu de développement, un peu de graphisme, un peu de marketing, ça touchait à tout, comme ce que je faisais souvent mais, du coup, ça me permettait d’explorer certaines choses que je n’avais jamais explorées, ou pas assez, notamment le développement et le graphisme.

Frédéric Couchet : D’accord. C’était dans une école ? Dans une fac ?

Charlène Hounsou-Guédé : C’était dans une école qui s’appelle, je ne sais pas si je peux la nommer, Doranco.

Frédéric Couchet : C’était à quelle époque à peu près ?

Charlène Hounsou-Guédé : En 2018.

Frédéric Couchet : D’accord. Tu avais donc 29 ans.

Charlène Hounsou-Guédé : Moins, j’avais 28 ans. Mais quelque chose me manquait quand même, je ne savais pas exactement ce que j’allais faire avec cette formation.

Frédéric Couchet : Mais tu savais que tu voulais te reconvertir ou pas encore ?

Charlène Hounsou-Guédé : À ce moment-là, je savais que je ne voulais pas forcément continuer à travailler dans la musique, qu’il me fallait quelque chose qui ait du sens.

Frédéric Couchet : Pendant combien de temps as-tu travaillé pour le label ?

Charlène Hounsou-Guédé : Trois ans et demi, à peu près.

Frédéric Couchet : Tu n’en as fait qu’un ou tu en as fait d’autres ?

Charlène Hounsou-Guédé : C’est la suite de l’histoire. J’ai donc eu une petite quête de sens et, pendant cette quête de sens, j’ai découvert à une association qui s’appelle Activ’Action, que j’ai rejointe en 2019. C’est une association qui accompagne les personnes en recherche d’emploi à reprendre confiance en elles, à lever les freins au retour à l’emploi, en tout cas à trouver des moyens pour retrouver de la motivation. Pour beaucoup de personnes, cette période-là est une période assez compliquée, qui peut amener d’autres problématiques, que ce soit des problématiques financières, même de santé mentale. Je les ai rejoints pour faire de la levée de fonds.

Frédéric Couchet : C’est marrant !

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, c’est marrant ! En fait, le projet associatif me plaisait et surtout je me suis dit que c’était aussi un moyen, pour moi, de donner du sens à ma carrière professionnelle et de répondre aussi à une envie que j’ai depuis toujours, l’envie d’aider, de trouver des solutions. Je les ai donc rejoints et, finalement, j’ai dû rester deux ans et demi.

Frédéric Couchet : La levée de fonds c’était sur le site web ? Il s’agissait aussi de contacter des structures, des gens ?

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, c’était sur le site web, c’était contacter des structures, faire des demandes, demander des fonds européens, faire des dossiers de financement. La mobilisation a des valeurs, mais ce n’était pas forcément suffisant, en tout cas dans le métier, ça ne me portait pas, ça m’animait pas et, finalement, ce n’était pas créatif.

Frédéric Couchet : J’ai l’impression que tu cherches quelque chose qui ait du sens et qui soit créatif.

Charlène Hounsou-Guédé : Exactement !

Frédéric Couchet : Donc le logiciel libre, ce n’est pas mal !

Charlène Hounsou-Guédé : Ce n’est pas mal, mais je n’avais pas encore compris ça à cette époque-là. Ce qui est intéressant, et on rebondira dessus plus tard, c’est à ce moment-là, chez Activ’Action, parce qu’on était dans les mêmes locaux, que j’ai rencontré l’entreprise dans laquelle je travaille aujourd’hui, 24ème. Ça a donc été, finalement, un moment assez clé de ce qui se passe maintenant dans ma vie.

Frédéric Couchet : Il y avait un partage de locaux ? Vous vous rencontriez à quel endroit ?

Charlène Hounsou-Guédé : Nous étions au même endroit, dans des locaux d’une structure qui s’appelle le Plateau Urbain.

Frédéric Couchet : Plateau Urbain, que connaît très bien Cause Commune.

Charlène Hounsou-Guédé : Nous étions au même étage. C’est là que nous nous sommes rencontrés et on a très rapidement sympathisé.

Frédéric Couchet : On va dire que ce n’est pas du partage de locaux.

Charlène Hounsou-Guédé : Ça ne fonctionne pas du tout en open space.

Frédéric Couchet : Ce ne sont pas des structures vraiment totalement séparées, qui ne se parlent pas, au contraire. Ce sont plutôt des structures qui sont à côté, qui ne travaillent pas forcément ensemble, mais il y a des espaces de vie communs, en tout cas de rencontres possibles.

Charlène Hounsou-Guédé : C’est ça et, en l’occurrence, cet espace de vie et de rencontres était initié par le 24ème etr c’est important.

Frédéric Couchet : C’est leur philosophie.

Charlène Hounsou-Guédé : Ils avaient loué un espace en plus pour, justement, créer ces rencontres avec les autres personnes de l’immeuble.

Frédéric Couchet : Pour qu’on comprenne bien, c’est donc 24ème, la coopérative dont on va parler après la pause musicale, qui avait loué plus de place pour accueillir d’autres personnes, c’est ça ?

Charlène Hounsou-Guédé : Pour que les gens se croisent, en fait. C’était un espace commun et c’est dans cet espace commun que je les ai rencontrés.

Frédéric Couchet : Ce n’est pas commun !
C’est donc avec Activ’Action que tu les rencontres. À ce moment-là, ce que tu fais à Activ’Action ne correspond pas totalement à ce que tu cherches en termes de sens et de créativité ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non, c’est ça. Je suis retournée dans la musique parce que je connaissais, parce que c’était simple et plus sûr, enfin c’était connu. Je suis retournée dans un label.

Frédéric Couchet : Tu es donc retournée dans un label. Le même ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non, pas le même pas, qui s’appelle Chapter Two, dans une maison de disques qui s’appelle Wagram Music. C’était un environnement connu, je connaissais les process.

Frédéric Couchet : Tu étais en terrain connu !

Charlène Hounsou-Guédé : J’étais en terrain connu, exactement, mais très rapidement, pareil, on y retourne, je n’y trouve pas forcément de sens, je m’ennuie un peu, ça manque de créativité, en tout cas pour moi parce que les artistes sont créatifs, mais je ne retrouve pas ça pour moi. Donc en parallèle de mon boulot, le soir en rentrant, je commence à apprendre, en tout cas à approfondir mon apprentissage du développement informatique, du développement web. J’utilise un site qui s’appelle The Odin Project, un site open source, il me semble que c’est américain à la base. Ils ont rassemblé plein de ressources pour apprendre à développer. C’est vraiment très bien fait, c’est assez cadré, c’est de l’auto-apprentissage avec un parcours. Petit à petit, je m’amuse,je ne dis que c’est fun, je crée des choses et c’est concret. Il y a aussi une réponse assez rapide : ça marche, ça ne marche pas, c’est assez satisfaisant et ça répond à plein de choses, en tout cas ça répond à ce besoin de créativité, pas encore de sens, en tout cas au besoin de créativité. Donc ça m’amuse et là je prends une décision un peu radicale, clairement radicale : je contacte les 24ème que j’avais rencontrés.

Frédéric Couchet : Je te propose qu’on fasse une pause musicale, en plus tu l’as choisie. Ça va nous permettre de faire l’enchaînement, après la pause, avec le changement radical de vie.
C’est un autre choix de Charlène. Nous allons écouter Starling, par Ultraconformist. On se retrouve dans trois minutes vingt. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Starling, par Ultraconformist.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Starling, par Ultraconformist, disponible sous licence libre Creative Commons, Partage dans les mêmes conditions, CC By SA 4.0.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous sommes toujours avec Charlène Hounsou-Guédé qui nous parlait, juste avant la pause musicale, de la première partie de son parcours et de cette décision radicale d’arrêter sa carrière dans l’industrie musicale, en tout cas peut-être temporairement, on verra, la vie n’est pas encore finie, et de sa rencontre donc avec 24ème, la coopérative libriste.
Tu disais que tu fais une formation le soir, en plus de ton activité dans le label Chapter Two /Wagram,, pour apprendre la programmation, progresser là-dessus, et tu contactes 24ème.

Charlène Hounsou-Guédé : J’y ai repensé, ce qui est assez intéressant, c’est qu’à l’époque où je travaillais chez Activ’Action, Tanguy Morlier du 24ème, je vais le nommer, m’avait dit « mais tu es déjà dev », parce que j’avais fait cette petite formation, « viens faire une alternance chez nous. » Sauf que oui, mais non ! Il m’a dit ça en 2019 et, fin 2022, je les contacte, nous étions restés en lien, en disant « j’ai envie de travailler en tant que développeuse, est-ce qu’il y a encore de la place en alternance ? ». Le mail c’était quasi « vous m’aviez proposé ça il y a quelques années, est-ce que c’est toujours possible ? ». Et oui, c’était toujours possible, je les ai rejoints en alternance, en reprenant à zéro, finalement reprendre des études sachant qu’à l’époque, quand je les ai rejoints, que j’ai commencé cette alternance, j’étais enceinte, il faut le noter parce que c’est important.

Frédéric Couchet : Ils t’ont recrutée. C’est important parce que ce n’est pas toujours le cas.

Charlène Hounsou-Guédé : C’est très important. Ils sont transparents dans leur approche avec les gens, c’était donc important, aussi pour moi, de l’être avec eux et c’était important de voir comment allait passer cette nouvelle auprès deux, parce que je venais aussi de l’apprendre à ce moment-là. Ils m’ont dit « il n’y a pas de souci ». Je les ai donc rejoints en étant enceinte, j’ai eu mon congé maternité sans soucis, tout s’est bien passé en tout cas à ce niveau-là.

Frédéric Couchet : Tu les connaissais humainement parce que vous aviez partagé des locaux et ils étaient très sympathiques, et je confirme, pour bien connaître Tanguy et d’autres, ils sont très sympathiques. Mais j’ai l’impression que ce qui t’a aussi accrochée c’est le modèle d’organisation du 24ème, une coopérative libriste, qui fait du logiciel libre mais qui est aussi une coopérative.

Charlène Hounsou-Guédé : Je n’étais pas avec eux dans les bureaux, en tout cas quand je les ai rencontrés. Ce qui m’a accrochée déjà, c’est que ça avait l’air fun dans le sens où ils avaient l’air amis, ils avaient l’air potes, ils avaient l’air de bien s’entendre et c’est important dans un environnement de travail. Ils avaient l’air d’avoir une relation saine, avec pas forcément de hiérarchie, pas de micro-management, ça se voyait, ça se sentait, il y avait un rapport de confiance entre eux et ils avaient l’air de beaucoup aimer ce qu’ils faisaient, d’être passionnés par ce qu’ils faisaient. J’avais et j’ai toujours une amie, Diane, qui ne travaillait pas du tout dans l’informatique, mais qui traînait beaucoup dans leurs bureaux et qui se sentait à l’aise avec eux. Elle ne travaillait pas du tout avec eux, avant elle travaillait chez Activ’Action, elle les a rencontrés aussi comme cela et elle se sentait vraiment à l’aise avec eux. Du coup, je me suis dit « tiens, c’est marrant, c’est une femme et elle se sent à l’aise avec des hommes ! ».

Frédéric Couchet : Parce qu’à l’époque, au 24ème, il n’y avait que des hommes !

Charlène Hounsou-Guédé : Il n’y avait que des hommes, six mecs, ça peut être intimidant, en tout cas pas rassurant. Je me suis dit « tiens, c’est marrant, il y a quelque chose d’intéressant ! »

Frédéric Couchet : Est-ce que tu avais cette image justement de geeks très masculins dans le monde du logiciel libre, donc avec cette inquiétude, en tant que femme ?

Charlène Hounsou-Guédé : Bien sûr. Pas que dans le monde du logiciel libre, dans l’informatique en général.

Frédéric Couchet : Mais encore plus dans le logiciel libre !

Charlène Hounsou-Guédé : C’est peut-être aussi potentiellement ce qui m’a freinée inconsciemment, et consciemment finalement. Pour que les auditeurs sachent, puisqu’ils ne me voient pas : je suis une femme et je suis une femme racisée, je suis une femme noire, donc, pour moi, l’informatique est un monde d’hommes blancs. Je ne l’ai pas forcément vu comme un monde accessible pour moi, en tout cas un monde dans lequel je me sentirais à l’aise. Ne pas se sentir à l’aise dans un environnement c’est un peu dur et c’est peut-être aussi pour cela que la musique c’était plus facile, parce qu’il y a beaucoup plus de diversité, en tout cas et dans les artistes et aussi dans les bureaux, après ça dépend. En tout cas, c’est ce que j’ai ressenti.

Frédéric Couchet : Dans les hautes hiérarchies de la musique, je ne pense pas. Ce sont tous des hommes blancs !

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, tout à fait, là c’est moins diversifié.

Frédéric Couchet : Peut-être qu’à un niveau intermédiaire, c’est plus diversifié.

Charlène Hounsou-Guédé : Au niveau intermédiaire, ça va, il y a quand même un petit peu de diversité et c’est moins effrayant que l’informatique ! Il y a deux ans, je suis allée au FOSDEM [Free and Open Source Software Developers’ European Meeting].

Frédéric Couchet : Un événement libriste européen à Bruxelles.

Charlène Hounsou-Guédé : Un super événement. Même s’il y avait un peu de diversité, avec quelques personnes, ça reste quand même impressionnant quand il y a des milliers de personnes et qu’on se voit, qu’on sait qu’on est visible, on est ultra visible, parce que je suis une femme noire au milieu, très minoritaire.
Je me suis dit si je fais de l’informatique, en tout cas si je m’essaye à ce changement de carrière, autant que ce soit dans un environnement où potentiellement je peux me sentir accueillie, bien et à l’aise.

Frédéric Couchet : Donc le fait que ta copine Diane, qui n’était pas informaticienne, traînait un peu avec eux, tu as eu ce retour que là tu seras accueillie avec bienveillance, en tout cas qu’il n’y avait pas de souci à priori.

Charlène Hounsou-Guédé : Potentiellement, je ne savais pas forcément à quoi m’attendre.

Frédéric Couchet : On ne sait jamais !

Charlène Hounsou-Guédé : On ne sait jamais ! C’était rassurant, je les ai rejoints en alternance ; en avril 2023, je les rejoignais en alternance.

Frédéric Couchet : D’accord. Savais-tu sur quels projets tu allais travailler ?

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, assez rapidement. Quand je suis arrivée il y avait d’autres alternants et stagiaires, nous étions quatre en tout, trois femmes et un homme qui est toujours là d’ailleurs, qui est un de mes collègues, Tanguy. Pour nous autonomiser, et j’ai trouvé ça super, nous étions un groupe de stagiaires et nous devions travailler ensemble sur des projets en autonomie, vraiment en autogestion.

Frédéric Couchet : Les personnes stagiaires travaillaient ensemble.

Charlène Hounsou-Guédé : C’est ça, avec l’aide des experts du 24ème. C’était super. Ce n’est pas intimidant de commencer à travailler sur des projets concrets, nous n’étions pas forcément sur les gros projets des clients, donc ce n’était pas effrayant, nous n’avions pas peur de faire d’énormes bourdes. J’ai fait ça pendant quelques mois, je suis partie en congé maternité, je suis revenue et, à la fin de mon alternance, ils ont décidé de me garder. On a décidé de continuer l’aventure.

Frédéric Couchet : Tu as décidé de rester.

Charlène Hounsou-Guédé : J’ai décidé de rester parce que, en fait, je ne me voyais pas ailleurs. Je vais faire un petit topo sur le 24ème. C’est une coopérative de six développeurs et développeuses, je suis la développeuse, nous sommes actionnaires, ce sont les actionnaires qui travaillent et c’est important. En plus, nous sommes aussi affiliés à l’Entreprise libérée, ce qui veut dire que c’est axé plutôt sur la motivation des gens plus que sur des process et sur la contrainte ou le micro-management des entreprises classiques, en tout cas de l’image qu’on peut en avoir.
Au sein du 24ème, on ne fait du logiciel libre, on ne travaille que sur du logiciel libre, on n’utilise que des outils libres. On travaille sur différents types de projets. Parmi les projets les plus importants, on travaille dans le secteur associatif donc avec les syndicats et les interprofessions viticoles, on travaille beaucoup avec le milieu du vin, une cinquantaine de nos clients viennent du milieu du vin. On leur crée des logiciels de gestion, de gestion administrative douanière, de gestion des récoltes. On travaille aussi avec une entreprise sanitaire de dératisation, on travaille avec une entreprise de mode qui fait du prêt-à-porter et du tissu, qui vend à d’autres marques de vêtements. On a aussi un projet qui s’appelle Juricaf, c’est un site web, une base de données des jurisprudences francophones, c’est vraiment une base de données juridiques des cours suprêmes francophones et ça permet un accès gratuit, à qui veut, aux jurisprudences francophones ou traduites.

Frédéric Couchet : En termes de technologie, tu avais suivi une formation. Quand tu arrives au 24ème, as-tu utilisé les technologies que tu avais apprises ou en as-tu appris d’autres ?

Charlène Hounsou-Guédé : Les deux. J’ai utilisé PHP, même quand j’ai fait ma première formation axée Web, j’avais fait du PHP, ça revient toujours, finalement. On fait du PHP, Symfony. Dans mon école on faisait du Laravel, mais finalement Symfony au sein du 24ème. On utilise MongoDB, CouchDB en base de données. On fait du JavaScript. Ça fait vraiment partie de ce qu’on utilise le plus, en tout cas, c’est ce que j’utilise le plus dans mon quotidien.

Frédéric Couchet : D’accord. Quand tu es arrivée au 24ème, tu devais avoir 33/34 ans, quelque chose comme ça. Le fait de ne pas avoir une longue expérience de développeuse derrière toi, ça ne t’a pas inquiétée ?

Charlène Hounsou-Guédé : Ça fait peur au début.

Frédéric Couchet : Tu arrives, les Tanguy Morlier et autres ont 20 ans d’expérience, voire un peu plus, en développement informatique. Comment te sentais-tu à ce moment-là ?

Charlène Hounsou-Guédé : J’avais quand même beaucoup de doutes, parce que, en effet, je me retrouve avec des personnes qui, non seulement ont beaucoup d’expérience, mais, en plus, qui font bien leur boulot. C’est assez impressionnant. Du coup, il y a un peu ce syndrome de l’imposteur, ne pas se sentir assez compétente au début. Finalement, je pense que parce que j’étais dans cet environnement-là, j’ai réussi à prendre confiance en mes capacités. Je travaille avec des personnes qui m’accompagnent, me poussent justement à développer ces compétences-là, à faire mieux, et aussi à être autonome dans ce que je fais, sans me lâcher la main, sans me lâcher complètement, me laisser perdue dans mes problèmes, dans mes de bugs.

Frédéric Couchet : D’accord. Tu les rejoins avec, quelque part, un double objectif, la quête de sens et la créativité. Je vais te poser deux questions. La première : est-ce que tu y trouves la créativité que tu es venue chercher ?

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, complètement. J’en parlais il y a quelques jours avec un de mes collègues. Finalement, je pense que c’est la première fois que je m’épanouis autant dans mon travail, dans ce que je fais. Tous les jours je suis en train de créer quelque chose. C’est marrant justement parce qu’on n’a pas cette idée que l’informatique c’est créatif.

Frédéric Couchet : J’ai une question sur le salon web de Julie qui est en régie. Elle demande en quoi PHP, un langage de programmation, apporte-t-il de la créativité ?

Charlène Hounsou-Guédé : Pour moi, la créativité c’est aussi le fait d’imaginer une réponse, des solutions à des problèmes, ça répond aussi à ce besoin-là que j’avais. La créativité c’est de se demander comment je vais faire, comment je vais trouver la solution. PHP c’est juste un outil, comme son pinceau et de la peinture sont un outil pour un peintre. La créativité ce n’est pas sa peinture et son pinceau ou, pour un artiste, sa créativité ce n’est pas sa guitare. Sa créativité, c’est la façon dont il va composer sa musique, c’est ce qu’il va composer, c’est la façon dont il va créer sa chanson, sa mélodie. PHP, c’est juste un outil, ça pourrait être autre chose. La créativité, c’est le process.

Frédéric Couchet : En fait, il y a les langages, mais c’est la créativité algorithmique, scientifique, quel que soit le langage, finalement peu importe !

Charlène Hounsou-Guédé : Peu importe. On fait aussi du Python, un autre langage. Ça peut être du Python. On ne fait pas de Java, mais ça pourrait, ça peut être n’importe quoi.

Frédéric Couchet : Ça c’est sur la créativité.
La deuxième question c’est sur la quête de sens. Tu m’avais dit, en préparant l’émission, que « tu y trouves aussi une quête de sens politique, ayant de plus en plus de mal avec l’évolution négative du numérique, le tout informatisé, la gestion des données et les tech bros. » Je te laisse définir ce que sont les tech bros.

Charlène Hounsou-Guédé : Pour moi, c’est vraiment cette idée des GAFAM, de la Silicon Valley, un peu de ce que ça devient. Ça ne ressemble plus forcément à ce que c’était, en tout cas à ce que mon œil innocent de petite fille de 8 ans avait, l’Internet de l’époque. Tout est ultra cloisonné, fermé, propriétaire, on ne sait pas trop ce qui est vraiment fait de nos données et j’ai de plus en plus de mal avec cette idée-là. Je pense que plus j’avance, plus je travaille chez 24ème, plus j’ai envie que le Libre prenne de la place et dans ma vie et dans la vie des personnes autour de moi et plus, et au-delà en fait.

Frédéric Couchet : Au-delà ! J’ai une question. Aujourd’hui, tu travailles professionnellement dans une coopérative libriste, est-ce que, sur ton temps libre, tu contribues à des projets libres ou associatifs ou autres ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non, parce que je n’ai pas forcément le temps, en tant qu’encore jeune maman. J’ai rejoint récemment, juste en tant qu’adhérente, une association à Ivry-sur-Seine qui s’appelle l’École du logiciel libre. Ils font des événements. Je les suis un peu de loin parce qu’ils mettent aussi en ligne les cours, ils donnent des cours justement sur le logiciel libre. C’est vraiment une université populaire pour apprendre les logiciels libres. Ils essaient de partager cela de manière théorique et pratique.

Frédéric Couchet : Là-bas, que comptes-tu faire ? Des cours.

Charlène Hounsou-Guédé : Peut-être un jour. Pour l’instant je suis ce qui se passe, je suis des cours parce qu’il y a vraiment des choses intéressantes et je continue à apprendre de ça. J’aimerais bien m’investir plus et, justement, trouver un moyen, peut-être pas de ralentir cette folle course à l’armement numérique, en tout cas sensibiliser plus de personnes autour de moi aux alternatives existantes, donc le logiciel libre. Je pense que c’est important, pour moi, d’aller vers ça. C’est d’autant plus important, je vais revenir sur cela, étant une femme et une femme noire. Pour moi, c’est important de sensibiliser et de travailler dans ce secteur-là parce qu’Internet et l’informatique et les ordinateurs et les téléphones sont des outils qu’on utilise tous les jours, au travail ou personnellement, que nos amis, nos enfants utilisent. Il faut que tout le monde participe, il faut aussi que tout le monde se sente en sécurité avec ces outils-là. Pour moi, utiliser des outils propriétaires, ce n’est pas forcément être en sécurité.

Frédéric Couchet : D’accord. Je suppose que la réélection de Donald Trump, tout ce qui se passe aux États-Unis, n’a pas aidé, et qui arrive aussi aujourd’hui en France.

Charlène Hounsou-Guédé : En fait, j’ai envie de créer un monde numérique qui soit sain pour les gens, sain et fun, où on découvre des choses.

Frédéric Couchet : J’ai une question. Je suis allé voir ton profil sur un outil de développement qui s’appelle GitHub, peu importe, et ton image c’est une girafe. Je me suis demandé si c’est parce que tu ne veux pas mettre ta tête ou s’il y a une raison particulière.

Charlène Hounsou-Guédé : Oui, c’est parce que je ne veux pas forcément mettre ma tête et parce que je trouve que les girafes c’est vraiment cool, c’est un animal majestueux, classe, qui est très intelligent et j’adore les girafes. C’est vraiment juste ça et je trouve ça beau.

Frédéric Couchet : D’accord. Et il est marqué que tu es ouverte à la coopération sur des projets libres, notamment sur la santé mentale et le bien-être. Pour toi, c’est important ?

Charlène Hounsou-Guédé : C’est super important. Tout à l’heure, Nathalie parlait d’une personne qui était coincée dans les réseaux sociaux. Je pense que ça va être un des maux de notre époque, pas juste les réseaux sociaux mais notre utilisation des outils informatiques, en tout cas d’Internet avec l’impact que ça peut avoir sur la santé mentale. Après, il y a une autre question : essayer de tout régler par le numérique, ce n’est peut-être pas la solution. En tout cas, je pense que ce sont des projets auxquels j’aimerais participer, même si je sais que ça ne réglera pas tout.

Frédéric Couchet : Tu as parlé du FOSDEM. Est-ce que tu vas à des évènements libristes ou informatiques soit pour y assister soit pour donner des conférences ? D’ailleurs, as-tu déjà donné des conférences ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non, je n’ai pas encore donné de conférence. Avec le 24ème, nous serons à l’OSXP, l’Open Source Expérience.

Frédéric Couchet : Nous sommes le 9 décembre, c’est le 10 et 11 décembre, demain et après-demain, à la Cité des sciences et de l’industrie. Vous avez un stand ?

Charlène Hounsou-Guédé : C’est ça. On y sera avec Libre-entreprise, une autre structure.

Frédéric Couchet : Tu peux peut-être présenter en une minute ce qu’est Libre-entreprise, sinon je le fais, il n’y a pas de souci.

Charlène Hounsou-Guédé : Je vais commencer. C’est un rassemblement de différentes structures qui travaillent dans le Libre, qui se sont réunies justement pour un peu plus sensibiliser sur les possibilités du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Et qui partagent une organisation un peu commune, c’est-à-dire une personne/une voix, transparentes dans ce qu’elles font.

Charlène Hounsou-Guédé : C’est ça. Nous serons à l’Open Source Experience demain et jeudi.

Frédéric Couchet : Ça me fait penser qu’on a déjà eu 24ème avec Vincent Laurent et, de mémoire, je crois que c’était Pierre-Yves Dillard ou Laurent Wargon d’Easter-Eggs, une autre entreprise membre de Libre-entreprise, c’était l’émission 26, c’est donc sur libreavous.org/26, du 21 mai 2019. On a justement parlé des modèles d’organisation d’entreprises libérées, en tout cas qui sont différents de ceux de certaines entreprises traditionnelles. Là il y a de l’autonomie, de l’autogestion et du partage du pouvoir.
Je regarde l’heure qu’il est. J’ai vu aussi, toujours sur ta page GitHub, qu’à côté tu fais de l’haltérophilie. C’est vrai ?

Charlène Hounsou-Guédé : J’ai mis ça ! J’avais oublié.

Frédéric Couchet : Il est écrit weight lifting.

Charlène Hounsou-Guédé : Je ne fais pas de l’haltérophilie, je fais juste de la musculation.

Frédéric Couchet : Je me suis demandé. Tu l’as mis sur ta page !

Charlène Hounsou-Guédé : J’avais complètement oublié que j’avais mis ça sur ma page. C’est juste de la musculation, c’est quelque chose que j’aime bien faire parce que c’est une façon de me sentir forte en tant que femme.

Frédéric Couchet : Pour te sentir plus forte notamment dans l’espace public ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non. En fait, pouvoir lever des poids lourds, c’est assez satisfaisant, se dire « je peux me débrouiller toute seule, je peux porter un gros truc toute seule, je n’ai pas besoin qu’un homme vienne me sauver et m’aider ! »

Frédéric Couchet : J’ai une question : est-ce que tu vas en salle ?

Charlène Hounsou-Guédé : Moins, ça peut m’arriver, je fais ça chez moi.

Frédéric Couchet : Tu fais ça chez toi. Est-ce que, quand tu allais en salle, tu es tombée sur des hommes qui allaient vouloir, entre guillemets, « t’aider » ?

Charlène Hounsou-Guédé : Non, parce que je me suis retrouvée dans des environnements finalement assez bienveillants. C’était cool.

Frédéric Couchet : D’accord. Même dans des salles mixtes, tu n’allais pas dans des salles réservées aux femmes.

Charlène Hounsou-Guédé : Dans des salles mixtes, je pense aussi que j’ai eu de la chance, c’était de beaux endroits.

Frédéric Couchet : OK ! C’est très bien.
On va arriver aux questions finales. La première : normalement on demande aux personnes de résumer, si possible en moins de deux minutes, les principaux messages qu’elles souhaitaient faire passer. Qu’est-ce que tu dirais ? As-tu envie d’ajouter quelque chose ?

Charlène Hounsou-Guédé : J’ai envie d’ajouter que je pense qu’il n’est jamais trop tard pour changer d’avis ou d’envie, en tout cas sur ses aspirations professionnelles.
Je me dis que quand on sort de l’adolescence on est souvent pressé par l’envie de découvrir plein de choses et aussi par la société qui nous dit qu’il faut absolument trouver une carrière, quelque chose à faire maintenant, du coup on se laisse moins le temps d’explorer d’autres choses. Après, j’ai exploré ce que je voulais explorer. Pendant quelque temps, j’ai pensé qu’il n’était pas possible de changer de carrière et, finalement, je l’ai fait plusieurs fois.
Ne pas avoir complètement peur même si c’est dur de prendre des risques. Je n’avais plus cette aversion pour les risques puisque je l’avais déjà fait plein de fois.
Que c’est possible même quand on est maman, même quand on est en train de devenir maman.
Ce qui est important, ce que j’ai retenu de mon expérience, c’est de s’entourer des bonnes personnes, en tout cas d’essayer de trouver quelques personnes clés dans sa vie et personnelle et professionnelle. Finalement, je pense que j’aurais eu plus de mal à avancer, de la façon dont j’ai avancé, sans mon entourage personnel, que ce soit mon conjoint, ma famille, mes parents, c’est important.
Et, si on trouve des personnes qui nous intriguent positivement, il y a peut-être quelque chose à creuser et, pour moi, c’était au 24ème.

Frédéric Couchet : D’accord. OK. Dernière question : est-ce que tu aurais des conseils de lecture, des podcasts ou autres, qui soient en rapport avec le Libre, avec toi, ou quelque chose qui te fait plaisir, que tu aurais envie de partager ?

Charlène Hounsou-Guédé : J’ai commencé un bouquin. Pour l’instant, je ne pourrais pas vraiment complètement dire s’il est bien ou pas, c’est un bouquin de Hubert Guillaud, je ne sais plus s’il est sociologue, en tout cas il est journaliste, qui s’appelle Les algorithmes contre la société, justement sur l’impact de la numérisation, notamment des services publics, et à quel point ça a un impact négatif sur les personnes. Je suis au début du bouquin mais il promet. Je suis en train de lire ça et je pense que ça va être ma recommandation. En ce moment, ça répond aussi à cette quête de sens et cette envie de créer un monde numérique sain, sûr et bien pour tout le monde.

Frédéric Couchet : D’accord. Je précise qu’on a reçu Hubert Guillaud dans Libre à vous !, je ne sais plus dans quelle émission, vous allez sur le site libreavous.org ou sur celui de Cause Commune et vous chercherez Hubert Guillaud [Émission 183 du 19/09/2023, « Numérisation et justice sociale »]. Le titre de son livre c’est donc Les algorithmes contre la société.
Merci Charlène. C’était un plaisir de t’avoir.

Charlène Hounsou-Guédé : Merci Fred. Merci beaucoup.

Frédéric Couchet : Nous étions avec Charlène Hounsou-Guédé de la coopérative libriste 24ème.
Julie, on va passer directement au sujet suivant, sans pause musicale.

[Virgule musicale]

Chronique « Le truc que (presque) personne n’a vraiment compris mais qui nous concerne toutes et tous » de Benjamin Bellamy – « Imprimantes open source »

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par la chronique de Benjamin Bellamy, « Le truc que (presque) personne n’a vraiment compris mais qui nous concerne toutes et tous ». Dans cette chronique, Benjamin va nous parler d’imprimantes open source.
Exceptionnellement, Benjamin n’est pas en studio avec nous, il a donc enregistré sa chronique. On se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Benjamin Bellamy : Bonjour à toutes et à tous. Exceptionnellement cette chronique est enregistrée à l’avance, car, malheureusement, je ne peux pas être avec vous dans le studio de radio Cause Commune. J’ai donc demandé à Gaël s’il voulait bien me donner la réplique et il a dit non.

Gaël : Non, j’ai dit oui.

Benjamin Bellamy : Super ! Alors on y va.

Gaël : Benjamin, aujourd’hui tu voulais nous parler d’imprimantes.

Benjamin Bellamy : Non, je voulais parler du noyau Linux

Gaël : 6.17 ?

Benjamin Bellamy : 6.18. En effet, on nous demande régulièrement de parler du kernel Linux, sujet passionnant, qui nous concerne toutes et tous, mais trop souvent incompris. J’ai donc écrit une chronique pédagogique, technique, sourcée et je l’ai imprimée, enfin j’ai essayé de l’imprimer, parce qu’à ce moment précis, c’est le drame !

Diverses voix off : Ça imprime pas !
Ça imprime toujours pas !
Ça imprime pas !

Benjamin Bellamy : J’ai demandé à Henri s’il avait émis un virus internet dans l’ordinateur – si toi aussi tu as la référence, sache que non, la vieillesse n’est pas un naufrage. Mais non, ça n’était pas un virus internet, c’était tout simplement une panne d’encre, et franchement, ça doit faire 40 ans que j’imprime des trucs à l’ordinateur, ça me fascine de constater qu’en 40 ans on est passé de la Préhistoire genre ère mésozoïque à l’ère mésozoïque + 40 ans. Au niveau de l’évolution c’est quand même vachement timide ! J’exagère un peu. Dans les années 80, on avait des imprimantes matricielles à aiguilles et ça faisait un bruit insupportable. Tu veux que je te fasse écouter ?

Gaël : Non, merci, je crois que ce n’est pas la peine.

Benjamin Bellamy : Je vais te faire écouter quand même parce que j’ai préparé l’enregistrement. Bouchez-vous les oreilles si vous êtes sensibles au bruit.

[Bruit d’imprimante matricielle à aiguilles]

Benjamin Bellamy : J’avais prévenu, c’est horrible. On est donc passé de ça aux imprimantes à jet d’encre ou laser et effectivement, on a gagné en tranquillité dans les bureaux. Pour le reste, en revanche, ce n’est pas folichon !

Gaël : Enfin ça va ! Tu as juste oublié de remettre de l’encre dans ton imprimante, c’est quand même surtout de ta faute !

Benjamin Bellamy : Oui, mais non ! Sans vouloir être paranoïaque, on peut être en mesure de se demander s’il n’y aurait pas une conspiration mondiale des fabricants d’imprimantes pour nous maintenir dans un état de dépendance totale.

Gaël : OK ! Change la cartouche et arrête ton cinéma !

Benjamin Bellamy : J’aimerais bien, mais je ne peux pas ou, plus exactement, je ne peux plus. Ça va faire bientôt cinq ans que j’ai mon imprimante. Je ne l’avais pas payée très cher et en plus, quand je l’ai achetée, on proposait six mois d’encre gratuite. J’ai bien flairé l’embrouille, mais, comme c’était gratuit, j’ai tenté.

Gaël : Du coup, six mois gratuits, c’est quoi le principe ?

Benjamin Bellamy : Le principe ? Super simple.

Voix off : Pensez à tout sauf à l’encre. Votre encre est livrée automatiquement avant d’être à court.

Benjamin Bellamy : Tu te crées un compte en ligne, tu mets ta carte de paiement, tu as droit à un certain nombre d’impressions chaque mois et dès qu’une cartouche est presque vide, elle prévient le serveur et hop, on t’envoie une cartouche neuve par la poste. J’avais fait le calcul et, par rapport à ma consommation, c’était plutôt avantageux en plus d’être beaucoup plus simple.

Gaël : Tout va bien alors !

Benjamin Bellamy : Jusque-là tout va bien, c’est ce qu’on se dit quand le vendeur de crack nous fournit la première dose. Au début ce n’était pas cher, cinq euros pour 100 pages par mois, un euro les 10 pages supplémentaires. Et puis les tarifs augmentent, régulièrement, six euros, puis sept euros, et puis là huit euros les 100 pages, 1,80 euros les dix supplémentaires, donc de 60 à 80 % d’augmentation. Si on compare au prix des cartouches unitaires, eh bien, les calculs ne sont pas bons Kevin ! Ni une, ni deux, je résilie l’abonnement, j’achète des cartouches neuves dans le commerce et hop ! Sauf que les cartouches que j’ai achetées, de la même marque, officielles, achetées dans un magasin sérieux, ont tenu beaucoup moins longtemps que celles de l’abonnement, vraiment beaucoup moins.
Je refais le calcul et, à ce rythme, ça va me coûter plus de 20 euros par mois.
Je regarde donc les cartouches compatibles, de marques alternatives, et là on retombe sur des prix tout à fait corrects.

Gaël : Donc Tout est bien qui finit bien.

Benjamin Bellamy : Que nenni ! Car, lorsque j’avais acheté mon imprimante, un modèle 9010, je n’avais pas fait attention à un détail. C’est en fait un modèle 9010e, le « e » a toute son importance. Je ne sais pas si e » c’est pour entourloupe, embrouille, entubage, extorsion ou escroquerie, mais l’arnaque est bien rodée : « e », ça veut dire que mon imprimante refuse de fonctionner avec des cartouches autres que celles de la marque d’origine. Les cartouches compatibles 9010, sur lesquelles j’avais basé mon étude de marché initiale, seront toutes refusées par mon imprimante.

Gaël : Ce n’est pas forcément une arnaque, il y a peut-être une bonne raison.

Benjamin Bellamy : Une raison ! Bonne remarque.

Voix off : Il y a une raison pour laquelle les voitures fonctionnent avec du carburant. Vous voyez alors que le kérosène peut être moins cher, mettre du kérosène dans votre réservoir d’essence peut faire tomber votre voiture en panne.
De la même manière, mettre des toners et des cartouches non compatibles peut endommager votre imprimante. En toute logique les imprimantes [tut !]ont besoin de consommable [tut !] !

Benjamin Bellamy : Là, c’est le moment ou je m’énerve. Je veux bien me faire entuber, mais je refuse qu’on me prenne pour un con. La seule raison de refuser des cartouches tierces, c’est le pognon, les dividendes que tu as promis à tes actionnaires, ton business modèle tout pourri qui se base exclusivement sur la vente de consommables à des clients captifs. Techniquement, tu es juste en train de te foutre de nous. Et en plus, cette métaphore est tellement pourrie qu’elle dit le contraire de ce que tu penses. C’est comme si un constructeur de voitures t’imposait sa propre station-service et interdisait toutes les autres. Là, tu es en train de nous avouer que tu es un escroc.

Gaël : C’est légal cette pratique ?

Benjamin Bellamy : D’un point de vue légal, c’est plutôt une zone grise. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, celle qui interdit les pailles en plastique et tout, dit qu’il est obligatoire de recycler, mais pas qu’il est interdit d’interdire des consommables alternatifs. C’est vraiment nul, mais pas vraiment illégal. Ce qui est illégal, en revanche, c’est d’empêcher un recycleur de remplir à nouveau des cartouches vides. D’ailleurs, l’un d’eux a obtenu gain de cause au tribunal parce que, oui, un fabricant d’imprimantes a poursuivi en justice un recycleur de cartouches qui évitait que des milliers de cartouches partent à la décharge.

Gaël : Et ça rapporte tant que ça les cartouches d’encre ?

Benjamin Bellamy : C’est-à-dire que si tu parviens à garder des clients captifs, comme c’est le cas là, tu fixes le prix que tu veux.
Puisqu’on est dans le pays du vin – l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération –, à ton avis combien coûte au litre l’encre d’imprimante ? Vingt euros comme une bonne bouteille, 50 euros comme du champagne ou 1000 euros comme un grand cru ?

Gaël : Vingt euros.

Benjamin Bellamy : Non. Ça coûte 50 euros, mais 50 euros, c’est le prix d’une bouteille d’encre alternative. En fait, le prix au litre de l’encre d’une cartouche de marque, ça monte, tiens-toi bien, jusqu’à 7500 euros. Sept mill cinq cents euros !
À ce moment-là, je me suis demandé pourquoi on tolère encore ce système et pourquoi on n’avait pas des imprimantes libres, des imprimantes open source.

Gaël : Oui. Pourquoi ?

Benjamin Bellamy : On se le demande, d’autant qu’on a bien des imprimantes 3D libres et em>open source, pourquoi n’a-t-on pas des imprimantes 2D libres et em>open source. On doit l’avènement des imprimantes 3D à l’expiration d’un brevet en 2009. Les technologies des imprimantes 2D ont été inventées dans les années 80 ou 90, or les brevets durent 20 ans, on devrait donc pouvoir trouver des choses. J’ai cherché et j’ai trouvé un projet d’un Français, Léonard Hartmann, qui a lancé Open Printer. Ça a bien piqué ma curiosité, je l’ai donc appelé pour qu’il m’explique et qu’il m’en dise plus.

Gaël : OK. Il a donc fait une imprimante sous licence libre ?

Benjamin Bellamy : Non, pas tout à fait. Son imprimante est open source, elle n’est pas totalement libre comme le sont les imprimantes 3D RepRap par exemple. Il a déposé un brevet et certains aspects sont publiés sous licence Creative Commons Non-Commercial. Sa préoccupation, c’est avant tout la réparabilité dans la lignée des téléphones FairPhone, ce n’est pas la liberté. Tu as les codes sources, tu peux réparer ton imprimante comme tu veux, tu peux la modifier, la perfectionner, mais pas la revendre. C’est un premier pas. J’aurais préféré une vraie licence libre, mais c’est déjà une grande avancée.

Gaël : Il a conçu toute l’imprimante ?

Benjamin Bellamy : Oui et ça représente des années de boulot. Bien sûr, pour certains éléments, en particulier logiciels, il a pu s’appuyer sur des composants existants. Pour la tête d’impression, il utilise une cartouche très répandue sur le marché, facile à trouver et facile à remplir quand elle est vide.

Gaël : OK. Où achète-t-on cette imprimante ?

Benjamin Bellamy : On ne peut pas encore l’acheter. Il va lancer un financement participatif au premier trimestre 2026, on mettra tous les liens dans les notes.

Gaël : Et pour quel tarif ?

Benjamin Bellamy : Je ne connais pas le tarif, mais c’est sûr que ça sera forcément plus cher que celles des grands groupes qui existent depuis des décennies, qui brassent des milliards de chiffre d’affaires et qui vendent à perte des imprimantes à 50 euros en se refaisant sur les cartouches.

Gaël : Merci beaucoup Benjamin. On va suivre cet Open Printer avec intérêt.

Benjamin Bellamy : Merci Gaël.

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter la chronique de Benjamin Bellamy, « Le truc que (presque) personne n’a vraiment compris mais qui nous concerne toutes et tous », qui nous a parlé d’imprimantes open source.

Nous approchons de la fin de l’émission nous allons terminer par quelques annonces

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre

Frédéric Couchet : Je vous rappelle que les liens utiles concernant les annonces de fin sont sur la page consacrée à l’émission du jour, sur libreavous.org/263, ou dans les notes de l’épisode si vous nous écoutez en podcast.

Comme l’a indiqué tout à l’heure Charlène, les 10 et 11 décembre 2025, à Paris, à la Cité des sciences et de l’industrie, se tient le salon Open Source Experience. L’April y aura un stand, vous pourrez nous y retrouver. À priori, vous pourrez y croiser Charlène, jeudi après-midi, qui sera sur le stand de Libre-entreprise et du 24ème. N’hésitez pas, c’est à la Cité des sciences et de l’industrie.

En tout début d’émission, on a parlé de « Passer au logiciel libre, c’est maintenant ». Je vous signale la tribune : 20 organisations appellent à passer au logiciel libre, une tribune à l’initiative de l’association HOP, Halte à l’Obsolescence Programmée. Vingt organisations, dont l’April, lancent un appel à passer au logiciel libre, qui a été publié dans le média Bon Pote. Les signataires appellent les administrations, entreprises et personnes individuelles à passer au logiciel libre.

J’en profite également pour vous signaler qu’il y a toujours le portail, justement sur la même thématique, « Adieu Windows, bonjour le Libre », qui permet de référencer des initiatives et des événements autour de la migration vers le logiciel libre, pour vous aider partout en France à trouver des structures qui vous aideront à passer au logiciel libre.

Je signale également que la campagne de soutien financier de l’April, Le Lama déchaîné se poursuit. Le prochain numéro, le numéro 8, sera publié demain, mercredi 10 décembre. C’est une gazette qui permet à la fois de communiquer sur nos actions et de rappeler que nous avons besoin de votre soutien pour continuer à agir.

Du côté de la radio, Cause Commune vous propose chaque premier vendredi du mois, à partir de 19 heures 30, un rendez-vous convivial au studio, 22 rue Bernard Dimey. La première soirée de 2026 n’aura pas lieu le 2 janvier, on a probablement estimé que nous aurions peu de monde, elle aura lieu le 9 janvier 2026, à partir de 19 heures 30, au 22 rue Bernard Dimey.

Et je vous invite à consulter le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, pour trouver des événements en lien avec les logiciels libres ou la culture libre près de chez vous.

Notre émission se termine.

Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Isabelle Carrère, Nathalie Ovion et Cédric Roquette, Charlène Hounsou-Guédé, Benjamin Bellamy.
Aux manettes de la régie aujourd’hui, Julie Chaumard.
Merci également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Élodie Déniel-Girodon, Lang 1, Julien Osman, bénévoles à l’April, et Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.
Merci également aux personnes qui découpent les podcasts complets des émissions en podcasts individuels par sujet : Quentin Gibeaux, Théocrite et Tunui, bénévoles à l’April.
Merci également à Marie-Odile Morandi, et au groupe Transcriptions, qui vous permet d’avoir une version texte de toutes nos émissions.

Vous retrouverez sur notre site web, libreavous.org/263, toutes les références utiles de l’émission du jour ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm, ou dans les notes de l’épisode si vous nous écoutez en podcast.

N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu, mais aussi des points d’amélioration.
Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission.
Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse bonjour chez libreavous.org.

Si vous préférez nous parler, vous pouvez aussi nous laisser un message sur le répondeur de la radio, pour réagir à l’un des sujets de l’émission, pour partager un témoignage, vos idées, vos suggestions, vos encouragements ou pour nous poser une question. Le numéro du répondeur : 09 72 51 55 46.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et à faire connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles.

La prochaine émission aura lieu en direct mardi 16 décembre à 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur l’utilisation du logiciel libre dans les bibliothèques. C’est ma collègue Isabella Vanni qui animera l’émission.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 16 décembre 2025 et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.