Magali Garnero : Bonjour tout le monde.
Nous sommes là pour faire une petite conférence de 20 minutes pour vous parler d’inclusivité que nous faisons dans notre association, l’April [1] l’association pour la promotion et la défense du logiciel libre.
Y a-t-il des gens qui connaissent l’April dans la salle ?
Il y a même des adhérents, c’est merveilleux. Je suis contente qu’il y ait autant d’adhérents et de gens qui connaissent l’April, puisque ce n’est pas forcément un endroit où on vient régulièrement, donc merci de nous connaître et merci d’avoir adhéré. Si vous voulez adhérer, vous pouvez le faire en ligne.
Je disais que nous sommes une association qui fait la promotion et la défense du logiciel libre, mais là, aujourd’hui, nous allons vous parler d’inclusivité dans notre émission de radio qui s’appelle Libre à vous ! [2].
Je suis Magali Garnero, d’habitude je suis plutôt connue sous le pseudo de Bookynette, parce que je suis libraire et que je fais moins d’un mètre soixante. Je suis accompagnée d’Isabella Vanni qui va se présenter.
Isabella Vanni : Je suis Isabella Vanni, salariée de l’April, plutôt sur la partie sensibilisation. Nous sommes quatre dans l’équipe salariée, j’en profite pour faire un coucou à mes collègues. Pour changer la slide, est-ce qu’on a un… ?
Magali Garnero : Tu vas devoir toucher l’ordinateur. Attention.
Isabella Vanni : Je le fais à la main. Ah ! C’est dans l’étui.
Magali Garnero : C’est génial. On découvre des trucs techniques qu’on ne connaissait pas avant. Cette fois-ci, on a même la télécommande, c’est merveilleux !
On va faire la mauvaise blague en disant que c’est Apple qui essaye de censurer l’April !
Isabella Vanni : C’est à ajuster.
Magali Garnero : C’est parce qu’on a choisi le format PDF.
Isabella Vanni : Tant pis, je vais ajuster l’image.
Vous l’avez compris, nous représentons aujourd’hui l’April, la principale association de promotion et de défense du logiciel libre dans l’espace francophone.
Je vais rappeler très brièvement la définition du logiciel libre. Sans doute en avez-vous déjà entendu parler, mais, parfois, on pense savoir ce que ça veut dire et finalement on découvre que ce n’est pas le cas. Par exemple, la plupart des personnes pensent qu’un logiciel libre est un logiciel qui est gratuit. Eh bien non. On trouve très souvent les logiciels libres disponibles gratuitement, mais ce n’est pas la gratuité qui les définit. Un logiciel libre est un logiciel qui est diffusé sous une licence qui est dite libre, une licence particulière parce qu’elle autorise à faire des choses, elle accorde donc des libertés au lieu d’interdire, ce qui est plutôt le cas des licences propriétaires. Quand vous utilisez un logiciel libre, on vous accorde des libertés – de l’étudier, de l’exécuter, de le modifier, de demander à d’autres personnes, si vous n’avez pas de compétences, de le modifier pour vous, de le partager, etc. Par contre, quand vous utilisez un logiciel propriétaire, c’est l’éditeur qui décide combien de bribes de liberté vous accorder, c’est donc pour cela qu’on l’appelle aussi le logiciel privateur de liberté.
La présidente voulait peut-être ajouter quelque chose.
Magali Garnero : À l’April, on fait énormément de sensibilisation. Je vous ai parlé de l’émission de radio, on va rentrer en détail. On a aussi une Expolibre [3], on a un Agenda du Libre [4] sur lequel sont référencés tous les événements du Libre, on a une revue de presse [5], on fait des conférences, on va tenir des stands. On fait énormément de choses pour la sensibilisation et on fait aussi quelque chose qui est incroyable, qui s’appelle du plaidoyer politique, non ce n’est pas une insulte, on va aller rencontrer des élus locaux, des parlementaires, des sénateurs, on va communiquer avec tous ces gens afin de les empêcher de passer des lois qui vont être liberticides pour le logiciel libre ou pour l’open source.
Isabella Vanni : Vous êtes venus à cette présentation, cette conférence dont l’objectif est de vous raconter un petit peu ce qu’on a fait au niveau de l’un de nos projets phares, notre émission de radio Libre à vous !, pour mieux inclure la diversité de genre dans l’informatique et, plus spécifiquement, dans le monde libriste, dans les communautés libristes. Nous avons apporté des chiffres parce que les statistiques c’est plus parlant.
Magali Garnero : Si on dit « il n’y a pas assez de femmes », vous allez dire oui ! Si on vous dit « il n’y a que 24 % des postes, dans le numérique, qui sont occupés par des femmes », vous allez dire « ah oui, ce n’est pas beaucoup ! ».
Si on vous dit que sur ces 24 %, il n’y en a que 36 % qui font des métiers purement techniques, je vous laisse faire le calcul, c’est vraiment pas beaucoup. C’est dommage, parce que les femmes qui font ça sont totalement invisibilisées alors qu’elles sont là, qu’elles existent et nous aimerions bien leur donner la parole.
Isabella Vanni : Du fait qu’elles sont invisibilisées, les filles qui, potentiellement, pourraient faire de l’informatique pensent qu’elles n’y ont pas leur place. Il faut aussi se poser plein de questions sur la raison de ces chiffres-là, de ce manque de représentation. Comme l’a très bien expliqué Isabelle Collet [6] dans ce livre qui s’intitule Les oubliées du numérique, c’est aussi vraiment quelque chose qui s’est produit factuellement, c’est-à-dire qu’à partir des années 80, les femmes ont été carrément poussées hors de l’informatique parce que ça devenait un métier extrêmement bien payé, qui donnait un status pas mal et, quand un métier devient socialement plus intéressant, bien payé, ce sont les hommes qui prennent la place, il se masculinise, donc les femmes ont été carrément poussées dehors. Le problème c’est donc une domination masculine et clairement une exclusion des femmes et des autres minorités de genre. Je crois qu’il y a un problème avec ce livre.
Magali Garnero : Ne le cherchez pas en format papier, il est épuisé. C’est dommage, il faut en parler à l’éditeur pour qu’il le réimprime, par contre on le trouve en format PDF. Si vous demandez à la communauté, vous pourrez l’avoir. Si vous le voulez absolument tout de suite, il faudra venir me voir en fin de conférence.
L’April, on vous l’a dit, est une association, on vous l’a dit aussi, on essaye de rendre les femmes plus visibles. Je suis donc contente de dire que dans nos salariés nous avons deux femmes et deux hommes, dont une qui est parmi nous, et dans notre conseil d’administration, cette année, on a enfin réussi à avoir cinq femmes et cinq hommes et c’est fou. Quand les femmes sont visibilisées, quand les femmes sont dans un conseil d’administration, ça encourage d’autres femmes à venir les rencontrer et à venir trouver leur place dans notre association. C’est un premier pas pour montrer qu’il n’y a pas que des hommes. Je ne veux pas exclure les hommes, mais si on veut attirer des femmes il faut leur montrer que les femmes peuvent venir.
Isabella Vanni : Il faut les rendre visibles.
Magali Garnero : Je dis « les femmes », mais c’est aussi valable pour les minorités de genre, c’est juste que ce n’est pas forcément visible et qu’on ne va pas aller poser des questions aux personnes si elles ne veulent pas forcément se découvrir, donc on va dire « femmes » comme terme général.
Isabella Vanni : Du côté des membres de l’April, la situation n’est pas si paritaire que celle qu’on a vue dans l’équipe salariée de l’April ou au conseil d’administration.
Ceci est la situation aujourd’hui, je vais vous lire les pourcentages : 8 % des membres, des personnes qui ont adhéré à l’April se sont déclarées « femme » au moment de remplir le formulaire d’adhésion. La civilité n’est pas du tout un champ obligatoire dans notre formulaire d’adhésion, on peut le laisser vide, on peut mettre « non précisé », on peut faire ce qu’on veut. Si on rajoute les personnes qui n’ont pas fait le choix de remplir ce formulaire, on arrive à 11 %, on voit bien que c’est un pourcentage extrêmement minoritaire et cette situation nous désole parce que, comme on l’a dit dans le résumé de notre conférence, « le logiciel libre c’est pour tout le monde » ; pour nous ça rime avec émancipation, avec inclusivité, c’est un outil fantastique pour reprendre le pouvoir, le contrôle sur son informatique, c’est forcément pour tout le monde, on s’adresse à tout le monde, donc ça nous désole que l’on n’arrive pas à attirer des femmes et d’autres minorités de genre dans l’association. On s’est donc dit « il faut faire quelque chose ».
Magali Garnero : Il faut voir le côté positif : avant c’était 6 %. On a gagné plus ou moins 2 % depuis qu’on fait ce qu’on fait, ce n’est pas beaucoup.
Isabella Vanni : Avant ta présidence ? [Magali est présidente de l’April depuis novembre 2022, NdT]
Magali Garnero : Avant ma présidence. Avant que je sois présidente de l’April on était à 6 %, on est passé à 8 %, ce ne sont que 2 %, mais c’est déjà un premier pas et c’est un bon signe. J’espère que dans je ne sais pas combien d’années on refera une conférence ici sur un autre sujet, mais qui concernera l’inclusivité, on sera passé à 10 %.
Isabella Vanni : En tout cas, face à une situation de ce type, la seule possibilité c’est d’agir. Si on ne fait rien, on n’est pas blanc, on entretient le statu quo, on perpétue cette domination masculine. On a voulu faire cette diapo [groupe de personnes munies de balais et de pelles, NdT], parce qu’agir ce n’est pas seulement un état d’esprit, il faut vraiment se retrousser les manches, il faut trouver du temps, des énergies. Ça peut aussi prendre du temps de sensibiliser l’équipe, les bénévoles, etc., mais il faut le faire parce que le but c’est que toutes ces personnes puissent se sentir légitimes à explorer ce monde, à y participer, à agir. D’ailleurs, ça nous fait énormément plaisir quand des personnes viennent à nous et nous disent « je ne savais strictement rien, j’ai envie d’en savoir plus, j’ai trouvé ma place. »
Magali Garnero : Typiquement, si on va vers les gens, on arrive à les convaincre, donc, si on va vers des femmes, on arrive à parler avec elles, on arrive à discuter avec elles, on arrive à créer du lien, le lien c’est quand même hyper important même dans le monde numérique où tout se fait à distance. En faisant ce lien, on arrive à avoir des bénévoles qui vont s’investir de plus en plus parce qu’elles savent que chez nous elles seront en sécurité, elles seront écoutées, elles seront respectées et c’est important pour faire du militantisme dans de bonnes conditions.
Isabella Vanni : Cette image [une route, NdT] c’est pour dire que nous n’avons de leçon à donner à personne, c’est-à-dire qu’on est en plein apprentissage, on est en plein questionnement, on a déjà mis en place pas mal d’actions et on veut continuer dans ce sens-là. On s’inspire de ce qui est fait autour de nous. C’est juste une image qui symbolise le cheminement, comme pour plein de sujets, on est en train de cheminer.
Magali Garnero : On arrive au moment important. On vous a présenté l’April, on vous a dit que c’était sécure, mais le vrai sujet c’est l’émission de radio qui a lieu tous les mardis de 15 heures 30 à 17 heures sur une radio qui s’appelle Cause Commune. Notre émission s’appelle Libre à vous !. On en est à la 244e émission.
Isabella Vanni : Attends, c’est mardi aujourd’hui !
Magali Garnero : On en est à la 245e émission.
Isabella Vanni : Au moment même où on vous parle, l’émission est en direct en Île-de-France sur la bande FM 93.1 et aussi sur Internet.
Magali Garnero : Toutes les émissions sont disponibles en podcast, que vous pouvez écouter après, parce qu’il n’y a pas que des Franciliens qui écoutent la radio, tout le monde peut être intéressé, donc toutes les émissions sont publiées sur un site qui s’appelle libreavous.org et toutes les émissions sont transcrites sur un site qui s’appelle librealire.org [7]. Les personnes qui ne peuvent pas écouter la radio peuvent retrouver toutes ces émissions sous format texte, accessible à des lecteurs d’écran et, bien sûr, accessible à tous les moteurs de recherche pour mieux être référencées.
Isabella Vanni : Très important, on s’adresse à deux types de publics, c’est-à-dire les personnes qui connaissent déjà nos sujets, qui savent déjà ce qu’est le logiciel libre, qui s’y s’intéressent déjà, mais du fait qu’on est sur la bande FM, on a aussi en tête le fait qu’il peut y avoir des publics, des personnes qui découvrent ces sujets. On fait vraiment attention à donner les clés, à expliquer les enjeux de façon la plus accessible, la plus simple possible, pour que tout le monde puisse suivre l’émission.
Magali Garnero : Dans cette émission nous avons plusieurs rôles.
Il y a la régie que j’essaye de faire au moins une fois par mois pour ne pas oublier tout ce qui est un peu technique.
De temps en temps j’anime des « Parcours libriste » [8] j’y reviendrai plus tard.
Toi Isabella, par contre, tu fais vachement plus que moi.
Isabella Vanni : Je suis salariée. Je fais partie de l’équipe éditoriale de l’émission, je fais donc partie de l’équipe qui prépare et anime l’émission, choisit les sujets. Au départ, j’ai fait aussi pas mal de régie.
Magali Garnero : Ce que vous voyez en couleur ou que vous ne voyez pas en couleur parce que vous êtes tout au fond et que, du coup, ce n’est pas très lisible, ce sont tous les sujets qu’on traite sur cette radio. On parle des dossiers politiques et juridiques, ce qui est normal, c’est le cœur de l’April. On va aussi parler de l’actualité du Libre, on va interviewer des collectivités, on va faire de l’art libre, d’ailleurs toutes les musiques qu’on diffuse sont sous licence libre.
On me fait signe qu’il ne reste plus que cinq minutes, je propose qu’on ne reste pas trop longtemps sur cette slide.
Isabella Vanni : Nous avons une politique explicite de recherche de femmes à faire intervenir pour les valoriser, pour les rendre visibles. Ce sont des femmes qu’on peut rencontrer par exemple pendant des événements. Et, quand on invite par exemple une organisation à parler d’un sujet, on va lui demander explicitement, dans la mesure du possible, si elle propose un homme, de proposer aussi une femme pour avoir une représentation de genre équilibrée. C’est quelque chose qu’on fait systématiquement. Je n’ai pas le temps de lire, mais on a vraiment même des templates pour expliquer pourquoi c’est important pour nous et la plupart du temps on arrive à avoir des femmes qui interviennent.
Magali Garnero : Un des soucis qu’on rencontre c’est que la plupart des femmes qu’on veut interviewer ou qu’on veut inviter ne se sentent pas légitimes à intervenir sur ce sujet-là, ont un syndrome d’imposture ou un manque de confiance en elles. Donc, pour les encourager, on va essayer d’organiser, de préparer l’émission au mieux avec elles, comme on le fait avec tous, en tout cas d’accorder beaucoup plus de temps qu’il ne faudrait. Parfois ça se passe très bien, il n’y a pas besoin du tout de faire quoi que ce soit de plus que de les inviter, mais souvent il va y avoir cet accompagnement un peu plus spécifique pour que l’entretien se passe bien et surtout pour les rassurer sur le fait que si, elles sont les bonnes personnes, que si on les invite c’est qu’on a envie de les entendre, elles, et pas forcément la rockstar spécialiste du sujet.
Isabella Vanni : Justement, pour ne pas inviter toujours les rockstars masculines du logiciel libre, on a pensé à un format de sujet récurrent, qui s’appelle Parcours libriste [8], et, pour l’instant, on a fait neuf portraits et huit portraits sur neuf sont des portraits de femmes. C’est aussi une action très utile pour mettre en valeur les femmes qui agissent dans l’informatique, dans le logiciel libre, peut-être en connaissez-vous quelques-unes.
Magali Garnero : À priori, vous devriez reconnaître Agnès Crepet, à minima, et Françoise Conil, tout en haut, qui s’occupe de MixTeen [9] depuis plusieurs années, qui est aussi une des administratrices de l’April.
Isabella Vanni : Et systématiquement, après chaque émission où il y a des intervenantes femmes, nous leur suggérons, nous les invitons, si elles le souhaitent, bien évidemment, à s’inscrire sur ce site, expertes.fr [10]. C’est un annuaire et la seule condition pour s’inscrire c’est de mettre au moins deux médias dans lesquels on a participé. On leur dit « vous avez participé à l’émission de radio, donc profitez. C’est une façon de montrer que vous êtes là. » Donc s’il y a des médias qui ont envie de faire comme nous, de mettre en valeur des femmes expertes, ils n’ont qu’à chercher selon les différents domaines.
Magali Garnero : Souvent c’est la première conférence, la première interview qui est la plus compliquée, Une fois qu’elles sont passées à la radio pendant 45 minutes, si c’est un Parcours libriste, c’est peut-être plus facile de proposer des conférences de 6 minutes, 20 minutes, 50 minutes, voire une heure, parce qu’il y a déjà eu le stress du micro, cette chose-là qui est un véritable engin de torture pour certaines personnes. Du coup on leur dit « va parler au Capitole du Libre [11] , va parler aux JdLL, aux Journées du Logiciel Libre [12], n’hésite pas à porter ton sujet parce que si nous l’avons trouvé intéressant, il y a de grandes chances que d’autres organisateurs le trouvent aussi intéressant.
Isabella Vanni : On va aller plus vite sur cette diapo parce qu’il y a déjà pas mal de conférences pendant cette édition [de MiXiT] qui parlent de langage non excluant, d’écriture inclusive, etc., comme on est un peu short. Sachez qu’on fait extrêmement attention à cet aspect-là.
Magali Garnero : On peut juste dire le nom de l’intervenante, Diane [Moinet] [13] qui a fait une conférence.
Isabella Vanni : Si vous avez raté cette conférence, on vous recommande vraiment d’aller voir le replay dans une semaine.
Magali Garnero : Et ce n’est pas parce qu’on tape sur l’Académie française, c’est vraiment très bien.
Isabella Vanni : On a l’équipe salariée, mais on ne pourrait pas faire l’émission sans les bénévoles, les chroniqueurs et chroniqueuses sont des bénévoles, l’équipe qui s’occupe des podcasts pareil, la régie, les photos, la voix des jingles.
Magali Garnero : À la régie, ce ne sont que des filles !
Isabella Vanni : À la régie ce ne sont que des filles, c’est vraiment important d’avoir des équipes de bénévoles. Quand on fait un recrutement, non seulement on fait attention à l’écriture inclusive, mais on explique aussi qu’il y a une femme dans l’équipe [éditoriale], donc si les femmes se sentent plus à l’aise, qu’elles veulent être accompagnées par une femme, je me présente, c’est moi. On leur dit aussi que tout est extrêmement documenté, il n’y a pas vraiment de barrières techniques, c’est-à-dire que si on a envie d’apprendre tout est écrit, on accompagne, les autres bénévoles de l’équipe qui accompagnent. Pour la régie, on ne savait absolument pas quoi faire avec la console, les potards, les machins, on a tout appris sur le tas, on s’est amusé comme des folles, on s’amuse encore, donc tout est possible.
Magali Garnero : Excusez-moi, je prends des notes, elle vient de vous spoiler la slide, tu as vraiment tout dit. Tu es merveilleuse !
Isabella Vanni : On a réussi à avoir des équipes de bénévoles plutôt paritaires.
Magali Garnero : On repose beaucoup sur nos bénévoles qui sont extraordinaires !
Ce qui est très important, c’est qu’on a quand même un résultat assez waouh ! Je peux le dire, je suis super fière de notre résultat, je ne pensais pas que ce serait aussi génial. Avec toutes nos intervenantes, nos invitées, nos chroniqueuses, on a réussi à avoir un pourcentage incroyable puisque, en 2022/2023, c’était la saison 6, on avait 40 % d’intervenantes. En 2023/2024, saison 7, on est monté à 47 % et là, pour l’année en cours, donc 2024/2025, qui n’est pas encore finie, mais quand même, on est monté à 49 %. Le fait d’aller chercher des femmes, c’est payant puisque les pourcentages nous montrent que ça fonctionne.
Isabella Vanni : Quand on nous dit « on n’a trouvé personne », en fait, ce sont des excuses ! Si vous y mettez du temps, de l’énergie !
Magali Garnero : Ce sont des statistiques basses parce qu’on s’est juste limité aux femmes visibles. On n’est pas allé poser des questions sur le genre, sur rien.
Isabella Vanni : Pour finir, malheureusement ce n’est pas la bonne diapo, mais on va faire avec, on continue à se former, se questionner, par exemple on assiste aux conférences de MiXiT, on lit des livres. J’ai participé récemment à une fresque de la diversité, j’ai fait un compte-rendu sur la liste Diversité de l’April, une liste publique, tout le monde peut, même sans être membre, participer, partager des ressources.
Magali Garnero : À l’époque, cette liste s’appelait « Diversité » [14] parce que le mot « inclusivité » n’existait pas encore. Ça vous laisse imaginer qu’on a commencé à parler diversité à peu près à partir de 2007 au sein de notre association, c’est vraiment une réflexion assez ancienne.
Isabella Vanni : Parmi les chroniques dans notre émission de radio, depuis cette saison, donc depuis septembre 2024, il y a une chronique qui s’appelle « F/H/X » [15], qui est animée par Florence Chabanois. Florence a aussi fondé une association féministe qui s’appelle La Place des Grenouilles.
Magali Garnero : Elle présente ainsi son émission : « Statistiques éclairantes, expériences individuelles et conseils concrets : votre rendez-vous mensuel pour comprendre et agir en faveur de l’égalité des genres ». Ce n’est pas le genre de chronique que vous retrouverez partout !
Isabella Vanni : On a fait un peu un peu speed, mais je pense qu’on est dans les temps.
Merci beaucoup pour votre écoute.
Magali Garnero : Merci.