Journée du Libre Éducatif 2024 - Audran Le Baron JdLÉ 2024 - Discours de clôture

Audran Le Baron : Bonjour à toutes et à tous.
J’ai le grand plaisir et l’honneur de clore cette Journée du Libre Éducatif dont le programme a été de nouveau, je crois, extrêmement riche, intéressant. Je crois que vous étiez beaucoup plus nombreux ce matin que vous ne l’êtes aujourd’hui, en cette veille de grand week-end. Je remercie celles et ceux qui sont encore là, jusqu’au bout, ce sont probablement les meilleurs d’entre vous.
Une troisième édition qui, je crois, est un excellent cru, comparable, voire probablement meilleur, que les crus précédents, je ne vais pas mettre de podium, les précédents qui ont eu lieu à Lyon puis à Rennes – je ne sais pas s’il y a déjà des candidats pour la prochaine, en tout cas, on va faire un appel à candidatures, le cas échéant, on peut le lancer ici.

Je voulais d’abord remercier toutes celles et ceux qui avez contribué à faire de cet événement un succès.
D’abord remercier Jean-Luc Dubois-Randé, le président de l’Université Paris-Est Créteil et Étienne Champion, recteur de l’Académie de Versailles, qui ont tous deux, conjointement, ouvert cette belle journée.
Plus globalement l’ensemble des équipes de l’Université, de la région académique Île-de-France, notamment de l’Académie de Créteil, qui ont particulièrement œuvré dans l’organisation de cette journée, qui a été vraiment un travail d’équipe.
Évidemment, un remerciement tout spécial à mes propres équipes et, en particulier, à celui sans qui cette journée n’existerait pas, vous aurez tous reconnu Alexis Kauffmann.
Merci à toutes et tous.

[Applaudissements]

Merci également à Valérie Peugeot. Je crois que sa conférence inaugurale, de ce matin, a été un temps fort de la journée.
Nicolas Léger qui a animé les tables rondes.
Merci également à Simoma Levi pour vos mots qui résonnent très fort dans l’ensemble des thèmes qui ont pu être abordés pendant cette journée.
Et puis merci, en général, à vous toutes et tous, qui avez animé des ateliers, participé et fait que cette journée est, finalement, un succès.

Je voulais dire quelques mots sur ces ressources numériques éducatives, c’est pour cela que nous sommes là. Elles sont devenues, je crois, une partie intégrante, désormais, de l’univers de l’Éducation nationale. Il était, par conséquent, essentiel d’accompagner et de structurer cette offre de ressources numériques éducatives qui, aujourd’hui, sont mises à disposition de la communauté dans son ensemble. C’est la raison pour laquelle, au ministère, nous sommes en train de travailler à un livret, pour présenter, de façon globale, l’ensemble des ressources numériques éducatives qui sont à disposition des enseignants aujourd’hui. On a prévu de structurer ce livret, ce document, en deux parties :
une première partie qui est impulser des innovations avec les acteurs industriels
et une deuxième partie qui est développer des communs numériques.
On l’a structuré en deux parties et ça résonne complètement avec la stratégie du numérique pour l’éducation 2023/2027 [1], le document que l’on a publié il y a maintenant un peu plus d’un an, et qui, là aussi, fait la part belle à ces deux grands piliers, ces deux jambes, comme j’ai l’habitude de les appeler, sur lesquelles nous marchons dans le cadre du développement du numérique pour l’éducation. Ces deux jambes sont, sans ordre de préférence :
une première qui est celle des produits des Ed Tech de la sphère privée, qui ont des propositions intéressantes à faire en matière d’innovation, en matière d’intégration de l’intelligence artificielle. Il y a des produits qui sont inspirants pour y travailler ;
le deuxième pilier, vous savez que j’y tiens particulièrement, c’est celui des communs numériques. Je crois que c’est finalement la première fois que, dans un document de ce type, on met sous ce même terme, « communs numériques », l’ensemble des projets dont on a parlé ici pendant toute la journée.

Parmi les projets contenus dans ce livret, je pense qu’à peu près tous ont fait l’objet d’une présentation pendant la journée. On peut citer, évidemment, Eléa [2] et Capytale [3] qui sont deux grandes plateformes que l’on soutient très particulièrement au sein du ministère. Produits qui repose, évidemment, sur des logiciels libres, mais pas seulement. Ce sont des produits qui s’appuient sur une communauté d’enseignants qui viennent coconstruire, partager, mutualiser, corriger, repartager des contenus pédagogiques, des scénarios pédagogiques, des activités, pour apprendre, tous types de disciplines et, pour Capytale, tout ce qui est programmation, apprentissage de l’algorithmique, etc.
Ce sont tous les deux des projets qui ont été soutenus, pilotés parfois même par la DNE [Direction du numérique pour l’éducation], mais qui sont en réalité, à l’origine, une mutualisation de déploiement réussie préalablement en région, en l’occurrence c’était en région Île-de-France, petit hommage à l’endroit où nous sommes puisque Éléa vient de l’académie de Versailles et Capytale, comme son nom l’indique malgré son orthographe, de l’Académie de Paris.
Pour mieux accompagner et pérenniser les initiatives de communs numériques portés par les académies, c’est toute la stratégie que nous portons à la DNE, je crois qu’il y a même eu un atelier spécifiquement prévu sur cette question-là avec les DRANE [Direction de Région Académique du Numérique pour l’Éducation] et les DRASI [Direction Régionale Académique des Systèmes d’information] présentes.

Il y a beaucoup d’autres projets. On peut citer des projets qu’on cite régulièrement, à la DNE, comme MathALÉA [4], comme PrimTux [5]. Par ces deux illustrations, on voit en quoi on accorde également de la place aux projets qui sont issus de communautés enseignantes, ce qui est aussi un aspect très important des communs numériques. D’ailleurs, et je crois que là encore c’est une première, nous subventionnons une dizaine d’associations en 2024, je crois, sous le contrôle d’Alexis, pour aider à développer des communs numériques qui sont issus de communautés d’enseignants.

J’ai évoqué MathALÉA, que vous connaissez, qui améliore les apprentissages en mathématiques et qui s’intègre d’ailleurs, et c’est en ça qu’il y a de la fertilisation croisée entre les communs, puisqu’on peut intégrer des activités MathALÉA dans Capytale. J’ai parlé également de la distribution PrimTux, distribution Linux, soutenue également par la DINUM [Direction interministérielle du Numérique] et qui a vocation à équiper de nombreux équipements au sein des écoles primaires, qu’il s’agisse de matériel neuf ou de matériel recyclé. D’ailleurs, à ce propos, je crois qu’un des ateliers qui a eu lieu cet après-midi a été animés par des élèves de spécialité NSI [Numérique et sciences informatiques] qui donnent une seconde vie à des ordinateurs en y installant PrimTux et en formant les enseignants à son utilisation. Je crois que c’est particulièrement à souligner parce que ça montre également un autre aspect des communs numériques qui est que communs numériques rime souvent avec sobriété, éco-responsabilité. Ça fait partie également, je crois, de l’ADN des communs numériques.
Je vais peut-être en profiter, je ne sais pas si elle est encore parmi nous, pour remercier Madame la Proviseure du lycée Carnot de Bruay-la-Buissière qui est venue en nombre, pour cette édition, avec des élèves, pour montrer que les communs numériques peuvent être mis au service d’un numérique inclusif, responsable et durable.

MathALÉA et PrimTux sont deux projets, que je ne cite évidemment pas au hasard, ce sont deux parmi beaucoup d’autres, parmi 1000 autres m’a dit Alexis – je n’ai pas eu le temps de certifier ce chiffre, mais je fais confiance à Alexis –, en tout cas parmi beaucoup d’autres projets qui sont, désormais, déposés et partagés sur la forge des communs numériques éducatifs.

[Applaudissements]

Je crois que c’est encore une première, il y a beaucoup de premières. Je crois que c’est la première fois qu’on regroupe un aussi grand nombre de projets numériques issus d’enseignants, individuels ou constitués en communautés. Par là, le souhait du ministère, c’est à la fois de faciliter le repérage, mais également la collaboration, le soutien, de l’ensemble de ces communs numériques. À ce propos, je ne sais pas si c’est un scoop, puisque c’est quelque chose qui, je crois, a déjà fait l’objet de travaux, y compris, encore une fois, cet après-midi en atelier, on prévoit au ministère d’organiser un appel à communs, en 2025, pour encourager, là encore, la création, la mutualisation, la mise à disposition de communs numériques, et la création de communautés autour de ces objets.
Donc création d’un appel à projets des communs numériques.

J’en profite, je fais toutes mes annonces, nous allons recruter un chef de projet pour cette forge, puisque maintenant ça devient un projet à part entière, qui va prendre de l’ampleur, qui nécessite de structurer. Nous allons donc recruter un chef de projet pour que cette forge puisse prendre de l’ampleur et puis, après deux années de prototypage, comme nous l’avions annoncé d’ores et déjà dans la stratégie, la forge des communs numériques rejoint officiellement, aujourd’hui, le portail et les services partagés de Apps.education [6]. Longue vie à forge.apps.education.fr [7] et, comme le dirait Alexis, « que la forge soit avec vous ! »

[Applaudissements]

Enfin pour conclure, et je ne serai plus long, vous allez pouvoir profiter de votre week-end pascal, on mesure maintenant le chemin parcouru depuis la première édition de la journée, il y a deux ans. Je voulais vous dire quelques convictions et même un principe que je souhaite que l’on adopte.
En matière de numérique éducatif, nous pouvons désormais affirmer et assumer le fait que les communs numériques constituent l’horizon, par défaut, des projets soutenus et opérés par l’institution. Par défaut, cela signifie que les codes, les données, les contenus que nous développons, ont vocation première à être libres, ouverts et interopérables pour de nombreux enjeux : des questions de souveraineté, de sécurité, de transparence, d’accessibilité, de pérennité – c’est extrêmement important –, de maîtrise des coûts, d’internalisation des compétences. Bref ! Ça coche beaucoup de cases et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons le faire. C’est également une question de cadre de confiance, c’est extrêmement important. Ce sont donc là toutes les raisons pour lesquelles nous voulons faciliter la création et le partage de ressources éducatives libres avec ces communs numériques.
Évidemment, nous nous autoriserons, par exception, à faire des choix contraires, mais il faut, dans tous les cas, qu’ils soient pleinement justifiés, identifiés, étudiés. Nous ne sommes pas non plus dogmatiques, mais, par défaut ce seront des communs numériques.

Je parle d’horizon à atteindre, un horizon à atteindre c’est aussi voir les communs numériques comme une sorte de boussole qui indique la direction où nous devons aller. Je veux rester toujours assez prudent, humble et lucide, parce que tous nos projets, aujourd’hui, ne sont pas ou ne sont pas encore des communs numériques au sens le plus pur du terme. Beaucoup de projets en sont déjà, d’autres s’en approchent, parce qu’ils ont fait le choix, notamment, d’une licence libre, mais, comme vous le savez, un commun numérique ça n’est pas juste un logiciel libre, un code source ouvert, c’est aussi un engagement d’une communauté, avec une gouvernance partagée. C’est tout cela et je crois que c’est un peu notre marge de progrès : arriver à faire que s’épanouisse un vaste écosystème d’acteurs y compris, d’ailleurs, des Ed Tech, parce que je pense qu’ils peuvent également contribuer à ces communs numériques, autour de nos projets communs numériques, pour en faire vraiment l’enjeu de ces prochaines années.

Ce passage à l’échelle concerne évidemment nos projets, nos produits, mais également notre culture, quelque part. C’est un changement culturel, c’est donc à cela qu’il faut que nous œuvrions.

Je trouve que cette journée est extrêmement emblématique de ce que nous sommes en train de dire. Cette journée, qui nous rassemble aujourd’hui, est, quelque part, une première pierre et vous en faites partie, vous faites partie des pionniers. Nous comptons évidemment sur vous pour essaimer cette parole.
Tout cela avec une conviction, que nous partageons largement aussi avec Valérie Peugeot, avec Simona Levi, avec vous toutes et tous, qui est que la collaboration et le partage dans nos classes, dans nos établissements, dans nos territoires, en France mais aussi en Europe, bénéficiera à tous nos enseignants et à tous leurs élèves.

Je vous remercie de votre attention et, surtout, je vous remercie de votre intérêt, de vos actions de vos projets, pour faire vivre cet objectif commun. Je vous donne rendez-vous l’année prochaine, en 2025, je ne sais pas encore où, pour une belle et libre journée.
Merci beaucoup.

[Applaudissements]