Quel futur pour les digital natives ? Conférence de Tristan Nitot au FOSSa 2012 (Lille, France)



Présentation

  • Titre : Quel futur pour les digital natives ?
  • Intervenant : Tristan Nitot
  • Durée : 43min 46s
  • Média : Lien vers la vidéo
  • Date : 6 décembre 2012
  • Lieu : Lille

Transcription

Je suis Tristan Nitot, 46 ans. Je suis aujourd’hui Principal Évangéliste chez Mozilla. J’ai fondé Mozilla Europe qui est une association, maintenant fusionnée avec Mozilla Fondation aux États-Unis. Je l’ai fondée en 2003 et je contribue au projet Mozilla depuis 1998.
Je vais brièvement vous expliquer qui est Mozilla mais je suis sûr que la plupart d’entre vous le savent. Mozilla, d’abord il faut s’en souvenir, et c’est à garder dans un coin de sa tête, Mozilla c’est une organisation à but non lucratif. Si on n’a pas compris ça, si on n’a pas intégré ça, on va se demander, on ne va pas comprendre pourquoi Mozilla fait les choses qu’elle fait. Parce que sinon on va s’attendre à ce que Mozilla agisse comme une société commerciale, ce qu’elle n’est pas, et évidemment cela n’a pas de sens et on ne peut pas comprendre et donc on ne peut pas avoir confiance dans les actions de Mozilla si on ne garde pas à l’esprit que c’est une organisation à but non lucratif.
Cette organisation à but non lucratif, en fait, elle rassemble une communauté de gens qui pensent que l’Internet c’est l’ouverture, c’est l’innovation et c’est une chance extraordinaire qui est donnée à l’espèce humaine. Et que tout ça il faut que ça continue d’exister pour que l’Internet soit en bonne santé.
Alors évidemment les gens nous connaissent essentiellement parce qu’on a fait, et qu’on continue à faire, le navigateur web Firefox, qui est à peu près installé sur un demi-milliard de machines aujourd’hui. Ce n’est pas assez, maintenant qu’on a deux milliards d’internautes. Et, puisqu’on n’est pas là pour faire de l’argent, il y a quelque chose qui nous guide, c’est notre mission, et cette mission elle est documentée dans ce qu’on appelle le "Mozilla Manifesto", ici en anglais. Alors là en l’occurrence il y a 10 principes, mais j’en ai sélectionné 4 qui avaient du sens pour nous aujourd’hui ; donc 4 des 10 principes du Mozilla Manifesto disponible en anglais, en français et dans d’autres langues.
Le premier principe c’est qu’internet est un bien commun, mondial et on souhaite qu’il reste ouvert et accessible.
Deuxième principe listé ici : on veut que les utilisateurs puissent définir la façon dont ils utilisent internet. C’est-à-dire que ça n’est pas un produit que vous consommez, comme ça, qui vous est livré et qui est formaté. Non ! Vous décidez de comment vous utilisez internet. C’est un principe essentiel.
Ensuite, eh bien là c’est le côté barbu, même si je suis rasé de près ce matin, c’est l’interopérabilité qui est essentielle pour faire fonctionner Internet, interopérabilité des protocoles, des formats de données, du contenu, et aussi la participation décentralisée à internet. L’internet n’a pas de centre et alors là je remercie Laurent Chemla qui ce matin m’a fait une intro de 45 minutes, c’était du pur bonheur, parce qu’en fait, et sans qu’on se soient concertés, même si je pense que les grands esprits se rencontrent et puis à force de lire sa prose dans le OWNI et ailleurs, et son livre, c’est quelque chose sur laquelle lui et moi sommes sur la même longueur d’onde.
Et enfin le logiciel libre et open source aide et sert le développement d’Internet en tant que bien commun.
Et je n’en ai pris que 4 sur les 10. Mais tous, tous ces 10 principes du Manifeste de Mozilla, et bien sont de ce calibre-là.
Alors on parle de digital native, il fallait en amener un sur scène au moins qu’on voie à quoi ça ressemble. En voilà un : c’est un vieux modèle, le premier. Bon voilà. Je suis un digital old native, je suis un native du numérique, mais je suis vieux. Voila, mais il sert encore ! En fait je voulais mettre ça en perspective de la façon dont j’ai commencé à apprendre l’informatique en tant que natif du numérique et ce que ça veut dire pour les générations futures.
Après tout on ne parle bien que de ce qu’on connaît bien, c’est-à-dire moi. Je me connais assez bien : ça fait 46 ans que je cohabite avec moi-même. Donc voilà. C’est avec ça que j’ai commencé. J’ai oublié j’aurais dû mettre un ZX81 aussi. Donc le tout premier c’est celui de droite là : TRS modèle 80, il était prêté par un copain de mon père qui a acheté ça en se disant, "oh l’informatique ça à l’air nouveau et tout". Il l’a fait venir des États-Unis. Et puis il est parti en vacances et s’est dit, "tiens au au lieu de laisser dans le placard je vais le prêter à Tristan, le fils de mon copain Philippe Nitot" et voilà. Ça a donné ça, j’ai passé mes vacances de Pâques scotché dans la salle à manger avec l’ordinateur installé. Et du coup on était obligés de manger dans la cuisine à chaque fois parce qu’il ne fallait pas pousser l’ordinateur. Mes parents étaient ravis que je m’en débarrasse et que je le rende à leur copain. Avec il y avait un tutoriel Basic et j’ai appris à jouer là-dessus et je n’ai pas dé-scotché de toutes les vacances de Pâques. Quinze jours totalement accro au machin. Et c’était le début d’une longue histoire d’amour.
Il y a eu aussi des pockets computers, un truc qui a complètement disparu : ici c’est le modèle haut de gamme, c’était le PC 1500 de Sharp, alors c’était formidable. En fait c’est ça qui m’a permis de vendre mon cerveau. Il y en a qui vendent leur corps moi c’est plutôt le cerveau. En tant que lycéen en fait je prêtais mon temps de cerveau disponible, non pas à TF1, mais à un boursier qui faisait des calculs statistiques avec un logiciel que j’avais conçu et il me donnait des billets de 100 francs et je descendais au café en bas, fixer les bugs que j’avais moi-même créés. Déjà le business modèle était bien en route ! Et donc moi je trouvais ça formidable de toucher des billets de 100 francs. Aujourd’hui on filerait 15 euros à n’importe quel gamin il fait « Merci monsieur mais tu n’as pas un peu plus ? » Et bien moi je trouvais que c’était vachement bien et avec j’ai acheté des ordinateurs. Par exemple cet ACORN ATOM qui était une machine fabuleuse et avec, en fait, avec l’ATOM, en fait on apprenait le Basic, on apprenait aussi l’assembleur, en l’occurrence le 6502, qui est encore enseigné aujourd’hui, parce que c’est vraiment magnifique et on notera que tous les téléphones portables aujourd’hui utilisent des processeurs ARM, et ARM en fait ce sont des dérivés du 6502 puisqu’au départ c’était ACORN RIS Machine l’architecture, paraît-il, c’est ce qu’on m’a dit récemment et en fait c’est un héritage de ces machines-là qu’on a maintenant dans nos poches avec les smartphones.
Mais la machine la plus formidable et la plus hackable, bidouillable, j’aime beaucoup ce terme de bidouillabilité, c’était sans conteste l’Apple 2. Alors l’Apple 2 c’est simple, vous pouviez l’ouvrir, il n’y avait même pas besoin de tournevis. Des genres de gros velcro, scrash, vous soulevez et à l’intérieur il y avait 7 ou 8 slots, en fait je crois que c’est 8, je ne sais pourquoi j’ai marqué 7 là, 8 slots. vous pouviez mettre de cartes dedans. On pouvait même acheter des cartes vierges qu’on allait graver et faire du pins striping. C’était vraiment hardcore quoi, et avec était livré le schéma électrique de la machine. En plus de la documentation il y avait un désassembleur, c’est-à-dire qu’on pouvait voir comment le code de l’ordinateur fonctionnait. Je ne sais plus qui ce matin, si, c’était toi Laurent qui disais tu te souviens c’était le call "–551" et là en fait ça lançait le désassembleur et on pouvait faire tout ce qu’on voulait avec. C’était extraordinaire, avec une belle documentation. Et le fait que déjà ça s’ouvre sans tournevis et qu’il y ait des slots d’extension, c’était fabuleux. C’était la machine bidouillable par excellence. Elle valait la peau des fesses, mais alors elle était vraiment merveilleuse.
On vous encourageait puisque de toute façon il n’y avait rien, il n’y avait quasiment pas de logiciel au début. On vous encourageait à bidouiller, à créer.
Là où ça a vraiment changé les choses : c’est le fait qu’il y a eu des passionnés de micro-informatique qui ont commencé à se rassembler dans le monde réel pour partager leur savoir, et partager aussi des ordinateurs. Ils valaient tellement cher qu’il fallait trouver quelqu’un qui achète un ordinateur et puis on se le prêtait, alors le déménager c’était un peu lourd, donc on se retrouvait à des endroits où il y avait des ordinateurs et là la photo, en fait j’ai retrouvé ça sur une vidéo de l’INA hier soir, c’est le centre mondial de l’informatique et des ressources humaines qui était basé avenue Matignon. Moi ça a été toute ma jeunesse. Quand j’ai déménagé à Paris je me suis retrouvé là et c’était tellement génial que j’en ai loupé mon bac. Parce que j’y passais mes nuits, j’étais stagiaire là, et pour moi ça a vraiment changé ma vie. On voit en bas ce sont des Goupils, et sur la gauche ce sont des Apple II et je pense que sur la droite ça devait être, derrière les télés, c’était des TO7, de Thomson.
Et en fait ces communautés physiques où on se retrouvait, on partageait l’ordinateur, on partageait le savoir, on partageait les logiciels, alors là c’était le centre mondial de l’informatique.
Il y a aussi le Palais de la Découverte à Paris, où il y avait des pet Commodore, qui étaient ces machines américaines elles aussi et puis il y avait de nombreux clubs de micro-informatique, des clubs Microtel en particulier, un peu partout dans la France, je crois qu’il y en avait 152. Donc des endroits où vraiment c’était des catalyseurs de partage, qui, évidemment quand vous partagez, et bien on partage des idées, c’est du logiciel, c’est des idées et donc quand il y un a un qui arrive avec une idée et qu’il la partage avec l’autre et bien on repart tous chacun avec une idée et ça ne lui a rien coûté de partager l’idée et on repart tous avec plus d’idées à chaque fois.
Et donc ces rencontres physiques étaient formidables.
Ensuite est arrivé, ce qu’on a appelé la télématique, avec le Minitel en France et puis aux États-Unis des réseaux propriétaires comme AOL et Compuserve et là vous avez une photo de mon premier Modem, qui est un coupleur acoustique. Donc on prenait le téléphone, on le posait sur des oreillettes en caoutchouc. Si quelqu’un parlait fort dans la pièce et bien ça brouillait la transmission, qui allait, il faut le dire, à la vitesse vertigineuse de 30 octets par seconde. Oui oui ! Ça calme ! Donc 30 octets par seconde quand même, c’était foudroyant. Le minitel hautement technologique, lui-même allait à 120 octets par seconde en descendant, et 7 octets par seconde en montant. C’est-à-dire que déjà l’asymétrie qu’on retrouve dans l’ADSL elle était là. C’est-à-dire que le truc était structuré pour que vous consommiez de l’information mais que vous en envoyiez très peu.
Et alors là ces communautés en fait électroniques permises par la télématique ont changé complètement le niveau d’échange entre les personnes. Alors je vais vous donner deux exemples de collaboration : la première c’est GNU-Linux, donc Linux. Ça c’est le premier mail envoyé par Linus Torvalds sur un news group pour annoncer la création de ce qui est devenu Linux, son noyau, donc c’était le 25 août 91 à 20 heures 57 GMT et Linus Benedict Torvalds dit "je fais un petit operating system, c’est juste un passe-temps, ce ne sera pas gros et professionnel comme GNU". Finalement on a vu les deux, enfin l’un a rejoint l’autre. Et son petit hobby à 2 balles aujourd’hui il fait tourner 90 % des 500 plus gros ordinateurs de la planète. Ça fait tourner tout Google, tout Facebook etc...
Et le deuxième exemple de collaboration permise par des communautés en ligne : c’est Wikipedia, tout simplement. Là la home de Wikipedia nous annonçait hier soir 4 millions 111 mille 601 articles en anglais. Il y a donc 23 millions d’articles sur Wikipedia en 285 langues, 365 millions de lecteurs et ça en fait un des sites qui est dans le top 5 ou le top 6 des sites les plus visités au monde. N’hésitez pas à leur filer du pognon si vous en avez un petit peu trop au lieu d’acheter des conneries pour Noël. Je vous encourage à donner.
Suite en fait à la télématique est arrivé l’internet et le web. Alors le web ça a été encore, on est monté en puissance, c’est ce qui a donc permis Wikipedia, avec des principes parfaitement simples : l’URL, c’est l’adresse, l’adresse d’un document. HTTP qui est le protocole pour transmettre ce document. Et HTML c’est le langage pour décrire la structure du document. Ce qui était magnifique c’est que c’étaient des standards ouverts : c’est-à-dire qu’il n’y avait pas besoin de payer pour pouvoir utiliser URL, HTTP, HTML. Il y avait dans les navigateurs une fonctionnalité qui s’appelle View Source, donc voir le code source de la page, c’est-à-dire que vous apprenez, vous ouvrez le capot en fait vous regardez dessous, sous la page. Vous voyez comment d’autres l’ont fait et vous apprenez, vous reproduisez, vous pouvez faire un copier-coller, et vous mettez ça dans votre éditeur de texte, vous pouvez voir la page en local. Vous avez juste votre ordinateur un éditeur de texte et ça y est ça roule. C’est un langage compréhensible par les humains, ce n’est pas du binaire. Ça y est vous êtes « You’re in business » comme ils disent. Ça y est vous êtes prêt à jouer avec le web. Pas besoin d’acheter un SDK et surtout quelque chose de fondamental qu’on oublie : c’est qu’il n’y a pas besoin de demander à qui que ce soit la permission de bidouiller le machin. C’est juste bidouillable par nature et ça c’est essentiel, parce que du coup vous mettez cet outil dans les mains de millions de gens et ceux qui veulent participer, qui veulent regarder comment ça fonctionne, ils peuvent le faire – claquement de doigts - comme ça. Et ça c’est vraiment formidable et ça a permis aujourd’hui le fait que le web n’appartienne à personne, une plate-forme universelle et en fait un bien commun ouvert, disponible pour tous.
Il y a quelque chose qui a pris du temps à percoler, dans mon esprit brumeux, lors de l’usage de l’informatique, c’est quelque chose qui est pourtant essentiel et qu’on ne comprend pas forcément, parce que c’est tellement évident, c’est que celui qui écrit le code, il décide de ce que l’utilisateur a le droit de faire.
En fait, sans le savoir, juste parce qu’on utilise et qu’on sélectionne un logiciel et bien on donne le droit à celui qui a écrit le logiciel de décider de ce que je peux faire avec ce logiciel. Et ça, c’est une problématique qui est rarement abordée mais qui est absolument essentielle. Laurent disait tout à l’heure, non, Stéphane disait tout à l’heure « celui qui a les données commande le monde ». Moi je dis que c’est celui qui a le logiciel qui commande le monde et accessoirement en pompant les données. Ça a été quelque chose qui a été en fait vraiment mis dans un livre et expliqué de façon explicite et complète par Laurence Lessig, qui a fait Creative Commons, qui est vraiment un avocat brillant, il explique que le code c’est la loi du cyberespace. Sans le code source et bien on ne peut pas changer le logiciel et donc on est à la merci de celui qui a écrit ce logiciel. Et donc au final quand on dit free software, logiciel libre, en anglais logiciel libre ou logiciel gratuit, ce n’est pas une question de prix du tout, c’est bien une question de liberté du code et donc de liberté de l’utilisateur.
Je ferme cette parenthèse, parce que j’y reviendrai là, mais il fallait que j’introduise ce principe à ce niveau là de la conversation.
Voila on arrive aujourd’hui, on a vu, la micro-informatique, le web, la télématique, les PC. Mais seulement le monde est en train de changer puisqu’en 2011 une chose tout à fait intéressante est arrivée : c’est qu’il s’est vendu plus de tablettes et de smartphones que de PC. Et on estime qu’en mi 2013, normalement il y aura plus d’utilisateurs de smartphones et de tablettes que de PC. Pour l’instant on en a vendu plus cette année-là, en 2011, de smartphones et de tablettes que de PC, mais il y avait déjà un paquet de PC en circulation. Mais l’accélération est telle qu’au niveau des tablettes et des smartphones qu’il y a aura plus d’utilisateurs de smartphones et de tablettes en 2013 que de PC. Et ça c’est quelque chose qu’il est très important de comprendre parce que l’industrie du mobile elle est dominée aujourd’hui par 2,5 plateformes, celle à droite elle vaut une demi parce qu’ils n’ont pas encore gagné la course. La première Apple, la deuxième Google et l’autre, celle qui essaye de prendre pied sans vraiment y arriver, c’est Microsoft. Ce sont des systèmes propriétaires incompatibles entre eux, et totalement intégrés. On va prendre l’exemple d’Apple qui est vraiment le prototype de la chose. Apple conçoit, ils ne fabriquent pas eux-mêmes mais ils conçoivent le matériel, dessus ils mettent un système d’exploitation, iOS, le matériel c’est l’Iphone ou l’Ipad, donc dessus le système d’application iOS et ensuite un App Store, et l’AppStore est la seule façon de vous procurer du logiciel pour ce matériel, et l’AppStore est hautement contrôlé. C’est-à-dire que non seulement vous ne pouvez pas écrire de logiciel pour votre propre machine, mais en plus, même si vous y arriviez, vous ne pourrez pas le diffuser parce que Apple contrôle entièrement le marché. Et ça donne des choses tout à fait intéressantes, puisque là j’ai mis juste 3 exemples : la première fais que j’arrive à mettre une fille à moitié nue sur un slide, donc je suis particulièrement fier, mais c’est pour démontrer justement quelque chose d’essentiel. Justement on va commencer par ça.
Là vous avez une copie d’écran du quotidien allemand Bild, qui est le plus gros tirage en Allemagne. Alors on voit visiblement, je ne parle allemand, mais ça ne doit pas voler très haut. Rien que la mise en page déjà on se doute que bon, c’est un tabloïd, ce n’est pas la grande classe, ce n’est pas ce qu’on appelle un quotidien de référence. Mais néanmoins en terme de vente, c’est tout à fait légal de faire ce genre de chose. Ils font donc une application, qu’ils veulent distribuer sur l’AppStore d’Apple, et, elle est bloquée. Quelqu’un, en Californie, a décidé que ce journal, le plus gros tirage allemand, n’était pas autorisé sur la plate-forme Apple. Pourquoi ? Justement à cause de la fille en question sur la couverture. Elle porte un monokini, elle n’est pas nue, mais ce n’est pas compatible avec les règles érigées par Apple. Là ça pose un vrai vrai problème : c’est le problème de la liberté de la presse, qui comme chacun sait est essentiel en démocratie. Donc on revient à la notion de dictature qui était citée tout à l’heure par Laurent, et là c’est la dictature d’une société commerciale étrangère sur la liberté de la presse dans un pays européen. Alors que ça c’est complètement légal en Allemagne, ce n’est pas forcément de bon goût mais c’est légal. Ce sont deux choses différentes. A propos de bon goût et de mauvais goût, sur la gauche, il y a une application qui s’appelait "Baby Shaker", alors par contre c’était vraimeent de très mauvais goût, vous avez un bébé qui couine, si vous secouez bien le téléphone, alors il meurt et il arrête de brailler. Ça c’est vraiment l’application complètement con. Non mais on est d’accord. Mais seulement elle a été interdite parce qu’elle était de mauvais goût. Alors ce n’est pas simplement qu’il ne faut pas voir de tétons, c’est qu’en plus il faut faire preuve de bon goût. Vous voyez ! Elle a disparu de l’AppStore. Elle n’est plus jamais revenue.

En haut à droite vous avez un type qui s’appelle Marc Fiore qui fait des animations, en fait qui fait de la satire politique animée sur ordinateur. Ce type est particulièrement doué, au point que c’est la première fois qu’il gagne le prix Pulitzer, et c’est la première fois qu’un prix Pulitzer est décerné à quelqu’un qui fait de la satire politique animée informatique. Manque de bol, le jour où il a le Pulitzer, Apple censure son application. Raison invoquée : je cite « Vous ne représentez pas les personnes avec suffisamment de respect dans vos écrits ! » C’est de la politique ! C’est de la satire ! Alors si on n’a plus le droit de se foutre de la gueule des gens dans la satire politique, alors ce n’est plus de la satire politique, c’est de la publicité. Voyez ! Alors évidemment, le fait que ça soit tombé le même jour que là où il a reçu son Pulitzer, Apple fait « Ah Ah Ah ! Excusez-nous, désolés ! On vient juste de virer le stagiaire, vous voyez parce que c’était une erreur terrible, on est navrés ! ». Et hop ! L’application elle est revenue entre temps. Mais tout le monde n’a pas la chance de gagner le Pulitzer, et donc on se retrouve dans cette situation aberrante où en fait c’est ce que j’écris en bas à droite : il y a quelqu’un qui décide pour moi de quel logiciel j’ai le droit d’utiliser sur mon ordinateur. Certes c’est un ordinateur, il est petit mais c’est celui que j’ai toujours avec moi. Quelqu’un décide pour moi ce que j’ai le droit d’utiliser ou pas. Les choses de mauvais goût, ce n’est pas bon ; les journaux avec des tétons, ce n’est pas bon ; la satire politique, ce n’est pas bon, sauf s’il a le Pulitzer. C’est vraiment un problème parce qu’aujourd’hui et de façon croissante, on a usage de l’internet, des ordinateurs et des ordinateurs tout petit qu’on appelle smartphones et que chaque jour en fait, qui passe, fait qu’on est de plus utilisateurs de ces choses-là pour tous les aspects de notre vie quotidienne que ce soit l’éducation, la recherche, le partage avec les amis, l’aspect social des choses, l’apprentissage, tout tout. Il y a même Meetic. On peut même trouver l’âme sœur pour un soir sur ces appareils-là. Ça touche vraiment tous les aspects de notre vie et ça n’est que le début. Et pourtant il y a des gens qui contrôlent ces choses-là, et surtout on se laisse faire.
Alors ce modèle de mobile limite la participation des gens. Si vous voulez développer une application : il faut s’inscrire comme développeur, il faut utiliser les outils qui sont fournis par la plate-forme, il faut utiliser le langage, il faut utiliser leurs API ; évidemment on fait des applications qui ne fonctionnent que sur cette plate-forme, puisque les API et les langages, etc, ne sont pas compatibles avec les autres, ça ne fonctionnera pas sur les autres market places. Et, vous passez par le market place ou l’AppStore pour atteindre vos utilisateurs. Même vous, développeur d’applications, si vous voulez en faire du business, vous êtes obligé de déléguer la représentation et le contact avec vos propres clients. Donc ça c’est une atteinte aussi à la liberté du commerce.
Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que les utilisateurs sont juste des consommateurs. Ils ne peuvent pas prendre le contrôle des choses. Ils sont là,juste là, ils payent, ils consomment.
Deuxième conséquence : c’est que, comme on ne peut pas regarder comment ça fonctionne, on ne peut pas soulever le capot entre guillemets, la bidouillabilité est réduite à néant et bien on ne peut pas savoir comment ça fonctionne, on ne peut pas s’approprier la chose, on ne peut pas participer. Là où c’est vraiment gênant : c’est que la prochaine génération des digital natives, ces natifs du numérique, elle elle va naître avec un Iphone, un Ipad dans les mains, et elle va être formatée pour dire « Ah non tu ne touches pas ! Tu consommes juste le contenu ! » On leur enseigne dès maintenant à devenir des consommateurs passifs et non pas des acteurs de leur vie numérique. Et là c’est quand même un petit peu flippant de voir que la machine qui était la plus ouverte à l’époque, avec ses huit cartes d’extension, et bien c’est la même firme qui a fait l’Iphone, et l’Iphone regardez bien, je vais faire un tour de magie, l’Iphone, regardez ce que c’est, hop ! C’est un distributeur automatique ! Vous mettez du pognon et vous en tirez des trucs en sachet ! Je vous le refais : Hop ! C’est ça et alors vous savez ça s’appelle de la junk food et ce n’est pas du tout bon votre cholestérol : c’est très salé, c’est plein de gras. Beurck !
Donc ma question c’est : qu’est-ce qu’on fait pour que la prochaine génération de natifs du numérique, celle qui aujourd’hui est en train d’apprendre sur Iphone et sur Ipad, comment est-ce qu’on fait pour leur donner le pouvoir et leur ouvrir des portes pour qu’ils s’emparent de l’outil plutôt que d’être des consommateurs passifs ?
Alors on a besoin : d’utilisateurs qui soient éduqués, qui aient de l’information, qui puissent regarder sous le capot. Et on a besoin : de faire que le mobile soit ouvert au lieu d’être fermé. Il y a sûrement d’autres choses qu’on peut faire. En fait là, ce dont je vous parle, c’est ce sur quoi Mozilla travaille. On travaille sur ces deux choses. La première c’est sur l’éducation, et je ne vais avoir qu’une diapo là-dessus, c’est WEBMAKER.ORG, parce qu’on a, cet après-midi, une présentation de mon collègue David Teller qui travaille tout particulièrement sur les aspects Mozilla éducation, en plus d’être développeur plate-forme chez Mozilla, il passe une partie de son temps sur l’éducation avec les utilisateurs. Il va vous parler de tout ça : de Mozilla et d’éducation. Donc là je vais être bref sur WEBMAKER. ORG. En gros c’est une initiative, une des trois plus grandes initiatives de Mozilla aujourd’hui, avec deux autres dont je vais vous parler.
La première vous la connaissez, en fait c’est Firefox, tout simplement.
Donc là la deuxième initiative c’est WEBMAKER.ORG. C’est un ensemble d’outils informatiques, d’événements et de campagnes pour apprendre aux gens à participer sur internet. Comment s’emparer de l’outil numérique de façon à ce que le web ne soit pas en lecture seule, si vous voulez, qu’ils puissent aussi travailler, améliorer, changer, hacker, bidouiller, remixer, des outils plutôt que seulement consommer passivement tels qu’ils sont délivrés par des multinationales.
Parmi ces trois outils, on a Thimble, le dé à coudre qui est un genre de didacticiel en ligne pour comment créer une page web.
X-SRay Goggles, les lunettes à rayons X, qui sont pour explorer, remixer. Donc on voit comment fonctionne les pages, on peut remixer ces pages, remplacer une image par une autre, éditer le texte, par exemple de la home page de Facebook par exemple, c’est un grand classique.
Et enfin le tout nouveau qui vient de sortir il y a deux semaines, c’est Poporn Maker, la machine à Pop-Corn, qui prend des vidéos et vous permet de remixer des vidéos entre elles, de changer le son, et de faire ce que j’appelle de l’hyper-vidéo, c’est-à-dire prendre sur une vidéo, rajouter des méta données, par exemple si on faisait la vidéo là qui est en train de se tourner, je fais un truc un peu méta, si on est en train de me filmer et bien vous pourriez avoir la page Wikipedia sur Lille qui s’affiche à côté de la vidéo et vous pourriez avoir mon fil Twitter qui s’affiche à coté de la vidéo et puis vous pourriez aussi avoir des liens sur webmaker.org par exemple, parce que je suis en train d’en parler. Donc en même temps que la vidéo se déroule, vous rajoutez des méta données qui sont autant de liens qui pointent vers du contenu qui est sur le web. Et ça c’est une nouvelle forme de création, sur le web, à base de vidéos qui est quand même un médium très apprécié, très puissant.
Donc l’idée, l’approche de Mozilla avec webmaker.org, c’est avec ces outils-là, avec des événements où on apprend aux gens à s’approprier ces outils, donc rencontres physiques communautaires où « Tiens je vais te montrer comment on utilise Thimble, X-Ray Goggles ou Popcorn Maker ». Comment est-ce qu’on fait, comment est-ce qu’on enseigne aux gens à ne pas simplement être des consommateurs passifs, mais aussi écrire sur le web ?
La deuxième initiative, c’est Firefox OS. Donc là on veut concrètement : écrire, développer, une application, ou un système d’exploitation pardon, pour téléphone mobile. Quelque chose qui serait une alternative à iOS, à Android, mais, ce qui est intéressant, c’est que c’est un système d’exploitation pour le web ouvert. Tout est écrit pour faire des applications en HTML5. Pas dans un langage qu’on est le seul à maîtriser, pas dans des API qu’on va décider, mais des API qui sont celles du web. Des API standardisées.
Donc sur cette image d’illustration, en fait vous voyez que en dessous, et bien c’est du HTML. Si vous soulevez le capot, en dessous c’est du HTML5. Et on va voir comment ça fonctionne, puisqu’en fait tout ce que vous voyez sur Firefox OS, c’est une application web, une page web. Tout ce que vous voyez, tout ce que l’utilisateur voit : c’est une page web. C’est une page web alors du coup ça se modifie. Là on a deux versions à gauche de l’écran d’accueil. C’est la même chose. A droite vous avez, vous recevez un coup de fil, c’est l’écran quand on reçoit un appel et bien c’est la même page avec un style différent. Le tout c’est du web, donc on peut changer une image, on peut changer la mise en page avec CSS, on peut changer la structure avec HTML. C’est juste une page web ! Alors évidemment il a fallu créer des API, API qu’on a standardisées, ce qu’on appelle les web API. Qui sont des extensions du web, qui sont standardisées au sein du W3C, pour que la page web maintenant sache recevoir un coup de fil, émettre un coup de fil, recevoir un SMS, émettre un SMS, accéder à un carnet d’adresses, ce genre de choses qui n’existaient pas avant. Alors on le fait, mais on le fait dans un esprit de respect des standards puisqu’on collabore là-dessus au sein du W3C avec d’autres organisations qui sont intéressées par le sujet, de façon à définir une version standard pour une page web de recevoir, d’émettre un coup de fil, un SMS, etc.
Alors on va soulever le capot de Firefox OS, qui est sur la droite. En fait c’est très simple : vous avez le matériel, dessus vous mettez des drivers, le Kermel, le noyau Linux, ensuite vous mettez un moteur de rendu HTML, en l’occurrence c’est Gecko, notre moteur de rendu HTML, quelque chose qui parle HTML5, CSS3, javascript et puis ces nouvelles web API, et tout ce qui est au-dessus de ça c’est des pages web, en HTML5.
Ce qui est intéressant c’est que en fait ces couches elles sont très fines et ça vous permet d’avoir des téléphones qui sont très bon marché. On fait des partenariats avec plusieurs opérateurs mobiles, ce qui est très nouveau pour nous et celui qui est le plus en avance aujourd’hui c’est Telefonica et Telefonica a annoncé qu’il voulait attaquer le premier marché, donc ce sera probablement le premier marché pour Firefox OS, ce sera le Brésil sur la première moité de 2013, avec des téléphones qui coûteront de l’ordre de 100 dollars. Et 100 dollars pour un smartphone, c’est juste 7 fois ou 10 fois moins cher qu’un Iphone. Et c’est pour ça qu’on attaque le Brésil car vraiment on veut démocratiser l’accès au smartphone, mais un smartphone ouvert et bidouillable, le donner et le mettre dans les mains de millions d’utilisateurs. Parce qu’il est à un prix démocratique.
Avec il y a une marketplace, un AppStore, mais un AppStore ouvert. C’est-à-dire que dedans ce sont des applications HTML5 et il n’est pas obligatoire, il n’y a pas cette possibilité de censure puisque il y a cet AppStore, mais il peut y en avoir plusieurs, c’est tout à fait possible qu’il y ait plusieurs AppStore. Tout est public chez Mozilla, vous pourriez très bien devenir concurrent de l’AppStore de Mozilla il en fallait un pour commencer. Donc voilà on fait un Firefox marketplace et surtout si vous ne voulez pas passer par l’AppStore de Mozilla, vous pouvez très bien vendre vos applications, ou donner vos applications, sur votre propre site web. C’est-à-dire que n’importe qui ayant un accès internet, avec un serveur HTTP, peut distribuer des applications qui vont tourner sur Firefox OS et ce sans reverser le moindre centime à Mozilla. Ils peuvent participer. Ils ont leur éditeur de texte, ils ont de la doc, parce que de la doc maintenant sur le HTML5 et sur tout ce que vous vous voulez, tous les logiciels libres, c’est facile, ça se trouve en ligne, vous avez ça, pour quelques euros par mois, vous mettez ça sur votre serveur, et « You’re in business », ça y est Vous faites du business, vous êtes en ligne et vous pouvez faire des applications pour le téléphone sous Firefox OS.
On offre néanmoins ce marketplace, parce que dans les marketplaces il y a aussi des aspects positifs, il n’y a pas que l’aspect censure, là on vient de l’éliminer on le rendra ouvert, et les deux aspects positifs, c’est la découverte de nouvelles applications via en fait cet annuaire, ce catalogue, et aussi la monétisation de ces applications, parce qu’on n’a pas forcément envie que tous les informaticiens crèvent la dalle.
Alors ce que je vous propose tout de suite c’est de vous faire une démonstration. Alors j’ai filmé avant parce que c’est quand même beaucoup mieux, les problèmes de wifi sur scène j’en ai trop vus. Alors ces téléphones ils existent. En voila un ! En l’occurrence ça c’est un téléphone sous Android acheté en Turquie, qui vaut trois fois rien parce que c’est le marché turc, et le marché turc il n’est pas aussi riche que le marché européen, ou français au moins. Il y avait Android dessus, on l’a viré et dessus on a mis une pré-version de Firefox OS. Donc ça fonctionne. Mais plutôt que de me croire je vous propose de voir sur le grand écran, une démonstration donc de Firefox OS. Donc le voilà.
Là on va aller sur l’écran d’accueil, voici, il y a des applications qui défilent. Tout ça c’est du HTML5, c’est une page web ce que vous regardez là. Donc je vais pouvoir voir les derniers appels passés. Je peux passer un coup de fil. Alors là ça risque fort de ne pas aboutir avec un numéro pareil. Je raccroche. J’ai mon carnet d’adresses, que voici. Donc la dernière liste des appels. Là je vais lancer Firefox. On peut aller au hasard sur Wikipedia, on aime vraiment bien chez Mozilla ! Et aussi parce qu’ils sont à but non lucratif. Ben voilà Wikipedia. Quoi de naturel pour une plate-forme web que d’afficher une page web, donc là on est allé la chercher en ligne. On va aller chez Mozilla. Donc on notera qu’il y a aussi une version de Firefox pour Android. Donc je vais appeler sur l’écran. On a une gestion des onglets, donc on va rajouter un nouvel onglet et on va aller visiter autre chose ou pas, on va revenir à l’écran. Il y a évidemment un appareil photos que voici. On lance l’application appareil photos. On va prendre une photo. Donc voilà c’est un éditeur de rouleau de scotch. C’est formidable ! C’est tellement excitant ! D’habitude ce n’est que des trucs qu’on mange qu’on prend en photo. Et là la galerie des photos, donc voici la dernière qui a été prise. On va pouvoir visiter la galerie des appareils photos et on va faire une modification dessus, donc en l’occurrence on va passer en mode sépia. Voila. Donc on retravaille l’image, tout en HTML5, donc ceux qui s’intéressent c’est via un élément qui s’appelle Canvas, avec du Javascript. On va aller faire un tour sur la marketplace. Donc là on se connecte en ligne. La marketplace évidemment il va falloir s’authentifier, voilà comment ça fonctionne : on se connecte, on utilise un système chez Mozilla qui s’appelle browser ID ou Persona pour s’identifier, qui est autrement mieux que Facebook connect, c’est-à-dire qu’en l’occurrence ce n’est pas centralisé chez Mozilla, c’est complètement décentralisé.
Maintenant on est connecté on regarde des jeux. Solitaire, ce n’est pas très excitant. Voyons voir Galactians2, ça c’est du lourd, c’est du 8 bits à fond. Pour moi c’était le futur à une époque, mais bon, c’était il y a longtemps. Donc là on vient d’installer l’application Galactians2 et on va pouvoir y jouer. Elle vient d’être installée en live devant vous. Galactians2 se lance. Un peu de publicité pour nos camarades de Space Monster Games au Canada, et voilà c’est parti, on commence à jouer à Galactians2. Alors mon collègue qui a fait la vidéo n’est pas très bon donc ça va vite se terminer. Voila. Donc là on va passer en revue les applications qui sont en train de tourner : le navigateur, la caméra, l’écran d’accueil, Galactians. On va revenir à l’écran d’accueil et voilà ! Voila pour Firefox OS.

Alors et maintenant ? Maintenant qu’est-ce qu’on fait ? Je n’ai pas fait le trajet jusqu’à Lille pour vous raconter des histoires de digital natives. Moi je suis venu pour vous faire bosser ! Et en l’occurrence Mozilla a besoin de votre aide pour construire le futur numérique qu’on souhaite, et pas simplement celui qui nous sera laissé par des acteurs commerciaux. Et pour ça, juste deux liens à part écouter tout à l’heure la présentation de mon collègue David Teller, je vous suggère deux choses : premièrement contribuer à Mozilla, mozilla.org/contribute, il y a plein de choses, beaucoup de choses à faire, en particulier sur l’éducation on recherche des gens qui ont des connaissances de développeur web pour nous aider à la localisation de nos applications webmaker.org, et là il y a du travail, et puis aussi quelque chose qui est essentiel pour le succès de Mozilla, c’est qu’on ait des gens qui sachent développer des applications et qui aient développé des applications pour le marketplace, parce qu’évidemment on s’attaque à des gens qui ont des marketplaces qui débordent d’applications et que nous aussi il faut qu’on soit crédibles et pour ça on a besoin de développeurs. Heureusement on va pouvoir piocher dans l’immense réservoir de développeurs web dans le monde, il y a entre huit et dix millions. Donc ce sont des gens qui ont déjà des connaissances par opposition à Android où il y a environ 500 000 développeurs Android et environ 100 ou 125 000 développeurs iOS. Donc avec 8 à 10 millions on a de l’avance, mais ils ont de l’avance temporelle, c’est-à-dire qu’il y a des années qu’ils alimentent leurs AppStores, et nous on débute tout juste. Donc c’est quelque chose qui est important pour nous.

Voila, j’ai terminé et je vous remercie.

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.