Salut à Toi : et si on repolitisait tout ça ? - Goffi

Titre :
Salut à Toi : et si on repolitisait tout ça ?
Intervenant :
Jérôme Poisson (Goffi)
Lieu :
RMLL 2014 - Montpellier
Date :
juillet 2014
Durée :
40 min 38
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Licence de la transcription :
Verbatim
Illustration :
copies d’écran du diaporama support de la conférence
transcription réalisée par nos soins.

Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

Transcription

Salut à vous. Je m’appelle Jérôme Poisson, je suis connu sous le pseudo de Goffi. Je suis un des développeurs du projet « Salut à Toi » dont on va parler dans cette conférence. La conférence va se passer en trois parties. D’abord je vais rappeler, vite fait, les grandes lignes du projet. Ensuite je vais expliquer un petit peu ce qu’on a fait principalement au cours de la dernière année et enfin je vais expliquer un peu ce qu’est le projet en dehors de la partie code.

Les grandes lignes

« Salut à Toi » est un outil de communication, un outil généraliste de communication ; on peut parler de réseau social — maintenant c’est un terme qu’on évite un petit peu, j’expliquerai un peu à la fin pourquoi — qui est libre, bien évidemment, et qui est engagé, on va voir pourquoi.
C’est un outil de communication qui est

  • multi-interfaces, c’est-à-dire qu’on ne fonctionne pas uniquement à travers un site web, on fonctionne à travers divers différents médiums ;
  • multi-usages : on est basé sur le protocole XMPP [1] et on ne se concentre pas uniquement sur la messagerie instantanée. On essaye d’exploiter ça au maximum ;
  • décentralisé on va y venir
  • et libre, bien sûr, sinon je ne serais pas là.

Ici, on a un petit aperçu de ce que le projet est capable de faire. Sur la droite on a les différentes interfaces.
On a une interface web.
On va faire une interface pour téléphone, alors principalement pour Android et Firefox OS parce que, avec iOS, on risque d’avoir des problèmes au niveau du market et ce n’est pas très compatible avec le logiciel libre.
On a une interface de bureau, on a une interface en ligne de commande, donc ça c’est pratique pour automatiser des tâches pour les administrateurs système, etc.
Une interface console, donc là plus de type Ncurses [2].
Sur la gauche, on a un aperçu des fonctionnalités. Évidemment, on pense beaucoup à la vie privée, notamment grâce au chiffrement.

On a prévu de faire des événements, ça ce n’est pas encore disponible.
Du partage de fichiers, pour le moment c’est assez basique, ça veut dire qu’on peut envoyer un fichier à quelqu’un ; ce qu’on veut faire, assez rapidement, c’est pouvoir partager des albums photo, ce genre de choses.

On a des jeux aussi, on a un jeu de tarot actuellement, on a commencé un jeu de quiz et puis on aimerait faire un peu un support pour faire des jeux, principalement des jeux au tour à tour, éventuellement des jeux en temps réel, à terme.

La messagerie instantanée, là évidemment comme on est basé sur XMPP on est très puissant là-dessus, donc autant de la messagerie avec une personne que de la messagerie de groupe. On peut également inclure des réseaux externes du type IRC, etc.
Blogage, microblogage, ça on est en train de travailler beaucoup en ce moment dessus. On a soit du blogage type lourd, type Wordpress ou DotClear, etc., soit du blogage, du microblogage type Twitter ou le mur Facebook.
Et on a pour ambition d’offrir une alternative au courrier électronique parce que le courrier électronique c’est un protocole SMTP qui a beaucoup de défauts, notamment c’est très facile d’usurper l’identité de quelqu’un, il suffit de changer un champ. Le chiffrement est possible mais il n’est pas prévu d’origine. Voilà ça c’est le genre de choses qui sont palliées par XMPP, le chiffrement est d’origine et c’est très difficile, si ce n’est impossible, d’usurper l’identité de quelqu’un. On aimerait profiter du projet pour offrir un alternative au mail traditionnel.

Décentralisé

Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est je vais expliquer vite fait ce que signifie «  décentralisé  ».
Ici on a un exemple d’architecture centralisée. Ça c’est le fonctionnement de Facebook, Google+, Twitter, etc. En gros, on a des immenses hangars qui sont remplis d’ordinateurs, qu’on appelle les data center, et tous les comptes, tous les profils, donc le milliard et quelque de profils pour Facebook, vont se connecter sur ces immenses hangars. Le problème c’est, si quelqu’un veut envoyer un message qui ne plaît pas, disons au hasard un tableau avec un vagin de femme peint sur le tableau, et que ça ne plaît pas pour une raison x, y, que ça ne correspond pas aux conditions d’utilisation du réseau, le réseau peut décider unilatéralement, sans forme de procès, sans quoi que ce soit, de supprimer, censurer le message, voire de supprimer le compte de la personne qui fait ça. Ce n’est, bien sûr, pas un exemple que j’ai pris au hasard : le tableau en question c’est L’Origine du monde de Gustave Courbet, qui est visible à Orsay par tout le monde, y compris des enfants, il n’y a aucun souci avec ça. Il y a quelques années, il y a un artiste suédois qui avait utilisé ce tableau comme image de profil et un des modérateurs un peu zélé a vu que ça ne correspondait pas, enfin a décidé que ça ne correspondait pas aux conditions sur la nudité de Facebook, donc ils ont non seulement supprimé le tableau, mais ils ont supprimé le compte de l’artiste. L’artiste a dû s’expliquer avec eux, s’excuser, ce qui quand même assez énorme, et, au final, a supprimé l’image du tableau pour pouvoir revenir sur le réseau.
A contrario, un réseau décentralisé, c’est ça. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir un immense hangar rempli d’ordinateurs, on a des dizaines, des centaines, des milliers de petits serveurs qui communiquent entre eux. Un serveur ça peut être mille personnes, par exemple dans une université, ça peut être cent personnes dans une association, ça peut être cinq ou six personnes dans une famille, voire ça peut être une seule personne ; on peut avoir très bien un serveur pour soi tout seul. Et là, si on se retrouve avec le même cas, on a un des serveurs qui censure un des messages eh bien là pas de problème, il suffit d’aller voir à côté ou de monter son propre serveur ; les autres utilisateurs peuvent aussi utiliser l’autre serveur si celui-ci pose problème et on reste au même niveau dans le réseau donc on n’a pas les problèmes de censure qu’on peut avoir dans un réseau centralisé et on a une meilleure maîtrise de ses données.

Les changements récents (fonctionnalités)

Je vais vous expliquer un petit peu ce sur quoi on a travaillé au cours de cette année.

Là on a une capture d’écran de l’interface web actuelle, donc on peut voir pas mal de choses ici.

En haut à gauche vous avez de la conversation de groupe, donc type IRC, sachant qu’on peut se connecter au réseau IRC. À droite vous avez de la communication, de la messagerie instantanée avec une seule personne et en bas vous avez du microblogage. Pour l’instant les photos sont hébergées à l’extérieur, on fait un lien vers une photo. Ce qu’on va faire au cours de l’été c’est qu’on va permettre d’héberger une photo directement au sein du projet. Vous voyez qu’il y a un nom au-dessus du microblog, là «  Nouvelle-Calédonie  », là « amis », c’est parce qu’il est possible d’envoyer des messages uniquement à un groupe d’amis, donc uniquement à ses amis, uniquement à sa famille, etc. C’est une chose qui n’est pas possible de base au niveau de XMPP et sur laquelle on a travaillé pour le permettre et qu’on va essayer de faire standardiser pour que ça profite à d’autres projets qui utilisent également ce protocole.
Sur la gauche vous voyez la liste des contacts et c’est pour ça qu’on met, en fait, les groupes en évidence tout en haut, c’est pour permettre de facilement gérer le groupe de personnes à qui on veut parler, on veut envoyer un message.

Le (micro)blogage

Cette année on a beaucoup travaillé sur le blogage et le microblogage, on a ajouté notamment l’édition riche, donc la possibilité de faire des mises en forme, etc. L’édition WYSIWYG, donc What You see Is What You Get, c’est-à-dire la possibilité de directement faire un message qui va apparaître de la façon dont il va apparaître chez votre correspondant. On a ajouté la gestion des commentaires, et donc un flux Atom parce que, quand on envoie un message public, on a un bloc statique qui les affiche, y compris pour des gens qui n’ont pas de compte sur le projet, donc accessible par Google, etc. Et là on est en train, en fait, de créer un moteur de blog décentralisé. L’idée, ici, c’est qu’on va faire plus ou moins la même chose que des Wordpress et des DotClear, mais on va se retrouver avec un seul compte, un seul mot de passe, donc votre Jabber ID, donc le compte XMPP qui ressemble à une adresse e-mail, et votre mot de passe et, avec ça, vous pourrez, par exemple, commenter des blogs qui peuvent être sur n’importe quel serveur dans le monde. L’intérêt de ça c’est que quand vous voulez commenter un blog, eh bien vous n’avez pas besoin de créer un compte, recevoir un mail, confirmer l’e-mail, etc. Donc c’est une avancée assez sympa par rapport à ce qui se fait actuellement.

La messagerie/autre

Ici, sur la capture que vous voyez en haut, vous voyez quelque chose qui va vous rappeler l’e-mail, donc là c’est toujours dans cette idée de remplacer l’e-mail à terme. On a rajouté la possibilité d’envoyer des champs copie carbone ou copie carbone invisible. Petit détail, vous voyez sur le premier champ « To » il y a arobase, c’est-à-dire que sur le champ « To », au lieu de le faire comme on le ferait avec un e-mail, d’envoyer une liste d’e-mails interminable, on met directement le nom du groupe et on peut envoyer un message à tout un groupe très facilement, donc sans risquer que quelqu’un oublie de faire replay all, etc., enfin le genre de problèmes qu’on peut avoir avec un e-mail.
Voilà ! On essaye de travailler sur ce genre de choses. On voit aussi un petit peu l’interface, enfin les champs pour mettre en forme, et on s’amuse aussi un petit peu sur les fonctionnalités, donc on essaye d’exploiter le protocole XMPP à fond.

Là on s’est un peu amusé à faire une télécommande universelle, il y a une petite vidéo sur le site qui montre ça, on peut vous la montrer au stand si vous voulez. L’idée c’est qu’on a un VLC qu’on lance, qu’on met sur pause. On a une interface en ligne de commande qui va récupérer les commandes de VLC, play, pause, etc., qui va les exporter par XMPP ce qui va permettre avec n’importe quel client XMPP derrière de piloter son VLC de n’importe où. Donc ça peut marcher avec quasiment n’importe quel logiciel parce qu’on utilise «  D-Bus  » qui est très populaire dans le logiciel libre.
Et radio collective, ça c’est aussi une petite fonctionnalité où on s’est amusés. C’est-à-dire qu’on prend un salon de conversation, on a une liste de lecture commune, chacun peut rajouter un morceau sur cette liste de lecture et quand une musique va être jouée, ça va être joué chez tout le monde en même temps. On s’est amusé un peu petit peu à hacker plus ou moins le protocole.

En cours et à venir

Là c’est une version qu’on ne devrait pas tarder à sortir.
On a beaucoup travaillé sur le chiffrement. On a notamment rajouté le support de https, donc quand il n’y a pas de faille majeure, ce n’est pas mal pour se protéger.

On a rajouté le chiffrement de bout en bout, donc OTR pour ceux à qui ça parle. Petite note d’ailleurs, OTR n’est pas du tout adapté à XMPP aujourd’hui, donc c’est un peu du bricolage de l’utiliser, malheureusement c’est ce qui est utilisé dans la plupart des projets XMPP. Mais bon, c’est toujours mieux que rien, donc on est en train de finir l’implémentation.
On a rajouté la sécurisation de la base de données, donc les mots de passe, c’est-à-dire qu’on chiffre tous les mots de passe de base au cas où il y aurait un pirate, un gouvernement, une entreprise, etc., qui aurait accès au disque dur, pour éviter de récupérer les mots de passe de tous les comptes.

Et donc on va faire bientôt, comme je disais tout à l’heure, une interface pour téléphones, pour Android.
Le chiffrement de bout en bout, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui savent ; pour les autres, c’est un peu pour expliquer ce que c’est.

Ici on a une image qui représente Internet, donc on a deux personnes qui veulent parler l’une avec l’autre et leurs serveurs respectifs. Vous vous souvenez de l’image avec tous les serveurs qui communiquent entre eux, voilà, ce sont deux de ces serveurs-là qui veulent communiquer entre eux. Si on envoie un message, de base, par XMPP, c’est chiffré entre la personne qui envoie et le serveur, donc il n’y a pas de souci pour envoyer le message sur le serveur. Le problème c’est que quand le message est sur le serveur, quelqu’un, ça peut être un administrateur ou n’importe qui, enfin n’importe qui qui a quand même un accès au serveur, peut voir le message entièrement en clair. Parce que le serveur, en fait, a besoin de déchiffrer le message pour savoir ce qu’il y a dedans, à qui l’envoyer, etc. Après il est renvoyé chiffré. Sur l’autre serveur, on a le même problème et, au final, la personne va avoir le message sans se douter que quelqu’un a pu le voir.
A contrario, sur un chiffrement de bout en bout, on utilise la même chose, sauf qu’au lieu d’envoyer le message directement on va le mettre dans un coffre. Le coffre c’est le chiffrement, c’est-à-dire qu’on va se retrouver avec une bouillie de lettres et de chiffres sans signification qu’on va envoyer directement au serveur. Là, la personne peut toujours voir ça, mais ne va rien y comprendre parce que ça va être juste une bouillie de chiffres. Donc ça permet d’envoyer un message de manière sécurisée ; la personne a la clef du coffre et peut récupérer le message facilement.

L’intérêt d’un chiffrement de bout en bout, c’est que sur les points où le message est en clair, on peut mettre une espèce de coffre pour protéger les correspondances. Sachant que ça ne protège pas tout non plus : le serveur sait toujours à qui le message est envoyé donc sait à qui vous parlez, ce qui peut être un problème dans certains cas. Là, il y aura d’autres solutions, éventuellement intégrer Tor etc, mais ce sont des choses qu’on a prévues pour plus tard.

Les changements récents (organisation)

On va parler un petit plus du projet en dehors du code, donc pour expliquer un peu plus le titre de la conférence.

Jusqu’ici c’était un projet qui était fait sur le temps libre, qui a été commencé en 2008. Là, ça fait un an que nous sommes deux développeurs — donc Adrien qui est actuellement au village — à travailler dessus à plein temps.
On a décidé de créer une association, on a déposé les statuts la semaine dernière, on attend la validation de la préfecture pour travailler dessus, parce qu’on a l’intention de se salarier tout en restant à but non lucratif. C’est-à-dire que si jamais on faisait des bénéfices, ils seraient réinjectés dans la structure, éventuellement on pourrait s’augmenter si vraiment on en faisait beaucoup. L’idée c’est d’en vivre, mais pas de se faire racheter par Facebook pour 16 milliards dans cinq ans.

C’est une association, parce qu’une association on peut la transformer en coopérative, donc soit en SCOP soit en SCIC. Donc on est sur un modèle autogéré, ça on va y revenir aussi.

On a beaucoup travaillé sur la documentation dans l’idée que les gens puissent venir nous aider — petit message — pour que principalement les développeurs pour le moment puissent voir comment ça fonctionne et puissent contribuer si possible.
On veut aussi travailler sur la documentation pour les utilisateurs parce qu’un logiciel qui n’est pas documenté c’est un logiciel inutilisable, donc on va essayer de travailler un peu dessus et aussi sur les tests, les tests automatisés, ça c’était complètement inexistant il y a un an. Là c’est déjà beaucoup mieux, on a encore du travail à faire dessus, mais l’idée c’est qu’à chaque fois qu’on fasse une modification, on n’ait pas de régression, on n’ait pas de gros loup qu’on n’aurait pas vu manuellement, on essaye d’automatiser au maximum.
On essaye aussi d’augmenter le rythme des versions, jusqu’ici il y avait des versions très espacées, à peu près tous les ans. Là, on essaie d’avoir une version tous les deux-trois mois, voire plus proche si possible, donc on espère avoir une version grand public à la rentrée. Bon, ce n’est pas gagné, mais on essaye de se concentrer, de limiter le nombre de fonctionnalités, de se concentrer sur le microblogage pour avoir un truc prêt. Ce qu’on appelle version grand public c’est une version qui serait à la fois facile à installer, facile à utiliser et suffisamment stable pour être utilisée au jour le jour. Sachant que nous, on l’utilise déjà au jour le jour mais comme on est dedans, on sait corriger les problèmes qu’on peut avoir.

Besoin de politiser ce milieu

Pourquoi on parle de besoin de repolitiser ce milieu ?

On entend beaucoup parler de vie privée, surtout depuis l’histoire de Snowden, j’imagine qu’ici vous en avez entendu parler des dizaines de fois depuis de le début des RMLL. C’est très bien, il faut effectivement parler de la vie privée et donc nous, on y réfléchit aussi, vous l’avez vu, notamment avec le chiffrement de bout en bout, mais ce n’est pas le seul problème. On essaye aussi de réfléchir à l’impact que peuvent avoir les nouvelles technologies, les nouveaux médias sur nos vies. On a quelques exemples de problèmes qu’on a identifiés. Par exemple, on a le problème du consumérisme. Ça c’est un truc qu’on voit particulièrement avec Twitter. Twitter ce sont des petits messages que tout le monde envoie. Le problème c’est qu’on se retrouve noyé sous une masse d’informations, au point qu’on peut avoir des articles qu’on va partager sans même les lire donc on va avoir des choses qui vont faire le buzz pendant un ou deux jours et puis qu’on va complètement oublier après. Je suis sûr qu’on ne se souvient plus des choses qui ont fait le buzz il y a, par exemple, un mois. Un autre problème, c’est la course à l’audience. Alors là c’est plutôt le like de Facebook ; le like de Facebook c’est quand on a le petit pouce sur les messages. Là, l’idée c’est d’avoir la plus grosse, c’est d’avoir le plus de choses possibles, pour être plus visible auprès des autres. Ça devient au final un outil marketing, au point qu’on arrive à avoir de trucs complètement délirants comme un marché noir pour aller acheter des likes sur les réseaux parallèles, c’est du grand n’importe quoi ! C’est une raison pour laquelle, à priori on ne va pas implémenter ce genre de choses, le like. Après on peut toujours en discuter et peut-être qu’on se trompe, mais c’est le genre de choses qui nous pose problème.
La culture de masse.
Ça c’est une chose qui va de pair avec le problème de la langue. Je n’ai rien contre l’anglais, je pense que c’est très bien d’apprendre l’anglais. Le problème c’est qu’aujourd’hui l’anglais est utilisé comme langue par défaut et que l’anglais, comme toutes les langues vivantes, est attaché à une culture, principalement plus une culture libérale. Donc on se retrouve à avoir, surtout avec Internet, des messages, des mouvements ou des mèmes sur Internet qui vont toucher toute la planète d’un coup. Ça peut être des trucs rigolos : vous avez tous vu le chat avec l’arc-en-ciel derrière, vous avez tous vu des chats qui se cassent la gueule, etc. Ça peut être de plus en plus des choses rigolotes mais publicitaires, des vidéos virales. Le problème ce n’est pas que ces choses fassent rire, le problème c’est que ces choses fassent rire toute la planète en même temps. Du coup on se retrouve avec une culture qui est uniformisée et on perd complètement l’intérêt des confrontations des cultures, des différences de perception des choses qui peuvent faire avancer l’humanité et ça c’est un gros souci qu’on a avec les médias sociaux aujourd’hui.
Les médias privés non contrôlables.
Là on l’a vu, par exemple avec les européennes ou les municipales. Aujourd’hui, le moyen de communication privilégié par les élites politiques c’est Twitter. Twitter c’est une boîte noire, c’est-à-dire qu’on ne sait absolument pas ce qu’il fait. Je ne dis pas qu’il le fait, mais il pourrait très bien favoriser quelqu’un ou censurer un message pour une personne en particulier ; enfin, on ne sait pas du tout ce que ça fait ! C’est une boîte noire qui est contrôlée par une entreprise privée, donc ce qui est quand même un gros souci quand le gouvernement utilise ça comme moyen de communication. Et c’est une boîte noire contrôlée par une entreprise privée qui est située aux États-Unis, qui est quand même un pays reconnu pour son respect de la vie privée, on l’a vu avec Snowden ! Donc ça pose quand même de gros soucis.
Tout ça pour dire que, contrairement à ce qu’on entend souvent, la technologie n’est pas neutre.
Nous pourquoi on parle de ça ? On ne dit pas qu’on a une solution à tout, mais on peut parfois apporter des solutions techniques à ce genre de choses. Par exemple, entre une lecture papier et une lecture sur écran, on perd complètement la lecture linéaire. Par exemple sur un article de journal, vous allez lire votre article et, éventuellement, ça peut être quelque chose de profond, etc. Sur un écran d’ordinateur, vous allez commencer à lire un article, vous allez avoir des liens, souvent vers Wikipédia par exemple, vous allez lire ce lien. Et après ce lien, vous allez lire un autre lien, un autre lien, un autre lien, etc., et vous allez complètement oublier l’article d’origine. Une solution technique simple pour ça ce serait de prendre tous les liens et de les mettre à la fin du message pour pouvoir garder la lecture linéaire et approfondir éventuellement plus tard s’il faut. Je ne dis pas que c’est la meilleure solution, je dis juste que c’est le genre de choses auquel on réfléchit. Quand on peut apporter des solutions techniques on va le faire ; si on ne peut pas apporter de solution technique on aimerait au moins en discuter, débattre et voir ce qu’on peut faire. En fait, l’idée c’est d’amener ce genre de question dans le débat public. On parle toujours de vie privée, mais qu’on ne fasse pas que de la vie privée qu’on réfléchisse aussi aux impacts de ces technologies sur nos propres vies.
Est-ce que, au final, la question c’est : les réseaux sociaux c’est un outil de liberté parce que ça permet de communiquer avec n’importe qui dans le monde ? Ou c’est un asservissement parce qu’on se retrouve à passer notre vie dans les transports sur le téléphone ou chez soi sur ordinateur ?

Travailler autrement

Pour revenir un peu à l’histoire de l’association qu’on a créée, comme je le disais tout à l’heure, on a fait une association à but non lucratif, loi 1901, sachant qu’on va se salarier, donc on aura une gestion intéressée dans le sens qu’on sera salariés mais on réinjectera les bénéfices dans la structure.
On se crée en autogestion. L’autogestion c’est un mot qui revient un peu la mode mais peut-être pas dans son sens initial. Nous, on l’utilise vraiment comme c’était utilisé dans les années soixante, soixante-dix, c’est-à-dire qu’on ne veut absolument pas de hiérarchie, on veut être tous au même niveau ; on prend les décisions par consensus. Ça veut dire qu’on veut l’égalité des salaires, on ne veut pas mettre de hiérarchie de salaire si on la supprime ailleurs. On veut, alors partage des tâches ce n’est peut-être pas super bien expliqué, mais disons qu’on veut éviter la spécialisation des tâches. C’est-à-dire que les tâches ingrates on veut qu’elles soient partagées par tout le monde et on ne veut pas qu’il y ait une personne qui soit spécialiste de quelque chose, on peut avoir des préférences, mais on ne veut pas qu’une chose soit un domaine réservé d’une seule personne.
Et aussi, on est un peu contre l’idée de concurrence. Ça, on le voit même beaucoup avec le logiciel libre, on lit régulièrement que la concurrence est la meilleure façon de faire, le meilleur moyen d’avancer, etc. Nous, on pense qu’on ira beaucoup plus loin en s’entraidant. Je pense notamment aux autres projets libres, il y a une dizaine de projets qui ne sont pas mal, vous avez peut-être déjà entendu parler de Movim [3], que je vous recommande d’ailleurs, qui est très bien, de Jappix, Buddycloud, Friendica, Diaspora évidemment, c’est le plus connu. Nous, on ne se sent pas en concurrence avec ces projets. Au contraire, on veut qu’il y ait au maximum l’interopérabilité. C’est d’autant plus facile avec des projets comme Movim, Jappix et Buddycloud parce qu’ils utilisent le même protocole que nous. Avec d’autres projets comme Friendica et Diaspora ou Lorea, etc., on va essayer de faire des passerelles pour pouvoir communiquer avec eux. L’idée c’est qu’on va tous dans la même direction et que, ce qu’on devrait plus voir disparaître, au moins limiter, c’est plus les Facebook et autres Google +.

Pourquoi ne pas utiliser le terme « réseau social »

Comme je le disais au début, on n’utilise pas trop le terme réseau social, bon des fois on le fait parce que, malheureusement, ça parle un peu aux gens. Pourquoi on ne l’utilise pas ? Déjà parce que c’est un terme marketing, c’est un terme qui ne veut strictement rien dire : un mail c’est un réseau social, un IRC c’est un réseau social. C’est un peu comme Web2.0, en fait, ça n’a pas vraiment de sens au final.

Aussi parce qu’on a souvent une idée très précise de ce que c’est, alors typiquement un truc bleu avec un « f » dessus. Nous, on ne veut pas faire un clone de ce truc bleu ; on veut bien rependre les bonnes idées, mais le but ce n’est pas de suivre ça, le but c’est vraiment d’explorer ce qu’on peut faire avec les moyens d’aujourd’hui.
Et aussi, parce que, comme je le disais tout à l’heure, ces réseaux ne sont pas forcément sociaux, dans le sens que, qu’est-ce qu’il y a de plus social ? Est-ce que c’est aller dans une association ou sortir dans un bar et rencontrer des gens ? Ou est-ce que c’est rester devant son ordinateur et faire des recherches par critères, en cherchant des gens qui nous ressemblent, plutôt que des rencontres un peu plus au hasard ?

Le contrat social

Une chose très importante et j’ai oublié de les prendre, on a un contrat social, d’habitude j’en amène, j’ai oublié de les prendre, donc vous les retrouverez au stand, au village, si vous voulez le lire. Le contrat social, en gros, c’est un texte qu’on a écrit avec nos orientations idéologiques, qu’on a inscrit dans les statuts de l’association d’ailleurs. L’idée, là, c’est de montrer qu’on veut utiliser des logiciels libres, qu’on va décentraliser, qu’on veut éviter la censure, pas de favorisation par rapport à une géographie, qu’on veut de l’accessibilité, etc. L’idée c’est que si un jour on dévie un petit peu de cette idéologie, les gens viennent nous voir et nous disent « ah oui, mais là vous avez dit ça », et à ce moment-là on dit « ah oui, comment on peut faire pour arranger ça ? », etc.
Le fait d’utiliser du logiciel libre permet, si vraiment un jour on partait en crabe, que quelqu’un puisse reprendre le projet, le forker et le remettre un peu plus dans un meilleur environnement éthique. Donc voilà !

Pas de censure, pas de publicité et favoriser l’humain. Ce qu’on entend par là, c’est qu’on aimerait favoriser toujours les rencontres réelles, publiques, plutôt que les rencontres virtuelles. Pour comparer à Facebook, Facebook, leur but c’est que vous passiez le plus de temps possible sur le site. Nous, notre but, c’est que vous passiez le moins de temps possible dessus. On veut permettre d’organiser des événements, des choses comme ça, faciliter les rencontres mais pas qu’elles prennent le pas sur les rencontres réelles.

Conclusion

Pour revenir à la phrase d’origine, Salut à Toi est un outil de communication, généraliste parce qu’on ne se concentre pas uniquement sur la partie réseau social qui n’est pas un bon terme donc, qui est libre et qui est engagé dans le sens qu’on a beaucoup de réflexion sur ces moyens de communication.
On arrive à la fin de cette présentation.
Les images viennent de openclipart.org.
Le logo a été fait par Adrien Vigneron qui a été le premier gros contributeur de Salut à Toi.
Ici vous avez l’adresse du site officiel [4] ; le site de démo qui, à terme deviendra certainement un site d’hébergement bien que, nous ce qu’on aimerait, c’est que ce soit au maximum les associations ou les gens : soit les gens s’auto-hébergent, soit des associations qui fassent de l’hébergement pour les gens qui sont moins techniques, qui n’ont pas envie de s’embêter à s’auto-héberger.
Le blog [5], là, ce sont parfois des messages techniques, soit des réflexions un peu plus politiques ou sociales.
Mon adresse de courrier électronique [goffi chez goffi.org] et mon Jabber ID [goffi chez jabber.org].
Merci d’avoir assisté à cette présentation et si vous avez des questions c’est le moment.
[Applaudissements]
Public : Inaudible.
Jérôme : Je répéterai la question.
Question : il y a une concurrence ? Si tout le monde utilise Diaspora ou Salut à Toi, du coup il y aura tout le monde d’un côté et, si j’ai bien compris, donc la concurrence va disparaître petit à petit ?
Là c’est l’interopérabilité qui permet d’éviter ce genre de choses. Diaspora c’est un peu plus complexe parce qu’ils n’ont pas le même protocole que nous. Là c’est plus Movim. Movim on est en train de travailler avec eux, on a un protocole commun qui est XMPP, et donc, le fait d’utiliser un protocole commun ça permet de changer de logiciel très facilement et de garder ses contacts, toutes les choses et tout ça. Pour Diaspora, comme on n’utilise pas le même protocole, on travaille sur des choses qui s’appellent les passerelles, les transports ou gateway, ça dépend quelle langue on utilise. Ça, en fait, ce sont des composants XMPP qui vont traduire le réseau externe en XMPP pour permettre de communiquer avec eux. L’idée c’est que chacun utilise son outil favori mais qu’on reste en contact, tous ensemble, et qu’on fasse un grand réseau commun. Ça répond ? OK.
Public : Inaudible.
Jérôme : Question : si on est interopérable, est-ce qu’on ne va pas uniformiser les fonctionnalités ? Parce qu’on va essayer, en étant interopérable, de faire la même chose que l’autre réseau.
Nous, on essaye de faire le maximum de choses de XMPP, donc de gérer tout ce qu’il est possible de faire. Mais, par contre, avec notre idée de multi-interfaces c’est qu’on ne va pas forcément afficher les mêmes choses selon l’interface. On peut, par exemple, faire une interface qu’avec du microblog, sans faire la communication et tout ça. L’idée c’est de faire le maximum de choses mais pas forcément d’offrir toutes les choses.
Après, interopérable, ça ne veut pas dire qu’on est interopérable sur tout, c’est-à-dire qu’on peut choisir. Par exemple, quelqu’un qui va utiliser Gajim ou Psi ne voudra faire que de la messagerie et on sera interopérable avec eux. L’idée, avec XMPP, c’est que c’est extensible, donc si il y a une fonctionnalité qu’on ne gère pas, on pourra l’ajouter facilement. Et si quelqu’un ne gère pas une fonctionnalité, en fait, on a une liste des fonctionnalités qui sont gérées par la personne en face et donc on s’adapte à la personne en face. Mais l’idée c’est qu’on ne se limite pas aux choses. Oui. Il y en a trois en ligne. Du protocole ?
Public : Inaudible.
Jérôme : Question : on utilise XMPP, est-ce qu’on a implémenté la totalité du protocole et est-ce qu’on l’a étendu ?
C’est impossible de tout implémenter parce que c’est vraiment énorme. On implémente selon nos priorités. Par exemple, on a la partie qui gère l’audio-vidéo qu’on a envie de faire, qu’on fera, mais pas tout de suite parce qu’on a d’autres priorités pour le moment-là, donc ça ne sera pas avant six mois, un an certainement. Notre idée ce serait d’implémenter le maximum mais après, on a des ressources limitées. Par exemple aussi, en ce moment, ils sont en train de travailler sur l’Internet des objets, nous, ça ne nous intéresse pas trop pour le moment ; c’est le genre de choses qu’on ne va pas implémenter tout de suite. Maintenant, comme on a une architecture modulaire, si quelqu’un en a besoin, il peut toujours faire un plugin et on le diffusera avec plaisir.
Maintenant est-ce qu’on a rajouté des trucs ? Oui. Tout à l’heure, ce que je montrais avec le microblog où on envoyait un microblog uniquement à nos amis, uniquement à notre famille, etc., c’est un truc qui n’existe pas aujourd’hui dans XMPP. Nous, on a fait notre propre implémentation qui n’est pas encore standard et donc là, on va travailler sur une extension XMPP pour le standardiser. Jusqu’ici on n’avait pas trop le temps de travailler sur le protocole. Là on a soumis notre première XEP, alors XEP c’est XMPP Extension Protocol, c’est donc une addition au protocole ; on a fait notre première extension et on va essayer de travailler un peu dessus. Mais, encore une fois, c’est une question de ressources disponibles. Il y avait d’autres questions sur la ligne ?
Public : Inaudible.
Jérôme : Question : quel est le modèle économique avec l’association ?
Ça c’est une question qui revient souvent, qui, effectivement, est très difficile. L’idée, avec l’association, c’est aussi de pouvoir tester un peu ce qu’on peut faire. Donc on a quatre pistes, principalement, qui sont plus ou moins réalistes et qui nous laissent plus ou moins d’indépendance :

  • la première ce serait de fonctionner avec des dons, mais, à moins de s’appeler Wikipédia, ça semble assez peu réaliste ; disons que c’est celle qu’on préférerait parce qu’on aurait le plus d’indépendance ;
  • la deuxième c’est une forme un peu dérivée de dons, c’est le financement collaboratif, le crowdfunding. C’est très à la mode, ça demande un peu de travail pour faire les dossiers, etc., et communiquer, mais c’est une possibilité ;
  • la troisième c’est un modèle beaucoup plus classique dans le logiciel libre, ce serait de faire du service. Donc on garde tout libre, gratuit, sans pub, etc., mais on ferait du support technique ou du développement de fonctionnalités particulier, payant, pour des entreprises, des universités, etc. ;
  • et la quatrième c’est un truc auquel on réfléchit depuis quelque temps, ce serait de faire des mini PC, des «  plug computers  » : on ferait une version pré-installée, il n’y aurait plus qu’à brancher sur sa box chez soi, et donc on se financerait en vendant ça. Là ça pose d’autres problèmes parce qu’il faudrait des stocks, il faudrait des investissements pour les stocks, etc., donc ça complique aussi. Mais là, l’idée ça permettrait de bien répartir le réseau vraiment partout et peut-être que ce sera juste un mix de tout ça. On essaye de voir ce qui nous permet d’être indépendants, etc. Oui ?

Public : Inaudible
Jérôme : Question : on a dit qu’on était contre la pub, mais comment techniquement on peut l’empêcher ?
On ne peut pas l’empêcher parce que, de toutes façons, c’est du logiciel libre, donc on va juste ne pas la faciliter. Nous déjà, sur les serveurs qu’on va héberger, on n’en fera pas, ça c’est sûr. Après, ne serait-ce qu’en évitant les fonctionnalités comme les like, etc., c’est déjà une façon d’empêcher. Maintenant c’est libre, donc n’importe qui pourra toujours modifier, ça restera compatible, mais voilà ! Juste l’idée, c’est que nous on est contre ; nous on évite et après les gens feront ce qu’ils veulent du projet. Il y avait une question. Oui.
Public : Inaudible
Jérôme : Question : ce que je disais tout à l’heure avec les blogs décentralisés, le fait d’avoir un compte unique, est-ce qu’on va avoir un wrapper pour OpenID ou pas ?
Disons que c’est un peu redondant avec XMPP. XMPP permet de faire la même chose qu’OpenID, il y a même eu des plugins qui avaient été faits pour Wordpress pour utiliser XMPP comme on utilise OpenID. Est-ce qu’on va faire un wrapper pour OpenID ? Jusqu’ici on ne s’est pas posé la question. Après, je ne sais même pas si c’est techniquement facile à faire, enfin faisable ou pas. Pourquoi pas ? Disons que ce n’est pas vraiment dans nos objectifs immédiats, mais pourquoi pas. Une autre question ? Oui.
Public : Inaudible
Jérôme : Question : aujourd’hui j’ai un serveur XMPP. Je veux utiliser Salut à Toi, qu’est-ce que je dois faire ?
Aujourd’hui c’est compliqué, c’est pour ça qu’on dit qu’on n’a pas encore une version grand public. On a une page sur le wiki qui explique ça, qui est un peu compliquée. Comme on a notre version propre de PubSub [publish-subscribe qu’on n’a pas encore standardisée, on oblige à rajouter un composant sur le serveur. Ça marche sans souci avec n’importe quel serveur pour tout ce qui est messagerie, etc. ; c’est pour le microblogage que ça pose souci. Aujourd’hui on utilise Prosody, avec un module de Prosody qu’on a fait, enfin on a modifié un module existant pour pouvoir l’utiliser. Là, justement, l’extension qu’on a soumise c’est pour permettre d’utiliser notre composant avec n’importe quel serveur. Ce qu’on espère c’est que, d’ici quelques mois, ce soit possible d’utiliser avec n’importe quel serveur. Aujourd’hui c’est encore difficile, on déconseille pour le moment de l’utiliser sauf pour expérimenter et on espère que notre version grand public permettra une installation facile. À noter, quand même, qu’on est déjà disponible dans quelques distributions, notamment dans Debian, dans Arch, etc. Ça commence déjà à être un peu plus facile à installer quoi. Oui ?
Public : Inaudible.
Jérôme : Question : comme on a dit tout à l’heure qu’on allait faire une app pour Android mais, à priori, pas pour iOS, est-ce que c’est possible d’avoir le site en responsive design, c’est-à-dire qui va s’adapter au petit écran ?
Oui. C’est l’idée, et aussi pour Firefox OS, parce que c’est assez difficile, j’en avais un peu discuté aux Journées du Logiciel Libre à Lyon avec une personne de Mozilla. C’est assez difficile de faire une application hors ligne parce que, si on veut, par exemple, lire des messages de blogs, etc. Donc, on va faire, oui, on va essayer d’adapter l’interface web aux petits écrans. Donc ça oui, c’est prévu. Quelqu’un d’autre peut-être ? Une question ? Non. OK. Vas-y.
Public : Inaudible.
Jérôme : Question : si, comme on le montrait tout à l’heure, on se met à éviter un serveur dans lequel on n’a plus confiance, est-ce que c’est transparent ou ce n’est pas transparent ?
Le problème c’est qu’XMPP se base sur du DNS. Donc si on a une adresse en @ le nom du serveur point blabla, si on n’a pas la main sur ce serveur, on ne peut pas récupérer cette adresse facilement. Par contre, ce qu’on peut faire, c’est qu’il y a des extensions qui permettent de récupérer ses contacts et de réinscrire, enfin, refaire des demandes d’inscription aux autres contacts. Il y a des choses qui sont prévues dans XMPP mais, effectivement, ce n’est pas idéal, on risque de changer d’adresse, enfin on va changer d’adresse, c’est sûr, si on n’a pas la main, à moins qu’on ait réservé son propre DNS pour rediriger à la base sur le truc, enfin il y a plusieurs cas techniques. Mais voilà, effectivement, ce n’est pas forcément transparent, mais c’est possible. Plus de questions ? Bon, eh bien, merci beaucoup et vous pouvez nous rejoindre au stand.
[Applaudissements]

Références

[1XMPP

[2Ncurses

[3Movim

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.