- Titre :
- Émission Libre à vous ! diffusée mardi 27 octobre 2020 sur radio Cause Commune
- Intervenant·e·s :
- Noémie Bergez - Jean-Marc Briand - Anne-Cécile Voisin - Denis Dordoigne - Luk - Tanya - Isabella Vanni - Frédéric Couchet - Étienne Gonnu à la régie
- Lieu :
- Radio Cause Commune
- Date :
- 27 octobre 2020
- Durée :
- 1 h 30 min
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Page des références utiles concernant cette émission
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- Illustration :
- Bannière de l’émission Libre à vous ! de Antoine Bardelli, disponible selon les termes de, au moins, une des licences suivantes : licence CC BY-SA 2.0 FR ou supérieure ; licence Art Libre 1.3 ou supérieure et General Free Documentation License V1.3 ou supérieure. Logo de la radio Cause Commune utilisé avec l’accord de Olivier Grieco.
- NB :
- transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Isabella Vanni : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
L’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres, c’est le sujet principal de l’émission du jour, avec également au programme la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez qui portera sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies et aussi la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « dépendance et informatique, une opportunité à saisir ». Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.
Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.
Cause Commune sur la bande FM c’est de midi à 17 heures, puis de 21 heures à 4 heures en semaine. Du vendredi 21 heures au samedi 16 heures et le dimanche de 14 heures à 22 heures. Sur Internet c’est 24 heures sur 24.
La radio dispose également d’une application Cause Commune pour téléphone mobile et la radio diffuse désormais en DAB+ 24 heures sur 24. Le DAB+ c’est la radio numérique terrestre avec notamment un meilleur son et c’est le terme officiel choisi par le CSA. Capter le DAB+ c’est gratuit, sans abonnement, il faut juste avoir un récepteur compatible avec la réception DAB+.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.
Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette l’émission avec tous les liens et références utiles, les détails sur les pauses musicales et toute autre information utile en complément de l’émission et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission.
Nous sommes mardi 27 octobre 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.
Étienne Gonnu : Salut Isa.
Isabella Vanni : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.
Voici maintenant le programme de cette émission :
- nous commencerons par la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, qui portera sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies ;
- notre sujet principal sera consacré à l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand de l’UBAPAR, Anne-Cécile Voisin de l’ADEC 56 et Denis Dordoigne d’Infini ;
- enfin ce sera la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « dépendance et informatique, une opportunité à saisir » ;
- nous finirons par quoi de libre ? Les actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre.
Tout de suite place au premier sujet.
[Virgule musicale]
Chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, qui porte sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies
Isabella Vanni : Nous allons commencer par la chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, qui portera aujourd’hui sur la nouvelle recommandation de la CNIL sur les cookies. Bonjour Noémie.
Noémie Bergez : Bonjour Isabella.
Isabella Vanni : Désolée pour avoir écorché ton nom de famille tout à l’heure. Je te laisse la parole.
Noémie Bergez : Merci. Bonjour à tous et à toutes.
Il y a un peu plus d’un an, j’avais évoqué lors d’une précédente chronique dans Libre à vous ! la réglementation sur les cookies à la suite de la publication des lignes directrices de la Commission nationale de l’informatique et des libertés en juillet 2019. La réglementation se mettait peu à peu en place mais n’était pas figée, ce qui ne facilitait pas les choses pour les acteurs concernés. Un an après qu’en est-il ?
Il faut bien s’accrocher, car il y a eu des avancées très concrètes, certainement pas définitives.
Avant toute chose, revenons à la base du sujet : qu’est-ce que les cookies ?
Les cookies sont les fichiers texte de petite taille qui sont stockés sur un terminal lors de la navigation sur un site internet. On les appelle également les témoins de connexion. On les retrouve pour la gestion des cessions pour les paniers d’achat en ligne, la personnalisation ou encore le pistage. Techniquement, ces cookies vont permettre d’accéder à des informations qui sont stockées sur le terminal d’un utilisateur ou d’accéder à ce terminal pour y inscrire des informations. Il y a donc une dualité entre ces données qui vont être très techniques ou contenir des données à caractère personnel d’où le renvoi vers le Règlement général sur la protection des données, le RGPD.
Quel est l’historique de la réglementation ?
Lors de la chronique de 2019, j’avais rappelé que la CNIL avait pris une recommandation en 2013 sur les cookies, mais que l’entrée en vigueur du RGPD, le Règlement général sur la protection des données du 25 mai 2018, avait obligé à la CNIL revoir sa copie sur les modalités d’utilisation des cookies compte tenu des nouvelles règles relatives au consentement.
Quelle est la législation applicable en France aujourd’hui en matière de cookies ?
C’est l’article 82 de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978 qui fixe en partie les règles et qui prévoit qu’un utilisateur doit être informé, de manière claire et complète, de la finalité des cookies et des moyens dont il dispose pour s’y opposer.
Donc premièrement il doit connaître la finalité, deuxièmement il doit être informé des moyens pour s’y opposer.
L’article 82 précise également que le dépôt de ces cookies ne peut avoir lieu qu’à la condition que l’abonné ait exprimé, après avoir reçu ces informations, son consentement. Le consentement peut résulter des paramètres.
Il existe une exception au consentement, c‘est lorsque le cookie a pour finalité exclusive de permettre ou faciliter la communication par voie électronique ou si ce cookie est strictement nécessaire à la fourniture d’un service de communication en ligne à la demande expresse de l’utilisateur.
Comme les règles sont très abstraites, CNIL vient fournir en la matière des éclaircissements.
En juillet 2019, la CNIL avait publié des lignes directrices sur les cookies. Ces lignes directrices étaient venues abroger et remplacer la fameuse recommandation de 2013 qui n’était plus dans la lignée du RGPD. Mais nous savions que ces lignes directrices étaient transitoires, car la CNIL avait annoncé une nouvelle recommandation à venir qui devait préciser les modalités pratiques du recueil du consentement. Cette nouvelle recommandation était attendue pour le premier trimestre 2020, mais la crise sanitaire actuelle a eu des conséquences et le calendrier s’est espacé.
Le 14 janvier 2020 la CNIL a lancé sa consultation publique pour faire remonter par le public les difficultés d’interprétation suscitées par la réglementation, notamment cet article 82 de la loi informatique et libertés. Les contributions ont permis la rédaction de la nouvelle recommandation qui a été publiée le 17 septembre 2020 aux côtés de nouvelles lignes directrices ou plutôt de lignes directrices modificatrices et elles sont complétées par une foire aux questions qui est accessible sur le site de la CNIL.
Les nouvelles lignes directrices de la CNIL rappellent, d’une part, le droit applicable aux cookies, mais elles ont été modifiées pour tenir compte aussi de la décision du Conseil d’État du 19 juin 2020. Nous en avions parlé en septembre 2019 mais nous n’avions pas la décision. Un recours avait été formé devant le Conseil d’État contre le contenu des lignes directrices de la CNIL. Le Conseil d’État, dans une décision du 19 juin 2020, a annulé certaines parties des lignes directrices de la CNIL dans sa version de juillet 2019.
À côté de ces lignes directrices, nous avons la recommandation de la CNIL qui a pour objectif de guider, d’accompagner les professionnels concernés dans leur démarche de mise en conformité grâce à des exemples très pratiques.
Qui est concerné ?
Les lignes directrices et la recommandation vont s’appliquer à la fois aux organismes privés mais également aux organismes publics soumis à la loi informatique et libertés qui, évidemment, utilisent des cookies.
Quels sont les grands principes qui sont d’ailleurs confirmés par la CNIL dans ses lignes directrices ?
Le premier principe à retenir c’est que si on veut mettre en œuvre des cookies depuis son site, depuis une application, il faut le consentement des utilisateurs. Aujourd’hui, la simple poursuite de la navigation sur un site dans une application ne peut plus être considérée comme une expression valide du consentement de l’internaute au dépôt de cookies.
L’internaute doit donc consentir au dépôt des cookies par un acte qui est dit positif et clair, par exemple le fait de cliquer dans une bannière sur un bouton « j’accepte les cookies ». Sans cette acceptation positive et claire, il ne peut pas y avoir de dépôt de cookie qui ne serait pas essentiel au fonctionnement du service sur son terminal. L’absence de manifestation claire de volonté d’accepter le cookie doit s’entendre comme un refus. Dans ces conditions, et c’est là le changement très important depuis l’entrée en vigueur du RGPD et la construction de cette nouvelle recommandation, la poursuite de la navigation sur un site ne vaut pas acceptation des cookies.
Il faut quand même noter que les cookies ne sont pas tous concernés par le recueil d’un consentement et certains ne nécessitent pas le consentement de l’utilisateur, notamment, par exemple, lorsqu’ils ont pour finalité de permettre l’authentification auprès d’un service ou lorsqu’ils gardent en mémoire le contenu d’un panier d’achat sur un site marchand ou qu’ils génèrent des statistiques de fréquentation.
Une fois que le consentement est donné, il faut aussi que l’utilisateur puisse le retirer facilement et à tout moment.
Inversement, on peut retirer son consentement après l’avoir donné.
La CNIL recommande d’ailleurs plusieurs solutions très pratiques pour permettre à l’utilisateur de gérer et retirer son consentement de manière facilement accessible tout au long de sa navigation. Par exemple, elle propose la mise à disposition d’un lien accessible à tout moment depuis le site, qui portera par exemple une dénomination descriptive telle que « gérer mes cookies » ou dans le cadre d’un module de paramétrage qui serait accessible sur toutes les pages du site, avec une icône sur les cookies qui permettra à l’utilisateur d’aller cliquer sur cette icône.
Lorsqu’on s’assure que le retrait du consentement peut se faire simplement et à tout moment, elle recommande également de prévoir un mécanisme qui va permettre de gérer et de retirer le consentement, dans une zone qui soit visible, et là, elle propose les solutions pour accompagner les opérateurs pour qu’ils sachent proposer les mécanismes pour que ce soit visible.
Une fois qu’on a recueilli le consentement ou qu’on a un refus, il faut aussi que la personne qui est derrière le site internet conserve la preuve du consentement libre, éclairé, spécifique et univoque. Il n’est pas possible, aujourd’hui, de renvoyer au paramétrage du navigateur pour collecter le consentement de l’utilisateur puisqu’il faut un consentement spécifique, éclairé, libre, univoque
Le deuxième grand principe à côté du consentement c’est est l’information des personnes, c’est-à-dire qu’une personne qui se connecte à un site doit savoir pour quelles finalités il peut y avoir des cookies qui vont être déposés sur son terminal et qu’elles vont être les conséquences si elle accepte ou elle refuse ces cookies. Elle doit également connaître l’identité de tous les opérateurs qui vont avoir accès aux informations recueillies via les cookies qu’elle aurait acceptés.
Dans sa recommandation, la CNIL propose des modalités très pratiques pour recueillir le consentement, mais aussi pour informer de l’identité des responsables du traitement qui vont obtenir éventuellement le consentement pour déposer un cookie et aussi des modalités pratiques pour apporter la preuve du consentement.
Elle recommande aussi une symétrie quant à la durée de conservation du consentement, avec la même durée de conservation pour le refus. C’est-à-dire que si, en tant qu’utilisateur je me connecte à un site dont j’accepte les cookies ou, en parallèle, si je me connecte à un site et que je refuse des cookies, la durée de conservation de mon acceptation, de mon consentement ou de mon refus doit être identique ou similaire.
Peut-on redemander le consentement de l’utilisateur après qu’il a refusé une première fois les cookies ?
Oui, évidemment, mais, par exemple, ça ne doit pas être fait pendant la même navigation sur le site en question, sinon ce serait trop facile, toutes les deux minutes on demande le consentement.
Se pose donc la question de la durée de conservation et c’est vrai que dans la recommandation de 2013, la CNIL recommandait une durée de conservation de 13 mois. Aujourd’hui elle a changé sa position, elle recommande de déterminer la durée de conservation au cas par cas au regard du site et des spécificités de l’audience. Elle semble proposer comme étant une bonne pratique une durée de 6 mois, donc 6 mois pendant lesquels on peut conserver le consentement et les informations qui ont été recueillies à travers ce consentement.
On s’était aussi interrogés à savoir si la CNIL avait un droit de regard sur les données collectées qui n’étaient pas des données à caractère personnel. Effectivement, comme je vous l’ai rappelé au début de cette chronique, les cookies peuvent récolter à la fois des données à caractère personnel mais aussi des données techniques.
La CNIL règle la question dans sa foire aux questions puisqu’elle explique qu’elle est chargée de veiller à la conformité de tout traitement de données relevant du champ d’application de la loi informatique et libertés, et que les dispositions de l’article 82 concernent à la fois les données à caractère personnel et des données techniques, elle a donc ce rôle à jouer.
Quel est le calendrier pour se mettre en conformité avec cette nouvelle réglementation, cette recommandation, ses lignes directrices ?
Évidemment le plus tôt est le mieux, mais la CNIL a quand même proposé une période d’adaptation qui ne devrait pas dépasser 6 mois, donc au plus tard fin mars 2021 il faut que les opérateurs se soient mis en conformité.
Évidemment la CNIL va continuer à poursuivre les manquements à la réglementation antérieure, ça veut dire que si vous n’avez pas mis en place les nouvelles règles, attention à veiller quand même à ce que les anciennes règles aient été mises en œuvre pour éviter toute difficulté. Il faut quand même savoir que la CNIL a toujours, évidemment, la possibilité de sanctionner indépendamment de cette période d’adaptation qu’elle propose si elle constate une atteinte particulièrement grave au droit, au respect de la vie privée.
Il faut quand même aussi continuer à suivre l’actualité en la matière, car il y a une directive qui est en cours et qui pourrait encore changer des règles. Et surtout, en cas de doute, contactez un professionnel pour vous assurer de la conformité de la réglementation en matière de cookies.
Voilà pour cette présentation sur la recommandation et les nouvelles lignes directrices de la CNIL.
Isabella Vanni : Merci beaucoup Noémie, c’était très clair. Je te dis à bientôt, peut-être avec des nouvelles toujours sur la CNIL et les cookies.
Noémie Bergez : À très bientôt. Au revoir.
Isabella Vanni : A très bientôt.
Nous allons maintenant faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Isabella Vanni : Aujourd’hui notre programmateur musical Éric Fraudain du site auboutdufil.com nous fait découvrir trois morceaux de l’auteur et compositeur finlandais Otto Halmén, qui est notamment inspiré par les univers héroïques fantaisies. Nous allons donc écouter le premier morceau de Otto Halmén qui s’appelle Airship Thunderchild. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Voix off : Cause Commune 93.1.
Pause musicale : Airship Thunderchild par Otto Halmén.
Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Airship Thunderchild par Otto Halmén, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By 3. Cette licence permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste, le nom, la source du fichier original, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Vous retrouverez les références de ce morceau sur causecommune.fm et sur april.org. Vous trouverez une présentation de l’artiste sur le site auboutdufil.com.
Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.
Passons maintenant au sujet suivant
[Virgule musicale]
Accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand, Anne-Cécile Voisin et Denis Dordoigne
Isabella Vanni : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui porte sur l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres avec Jean-Marc Briand de l’UBAPAR, Union bretonne pour l’animation des pays ruraux, Anne-Cécile Voisin de l’ADEC 56, association membre de l’UBAPAR et Denis Dordoigne d’Infini, hébergeur associatif, membre du Collectif CHATONS.
N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Bonjour Jean-Marc, Anne-Cécile et Denis. Tout le monde est là ?
Anne-Cécile Voisin : Oui, bonjour.
Jean-Marc Briand : Bonjour.
Denis Dordoigne : Bonjour.
Isabella Vanni : Bonjour. Merci d’avoir accepté notre invitation à participer à cette émission pour parler de l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres.
Je vous propose de faire une courte présentation de votre structure, de dire aussi la fonction que vous occupez à l’intérieur de cette structure. Je propose de commencer par Jean-Marc puis Anne-Cécile puis Denis.
Jean-Marc Briand : D’accord. Moi c’est Jean-Marc. Je travaille à l’UBAPAR, l’Union bretonne pour l’animation des pays ruraux qui est une fédération d’éducation populaire sur la région Bretagne, qui fédère environ 35 à 40 associations, structures associatives, sur les territoires ruraux de la région, autour de l’animation communale ou intercommunale. Parfois ce sont des structures d’accueil ou bien des associations plus thématiques autour du sport en milieu rural, de la promotion ou de la défense des langues minoritaires comme le breton et le gallo en Bretagne et puis aussi sur les aspects environnementaux. Voilà pour aller vite.
Isabella Vanni : Merci. Et aussi sur les aspects culturels, comme c’est le cas de l’association ADEC 56. Je laisse la parole à Anne-Cécile.
Anne-Cécile Voisin : Oui, bonjour. Je suis déléguée de l’ADEC 56 un centre de ressources pour le théâtre en amateur sur le Morbihan qui est donc affiliée à l’UBAPAR. On accompagne les troupes de théâtre d’amateurs dans le Morbihan qui sont, pour la plupart, les acteurs culturels de ces territoires ruraux.
Isabella Vanni : Très bien. Merci. C’est le tour de Denis Dordoigne pour l’association Infini.
Denis Dordoigne : L’association Infini est une vieille association qui date de 1995, qui originellement fournissait l’accès à Internet pour Brest et qui, aujourd’hui, fournit les services sur Internet et particulièrement à ses adhérents les services de type CHATONS donc le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Vous avez déjà fait deux émissions dessus donc je crois qu’il y aura des liens sur la page de l’émission.
Isabella Vanni : Je confirme.
Denis Dordoigne : Du coup, on participe aussi à défendre le logiciel libre localement, donc on est membre de l’April depuis une quinzaine d’années je pense. Pour préciser on a environ 350 adhérents dont une bonne moitié sont des associations et cinq ou six sont des fédérations d’associations.
Isabella Vanni : 350, j’ai bien compris ?
Denis Dordoigne : Oui, à peu près.
Isabella Vanni : À peu près. D’accord.
Vous aurez compris qu’il y a trois structures de la Bretagne, c’était facile, et on a déjà compris quel est le lien entre l’UBAPAR et l’ADEC, l’ADEC est affiliée à l’UBAPAR, mais il y a aussi un lien entre l’UBAPAR et Infini. Je laisse Jean-Marc expliquer pourquoi.
Jean-Marc Briand : L’UBAPAR est adhérent à l’association Infini depuis très longtemps, je pense plus de 20 ans. Les premiers sites internet que nous avons mis en ligne l’étaient via les services d’hébergement de l’association Infini déjà à l’époque. Donc on est, je pense, un adhérent de longue date parmi les 350 adhérents de l’association Infini. Bien sûr, on s’est rapprochés d’eux très naturellement parce que, déjà, on défend la proximité, la localisation des personnes physiques qui font vivre y compris les services de type numérique et puis, aussi, parce que nous militons pour le logiciel libre même si, à l’époque, c’était un peu tôt pour nous on s’y est mis assez rapidement dans la foulée, un peu dans le courant du début des années 2000 on va dire.
Isabella Vanni : Très bien. Si j’ai bien compris, quand vous vous êtes rapprochés de l’association Infini, donc l’hébergeur associatif Infini, vous vous êtes rapprochés pour des raisons de proximité, mais vous n’étiez pas encore, peut-être, à fond pour le logiciel libre. Peut-être saviez-vous déjà ce que c’est, mais ce n’était pas encore la raison principale ?
Jean-Marc Briand : Peut-être pas, non, c’était un peu tôt. Je n’étais pas encore dans la maison UBAPAR à l’époque, j’y suis arrivé très peu de temps après et c’est vrai que le logiciel libre était encore un petit peu trop, comment dirais-je, en naissance. C’est-à-dire qu’il était quand même compliqué, à l’époque, de mettre entre les mains de professionnels de l’animation du territoire des outils qui étaient un petit peu en phase de maturation. On s’y est penchés pour essuyer, quelque part, un peu les plâtres pour nos adhérents, assez rapidement, comme je le disais, assez tôt dans le début des années 2000. Dès qu’on s’est sentis capables d’accompagner nos adhérents, on a commencé à leur expliquer qu’il y avait des alternatives aux logiciels qu’on ne qualifiait pas encore à l’époque de privatifs, mais qu’on pouvait déjà qualifier de propriétaires.
Isabella Vanni : Effectivement, si on va voir le site de l’UBAPAR, votre engagement en faveur de la promotion du logiciel libre est vraiment bien mis en avant, on voit bien que c’est quelque chose de très important pour vous. Je voulais savoir quels sont les moyens, à part le site web, que vous mettez en place pour promouvoir le logiciel libre auprès de vos membres, pour leur expliquer l’intérêt d’utiliser ce type de solution.
Jean-Marc Briand : Là-dessus on se cherche toujours un peu parce que c’est loin d’être évident d’accrocher l’intérêt sur ce qui ne devrait être qu’un outil pour la plupart des adhérents de l’UBAPAR dont le cœur de métier est souvent un peu en dehors de tout ce qui touche au numérique. Par contre, comme pour tout le monde, il est difficile d’échapper à ces logiques-là aussi.
Ce qu’on met déjà en place ce sont des formations au logiciel libre auprès de nos adhérents et on ouvre même vers l’extérieur en faisant nos communications via l’infolettre, via notre site internet ; des logiciels qui restent généralement dans les préoccupations, on va dire, des professionnels de l’animation, c’est-à-dire pouvoir utiliser un logiciel comme Gimp pour le traitement des images pixelisées, Inskape pour les images numériques plutôt vectorielles et puis Scribus pour la PAO, Publication Assistée par Ordinateur, des outils importants pour générer ses propres supports de communication par rapport aux activités que nos adhérents peuvent proposer sur leur territoire. Et puis il y a des logiciels libres plus en rapport avec la gestion associative ou aussi des outils de travail collaboratif à distance pour pouvoir permettre à nos adhérents de travailler sur tout le territoire et faciliter, on va dire, les échanges entre les divers professionnels de nos métiers sur l’ensemble du territoire sans nécessairement recourir à des réunions et à des déplacements intempestifs.
Après, au-delà de la formation proprement dite, il y a parfois des actions pures de communication autour de la promotion du Libre. On a eu l’occasion d’organiser, sur certains territoires volontaires, des soirées projection-débat, je pense par exemple à la dernière occasion qui s’est présentée avec le film .
Isabella Vanni : Si je me souviens bien c’était à l’occasion du Libre en Fête, l’initiative coordonnée par l’April.
Jean-Marc Briand : Oui, c’est ça. On essaye justement de se tenir un peu dans le créneau de Libre en Fête, tous les ans on essaie d’organiser quelque chose. Ce n’est pas possible tous les ans, mais on essaie le plus souvent possible de répondre présent à cette initiative-là.
On a aussi eu l’occasion d’organiser une journée de rencontres un peu autour de l’éducation populaire et du numérique qu’on avait intitulée « Le numérique ça nous regarde », en jouant un peu sur l’ambiguïté du terme entre le fait que ça nous concerne et le fait que ça nous surveille aussi un peu.
Isabella Vanni : Un beau titre !
Jean-Marc Briand : Ça nous avait justement permis d’attirer un peu l’attention des gens qui sont comme beaucoup, je dirais, plus en consommation de services numériques ou d’achat de matériel numérique sans trop savoir exactement ce qui se cache derrière, comment ça fonctionne, et surtout quels acteurs monopolistiques sont derrière. Voilà, discuter directement des enjeux avec les gens, le plus directement possible.
Isabella Vanni : En plus, c’est dans la logique de l’éducation populaire. Cette rencontre était, du coup, proposée non seulement à vos membres mais aussi à un public plus large si j’ai bien compris.
Jean-Marc Briand : Oui, c’est ça. On communique publiquement, en fait, de nos actions et ça va souvent au-delà de nos seuls adhérents. Il y a pas mal de gens qui sont intéressés à nous suivre, à pouvoir venir écouter ou discuter avec nous sur ces thématiques-là.
Isabella Vanni : C’est très important parce que ça veut dire que vous faites la promotion pas qu’auprès de vos membres mais auprès de beaucoup plus de personnes. Vous avez vraiment un rôle important pour le logiciel libre sur le terrain.
Je voulais savoir quelle est la réaction, la réponse de vos membres – vous m’avez dit à peu près 35 membres – par rapport à la proposition de formation, de services. Est-ce que vos membres sont intéressés ? Se montrent intéressés ? S’inscrivent aux formations ? Quelle est leur réaction ?
Jean-Marc Briand : C’est variable en fait. C’est vrai qu’à l’UBAPAR on n’a pas vocation à aider les gens à s’équiper de matériel ou de logiciels propriétaires, donc notre angle est très défense du logiciel libre et tout le monde n’est pas forcément prêt à prendre ce risque-là. Ils le voient souvent comme un risque parce qu’ils ne savent pas très bien ce qui se cache derrière, parce qu’il y a parfois quelques réticences au changement aussi : quand on a mis du temps à maîtriser un environnement comme celui de Windows, pour ne pas le nommer, et certains logiciels propriétaires, on n’a pas forcément tout de suite envie de changer ses habitudes.
Isabella Vanni : La crainte du changement.
Jean-Marc Briand : Oui. Il y a certain frein au changement. Mais, encore une fois, c’est un effet qui peut se comprendre et, heureusement, ce n’est pas forcément systématique. Anne-Cécile, par exemple, pourra parler un peu d’une association entre l’UBAPAR et ses membres qui date depuis longtemps et qui, justement, est en osmose dans l’évolution et dans la pérennité, on va dire, d’une installation et de l’utilisation de logiciels complètement libres depuis pas mal d’années. Donc c’est variable entre des adhérents qui sont plus volontaires, qui voient bien l’enjeu et qui ont envie de s’affranchir d’un certain nombre de dépendances numériques et d’autres qui ont besoin de plus de temps pour franchir le pas.
Isabella Vanni : C’est pour ça que le sujet principal s’appelle l’accompagnement des associations parce qu’on ne peut pas prétendre non plus que le changement arrive sans accompagnement, sans quelqu’un qui aide, qui donne des tuyaux et qui soit présent.
Du coup, je suis très contente de pouvoir avoir le témoignage d’Anne-Cécile Voisin, directrice de l’association ADEC 56, membre de l’UBAPAR, parce que c’est typiquement le cas d’une association qui a répondu oui à l’appel pour essayer d’utiliser de l’informatique libre. Anne-Cécile, je voulais savoir un petit peu comment ton association s’est rapprochée des logiciels libres ? Par exemple si elle les connaissait déjà avant d’être adhérente de l’UBAPAR ou si vous avez commencé parce que vous étiez membre de l’UBAPAR, vous avez vu passer des annonces de formation ? Je te laisse la parole.
Anne-Cécile Voisin : Je ne pense pas qu’on les connaissait avant d’être membre de l’UBAPAR. On était membre de l’UBAPAR quand je suis arrivée, mais je ne pense pas qu’on utilisait les logiciels libres. Si je remonte un peu la chronologie, je pense que la première utilisation est arrivée au moment de l’informatisation de notre fonds documentaire. On a une bibliothèque spécialisée en théâtre, on voulait informatiser le fonds et là l’UBAPAR, association à laquelle on était déjà affilié pour d’autres raisons, pour des raisons affinitaires, avait une solution avec un logiciel libre de gestion de fonds de bibliothèque, PMB, et ce logiciel répondait vraiment aux besoins de l’ADEC, d’autant qu’en plus il nous a permis de personnaliser des éléments pour répondre encore plus que n’importe quel logiciel propriétaire à la spécialité qu’était notre fonds et au moteur de recherche qu’on voulait associer à ce fonds-là.
On a commencé comme ça, par un logiciel, et petit à petit on s’est intéressés et depuis il y a eu plein d’autres utilisations qui sont amenées par l’UBAPAR parfois parce qu’on a un besoin et d’autres fois parce que l’UBAPAR nous présente quelque chose, donc on saute le pas.
Isabella Vanni : Merci. On m’indique qu’il y a une question sur le salon de chat, ce n’est pas pour Anne-Cécile, je la poserai peut-être plus tard.
Si j’ai bien compris vous avez commencé par ce logiciel parce qu‘il était proposé par l’UBAPAR, vous vous êtes rendu compte que ça matchait complètement avec vos besoins. Est-ce que vous étiez conscients aussi de l’éthique qui était derrière ce logiciel ?
Anne-Cécile Voisin : Pas au départ, je pense, en tout cas pas tous dans l’équipe ou encore moins dans les adhérents. J’ai le souvenir du moment de la conviction et du moment qui fait qu’on conscientise aussi que c’est un choix. C’était justement après la projection d’un documentaire. L’UBAPAR en organisait comme ça sur les territoires et c’est après ce film-là et l’échange qui a suivi, on était d’ailleurs plusieurs équipes d’associations, pas que de l’ADEC, mais d’autres associations à se dire qu’en tant qu’association d’éducation populaire, en fait, on s’y retrouvait vraiment dans les valeurs qui étaient portées par le Libre et ça devenait évident. Cette conviction permettait, sans doute, de dépasser les résistances au changement dont parlait Jean-Marc. C’est vrai que j’ai le souvenir au tout début sur certaines choses, peut-être sur les suites bureautiques ou sur des outils où il faut se refaire la main, que la résistance venait aussi du fait que les interfaces des logiciels propriétaires sont souvent très séduisantes, elles paraissent très efficaces. Donc quand on a cette vision d’efficacité un peu tac, tac, tout est fabriqué pour moi, je n’ai plus qu’à charger, tout s’est transformé comme par magie derrière, eh bien on a un peu de mal à se dire « il faut que j’aille dans quelque chose qui est peut-être moins avenant, qui est moins coloré, et peut-être faire un peu plus par moi-même parce que finalement je peux faire plus de choses et j’ai un potentiel plus grand ». Ce passage-là mérite quand même d’être convaincu par le sens du choix pour se motiver à quitter des interfaces qui nous ont peut-être simplifié un peu le travail au départ.
Isabella Vanni : Merci beaucoup pour ce témoignage. Je voulais savoir, tu parles toujours de « on » a, « on » devait vaincre une petite résistance, tu parles de combien de personnes ? Je veux savoir si c’est une personne en particulier ou plusieurs personnes qui ont réussi à convaincre les autres ? Comment avez-vous, justement, réussi à rassurer ?
Anne-Cécile Voisin : Là c’est surtout l’équipe des permanents qui est confrontée au quotidien. On est trois permanents, à l’époque, d’ailleurs, on devait être quatre et on accueille aussi, chaque année des volontaires du service civique qui découvrent le Libre complètement immergés, d’un coup d’un seul, dans cet univers quand ils arrivent ici.
D’ailleurs je pense que c’est à chaque fois l’UBAPAR qui refait le travail de conviction parce qu’on fait aussi des formations professionnelles en compagnie de l’UBAPAR sur un nouvel outil, on passe une journée ensemble. Jean-Marc resitue aussi à chaque fois les enjeux de ce choix-là, donc ça remobilise. On a aussi accueilli des formations de bénévoles pour des bénévoles de l’association, pour porter ensemble, pour connaître ensemble certains outils qu’on n’utilise pas tout le temps tout de suite, en fait, mais ça permet, sans enjeu, de découvrir des choses et de pouvoir les réactiver au moment où ça vient. La formation avec des bénévoles c’est sur les outils collaboratifs et ça c’était chouette parce qu’on n’avait pas vraiment de besoin au départ et on a découvert tout un panel de choses qu’on a pu réactiver, d’autant plus pendant le confinement où on avait vraiment besoin de ce renfort numérique pour travailler encore ensemble.
Voilà un petit peu les étapes pour faire progresser. Je pense que maintenant l’association elle-même a, comment dire, décidé qu’elle voulait promouvoir aussi ce choix-là. C’est quelque chose qu’on ne remet plus en débat et que l’on défend par conviction. Je pense que maintenant on cherche moins à convaincre les uns et les autres, finalement on est plus dans l’affirmation de ce choix-là comme évident ; on essaye maintenant de démontrer que c’est un choix pertinent.
Isabella Vanni : Merci. C’est vraiment une belle évolution. On essaie un logiciel, ça marche bien, on en est content, on découvre l’éthique qu’il y a derrière et on devient ambassadeur de l‘éthique de l’informatique libre.
Je voulais savoir si vous faites aussi la promotion auprès de vos membres par rapport au logiciel libre ?
Anne-Cécile Voisin : Plus avec ces formations de bénévoles. Après aussi sur le site internet parce qu’à l’intérieur de l’association il y a d’autres personnes qui sont vraiment militantes sur ce sujet-là et qui ont pu faire, par exemple, des fiches pratiques pour utiliser Gimp pour faire des affiches de spectacles ou partager d’autres fiches pratiques comme celles-ci, voire développer : en ce moment on a une équipe d’éclairagistes qui développe son propre logiciel libre pour la régie de spectacles. Eux continuent d’œuvrer avec les autres membres. C’est vrai que c’est plus avec les membres du conseil d’administration et l’équipe professionnelle qu’on est force de proposition pour se former. Auprès du grand public on est plus dans l’affirmation, mettre en avant ce choix, mais pas forcément accompagner les autres dans cette démarche.
Isabella Vanni : D’accord. Bravo ! Merci beaucoup pour ce témoignage.
Nous allons faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Isabella Vanni : Nous allons écouter un deuxième morceau de l’artiste Otto Halmén, sélectionné par notre programmateur musical Éric Fraudain du site Au Bout du Fil, auboutdufim.com. Le titre du morceau, toujours inspiré par les univers héroïques fantaisies est Death Is Just Another Path. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Voix off : Cause Commune 93.1.
Pause musicale : Death Is Just Another Path par Otto Halmén.
Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Death Is Just Another Path par Otto Halmén, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By 3. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org.
Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.
Le sujet principal de l’émission d’aujourd’hui est consacré à l’accompagnement des associations à l’utilisation des logiciels libres. Nous en discutons avec Jean-Marc Briand de l’UBAPAR, Anne-Cécile Voisin de l’ADEC 56 et Denis Dordoigne d’Infini.
N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Nous allons reprendre notre discussion et cette fois je m’adresse à Denis, donc des questions pour Infini. Je voulais savoir comment les associations frappent à votre porte. Vous êtes un hébergeur associatif, vous avez pas mal de membres, quelques centaines, je voulais savoir comment vous vous faites connaître et comment les associations arrivent chez vous. C’est la proximité ? C’est le fait que vous proposez des services en logiciels libres ?
Denis Dordoigne : C’est essentiellement le bouche-à-oreille, parce que, historiquement, ce sont beaucoup des associations qui sont membres et comme les bénévoles des associations sont souvent dans plusieurs c’est comme ça que le message passe au final. À Brest, la majorité des associations qui ont un site internet sont chez infini.
Isabella Vanni : Ce sont des associations bretonnes ou ça peut être des associations ailleurs en France ?
Denis Dordoigne : Essentiellement à Brest. Après on en a un peu dans le Finistère, un peu dans la Bretagne et un peu dans la France entière, mais c’est surtout Brest et sa métropole.
Isabella Vanni : Vous n’avez pas besoin, en fait, de faire énormément de communication, les associations viennent directement avec le bouche-à-oreille. Pour moi c’est important parce que si le bouche-à-oreille marche ça veut dire que les services que vous proposez marchent bien et que vous faites un très bel accompagnement. J’imagine que vous avez des retours très positifs.
Denis Dordoigne : C’est ça, notre point fort c’est l’accompagnement. L’association qui adhère n’est pas laissée à l’abandon, elle peut venir voir – en ce moment elle ne peut pas avec la covid –, mais quand c’est ouvert elle peut venir voir le service sur place, prendre rendez-vous, on va lui expliquer comment ça fonctionne, comment on se connecte, comment on envoie des fichiers sur Internet, des choses comme ça. Comme on n’utilise que des logiciels libres on ne présente que des logiciels libres, c’est logique.
Je continue sur ta question suivante qui va être, je suppose, qu’est-ce qu’on fait pour présenter le logiciel libre ? En plus de la présentation qu’on fait aux nouveaux adhérents, on essaie de faire cinq ou six rendez-vous à Infini par an. À ces rendez-vous à Infini on prend l’apéro et on fait une présentation de logiciels libres. Les derniers il a dû y avoir SPIP, il a dû y avoir un service de media ; maintenant ça fait longtemps parce que cette année il n’y en a pas eu.
Isabella Vanni : SPIP c’est ? Tu vas l’expliquer.
Denis Dordoigne : C’est un outil pour créer des sites.
Isabella Vanni : Tout à fait. Et l’ADEC 56 est sur SPIP d’ailleurs.
Anne-Cécile Voisin : Oui.
Isabella Vanni : Je t’ai interrompu Denis, je te redonne la parole. Tu parlais des rendez-vous Infini.
Denis Dordoigne : Il y a quelque chose qui est très bien, qu’on donne à toutes les associations quand elles viennent, c’est le guide Libre Association qui a été fait par le groupe de travail Libre Association de l’April. S’il y en a qui veulent voir le site c’est guide.libreassociation.info. Ce guide est très bien. Ça reprend des logiciels utiles pour les associations, pour faire de la comptabilité, pour faire de la gestion des membres, pour faire tout ce qui est utile dans une association. Ce guide est vraiment bien, il y a vraiment des réponses à tout.
Isabella Vanni : Ce guide est disponible. Vous pouvez acheter la publication sur papier, mais vous pouvez aussi le télécharger parce que, bien évidemment, c’est sous licence libre, donc téléchargeable librement, partageable, modifiable.
Denis Dordoigne : Pour les Brestois, quand ce sera ouvert, récupérable sur Infini gratuitement.
Isabella Vanni : Voilà ! Tu disais justement que vous êtes hébergeur associatif, donc c’est surtout hébergement de sites, listes de diffusion, mais vous avez aussi un local qui permet de voir les personnes, donc il y a aussi une relation de visu quand c’est possible, pas aujourd’hui peut-être. Je pense que ça aussi c’est hyper-important, on se sent plus rassuré quand on peut parler avec quelqu’un. Ce que je viens de dire est assez logique.
Je voulais savoir, ce sont des questions qui peuvent s’adresser aussi à UBAPAR, d’après vous quel est le bilan que vous faites par rapport à l’évolution dans les pratiques des associations dans votre périmètre d’action ? On parle de deux associations, de deux structures qui existent depuis vraiment plusieurs années maintenant, 20, 25 ans, est-ce que vous voyez une évolution ? Est-ce qu’il y a eu, comme disait Anne-Cécile tout à l’heure, un pic pendant cette période de confinement ? Quel est votre retour sur ça ? Jean-Marc par exemple.
Jean-Marc Briand : C’est vrai que si on parle des 20 dernières années, on va dire qu’il y a eu une évolution assez lente, une prise de conscience progressive peut-être effectivement au fil des actions qu’on a pu mener pour accélérer les choses.
S’il est question de cette année, là j’ai quand même l’impression que beaucoup de gens ont réalisé l’importance que le numérique pouvait prendre dans leur existence et pour cause, puisque c’est presque devenu le seul moyen ou de travailler ou de voir ses proches pendant quand même les mois de mars et avril. Je pense que maintenant les gens ne doutent plus de l’importance que le numérique peut prendre dans leur existence.
Après est-ce qu’ils sont plus prêts maintenant à imaginer quel genre de numérique ils veulent pour prendre en charge ces parties mêmes de leur vie et de leur existence, c’est peut-être un peu tôt pour le dire, et puis peut-être que je me trompe, mais personnellement j’ai quand même l’impression que là on a peut-être mis le pied dans la porte de quelque chose. Si utiliser les services numériques c’est enrichir les GAFAM, étant donné l’incertitude économique dans laquelle on est tous plongés par ailleurs, il y a quand même de quoi se poser quelques questions. Est-ce qu’on n’a pas quand même tous intérêt à reprendre la main sur ces aspects-là de nos vies ?
Isabella Vanni : Vous l’avez vu concrètement aussi ? C’est-à-dire est-ce qu’il y a des membres ou des personnes qui vous ont écrit ou contactés ? C’est une impression ou vous avez vraiment des retours concrets ?
Jean-Marc Briand : Je poursuis très brièvement. On m’a demandé des choses du type : est-ce que tu connais un logiciel de visioconférence libre, qui ne me surveille pas, par exemple.
Isabella Vanni : Très bien. Et vous avez répondu ?
Jean-Marc Briand : Oui, j’ai répondu.
Isabella Vanni : Et lequel ? Lequel avez-vous proposé ?
Jean-Marc Briand : J’en ai deux qui me viennent spontanément à l’esprit, c’est le logiciel Jitsi Meet utilisé notamment par Framatalk et pas mal de services des chatons qui ont des instances de ce logiciel-là. Je pense aussi à BigBlueButton qui est aussi une alternative intéressante.
Après, si on veut réunir 30 personnes, j’ai peur qu’on tombe sur des problèmes, on va dire, techniques, de flux, parce que l’avantage que les solutions propriétaires conservent quand même actuellement c’est qu’ils ont des moyens tellement colossaux à y affecter qu’ils sont capables de conserver un service fiable au-delà de plusieurs dizaines, voire centaines d’utilisateurs, ce qui n’est pas réaliste quand on héberge soi-même sa solution avec un serveur qui est forcément limité en volume, en taille et en ressources.
Isabella Vanni : Désolée de t’interrompre. Pour BigBlueButton, vous redirigez vers quelle structure ? C’est l’UBAPAR qui a une instance ou bien vous redirigez vers autre chose ?
Jean-Marc Briand : Moi, perso, je me suis dirigé vers une association qui s’appelle faimaison.net, qui propose une instance, mais je pense qu’il y en a d’autres. Je suis tombé sur celle-ci, ça fonctionne bien pour mon usage, pour l’usage que j’en ai avec mes collègues. C’est essentiellement un outil d’équipe pour l’instant. On travaille à distance via ce logiciel-là, de préférence.
Isabella Vanni : Très bien. Je passe la parole à Denis, pour la même question : quel est le bilan ? Quel est ton ressenti ? Je tutoie Denis parce que c’est un bénévole de l’April, je le connais depuis un moment. Quelles sont aussi les actions concrètes, les retours concrets qui te font dire qu’il y a eu une évolution, s’il y en a eu ?
Denis Dordoigne : Il y a quelque chose qui m’a beaucoup surpris pendant le confinement. Infini n’a pas proposé d’outils particuliers, on n’a pas eu beaucoup de demandes parce qu’on fait beaucoup de communication sur les chatons donc les gens ont su trouver où c’était : je n’ai trouvé aucune invitation pour une réunion sur Google, pour une réunion sur Zoom. Je n’ai vu passer que des trucs libres. Donc je crois qu’en fait le message est bien passé. Je ne sais pas quoi dire, je n’ai pas fait grand-chose, mais ça marche très bien.
Isabella Vanni : Tu dis que tu ne vois pas passer d’invitations sur Zoom.
Denis Dordoigne : Typiquement je suis membre de plusieurs associations en Bretagne, je suis membre de plusieurs associations à Brest, j’ai vu qu’effectivement il n’y a plus de demandes là-dessus.
Isabella Vanni : D’accord. C’est une super bonne nouvelle.
Denis Dordoigne : Les chatons sont vraiment bien comme système pour répondre à ces besoins, ils sont vraiment faits pour ça.
Isabella Vanni : Tout à fait. Il y a des questions qui sont arrivées ; je suis contente de vous adresser quelques questions du public. La première est par rapport aux liens que l’UBAPAR, mais aussi Infini, tisse avec les GULL, c’est-à-dire les groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres sur le terrain ? Est-ce qu’il y a des liens forts ? Est-ce que vous investissez du temps et de l’énergie pour construire des liens ? Est-ce que vous vous contactez souvent ? Est-ce que vous faites des choses ensemble ? Cette fois Denis en premier.
Denis Dordoigne : Il y a beaucoup d’associations qui font du logiciel libre. Ça fait plusieurs fois qu’on essaye de se regrouper, par exemple le dernier regroupement qu’on a fait c’était bien, on travaillait tous ensemble, et finalement on a créé une structure de plus. Avant on était nombreux, maintenant on est nombreux plus un. Chacun a travaillé un peu dans son coin, c’est dommage, mais en même temps on se complète. Dans l’Agenda du Libre on est quatre ou cinq associations de Brest qui sont déclarées, chacune fait des animations et on ne se marche pas sur les pieds ; on ne travaille pas trop ensemble, en tout cas directement.
Isabella Vanni : D’accord. Et Jean-Marc.
Jean-Marc Briand : À l’UBAPAR on est plus, comment dirais-je, dans la coordination. Comme on a un rayon d’action plutôt régional, on crée des liens plutôt au coup par coup avec des groupes d’utilisateurs GNU/Linux locaux. Je pense notamment à l’occasion de la journée éducation populaire et numérique qu’on avait organisée à Kergrist-Moëlou, on s’était rapprochés d’une association de territoire qui était tout près, à Rostrenen, qui a d’ailleurs été très présente sur cette journée-là, qui a bien encadré ces ateliers et tout. Au coup par coup, disais-je. Quand on a eu l’occasion d’organiser des projections soirées-débat, là aussi on faisait appel aux groupes locaux qui pouvaient être intéressés à venir nous épauler pour discuter avec les gens à l’issue de la projection, ou bien sur des actions. Il nous est plutôt arrivé de venir en soutien d’initiatives locales de type install-parties quand on était contactés, justement, par un groupe d’utilisateurs locaux qui souhaitait mettre en place quelque chose. Donc les liens sont plutôt comme ça, pour nous, au coup par coup et bien sûr ils sont toujours les bienvenus et ça fait toujours plaisir de rencontrer vraiment concrètement des gens motivés et aussi compétents sur le terrain.
Isabella Vanni : Merci pour ce témoignage.
Tout récemment l’association Framasoft a publié un annuaire sur des structures d’accompagnement au numérique libre dans toute la France. Cet annuaire n’est pas exhaustif dans le sens où sont référencées uniquement les structures qui ont répondu à un questionnaire proposé par l’association. Néanmoins, c’est un annuaire qui est hyper-intéressant parce qu’il y a des dizaines et des dizaines de structures qu’on peut découvrir par ordre alphabétique, par thématique, par périmètre d’action, par adresse du siège, etc. Pourquoi je vous parle de cet annuaire ? C’est parce que notre administrateur de l’April, Laurent Costy, qui connaît Jean-Marc et qui te passe le bonjour – il me dit qu’il a un très bon souvenir de l’intervention logiciel libre à l’UBAPAR les 29 et 30 avril 2011, donc ça remonte à un moment – et Laurent pose cette question, question difficile dit-il : comment pourrions-nous, toutes et tous, faire pour mettre encore plus de liant entre tous les acteurs et toutes les actrices de l’accompagnement, par exemple les structures recensées dans cet annuaire ? Quelles sont les actions qu’on pourrait mettre en place ? Je laisse la parole à Jean-Marc et je fais bien sûr intervenir aussi Anne-Cécile et Denis.
Jean-Marc Briand : C’est vrai que Laurent pose une question difficile. Je ne suis pas sûr que j’aurai une réponse très pertinente à donner. C’est vrai qu’effectivement ça pourrait être important de coordonner une forme de mutualisation des idées, des ressources disponibles, autour de cette envie qu’on a de diffuser, autant que faire se peut, la pratique et l’usage des logiciels libres dans les associations, déjà au niveau de tous les territoires francophones.
Après il existe peut-être des choses type le site de l’April. C’est aussi au travers de l’April que j’ai rencontré Laurent, que j’ai pu aussi m’intéresser à un certain nombre d’initiatives à commencer par la revue de presse, l’émission Libre à vous !. Il y a, comme ça, des choses qui peuvent quand même servir, je pense, à rassembler.
Après, est-ce qu’on peut trouver quelque chose de plus direct, de plus efficac, c’est difficile à dire. C’est déjà bien qu’on y réfléchisse et qu’on ait des initiatives comme ça qui peuvent nous parler et nous aider à dépasser un petit peu nos propres boutiques et nos propres préoccupations de territoire. C’est vrai qu’il faut garder l’oreille attentive à ça, à ces initiatives, et essayer un peu d’amener aussi sa pierre à l’édifice. De toute façon on a en face de nous des logiques commerciales tellement puissantes économiquement qu’il faut vraiment se serrer les coudes. C‘est vraiment une histoire de liens, de relations à tisser entre des individus, des gens qui partagent la même préoccupation de reprendre un peu de contrôle dans cette folie mondiale. De moins en moins de gens, je dirais, sont indifférents à ce qui est en train de se produire ; je pense.
Isabella Vanni : Merci Jean-Marc. Je laisse la parole à Anne-Cécile, parce que tu me disais – je passe au tutoiement, c’est plus simple – que même si vous vous occupez de théâtre, d’éducation populaire, vous êtes aussi, maintenant, vraiment convaincus, tu parlais d’affirmation, à chaque fois que vous parlez d’informatique libre. Est-ce que vous envisagez de mettre votre pierre à l’édifice, par exemple en mettant encore plus en avant les outils que vous utilisez, pourquoi les utiliser ?
Est-ce que tu penses qu’une association qui ne s’occupe pas d’informatique peut quand même jouer un rôle sur le terrain auprès de ses membres, auprès du grand public ?
Anne-Cécile Voisin : Oui. En tant qu’association d’éducation populaire, oui, on participe à différents évènements qui interrogent, de toute façon, toutes ces questions et qui participent à l’émancipation. Je pense qu’il y a des points de rencontre.
Maintenant, je pense que si on fait des choses, on ne le fait pas consciemment en pensant à le dire. C’est vrai que ce qui nous motive, nos moteurs, c’est le théâtre, c’est la création artistique, mais comme je le disais il y a des bénévoles de l’ADEC qui ont construit un logiciel d’éclairage et de régie de spectacle, qui tentent de le maintenir, de le développer. Donc sans doute, quelque part il y a comme ça des petites ouvertures qui font qu’on met aussi « les mains dedans », j’ai envie de dire, mais je ne sais pas. Quand j’entendais quoi faire tous ensemble, c’est vrai qu’on sait que dans nos mouvements, la recherche-action c’est ce qui se fait le mieux. C’est quand on est en action ensemble et qu’on réfléchit aussi avec l’expérience partagée qu’on avance collectivement.
Après, je laisse aux associations qui sont entièrement tournées vers le numérique le soin de nous concocter des fêtes et des rencontres nationales qui pourraient mêler tous les acteurs qu’ils soient artistiques, culturels, sportifs ou informatiques.
Isabella Vanni : Pour moi, l’intérêt de votre choix, c’est la façon dont vous le soutenez, vous le défendez. C’est-à-dire que votre contribution la plus importante peut être vraiment une contribution par un témoignage. C’est une association qui n’a absolument rien à voir avec l’informatique et pourtant vous avez complètement adhéré à l’éthique, donc vous pouvez témoigner. Par exemple l’UBAPAR peut vous contacter pour que vous puissiez contribuer à rassurer les associations, montrer comment, finalement, c’est possible de le faire, c’est possible d’utiliser des logiciels libres, d’aider, d’accompagner, de faire des formations. Je pense que vous avez effectivement un rôle à jouer par rapport à votre retour d’expérience.
Je laisse parole à Denis toujours sur ce sujet, cette question difficile. Est-ce que c’est difficile pour toi aussi Denis ?
Denis Dordoigne : Non. Nous avons la chance que de n’avoir fait que du logiciel libre et de ne faire que ça, donc c’est naturel. On accompagne déjà les gens, on leur présente les choses, on fait des évènements pour leur présenter. Après oui, on pourrait faire des évènements un peu plus œcuméniques, on va dire pour faire du spectacle, c’est à voir, pourquoi pas ! Le problème c’est qu’aujourd’hui on est bloqué sur toutes actions. Le jour où on reprendra on essaiera de faire les choses bien et mieux.
Après, pour ceux qui veulent vraiment s’engager pour travailler à améliorer l’objet du logiciel libre dans l’association, participer, le groupe de travail Libre Association n’est pas réservé qu’aux gens de l’April donc libreassociation.info. On peut s’abonner quelque part je crois et là on peut discuter entre gens, donner des conseils sur les associations, dire les problèmes qu’on rencontre, etc. Que des gens motivés pour travailler là-dessus sur la liste, donc il faut en profiter !
Isabella Vanni : Excellente suggestion Denis, merci beaucoup.
J’ai une question pour Anne-Cécile sur le salon de chat : est-ce que tu penses, Anne-Cécile, que la valeur de partage, qu’on imagine importante pour le théâtre, joue aussi dans votre choix, dans le choix d’ADEC ?
Anne-Cécile Voisin : Oui, je pense qu’il y a aussi un peu de ça. Après, le partage c’est très large. Je pense que oui, dans les critères, dans le champ de valeurs qui nous a rapprochés il y a bien sûr que ce soit ouvert et que tout le monde puisse être acteur de ça. Je crois, finalement, que c’est plus ça. Le partage c’est très large. Mais je pense, en tous les cas, de pouvoir permettre à tout le monde, à la limite, de prendre aussi sa place dans cette utilisation du numérique, ça, ça a eu une grande importance. Que ce soit dans le logiciel PMB ou maintenant sur notre site SPIP ou dans d’autres outils que l’UBAPAR a pu nous partager ou que l’on peut construire nous-mêmes maintenant, c’est vraiment se dire on les adapte, on les coconstruit, on contribue, et l’humain existe à l’intérieur de tout ça.
Isabella Vanni : Ça ne pouvait pas être mieux résumé pour la fin de ce sujet : prendre sa place, une place active et pas passive, c’est aussi ça que permet l’informatique libre.
On est arrivé à la fin de ce sujet principal. Je vous remercie vraiment beaucoup d’avoir accepté notre invitation et pour vos interventions. Merci. À très bientôt et bon courage pour tous vos projets.
Anne-Cécile Voisin : Merci.
Jean-Marc Briand : Merci.
Denis Dordoigne : Merci.
Isabella Vanni : Nous allons maintenant faire une pause musicale et pour cela je vais confier la parole à notre jeune invitée, Tanya.
[Virgule musicale]
Tanya : Nous allons écouter Sylvan Waltz par Otto Halmén. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Voix off : Cause Commune 93.1.
Pause musicale : Sylvan Waltz par Otto Halmén.
Tanya : Nous venons d’écouter Sylvan Waltz par Otto Halmén, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org.
Isabella Vanni : Merci Tanya, qui a eu, on m’a dit, 10 ans hier. Je te souhaite un très joyeux anniversaire.
Tanya : Merci.
Isabella Vanni : Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets pour l’April.
Nous allons passer au sujet suivant.
[Virgule musicale]
Chronique « La pituite de Luk » sur le thème « Dépendance et informatique, une opportunité à saisir »
Isabella Vanni : Nous allons poursuivre avec la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « Dépendance et informatique, une opportunité à saisir ».
Bonjour Luk.
Luk : Bonjour Isabella.
Je sais, je dois toujours venir physiquement dans le studio, je ne suis pas là, mais il y a plus important. J’aurais besoin que tu me trouves un bon avocat parce que là je suis en garde à vue. J’ai déjà expliqué dans une précédente chronique l’importance de savoir s’excuser pour réussir, mais là je vais vraiment en avoir besoin.
Ça n’est pas suffisant pour autant et je me suis dit que pour enfin devenir milliardaire, il fallait que je prenne les meilleures stratégies de réussite et que je les combine habilement pour former une Killer app qui nique tout. Et il y a un truc essentiel pour réussir c’est d’exploiter la dépendance.
Récemment le Cigref [Réseau de grandes entreprises], qui est une sorte de poney club pour les DSI de grosses boîtes françaises, s’est plaint de se faire tondre par le cloud alors qu’ils leur ont sciemment livré le contrôle de leur informatique.
L’informatique qui fait du fric fonctionne de longue date comme la mafia. Microsoft casse les genoux des constructeurs de PC qui proposent des alternatives à Windows et rackette ceux qui font du téléphone Android. Oracle dégaine sa clause d’audit comme un cran d’arrêt pour forcer ses clients à passer sur leur offre cloud. Ça ferait un bon film de gangsters avec Ellison qui débarquerait dans un datacenter en déclarant : « C’est une jolie infrastructure que vous avez là, ce serait dommage qu’elle se casse. Vous devriez plutôt la confier à des pros, parce que c’est fragile ces trucs-là… »
Et puis il y a bien entendu la dépendance induite de Facebook. Son directeur de la monétisation la compare à celle de la clope et a claqué la porte il y a peu en expliquant que c’est une stratégie volontaire qui met la démocratie en danger.
J’ai aussi trouvé l’inspiration chez Purdue Pharma qui a réussi à convaincre les Américains que les anti-douleurs aux opioïdes c’est top.
Du coup, je me suis dit qu’il y avait un super business model à la clé. Un truc qui mixe dépendance à un réseau social avec celle de la drogue et qui ajoute une dose de contrainte crapuleuse. Du coup, j’ai créé un super réseau social qui facilite l’achat de drogue sur le darknet avec des bitcoins. Les utilisateurs peuvent valoriser leur toxicomanie aux yeux de leurs amis de débauche, partager ce qu’ils consomment et ajouter des photos et des vidéos de situations humiliantes quand ils sont défoncés. Il y a des filtres pour avoir la classe même quand on a la tête dans les toilettes, on peut générer des mèmes, lancer des défis, gagner des badges quand on fait une overdose…
L’exposition de chacun est favorisée quand il contribue à faire grossir le réseau et quand il entraîne autrui à tester un truc plus dur. J’utilise d’ailleurs du machine learning pour définir pour chaque utilisateur le meilleur cheminement pour atteindre la dépendance la plus forte. J’ai appelé ce module « Parcours Stup ».
Dans la roadmap, j’ai des connecteurs vers le bon coin ou ebay pour que les clients fauchés puissent revendre les jouets de leurs gamins. Peut-être même revendre les gamins eux-mêmes sur le darknet un jour, pourquoi pas !
Mais ce n’est pas tout, l’application siphonne toutes les données personnelles, pour connecter les gens ensemble, bien sûr, mais surtout pour exercer un chantage frontal à quiconque serait tenté de lever le pied : « si tu pars, je leake toutes tes infos à ton carnet d’adresses ». L’application est aussi impossible à désinstaller parce qu’elle aura chiffré le disque et récupéré tout ce qu’elle peut.
Les dealers peuvent payer pour acquérir des clients et les motiver à consommer plus et plus dur. Une partie des bénéfices alimente une caisse spéciale qui sous-traite automatiquement sur le darknet le cassage de gueule des concurrents et des mauvais payeurs. Pour le nom, je ne sais pas, peut-être « Foncedé-online » ou « Toxico-rama », mais bon, ça fait trop vingtième siècle je trouve…
Mon problème, c’est les gendarmes. Ils sont pas open sur la dépendance. Rien qu’un simple anti-virus qui les forcerait à changer de Windows, ils n’en veulent pas. Pourtant, le crack c’est leur truc, malheureusement, c’est celui d’EncroChat qui les fait kiffer. Et c’était avec ça que je négociais avec mes fournisseurs et avec mon business Angel Dust sud-américain. Depuis, mes plans prennent l’eau comme un narco-sub fissuré. Je ne peux même pas m’appuyer sur le secret des affaires qu’on vient le renforcer, ce n’est toujours pas suffisant !
J’avais un plan de secours consistant à proposer des faveurs sexuelles au ministre de l’Intérieur pour arranger mon cas, mais je me suis fait disrupter les os de la face par un tir de LDB lors de mon arrestation. Le policier qui m’a notifié ma garde à vue a même parlé d’Admission Post-Bac. Je suis tout bonnement foutu. Et après on se demande pourquoi la start-up nation ne décolle pas !
Isabella Vanni : Merci Luk. Tu as une vie, comment dire, fascinante !
Luk : Ce n’est pas facile tous les jours !
Isabella Vanni : J’imagine ! Merci beaucoup et à très bientôt.
Luk : À bientôt.
Isabella Vanni : Nous approchons de la fin de l’émission, nous allons terminer par quelques annonces.
[Virgule musicale]
Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre
Isabella Vanni : Vous pouvez nous laisser un message sur le répondeur de la radio pour réagir à l’un des sujets de l’émission, nous poser une question ou simplement nous laisser un message. N’hésitez pas à nous faire des retours. Le numéro du répondeur est 09 72 51 55 46.
L’émission, et plus globalement la radio, est contributive. N’hésitez pas à proposer des sujets, des musiques, des personnes à inviter. Vous pouvez contribuer à l’émission. Vous trouverez sur les sites april.org et causecommune.fm, les différents moyens de nous contacter. Vous pouvez également contribuer aux autres actions de l’April et/ou aider la radio par un don ou par des actions bénévoles. L’April participe à cette belle aventure que représente Cause Commune, radio associative. La radio a besoin de soutien financier notamment pour payer les frais matériels, le loyer du studio, la diffusion sur la bande FM, les serveurs. Nous vous encourageons à aider la radio en faisant un don. Toutes les informations sont sur le site causecommune.fm. Vous pouvez aussi aider en consacrant du temps.
Passons maintenant aux actualités à venir pour l’April et le monde du Libre. Quoi de Libre ?
L’association InterHop qui promeut le logiciel libre pour la santé a lancé une pétition officielle via le site web du Sénat pour obtenir la création d’une commission d’enquête sur la gestion des données de santé des Français et des Françaises par la société Microsoft. L’April soutien cette initiative. Nous vous appelons à signer la pétition.
LibrePlanet est la conférence annuelle de la Free Software Foundation, Fondation pour le logiciel libre. Normalement organisée en mars à Boston en 2021, elle aura sans doute lieu exclusivement en ligne. Il est possible de soumettre une intervention, sans doute en anglais, jusqu’à mercredi 11 novembre.
Les États généraux du numérique libre et des communs pédagogiques sont proposés sur le Web mardi 3 novembre 2020 sur la proposition initiale de l’association Faire École Ensemble qui facilite les collaborations entre les citoyens et la communauté éducative. Cette rencontre se veut être une contribution originale aux États généraux du numérique organisés par le ministère de l’Éducation nationale et s’adresse à un public large, enseignants, parents d’élèves, acteurs de l’éducation populaire, médiateurs numériques et toute personne intéressée par ces thèmes.
L’association Framasoft vient de publier la première version du logiciel Mobilizon, avec un « z », une alternative libre et décentralisée pour gérer ses évènements, ses profils et ses groupes. Nous vous invitons à la découvrir.
Une nouvelle réunion du groupe Sensibilisation de l’April, ouverte à tout le monde, aura lieu jeudi 29 octobre à 17 heures 30 à distance. Au programme un atelier d’écriture collective : expliquer de façon simple et efficace les principaux dangers informatiques. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet Jeu du Gnou, jeu de plateau collaboratif pour sensibiliser le grand public aux enjeux de l’informatique libre. J’en ai parlé un peu plus parce que je suis l’animatrice de cette réunion.
Retrouvez tous les autres évènements sur l’Agenda du Libre.
Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission : Noémie Bergez, Jean-Marc Briand, Anne-Cécile Voisin, Denis Dordoigne, Luk.
Aux manettes de la régie aujourd’hui Étienne Gonnu.
Merci également à Sylvain Kuntzmann, Antoine, Samuel Aubert, Olivier Humbert, Élodie Déniel-Girodon, bénévoles à l’April, Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio, qui s’occupent de la post-production des podcasts.
Merci également à Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, qui découpera le podcast complet de l’émission d’aujourd’hui en podcasts individuels par sujet.
Vous retrouverez sur notre site web, april.org, toutes les références utiles ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse contact chez libreavous.org.
Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et également à faire connaître la radio Cause Commune, la voix des possibles.
On me dit qu’on est légèrement en avance, donc je passe la parole à Frédéric Couchet, délégué général de l’April.
Frédéric Couchet : Merci Isabella, tu as été tellement efficace, comme d’habitude, qu’on est un petit poil en avance. Je vais me permettre d’improviser. Désolé Tanya, je ne t’avais pas prévenue, mais on a réactivé ton micro. Il nous reste deux-trois minutes pour qu’on soit dans les temps, sinon il va falloir meubler avec autre chose.
Je vais préciser que Tanya a eu 10 ans hier, donc elle est en période scolaire. En fait Tanya est ma voisine, c’est une fan de radio, donc elle est intervenue la semaine dernière et aujourd’hui pour présenter la pause musicale. Je voulais déjà savoir pourquoi tu aimes la radio ?
Tanya : Parce que c’est un moyen de communiquer avec d’autres personnes autre que la télévision.
Frédéric Couchet : Qu’est-ce que tu reproches à la télévision par rapport à la radio ?
Tanya : Par exemple, tu peux parler sans que les gens voient ton visage ou des choses comme ça, ce qui, à la télévision, n’est pas possible.
Frédéric Couchet : Effectivement, c’est une des qualités de la radio : on peut arriver habillé comme on veut, on n’a pas le stress de l’image, etc., de ce point de vue-là c’est plus intéressant pour les personnes invitées.
Quand on a parlé de l’émission ou même de radio, tu m’as dit que tu écoutes beaucoup la radio. Quels types d’émission écoutes-tu ?
Tanya : Déjà, quand j’écoute la radio, je change souvent de radio, c’est-à-dire que chaque fois que je me lasse d’une radio j’en cherche une autre sur ma chaîne Hi-fi. Du coup je n’ai pas d’émission, mais j’aime beaucoup les émissions qui racontent des histoires.
Frédéric Couchet : D’accord. Des histoires de l’Histoire de France ou du monde, des histoires policières, des histoires politiques ? Je crois que tu es quand même passionnée de politique.
Je précise, pour les personnes qui écoutent, que ce n’est pas un piège pour Tanya, mais elle n’était pas du tout prévenue. Je crois que tu aimes beaucoup les histoires, les enquêtes, tu m’as notamment parlé d’une émission sur France Inter, je crois.
Tanya : Je ne me souviens plus tout à fait du nom.
Frédéric Couchet : Peu importe !
Tanya : C’est sur France Inter, c’est ça, j’écoute ça, ce sont des histoires policières mais qui se sont vraiment passées et j’aime bien écouter ça. Et oui, je suis passionnée de politique depuis à peu près la période des attentats en 2015, ça m’a sensibilisée à la politique.
Frédéric Couchet : Si on dit que tu as 10 ans, tu avais 5 ans à l’époque, en 2015. On va un peu préciser le contexte. À l’époque, on se rappelle en 2015, il y a eu, en janvier, les attentats contre Charlie Hebdo, mais là tu fais sans doute plus référence aux attentats de novembre, notamment au Bataclan à Paris et aussi Saint-Denis parce qu’en fait le mercredi je crois, je ne sais pas quelle date exactement, il y a eu l’assaut rue du Corbillon, pas très loin d’où tu habitais, pas très d’où j’habite. C’est à ce moment-là que tu as commencé à t’intéresser à ce sujet, donc vraiment très tôt.
On me dit que c’est peut-être Affaires sensibles.
Tanya : Oui, c’est ça.
Frédéric Couchet : On félicite Adrien qui est en formation régie, que je le salue, qu’on va retrouver bientôt en régie, qui est bénévole, qui a un beau tee-shirt Fondation pour le logiciel libre.
Donc tu t’intéresses à la politique et on t’a convaincue, en tout cas on t’a proposé de faire peut-être bientôt une petite chronique dans l’émission Carte Blanche de Lucas Malterre. J’en profite pour signaler que Lucas Malterre fait maintenant sa Carte Blanche en direct, en matinale, le lundi de 7 heures à 9 heures, rediffusion de 12 heures à 14 heures, c’est vraiment une matinale très intéressante. Tu es en train de préparer un petit sujet et tu vas parler, à priori, des élections municipales de Saint-Denis donc là où on vit. Pourquoi veux-tu parler de ça ?
Tanya : Déjà parce que cette année elles ont été reportées, et j’aimerais en parler parce que nous, à Saint-Denis, ça faisait extrêmement longtemps que c’était des maires communistes et là ça a changé avec monsieur…
Frédéric Couchet : Je ne me souviens plus de son prénom, Mathieu Hanotin, du parti socialiste, ancien directeur de campagne de Benoît Hamon lors de la présidentielle.
J’avais oublié qu’on a un troisième dionysien, Étienne. Je ne vais pas noter la remarque qu’il a faite, c’est réservé aux gens qui sont sur le webchat. Si vous voulez savoir ce qu’Étienne a dit vous allez sur causecommune.fm, bouton « chat ».
On va finir par une petite question — là on entend le générique de fin en mode tapis — on m’a noté « Tanya et les logiciels libres ». Avant de me rencontrer est-ce que tu connaissais les logiciels libres ou pas du tout ? Est-ce que, par exemple, à l’école tu en utilises, même si évidemment tu es en primaire. Est-ce que tu savais ce que c’était avant ?
Tanya : Non.
Frédéric Couchet : Non. Donc tu as découvert ça, je crois d’ailleurs qu’à la maison ta maman utilise openoffice.org qui est une suite bureautique libre.
Tanya : Je ne sais pas !
Frédéric Couchet : Tu ne sais pas ! En fait, sa maman est arrivée derrière la vitre, on essaie de la convaincre de passer à LibreOffice qui est une évolution.
Qu’est-ce que me dit Marie-Odile sur le salon web, la France ce n’est plus Paris, c’est désormais Saint-Denis. D’accord !
Dernière question : comment as-tu trouvé cette expérience ? Aujourd’hui on va préciser que non seulement tu es intervenue tout à l’heure pour la pause musicale, que tu interviens là en improvisant et ce n’est pas du tout évident d’improviser, d’ailleurs quel que soit l’âge, d’autant plus quand on a dix ans. Tu as un petit joué tout à l’heure avec la régie. Peut-être, d’ailleurs, es-tu une future régisseuse et une future animatrice de radio ? Comment as-tu trouvé cette expérience ? Est-ce que ça correspond à l’image que tu te faisais de la radio ?
Tanya : Je n’imaginais pas du tout la radio comme ça. Je n’imaginais pas un studio comme ça. Au début, en fait, j’ai commencé à m’intéresser à la radio parce que je me demandais comment on pouvait diffuser quelque chose comme ça. À la télévision je savais qu’on était filmé, mais je me demandais comment on faisait à la radio.
Frédéric Couchet : D’accord. Là, tu as vu effectivement comment ça se passe avec la régie. On est plusieurs avec un ordinateur pour pouvoir lire sur le salon web, la diffusion FM et, comme l’a dit ma collègue tout à l’heure, Cause Commune est aussi en DAB+ 24 heures sur 24 et aussi en diffusion sur Internet. On a des gens qui nous écoutent sur Internet.
En tout cas j’étais ravi que tu participes à cette émission. J’espère qu’on aura l’occasion d’écouter ta chronique avec Lucas Malterre et aussi que tu reviendras. Oui ? Elle fait oui. En tout cas merci Tanya.
Comme disait ma collègue notre émission se termine vraiment ce coup-ci.
La prochaine émission aura lieu en direct mardi 3 novembre 2020 à 15 heures 30. Notre sujet principal sera une diffusion de la spéciale La Playlist de Libre à vous ! que j’ai enregistrée récemment avec Valentin. Valentin c’est l’équipe des Joyeux Pingouins en famille et, en plus, j’ai eu le plaisir de faire ça au studio. Nous avons pris des photos, donc nous mettrons en ligne des photos de Valentin, vous verrez comment Valentin travaille pendant qu’il analyse cette playlist. La Playlist de Libre à vous ! ce sont les musiques libres que l’on a déjà diffusées dans l’émission mais commentées par Valentin et vous verrez qu’il est absolument exceptionnel, il arrive à reconnaître des instruments. J’avais préparé des références, en fait pas besoin de préparer des références, il les reconnaît, il est capable de discuter dessus. C’est la semaine prochaine.
Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 3 novembre et d’ici là, portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.