Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l’émission du 1er décembre 2020

Titre :
Émission Libre à vous ! diffusée mardi 1er décembre 2020 sur radio Cause Commune
Intervenant·e·s :
Béatrice Pradillon - Marie-Odile Morandi - Laurent Costy - Christian Pierre Momon - Adrien Bourmault - Jean-Christophe Becquet - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie
Lieu :
Radio Cause Commune
Date :
1er décembre 2020
Durée :
1 h 30 min
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Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription :
Verbatim
Illustration :
Bannière de l’émission Libre à vous ! de Antoine Bardelli, disponible selon les termes de, au moins, une des licences suivantes : licence CC BY-SA 2.0 FR ou supérieure ; licence Art Libre 1.3 ou supérieure et General Free Documentation License V1.3 ou supérieure. Logo de la radio Cause Commune utilisé avec l’accord de Olivier Grieco.
NB :
transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.

Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

logo cause commune

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.

« Au cœur de l’April (dé)confinée », c’est le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme les résultats du label Territoire Numérique Libre 2020 et aussi la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe aujourd’hui sur le jeu La sagesse et/ou la folie des foules.

Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.
Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et en DAB+ et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Étienne Gonnu chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’April c’est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.
Nous sommes le 1er décembre 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni. Bonjour Isa.
Bonjour Isabella : Bonjour Étienne.
Étienne Gonnu : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à nous contacter. Pour ce faire vous pouvez vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site de la radio, causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous ensuite sur le salon dédié à l’émission. Vous pouvez aussi participer à nos échanges en appelant le 09 72 51 55 46, vous retrouverez le numéro sur le site de la radio.
Nous vous souhaitons une excellente écoute.
Tout de suite place à notre premier sujet.

Résultats de l’édition 2020 du label Territoire Numérique Libre (TNL)

Étienne Gonnu : Nous allons commencer, comme je vous le disais, par parler des résultats du label Territoire Numérique Libre, le label TNL, édition 2020, dont la remise des prix a eu lieu ce matin, à distance bien sûr étant donné le contexte sanitaire.

J’ai le plaisir de recevoir par téléphone normalement Béatrice Pradillon, responsable communication de l’Adullact. Bonjour Béatrice.
Béatrice Pradillon : Bonjour Étienne.
Étienne Gonnu : Béatrice, première question très simple : est-ce que tu pourrais déjà nous rappeler ce qu’est l’Adullact et quel est l’objet de ce label ?
Béatrice Pradillon : Tout à fait. Déjà merci pour l’invitation.

L’Adullact c’est l’Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres dans les administrations et collectivité territoriales, qui existe depuis 2002, donc on a 18 ans, on est majeurs cette année. Notre cœur de métier ce sont les collectivités et les services publics. On s’adresse vraiment à eux et notre activité, on va dire, c’est de conseiller les collectivités, de les aider à coordonner leurs actions en ce qui concerne le développement des logiciels libres métier.

Il y a quelques années on a eu une idée toute simple, en réponse à d’autres labels existant comme les labels Villes ou Villages Fleuris, Villes Internet que tout le monde connaît, on s’est dit pourquoi ne pas créer un label qui, en fait, récompense, fait la promotion des initiatives des collectivités en faveur des logiciels libres et des licences ouvertes. Partant de là, on a constitué à la fois un comité d’organisation autour de nous avec différents acteurs du Libre et des services publics, bien sûr l’Adullact, l’April, l’AFUL [Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres], l’association Déclic [Réseau d’échange d’informations entre structures], le cluster Naos en Nouvelle-Aquitaine [Nouvelle-Aquitaine open source] et, en représentant des collectivités, la commune de Saint-Martin-d’Uriage qui était d’ailleurs partante depuis le début pour nous accompagner. Depuis on a été également soutenus par d’autres structures, mais l’idée c’était de créer un label pour vraiment permettre aux collectivités à la fois d’auto-évaluer leur démarche en faveur du Libre, mais aussi de récompenser vraiment les projets libres et de les faire connaître aux autres collectivités.
Étienne Gonnu : Merci pour cette présentation très claire. Effectivement, comme l’as dit, l’April est membre de ce jury depuis le début, on a tout de suite souhaité soutenir cette initiative. Pareil, on pense qu’il est important de faire du lien, on sait que la communication, communiquer sur les initiatives vertueuses est quelque chose d’important.

Là c’est le TNL 2020, ça fait depuis 2016, donc c’est la cinquième édition. Est-ce que tu peux peut-être nous rappeler comment ce label fonctionne ? Tu as parlé d’un jury. On peut dire que derrière il y a aussi un questionnaire. Est-ce que tu peux nous donner plus de détails sur comment fonctionne, tout simplement, ce label, de la candidature au résultat ?
Béatrice Pradillon : En fait, c’est un label qui fonctionne de manière annuelle. En général on a une campagne de candidatures qui démarre un petit peu avant l’été, à la fin du printemps.

Les collectivités ont un formulaire en ligne qu’elles doivent renseigner. Il y a cinq grandes thématiques : la stratégie ; l’interopérabilité et l’accessibilité qu’on a mises ensemble ; les logiciels et systèmes libres pour, bien sûr, savoir ce qu’elles utilisent sur leurs ordinateurs ; la partie écosystème et communication : quelles sont, par exemple, les entreprises du numérique libre sur leur territoire, est-ce qu’il y a des fab labs, est-ce qu’elles forment leurs agents, est-ce qu’elles organisent des évènements autour du Libre ; et enfin, en dernier, l’ouverture des données publiques.

Donc les collectivités répondent à ces cinq thématiques, elles ne sont pas forcément obligées d’être compétentes sur chacune des thématiques. On a, par exemple, des collectivités qui ne font pas encore d’open data, mais ce n’est pas grave, ça n’empêche pas de candidater.

À la clôture des candidatures, tous les dossiers sont réunis, ils sont examinés par un jury composé des structures qui sont au comité d’organisation et également du Conseil national du logiciel libre. Ensuite on organise une remise des labels en fin de l’année, fin novembre début décembre, où sont décernés les labels qui sont gradés du niveau 1 au niveau 5 ; ce ne sont pas des arobases, ce sont des copyleft. Chaque année les collectivités peuvent renouveler leur label ou essayer de progresser, d’obtenir le niveau supérieur.
Étienne Gonnu : Super. Je vais rappeler rapidement pour nos auditeurs et auditrices qui ne seraient pas familiers du concept que copyleft c’est donc la gauche d’auteur qui s’oppose, bien sûr, au copyright qui veut dire droit d’auteur en anglais, dans le droit anglo-saxon. En gros, ça porte cette idée qu’on maintient dans l’espace commun, dans l’utilisation commune, la liberté d’utilisation sur les ressources en cause. C’est quelque chose d’assez central dans les licences libres même si toutes les licences libres ne sont pas des copyleft, mais on ne va pas rentrer dans ce niveau de détail.

Je le disais en ouverture, tu as évoqué la remise des labels qui a donc eu lieu ce matin dans des conditions particulières, peut-être pourrais-tu nous dire, justement, quel outil a été utilisé, je pense que c’est un aspect important, et que peut-on peut dire des résultats de cette année, de cette édition 2020 des TNL ?
Béatrice Pradillon : Tout à l’heure, j’ai oublié de préciser que depuis cinq ans on a récompensé 60 collectivités en tout. C’est assez intéressant de dire qu’on commence à toucher de plus en plus de collectivités. Et cette année, effectivement avec le contexte sanitaire, on a décidé de faire ça en visioconférence. Bien sûr on a utilisé un logiciel libre, donc on a été sur une Instance BigBlueButton qu’on avait déjà utilisée au sein de l’Adullact pour notre assemblée générale qui a eu lieu en juin dernier. On l’a utilisée pour la remise des labels. Ça fonctionne très bien, comme tous les outils libres, il n’y a pas de souci. Du coup ça a permis d’avoir une autre dynamique qui était aussi intéressante. Parfois les gens sont peut-être moins timides, finalement, quand ils ne sont pas en vrai devant une scène mais qu’ils sont à l’oral avec un micro. Donc on a eu beaucoup d’interactions intéressantes ce matin, c’était très intéressant.

Les résultats de ce label 2020. On a eu 27 candidatures cette année. C’est un tout petit peu moins que l’année dernière. Je pense que c’est dû à la fois au contexte sanitaire, mais aussi aux élections municipales, parce que, quand on a de nouvelles équipes qui se mettent en place en quelques mois avant de participer à un label, les élus ne sont pas forcément acculturés au Libre si l’équipe a changé. C’est aussi un travail de l’équipe technique dans la DSI [Directeur des systèmes d’information] de devoir sensibiliser un peu les élus à ce qui a été fait en interne et pourquoi ce label existe, etc. Ce qui fait qu’après une année d’élections on s’attend à peut-être un petit peu plus de travail de la part des DSI pour pouvoir porter de nouveau ce label.
Étienne Gonnu : Tout à fait.
Béatrice Pradillon : C’est effectivement une petite difficulté durant cette année un peu particulière.

Au niveau des résultats 2020, sur les 27 candidats on a eu des collectivités un petit peu de tous les niveaux. On a eu deux lauréats de niveau 2, six collectivités de niveau 3, une quinzaine de niveau 4, donc on a énormément de bons élèves, ce sont des collectivités qu’on a vu progresser d’année en année et qui reviennent régulièrement pour renouveler leur label. On a des collectivités comme la ville de Lyon, la ville de Fontaine, la ville d’Angoulême qui sont des habitués, le département de la Gironde également. Nous avons eu enfin trois collectivités niveau 5, le niveau 5 c’est le meilleur niveau du label. Cette année y ont accédé le département de la Gironde, le GIP Recia qui est un regroupement d’intérêt public qui a une mission territoriale et qui est vraiment dévoué au Libre depuis des années, et la ville d’Arles qui, comme on le sait, est un gros contributeur au niveau des logiciels libres en France. Ces trois collectivités ont accédé au niveau 5.

Le jury a également décerné quatre mentions spéciales à la ville de Vandœuvre-lès-Nancy pour leur meilleure première candidature ; à la ville de Ladevèze-Rivière pour la meilleure petite collectivité, c’est une petite ville de 220 habitants qui, avec les moyens qu’on imagine, arrive à mettre en place une politique assez ambitieuse et, pour nous, c’est vraiment la preuve concrète que le Libre peut vraiment se développer partout, a sa place partout. On aime avoir ce genre de collectivité qui porte vraiment ce message-là.

On a également le meilleur projet citoyen pour la ville de Voisins-le-Bretonneux qui justement, durant le confinement, a mis en place un outil de vidéo libre, Jitsi, à l’intention des administrés et entreprises ; ils ont également fait des formations offertes auprès de leur public pour rompre l’isolement des personnes les plus âgées durant cette période difficile. Voilà, ça leur permet aussi de faire connaître un outil libre auprès du grand public, donc vraiment chapeau à eux.
Étienne Gonnu : Je me permets de t’interrompre avant que tu nous parles du dernier prix spécial. Nous avons reçu Christophe Boissonnade qui est délégué numérique de la ville de Voisins-le-Bretonneux la semaine dernière, dans l’émission du 24 novembre, et effectivement on sentait la passion avec laquelle il porte ces projets, l’engagement qu’il y met, l’importance pour lui quand il parlait d’inclusion numérique. J’invite d’ailleurs toutes les personnes à écouter ce podcast et cet échange très intéressant qui n’est pas encore disponible sur le site de l’April, mais ça ne devrait pas tarder.

Excuse-moi. Il y avait effectivement un quatrième prix spécial. Je te rends la parole.
Béatrice Pradillon : Tout à fait. J’allais justement dire qu’un exemple comme le projet de la ville de Voisins-le-Bretonneux c’est vraiment ce genre de choses qu’on a envie de mettre en avant, on a envie de mettre en lumière ce genre de projets qui sont exceptionnels et qu’on pourrait tellement facilement porter dans toutes les collectivités. C’est ce genre de choses qui font la raison d’être du label, c’est très intéressant.

La dernière mention spéciale c’est le coup de cœur du jury pour la ville d’Abbeville, dans le Nord, à la fois pour la motivation exceptionnelle de leurs équipes et élus et ils ont également un projet de jardin connecté, très intéressant, qui mélange, en fait, le label TNL et Villes, et Villages Fleuris. On a hâte d’en savoir plus là-dessus.
Étienne Gonnu : Tu évoquais ce tout petit village et ma collègue, sur le salon web de la radio, sur le salon de l’émission, précise qu’il y avait effectivement des toutes petites collectivités et c’est vrai que c’est très intéressant à voir.

C’est la cinquième édition. De mémoire c’est la troisième pour laquelle j’ai le plaisir de représenter l’April dans le jury, dans le comité du jury. C’est intéressant de voir le délicat exercice, on va dire, comment on fait vivre un label dans le temps et comment on le fait évoluer, etc., notamment pour intégrer des réalités en fait très éparses dans un questionnaire, ce qui n’est pas évident. C’est-à-dire à la fois pour qu’il soit juste vis-à-vis d’une toute petite collectivité, vis-à-vis de très grandes collectivités comme des départements, et faire entrer tout ça pour un label équilibré, c’est vrai que l’exercice n’est pas simple, en tout cas il est intéressant.

Je ne sais pas s’il y a des perspectives futures pour le label ou si tu souhaites réagir à ce commentaire.
Béatrice Pradillon : Tout à fait. J’ai envie de dire qu’au niveau des perspectives, comme pour tous les labels, on aurait envie de toucher plus de monde, on aurait envie que davantage de collectivités sachent que ce label existe. Je pense qu’il y a vraiment beaucoup plus de collectivités, qu’on ne connaît parfois pas, qui ont des initiatives intéressantes au niveau du Libre, qui ont des stratégies mises en place et qui devraient pouvoir communiquer dessus de façon plus forte.

Effectivement, dans la perspective d’évolution, le formulaire de candidature du label évolue déjà chaque année. On essaie de coller au mieux à la fois aux réalités du terrain, aux enjeux du numérique, et c’est pour ça qu’en fait c’est un exercice difficile, effectivement à la fois garder une certaine cohérence d’année en année, mais chaque année le formulaire évolue. Par exemple au départ, en 2016, la thématique accessibilité n’était pas présente dans le questionnaire, elle est arrivée un petit peu après et, l’année prochaine, on aimerait bien intégrer la thématique de la frugalité numérique, de l’écologie numérique, parce que je pense qu’on ne peut pas parler de numérique aujourd’hui sans parler de cet aspect-là.

Donc le questionnaire évolue et les collectivités vont aussi devoir faire évoluer leurs réponses pour pouvoir, par exemple, conserver le même niveau de label avec des critères qui évoluent, bien sûr.

La dernière petite chose, le mot de la fin, j’ai envie de dire qu’aujourd’hui on a de plus en plus de collectivités qui accèdent au niveau 5. On a l’impression, quand on accède au niveau 5, que c’est fini, on a gagné, alors qu’en fait pas du tout. Il y a encore une marge de progression au sein de ce palier et aujourd’hui, avec le comité, on réfléchit à la manière de pouvoir récompenser un jour, quand ça arrivera sur notre bureau, un dossier qui soit 100 % libre, avoir un niveau vraiment d’excellence. Arriver au niveau 5 ne veut certainement pas dire avoir terminé le travail, il y a toujours beaucoup de choses à libérer, de solutions à adopter. Voilà. On veut montrer qu’il y a encore une marge de progression possible et que l’excellence est possible. On espère l’avoir un jour.
Étienne Gonnu : Ça me parait être un très beau mot de conclusion, pour avoir des vrais territoires numériquement libres avec des citoyens et des citoyennes libres sur ces territoires.

Grand merci d’avoir partagé ce retour avec nous, Béatrice. J’imagine que les résultats seront bientôt en ligne pour que chacun et chacune puisse les consulter.
Béatrice Pradillon : Normalement c’est prévu demain matin, tout sort en ligne et visible.
Étienne Gonnu : Parfait. Merci beaucoup. Je te souhaite une très bonne fin de journée.
Béatrice Pradillon : Merci beaucoup. Au revoir.
Étienne Gonnu : Au revoir. Nous avons échangé avec Béatrice Pradillon, responsable communication de l’Adullact.

Je vous propose à présent de faire une petite pause musicale.
[Virgule musicale]
Aujourd’hui notre programmateur musical Éric Fraudain, du site auboutdufil.com, nous fait découvrir trois morceaux de Zezinho Fernandes, un artiste originaire de Panaji, la capitale de la région de Goa au sud-ouest de l’Inde. Sa musique pourtant semble bien davantage évoquer le rythme et la sonorité de la Samba brésilienne. Je vous propose pour commencer de découvrir Amor Amor par Zezinho Fernandes. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Amor Amor par Zezinho Fernandes.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Amor Amor par Zezinho Fernandes, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By, qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste, le nom, la source du fichier original, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Vous retrouverez les références sur causecommune.fm, et sur april.org et vous trouverez une présentation de l’artiste sur le site auboutdufil.com.
Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix de possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April.
Passons maintenant au sujet suivant.
[Virgule musicale]

« Au cœur de l’April (dé)confinée », épisode 2. Plusieurs personnes actives au sein de l’April parlent des groupes de travail, des activités de l’April, son fonctionnement. Nous parlerons également des coulisses de l’émission

Étienne Gonnu : Le but de ce sujet c’est de vous présenter un peu l’April, comme nous l’avions fait le 17 novembre, le sujet est « Au cœur de l’April (dé)confinée ». Normalement j’ai le plaisir de recevoir Laurent Costy, Marie-Odile Morandi, Adrien Bourmault, Christian Pierre Momon pour nous parler, justement, de leur engagement à l’April et pour le Libre en général. Est-ce que vous êtes tous les quatre avec moi ?
Marie-Odile Morandi : Oui.
Laurent Costy : Oui.
Christian Pierre Momon : Oui.
Étienne Gonnu : Adrien, est-ce que tu es là ?
Adrien Bourmault : Oui, je suis là.
Étienne Gonnu : OK. Tous les quatre, c’est parfait.

Petit propos introductif pour peut-être resituer de quoi on parle. On parle de l’April qui, depuis 1996, est l’association de promotion et de défense du logiciel libre et diffuse l’esprit du Libre. L’émission Libre à vous ! est un de nos projets, mais il y en a bien d’autres. On va essayer de vous faire découvrir les coulisses de l’association, quelques actions, découvrir des personnes — ici des bénévoles, moi-même étant une personne salariée, nos actions sont complémentaires et importantes — qui nous permettent d’avoir une association vivante et active pour la promotion et la défense du logiciel libre. On va donc tenter de vous diffuser l’esprit de l’April.

Lors du premier confinement nous avions déjà réalisé deux épisodes sur ce principe. Vous pouvez d’ailleurs écouter les podcasts des émissions du 16 juin 2020 et 7 juillet 2020. Il s’agit aujourd’hui du deuxième épisode de ce deuxième confinement après l’émission du 17 novembre.

J’avais demandé à chacun de préparer une petite présentation en une minute, pour vous présenter et ce que vous faites à l’April. Marie-Odile.
Marie-Odile Morandi : Bonjour à toutes et à tous. Je suis Marie-Odile Morandi. J’étais enseignante de Technologie-Collège au lycée Stendhal de Milan, qui est un des lycées français à l’étranger. Aujourd’hui je suis à la retraite. Au sein de l’April je m’occupe particulièrement du groupe Transcriptions et, à l’occasion, je relis les communiqués, les lettres d’information et les écrits divers produits par les permanents et quelquefois par des membres de l’association quand ils me le demandent.
Étienne Gonnu : Et on te le demande souvent. Je te remercie chaudement de ton aide avec ces relectures régulières. Merci beaucoup Marie-Odile.

Laurent Costy. Il redémarre, il a eu un bug. On va passer à Christian Pierre Momon, CPM pour les intimes, s’il te plaît.
Christian Pierre Momon : Bonjour. Christian Pierre Momon. Je suis développeur informatique, consultant en informatique. Je suis membre du conseil d’administration de l’April et je suis responsable du groupe Chapril.
Étienne Gonnu : Efficace. Super. Et Adrien Bourmault ?
Adrien Bourmault : Je suis Adrien. J’ai 22 ans. Je suis membre associé bénévole de la Free Software Foundation depuis 2018, adhérent de l’April depuis juillet dernier. Je fais beaucoup d’actions au sein de l’association, allant de la régie de l’émission Libre à vous ! – dans un futur pas trop lointain – à la co-animation assez récente maintenant du service XMPP du Chapril – j’espère qu’on abordera un petit peu le sujet – en passant par des petites transcriptions et traductions sporadiques et des actions diverses contre la diffusion des logiciels privateurs dans la vie de tous les jours. En dehors de ça, je fais aussi des contributions à l’application Conversations et au projet GNU.
Étienne Gonnu : Beaucoup de sujets à aborder, effectivement, et on pourra parler du Chapril, je sais que Christian le fera aussi avec plaisir.

On attend que Laurent puisse se reconnecter à la ligne. Adrien, tu dis que tu es un membre très récent de l’April, on sait que Marie-Odile et Christian sont tous les deux, comme Laurent, membres du conseil d’administration de l’April, déjà, ce que je voulais souligner, ce sont les profils différents et votre ancienneté à l’April. Il y a des profils techniques pour le coup, comme Adrien et Christian, donc une diversité qui est assez représentative, je pense, de l’April elle-même.

J’avais une question maintenant qu’on a déjà une première idée de qui vous êtes et d’où vous parlez, j’aimerais laisser un peu plus de temps à chacun et chacune pour nous dire pourquoi le Libre vous tient à cœur, comment vous avez rencontré l’April et pourquoi vous avez décidé de vous engager dans cette association. Marie-Odile, reprenons le même ordre.
Marie-Odile Morandi : Entendu. En juillet 2011, l’April avait organisé un April Camp. il y a eu un April Camp la semaine dernière, c’est une réunion des membres, des bénévoles, des adhérents, etc., ça se déroule sur deux jours, et il y en avait eu un fin juillet 2011. En surfant sur le réseau j’ai découvert cet April Camp [j’ai pu entendre des discussions, des échanges, écouter ce qui se passait. Ce que j’entendais me plaisait et je me suis sentie motivée. D’autant plus que l’heure de la retraite allait arriver, qu’on nous dit qu’il faut préparer la transition… Je me suis donc demandé comment je pouvais participer. Je me suis tournée vers les transcriptions, puisque, en fait, c’était la façon la plus simple pour moi, il n’y a pas besoin de compétences particulières. J’ai commencé à relire et corriger des transcriptions, je me suis inscrite à la liste Transcriptions et j’ai adhéré à l’association en septembre 2011. Petit à petit, j’ai commencé à faire des nouvelles transcriptions et c’était parti !, Note de l’orateur]
Étienne Gonnu : On a une difficulté de communication. Avançons, on s’entend à nouveau, c’est le principal. On a eu une petite coupure, je ne sais pas qui a entendu quoi. Tant pis ! Ce sont les aléas du direct.

Christian, est-ce que tu peux nous parler de toi, ta rencontre avec l’April, les motivations de ton engagement pour le Libre et pourquoi tu as choisi de t’engager à l’April ?
Christian Pierre Momon : Oui. Ça remonte à un petit peu loin, dans les années 1980. Avant la création de l’April j’ai eu une vision de ce que pouvait apporter l’outil informatique comme bénéfice pour l’humanité. J’avais une vision de plein de choses que ça pouvait apporter. J’ai fait des études d’informatique et, à la fin de mes études, j’ai participé à la création d’une association qui s’appelait Apodéline et naturellement ça a été un vecteur d’échanges avec d’autres associations, d’autres personnes qui avaient la même idée, à la fin des années 1990, de faire des choses. C’est comme ça que j’ai fait des choses avec l’April à l’époque. Déjà, à l’époque, il y avait quelqu’un qui s’appelait Richard Stallman, qui portait un message qui était très attirant, très épanouissant. Depuis je n’ai eu d’effort que de répondre à ce message.
Étienne Gonnu : Parfait. Adrien, pour toi cet engagement est bien plus récent, tu nous as dit que ça date de juillet. Comment as-tu entendu parler de l’April ? Pourquoi as-tu souhaité t’y engager, sachant que tu nous disais que tu es déjà engagé pour le Libre à la Free Software Foundation, la Fondation pour le logiciel libre. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce parcours, s’il te plaît ?
Adrien Bourmault : J’ai approché les ordinateurs très tôt dans ma vie, mais ce n’est qu’en 2016 que j’ai vraiment découvert ce qu’est le logiciel libre en testant une distribution GNU/Linux, qui s’appelle Kali Linux. J’ai ensuite découvert l’existence du projet Debian, projet très démocratique. À la suite de ça, je me suis intéressé à l’existence de GNU et Linux et c’est à cette période que j’ai appris, notamment, les langages de programmation système, donc à la fin de mon lycée. Mais pour que je puisse, j’allais dire, m’investir vraiment dans le logiciel libre il a fallu un déclic. Ça été en mars 2018 avec l’éclatement médiatique du scandale Cambridge Analytica – Facebook était pointé du doigt au sujet des données personnelles, vous vous en rappelez sûrement – en écho aux révélations de Snowden que je n’avais pas vraiment comprises en 2013. À ce moment-là j’ai décidé de supprimer mes comptes Google, Facebook, Amazon, d’installer Debian à la place de Windows, et je me suis aperçu que je n’étais pas libre et que des programmes informatiques cherchaient à contrôler mon existence et mes choix.

Parallèlement à ça, je suis entré à l’université, j’ai rencontré un ami très important qui s’appelle Julian, avec lequel on a commencé un projet de système d’exploitation libre avec pour but d’apprendre et de l’utiliser aussi pédagogiquement pour nos cours particuliers, on l’a appelé OS/K [OS on Kaleid, Note de l’orateur]. Au moment de le publier [sur notre dépôt, Note de l’orateur], sur un coup de tête je me suis inscrit à la FSF. Depuis je suis donc membre associé de la FSF et j’ai commencé à contribuer assez périodiquement.

En 2020, alors que je discute avec Richard Stallman au sujet de l’application StopCovid qui présentait des problèmes de licence propriétaire, il me propose de contacter Frédéric Couchet à l’April. L’échange ne donnera pas grand-chose parce que, en fait, il n’y a pas grand-chose à faire [la situation sera résolue par l’ouverture de tickets en masse sur le dépôt de l’INRIA, Note de l’orateur], mais le mal est fait. Je connais à présent l’April à laquelle je vais adhérer en juillet 2020 et, depuis, je crois que j’ai bien envahi la sphère de l’association !
Étienne Gonnu : Oui. Tu es présent et actif. On en est tous très heureux d’ailleurs. Ce qui nous fait d’ailleurs chaudement plaisir quand on t’entend parler, c’est que tu parles de GNU/Linux, de logiciel privateur, on voit déjà le souci, la rigueur de ton engagement. C’est quelque chose de très important. Les puristes que nous sommes, ce n’est pas un terme péjoratif, apprécieront largement.

Est-ce que nous avons Laurent avec nous ?
Laurent Costy : Oui, je vous entends est-ce que vous m’entendez ?
Étienne Gonnu : Parfaitement. Quel plaisir !
Étienne Gonnu : Laurent, déjà est-ce que tu peux te présenter rapidement, ce que tu fais à l’April ? Et, plus largement, nous dire globalement comment tu as rencontré l’April, ton engagement pour le Libre et pourquoi tu as souhaité t’engager dans notre association ?
Laurent Costy : Je m’appelle Laurent Costy. Je suis membre du conseil d’administration de l’April maintenant depuis, bonne question, plusieurs années on va dire. Je dirais trois, quatre ans maintenant. Peut-être quatre, cinq, je ne sais plus vraiment.
Marie-Odile Morandi : Plus que ça !
Laurent Costy : Plus que ça, je ne sais plus trop. J’ai connu l’April au milieu des années 2000 on va dire. Je viens du milieu associatif en tant que professionnel, je travaille dans le milieu associatif, et c’est vrai que très tôt un de mes questionnements et, on va dire, mon dada au sein de l‘April c’est la question du lien entre les logiciels libres et les associations. Les associations en général et, plus particulièrement parce que c’est mon milieu, les associations d’éducation populaire. Je suis convaincu que les valeurs défendues au sein des associations d’éducation populaire sont très convergentes avec les valeurs du logiciel libre. Pas toutes, en tout cas il y a une sphère de connexion extrêmement importante entre les deux univers et c’est ça qui m’a toujours motivé, justement de faire le lien entre ces deux univers là.

Ça c’est un petit peu ma raison d’être au sein de l’April. Le groupe de travail Libre Association existe depuis 2007, je crois, de mémoire. C’est là qu’on peut, sur une liste mail entre autres, poser des questions sur quel logiciel libre utiliser pour son association pour faire telle action, etc. On avait aussi produit, à l’époque, un guide qui, justement, récapitulait sur tous les champs utiles aux associations – bureautique, dessin, etc. – tout ce qui peut servir en tant que logiciel libre aux associations. On avait travaillé avec Framasoft et ça avait été remis à jour en 2015. On essaye de donner de la matière aux associations et de faire lien.

Comment je suis arrivé à l’April ? J’étais déjà en milieu associatif en tant que professionnel. Je suis arrivé, en fait, par la question de l’outil parce que je travaillais dans une association qui faisait la promotion de la culture scientifique et technique auprès des jeunes, du coup la question technique, la question de l’outil était assez centrale. J’ai commencé par l’outil, d’ailleurs il me semble même qu’au départ j’avais d’abord adhéré à l’AFUL [Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres] parce que c’était l’utilisateur, c’était l’outil qui était questionné. C’est finalement dans mon cheminement que j’ai compris tout l’enjeu politique qu’il pouvait y avoir derrière la question du logiciel libre.

Voilà ! J’ai résumé grosso modo mon parcours. Je ne vais peut-être pas être plus long que ça puisque je ne pense pas qu’on ait beaucoup de temps.

Étienne Gonnu : Le temps file. C’était très intéressant et très clair, merci beaucoup Laurent. Ça fait écho au constat que je faisais sur la diversité des profils qui est, je pense, très caractéristique de l’April. On voit que cette diversité d’actions contribue à faire ce qu’est l’April.

On va rentrer un peu dans le vif du sujet en parlant justement de ces actions diverses. Je vais proposer à Marie-Odile de commencer à nous parler du groupe de travail Transcriptions qu’elle incarne, on va dire, assez littéralement. C’est un groupe de travail que tu portes, tu es de loin, de très loin, la principale artisane de ce groupe de travail. Est-ce que tu peux déjà nous parler de ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que la transcription ? Que fait ce groupe de travail et pourquoi c’est important ? S’il te plaît.
Marie-Odile Morandi : Tout à fait. Ce que je fais est tout à fait pratique. Sur le Web il faut repérer des enregistrements audio ou des vidéos qui concernent le logiciel libre et les libertés numériques en général, les thèmes voisins aussi, et puis il suffit d’écrire tout ce qu’on entend, le plus fidèlement possible, pour obtenir un fichier texte. À ce moment-là le texte est relu, agrémenté d’une illustration et il est alors publié sur le site de l’April.

Pourquoi c’est intéressant de transcrire ? On obtient une meilleure indexation sur les moteurs de recherche, une amélioration de l’accessibilité pour les personnes porteuses de handicap et, en cas de besoin, on pourra retrouver ce qui a été dit et le rappeler sans trahir la parole des intervenants et des intervenantes. On note aussi que certaines personnes préfèrent lire une transcription, ce qui demande moins de temps que regarder en entier une vidéo ou écouter un podcast.

Depuis que l’émission Libre à vous ! est devenue hebdomadaire, un défi est à relever toutes les semaines : transcrire l’émission. Voilà le travail du groupe Transcriptions.
Étienne Gonnu : C’est très clair. Je disais que c’est principalement toi qui animes ce groupe, je te laisse la parole pour chercher à convaincre des gens de venir te rejoindre : qu’est-ce qu’ils peuvent faire ? Quels sont les besoins ? Combien de temps ça prend ? Très concrètement comment se passe une transcription ? Quels sont les besoins ?
Marie-Odile Morandi : Effectivement, c’est moi qui porte le groupe, c’est moi qui transcris énormément, je dois dire que je consacre beaucoup de mon temps à transcrire, mais il y a tellement de choses et c’est tellement dommage qu’il n’y ait pas les textes correspondants à toutes ces vidéos, à tous ces enregistrements, que je ne peux pas faire autrement. Ce matin a été publié le bilan du mois de novembre du groupe Transcriptions et c’est effectivement un beau bilan puisqu’on a réussi à transcrire ce qui correspond à 13 heures d’enregistrements audio et de vidéos. Mais je rappelle que je suis à la retraite, que mon emploi du temps hebdomadaire est très rigide, certains diraient psychorigide, ça a toujours été comme ça, et je continue tant que mes capacités me le permettront.

Certes, si on était plus nombreux, ce que je souhaiterais c’est coller à l’actualité des vidéos et des enregistrements qui traitent de nos sujets. C’est-à-dire dès qu’il y en a un qui est en ligne, transcrire, relire, publier. J’entendais la personne précédente de l’Adullact qui est intervenue, elle parlait d’arriver à la frugalité numérique. Effectivement c’est un thème porteur en ce moment et si on arrivait, dès que quelque chose est publié, est en ligne sur ce thème-là, pouvoir transcrire et publier la transcription sur le site de l’April.

J’aime beaucoup faire ce que je fais, je pense que si je n’aimais pas ça je ne le ferais pas et chacun choisit ses combats, moi c’est ce combat-là que j’ai choisi, je mets le mot « combat » entre guillemets et je continuerai à transcrire tant que je pourrai.
Étienne Gonnu : Je trouve que « combat » est un beau mot, tu peux y mettre des guillemets si tu veux.

En préparation de l’émission quelqu’un me posait une question, que je vais peut-être adapter à ce contexte, je ne me rappelle pas du nom du logiciel, mais que je comprends être un logiciel de traitement de voix. J’imagine que l’objet c’est, partant d’un enregistrement audio ou vidéo, transcrire automatiquement. Est-ce que tu utilises, il me semble que non, tu n’en utilises pas, et pourquoi, justement, tu préfères le faire à la main ?
Marie-Odile Morandi : Je n’utilise pas de logiciel de reconnaissance de la voix ou de logiciel qui transcrive automatiquement. D’abord tous ceux qu’on m’a présentés, ce sont des logiciels propriétaires et, d’autre part, je trouve qu’ils ne font rien de mieux que mon fameux logiciel VLC, on a déjà reçu, comment s’appelle-t-il ?
Étienne Gonnu : Jean- Baptiste Kempf ?
Marie-Odile Morandi : On a reçu Jean-Baptiste dans l’émission. J’enregistre l’émission que je veux transcrire, je l’écoute avec VLC le plus lentement possible, je fais une première transcription avec mon logiciel LibreOffice et Grammalecte que je conseille à tout le monde, tout le monde devrait avoir installé le plugin Grammalecte sur son LibreOffice. Je transcris une première fois, j’écoute un peu plus vite et je fais des corrections puis j’écoute ensuite à vitesse normale. À ce moment-là j’envoie sur la liste Transcriptions pour la relecture et j’envoie aussi un message aux personnes qui sont intervenues et qui, en général, relisent et corrigent les parties qui sont à corriger. Quelquefois il y a des choses un petit peu trop techniques que je ne comprends pas et j’ai l’habitude, à la place, de mettre trois points d’interrogation pour que la personne retrouve les points d’interrogation et, sans perdre de temps, corrige seulement ces parties-là.
Étienne Gonnu : Effectivement, VLC permet de réduire la vitesse de lecture et c’est très pratique pour la transcription. Ça c’est un premier niveau, effectivement, de contribution, le plus important. Le fait de relire est aussi une grande aide et te fait gagner beaucoup de temps de ce que j’entends.

Tu as évoqué les transcriptions de Libre à vous ! et je vais me servir de ça pour faire un pont vers un sujet suivant qui est l’action Libre à vous !, parler un petit peu des coulisses. On l’avait déjà évoqué lors de notre précédent « Au cœur de l’April (dé)confinée ». Tu animes une des chroniques. On a plusieurs chroniques régulières mensuelles. Tu animes une chronique dans laquelle tu nous présentes des transcriptions. Je vais d’ailleurs te complimenter, je sais que tu es trop modeste pour l’admettre, déjà tu as eu une grande progression depuis que tu animes cette chronique dans la qualité du contenu que tu proposes et je pense aussi que ça montre, par le travail de transcription, à quel point ça t’enrichit : ta maîtrise, ta compréhension des enjeux se ressent notamment grâce à tout le travail que tu fais. Tu fais une synthèse de différentes transcriptions, de différents textes, ce qui n’est pas une chose forcément facile. Qu’est-ce que t’apporte cette chronique ? Peux-tu nous parler de ta chronique, tout simplement ?
Marie-Odile Morandi : Pour faire la chronique il faut déjà que je fasse un choix de ce qui me plaît et, effectivement, voir s’il y a des textes, des transcriptions qui ont déjà été faites sur un sujet voisin, équivalent, etc. Après j’essaye de faire une synthèse et de faire quelque chose qui soit le plus intéressant possible. C’est vrai que c’est un travail qui me demande beaucoup de temps, ce n’était pas mon job, je n’ai jamais été chroniqueur ou quoi que ce soit, mais c’est un travail qui enrichit beaucoup, effectivement, et j’espère que ça apporte quelque chose aux auditeurs et aux auditrices qui écoutent ces chroniques.
Étienne Gonnu : Je prends plaisir à les écouter à chaque fois, sincèrement.

Ça c’est une des contributions. On a plusieurs chroniqueurs. Jean-Christophe Becquet présentera sa chronique « Pépites libres » après le sujet long ; là la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi, mensuelle également. Il y a d’autres actions. Je vais passer la parole à Christian qui pourra nous parler d’une de ses passions rapidement, celle des photos, c’est un des aspects importants qui fait vivre aussi ce qu’est le projet Libre à vous !.
Christian Pierre Momon : Les photos ! Oui, c’est quelque chose de très important dans une activité associative. On sait que quand il y a un évènement où il n’y a pas d’images, des fois, avec le temps qui passe, on a l’impression que l’évènement n’a pas existé ; il n’y a pas de souvenirs, il n’y a pas de force évocatrice pour faire revenir les souvenirs. Donc les photos, oui, c’est quelque chose de très important. On en faisait depuis très longtemps. Il y a 25 ans on les faisait avec des petites boîtes, parfois jetables, ou alors avec des pellicules et puis, avec le temps, les outils pour faire des photos sont devenus de plus en plus faciles, pratiques et, du coup, on a essayé de faire en sorte qu’il y ait toujours quelques photos à tous les évènements et on a maintenant une belle collection. Je vous invite à aller voir sur photos.april.org.

Bien sûr, avec le temps, on a mis en place à chaque fois des méthodes et des conventions pour que ça soit le plus agréable parce que tout le monde n’aime pas être pris en photo. Bien sûr, on demande d’abord aux gens s’ils ont envie d’être pris en photo et on leur demande s’ils sont d’accord pour que les photos soient diffusées sous licence libre parce que nous, à l’April, c’est notre moteur. À partir de là on a un process pour intégrer les photos parce que toutes les photos ne sont pas forcément bien ou valorisantes pour les gens qui sont dessus, donc on élimine, on fait un tri, bien sûr, on ne garde que les meilleures. C’est aussi, dans les évènements, toujours un moment : « La photo, la photo ! ». Ça fait de très bons souvenirs et ça montre qu’on fait beaucoup de choses. Il y a plein de gens qui participent et qui font des choses formidables.
Étienne Gonnu : Tout à fait. Ce que tu évoques sur la vigilance, je pense que ça montre aussi le souci de cohérence au sein de l’action de l’April. On est une association avec une éthique et cette éthique ne se limite pas purement, strictement, aux considérations logicielles.

Maintenant j’ai envie de me tourner vers Adrien. Pour rappel, l’April anime une émission hebdomadaire sur la radio Cause Commune et une chose qui a été importante pour nous ça a été d’être autonomes aussi rapidement que possible par rapport aux bénévoles de la radio ce qui inclus, notamment, la question de la tenue de la régie. Pendant un moment, elle a d’abord porté sur ma collègue Isabella et moi-même qui sommes permanents donc plus facilement disponibles. Patrick Creusot nous a rapidement rejoints pour apprendre et tenir la régie, ce qui nous permet de faire un roulement plus efficace et Adrien, assez récemment, nous a contactés pour nous signifier son intérêt pour participer à cette action. Un peu mis en pause, malheureusement, par la situation de confinement, mais j’imagine que ça n’atteint pas ta motivation. Est-ce que tu peux nous dire ce qui t’a intéressé à participer à ce beau projet ?
Adrien Bourmault : C’est assez simple. Finalement c’est parce que j’avais quelques connaissances techniques des principes de gestion d’une régie de radio et de tout ce qui concerne l’audiovisuel en général. Je suis aussi musicien, enfin musicien !, je suis étudiant en composition électroacoustique, ce sont des choses que je savais déjà faire et je me suis dit que je pouvais peut-être apporter quelque chose. Ma démarche, dans tous les projets où je vais, c’est finalement un peu ça : quand on peut apporter quelque chose, on propose. Comme j’ai vu qu’il y avait une émission de radio et que vous aviez l’air de chercher des personnes pour aider, je me suis dit « tiens, je vais proposer », et vous m’avez assez rapidement envoyé un wiki que j’ai trouvé assez clair, qui était bien. D’ailleurs il y a une mise à jour que je ne suis pas allé voir, mais que j’irai voir prochainement. C’était vraiment un plaisir de pouvoir être formé par vous deux, toi et Isa, sur le fonctionnement de la régie et j’espère, peut-être, à la fin de ce confinement, pouvoir avoir mon premier direct.
Étienne Gonnu : Oui, on a hâte ! C’est vrai qu’on sentait que tu avais l’habitude de ces outils ; quand on te les a présentés, ça avait l’air très facile pour toi. En même temps il y avait des nouveautés, c’était assez intéressant d’avoir ton retour. C’est vrai que la documentation, à l’April, est quelque chose de très important. La documentation, c’est important dans le logiciel libre, donc aussi dans les pratiques de l’April, notamment par rapport au partage du savoir. C’était le cas du wiki et c’est toujours bien d’avoir aussi des regards nouveaux pour voir à quel point ce qu’on écrit est accessible et clair.

Là on a fait un bon premier tour. On va pouvoir faire une petite pause musicale pour se reposer, pour reprendre un peu notre souffle. Nous allons écouter Samba Brazil toujours par Zezinho Fernandes. On se retrouve juste après. Une belle journée à l’écoute de Cause commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Samba Brazil par Zezinho Fernandes.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Samba Brazil toujours par Zezinho Fernandes, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. Vous retrouverez les références sur le site april.org. On a coupé un peu plus tôt pour gagner autant de temps que possible sur nos échanges passionnants.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.

Je suis Étienne Gonnu en charge des affaires publiques pour l’April et nous discutons de l’April, d’engagement militant pour les libertés informatiques avec Laurent Costy, Marie-Odile Morandi, Adrien Bourmault et Christian Pierre Momon.

N’hésitez pas à participer à notre conversation en passant par le salon web dédié à l’émission. Vous allez sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Nous avons parlé des transcriptions, nous avons un petit peu parlé de Libre à vous !.

Lors de la présentation un projet important, très important, assez récent aussi, a été évoqué : le projet Chapril. On en a pas mal parlé, on a présenté ce que c’est lors de l’émission du 17 novembre avec Baptiste qui nous a notamment parlé d’un service, Mobilizon.

Je sais qu’Adrien souhaite nous parler de son travail sur XMPP, il nous l’a évoqué, mais je vais d’abord passer la parole à Christian. Je ne sais pas si le terme chef de projet te va, tu pourras nous le dire, pour nous présenter très rapidement puisque ça a déjà été fait, pour nous remettre les idées en place ce qu’est le Chapril, comment il s’inscrit dans le collectif CHATONS. Qu’est-ce que CHATONS justement ? Quels sont les principaux services, on ne va pas faire toute la liste, et comment accueille-t-on de nouvelles motivations comme Adrien, ça nous permettra de lui passer la parole ensuite, justement. Christian.
Christian Pierre Momon : Ça marche. Animateur, on va dire animateur du groupe de travail Chapril.

Le Chapril s’inscrit dans un élan collectif un peu historique. Framasoft avait lancé l’idée que plein de structures mettent en ligne des services libres pour que les gens puissent les découvrir, les utiliser et s’apercevoir qu’il y a des alternatives aux GAFAM. On s’est posé la question de savoir si on allait participer ; on a dit oui, on s’est lancés. On a eu un nombre suffisant de bénévoles qui étaient partants pour se lancer dans l’aventure donc nous avons rejoins le Collectif CHATONS, le collectif des Hébergeurs, Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. En 2018 on a ouvert nos premiers services et, petit à petit, on en a rajouté. Aujourd’hui on en a neuf et j’ai le grand plaisir de vous annoncer que nous en avons deux en pré-ouverture :

forge.chapril.org qui est une plateforme de forge logicielle ;

benevalibre.chapril.org qui est un service pour gérer du bénévolat valorisé pour les associations.

Ces deux services sont en pré-ouverture et le troisième qui est en phase de test, mais vous pouvez déjà aller le voir, c’est mobilizon.chapril.org qui est une instance du logiciel Mobilizon qui a été évoqué, effectivement, dans l’émission du 17 novembre, qui est un logiciel de gestion d’évènements.

Du coup on arrive à 12 services, ce serait long de les passer en revue. Il y a une grande diversité, il y a de la visio, il y a de l’édition collaborative, il y a des sondages de dates, il y a du partage de documents, il y a vraiment plein de choses. Je vais résumer : allez sur chapril.org, vous aurez la liste, une présentation avec des copies d’écran et tout. Vous aurez un très bon point d’entrée. C’était quoi les autres questions ?
Étienne Gonnu : C’est déjà un très bon résumé et on rappellera, bien sûr, que tous les outils évoqués seront mis en ligne sur la page des références de l’émission. Tu parlais du site web, on peut aussi rappeler un très beau soutien réalisé par le bénévole Antoine Bardelli, un bénévole graphiste de l’April, qui fait un super boulot pour l’April depuis quelques années maintenant. Je souhaite savoir : tu es contacté par des personnes qui souhaitent s’engager dans le Chapril, contribuer au Chapil, comment ces personnes sont-elles accueillies ?
Christian Pierre Momon : J’ai parlé des services, je vais parler de l’équipe qui est derrière, l’équipe de bénévoles, actuellement une douzaine de personnes. D’ailleurs je suis très heureux d’annoncer que très récemment, en moins d’un mois, nous avons intégré trois nouvelles personnes : bonjour Philippe, bonjour Tykayn, bonjour Néox notamment.
Étienne Gonnu : Néox qui est Adrien et qui est justement avec nous.
Christian Pierre Momon : Voilà, ça aussi c’est une très bonne nouvelle.

Globalement on a un processus d’intégration qui passe par le fait de faire connaissance en visio. On aime bien rencontrer les gens, mais bon !, on s’adapte. Voir les gens, les informer de comment on fonctionne, comment on est organisé techniquement et aussi humainement. Du coup on a une petite particularité, on a la notion d’animateur de service, on a la notion d’administrateur de l’infrastructure. On essaye de répartir la difficulté entre les tâches très techniques et la gestion proprement dite des services, ce qui permet aux animateurs, aux personnes qui veulent participer, d’avoir une charge de travail raisonnable, parce qu’il ne faut pas non plus que ça mange trop de temps et puis il faut avoir du plaisir à le faire, donc il faut que ça reste raisonnable. Du coup on a, comme ça, une répartition des tâches techniques. Du coup il faut informer, expliquer. Notamment j’ai fait une conférence sur le Chapril au Capitole du libre à Toulouse en 2019 qui est visible, qui explique un peu tout ça. Il y a aussi nos conventions techniques. Du coup, lors de cet échange de présentation, on apprend à connaître un peu le profil de la personne, on lui expose notre façon de fonctionner, on apprend à se connaître et puis, si ça nous donne envie mutuellement, arrive la question : à quel service voudrais-tu participer ou quel nouveau service voudrais-tu voir émerger sur le Chapril ? Nous sommes preneurs de nouveaux services, bien sûr.

Dans notre intégration, comme on y va tout doucement, on n’a pas 40 services. Là on en a 12, ce n’est déjà pas mal, mais on souhaite en avoir plus, à condition que ça repose sur un animateur de service qui va pouvoir intégrer ça dans le rythme de sa vie d’une façon continue mais gérable.
Étienne Gonnu : Merci. On imagine bien qu’il y a des grands besoins techniques, mais si des personnes sont intéressées sans avoir un profil technique, est-ce qu’elles peuvent quand même aider ou est-ce que ce sera difficile pour elles de s’intégrer à ce projet ?
Christian Pierre Momon : Autant l’April n’est pas une association de techos ni un club d’informatique, on a plus de 40 % de nos adhérents qui n’ont absolument aucun rapport avec l’informatique. Pour le Chapril il y a besoin de l’aspect technique pour mettre en place les services parce que ce sont quand même des logiciels, mais, une fois que les services sont en place, il y a d’autres tâches qui ne sont absolument pas techniques, qui sont, par exemple, de la modération, qui sont parfois répondre aux courriels, c’est de la communication, qui sont des tâches éditoriales, c’est-à-dire qu’il faut écrire de la documentation, il faut écrire de la présentation, il faut rédiger des courriels de pré-ouverture par exemple pour des services. Tout ça c’est du rédactionnel et, du coup, il n’y a absolument pas besoin d’être technique. Il y a aussi le fait de représenter le Chapril dans des évènements. Donc il y a un certain nombre de tâches. Par exemple Antoine Bardelli, qui est un très grand contributeur au Chapril, nous a fait la charte graphique du site chapril.org, du coup a participé avec un autre profil que simplement un profil de techos.
Étienne Gonnu : Si le projet vous intéresse, si vous êtes emballé par l’éthique portée par le projet, par les CHATONS, le Chapril en particulier, n’hésitez surtout pas à contacter l’April quel que soit votre profil. On mettra les adresses de contact pour ça.

Tu parlais de Néox, Adrien, qui a récemment rejoint, justement, l’équipe Chapril. Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre ce projet ? Tu nous as notamment évoqué un service en particulier qui t’intéresse.
Adrien Bourmault : Oui, j’ai choisi le service XMPP. Pour revenir un petit peu sur pourquoi XMPP, c’est qu’au moment où j’ai supprimé tous mes comptes des GAFAM, il fallait bien quand même trouver quelque chose pour remplacer la messagerie instantanée. Après beaucoup de recherches j’ai trouvé XMPP qui est un protocole de messagerie, qui est assez ancien, en fait si on revient dans le passé, c’est aux alentours des années 2000 que les premiers serveurs sont créés. C’est donc un service qui est âgé, mais qui a beaucoup évolué avec le temps parce qu’il est extensible. C’est une des choses qui font que XMPP est vraiment génial, de mon point de vue, c’est que c’est un protocole évidemment libre, extensible, qui est géré pour les textes normatifs par une organisation démocratique où chaque personne a une voix. C’est par les votes de cette organisation qu’évoluent les normes. Donc avec le temps, évidemment, XMPP est passé de petit système ressemblant beaucoup à IRC à aujourd’hui de possibles applications permettant la visioconférence, comme Jitsi, ou alors, simplement la visio de un à un avec des appels audio, ou des messages avec des images, des photos, de vidéos, comme ce qu’on peut faire sur l’application Conversations.

C’est pour ça que j’ai choisi en arrivant à Chapril, en me disant à quoi voudrais-je contribuer ?, en fait à XMPP parce que c’est la chose que j’utilise tous les jours, c’est un des seuls moyens de messagerie instantanée que j’utilise. Il y avait apparemment besoin de quelqu’un pour aider Pitchoum qui gérait tout seul le service, donc je me suis proposé. Il semblait avoir besoin d’aide et je me suis dit que j’avais des compétences dans le domaine alors je pouvais les proposer.

Je vois une question d’Isabella qui me demande ce qu’est un protocole extensible. En fait, XMPP est un protocole qui n’est pas fixé : on peut rajouter des extensions à ce protocole. En gros, si j’ai le protocole de base, je peux lui ajouter des appendices qui font qu’on peut ajouter des fonctionnalités, de nouvelles choses, de nouvelles normes, peut-être même de nouvelles compatibilités au protocole. Ça peut être vu comme des greffons mais pas forcément parce que c’est le protocole lui-même, en général, qui s’étend et augmente dans la panoplie des fonctionnalités qu’il possède. C’est-à-dire qu’après, un client ou un serveur peut choisir d’implémenter ou non certaines des fonctionnalités qui sont présentes dans le protocole. C’est ça qui fait aussi la forte hétérogénéité du monde de XMPP, mais c’est aussi ça qui en fait la grande liberté. Beaucoup de protocoles qui ne veulent pas avoir cette hétérogénéité se retrouvent malheureusement fermés et obligent les personnes qui veulent rajouter des fonctionnalités à faire des forks. XMPP permet de faire évoluer le tout vers une direction commune grâce à la démocratie.

Le service XMPP à Chapril a une caractéristique importante, c’est qu’il est une des seules alternatives en France. Il y a JabberFR qui est un gros serveur français, mais c’est un des seuls. Le service XMPP de Chapril a été créé, grâce à l’effort de Pitchum, pour être une alternative qui soit libre, qui soit respectueuse des données privées et avec suffisamment de moyens pour fonctionner. Aujourd’hui, on a quelque chose comme 72 utilisateurs actifs, en moyenne, ce qui n’est déjà pas mal. On a plusieurs centaines de personnes inscrites. Peut-être que ça grossira, on verra. En tout cas un des premiers chantiers actuels qu’on a envisagés avec Pitchum dans la gestion de ce serveur, c’est la mise en place des appels audio et vidéo, c’est une fonctionnalité de XMPP assez récente, qui pourrait permettre de rendre encore plus populaire ce service de messagerie respectueux de la vie privée.
Étienne Gonnu : Merci Adrien.
Christian Pierre Momon : Si je peux ajouter quelque chose ?
Étienne Gonnu : Très rapidement alors parce qu’après j’aimerais passer la parole à Laurent.
Christian Pierre Momon : D’accord. Comme le fait remarquer Adrien, on peut être plusieurs pour gérer un service. Vous n’êtes pas tout seul quand vous gérez un service sur le Chapril, derrière il y a toute l’équipe infra qui est là pour vous accompagner et aussi le reste de l’équipe qui gère les autres services. On s’entraide entre nous et on peut, bien sûr, être plusieurs pour gérer ou animer un service parce que, du coup, c’est quand même plus facile et plus pérenne. Du coup Néox renforce le service XMPP et c’est super.
Étienne Gonnu : Notion d’entraide très importante. Je parlais de comment vous contacter. Pour être beaucoup plus concret, vous allez sur le site april.org, vous avez un onglet « On recrute » et là vous avez toutes les informations pour contacter, rejoindre l’équipe et participer à ce très chouette projet.

Je disais que je voulais laisser la parole à Laurent. Christian a évoqué la pré-ouverture de Bénévalibre, un service Bénévalibre sur le Chapril. Bénévalibre est un projet important à l’April dont Laurent a été le principal artisan. Est-ce que tu peux nous parler de projet, de sa genèse ? Est-ce que tu peux nous parler de Bénévalibre ?
Laurent Costy : Ce projet est effectivement lié à l’April, mais finalement c’est un projet qui dépasse largement l’April et qui implique un collectif dans lequel tous sont intéressés à ce que naisse ce programme. Pour expliquer ce que c’est, c’est finalement un logiciel libre qui va permettre aux associations, disons de comptabiliser, en tout cas de référencer toutes les actions bénévoles qu’elles ont en leur sein. C’est souvent une problématique associative que de devoir faire, à la fin de l’année, un bilan pour dire « on a tant de bénévoles, ils ont passé tant d’heures pour l’association ». C’est extrêmement important, finalement, pour donner à voir à l’extérieur ce que fait réellement l’association. Quand l’association a réussi à comptabiliser tout ça, vis-à-vis des partenaires elle est souvent plus solide et cela permet d’être plus crédible vis-à-vis des partenaires et d’obtenir potentiellement plus de financements, plus de soutiens ou d’être beaucoup plus considérée sur son territoire.

Ce projet a été soutenu par l’April puisque même Isabella, en tant que salariée, a consacré du temps à ce projet. Néanmoins, il est né en Bourgogne-Franche-Comté, au sein d’un collectif d’associations d’éducation populaire qui avaient identifié ce besoin-là pour lequel il n’y avait pas vraiment de logiciel simplement accessible pour répondre à ce besoin-là. C’est aussi pour ça que finalement, quelque part, le logiciel décolle. On a eu les dernières statistiques récemment : en un an on a de plus en plus d’associations qui adhèrent au système, de plus en plus d’actions de bénévolat qui y sont référencées.

De fait, on a associé énormément de têtes de réseaux associatives pour définir le cahier des charges et surtout, on s’est fait aider par une SCIC, une société coopérative d‘intérêt collectif qui a développé, qui avait la compétence informatique pour développer ce logiciel-là et on avait tous convenu, en amont, de mettre évidemment ça sous licence libre pour que chacun puisse le réutiliser, l’améliorer ; vous connaissez les quatre libertés du logiciel libre.

Ce projet-là est extrêmement important et il a été pensé aussi avec la projection CHATONS pour que chacun puisse, s’il le souhaite, s’installer une instance sur son propre serveur et démultiplier, encore une fois, les outils pour que chacun puisse avoir les siens propres et maîtriser ses données et ses logiciels.

C’est quelque chose qui est extrêmement intéressant dans le montage parce que ça a fait converger, finalement, des univers qui ne se parlaient pas forcément. Ce que je disais : toujours le rapprochement par exemple des associations d’éducation populaire et les univers libristes. C’était extrêmement rigolo de voir Framasoft parler à des associations d’éducation populaire vénérables, qui sont nées à la fin du 19e siècle, parce que l’approche du numérique n’était pas du tout la même. Du coup c’était extrêmement enrichissant et ça a permis de donner un logiciel qui répond aux besoins de tout le monde. Évidemment des partenaires se sont associés à ça, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté qui a aidé financièrement, la Direction départementale de la jeunesse et des sports qui soutient cette année. Il y a vraiment une convergence parce que le projet parlait vraiment à tout le monde et c’était un besoin reconnu.

Du coup je suis heureux d’apprendre que Bénévalibre est dans les prochains services qui seront sans doute proposés par Chapril pour les associations et je trouve ça très chouette. Il y a un site en ligne, benevalibre.org, vous pouvez aller voir, vous comprendrez tout l’historique du projet et voir un peu comment ça fonctionne.
Étienne Gonnu : Super. Christian nous disait qu’il est en ligne. Les personnes pourront le découvrir, on mettra le lien sur la page des références de l’émission.

Laurent, tu parlais de l’importance pour les associations d’avoir cet outil et ça fait donc écho à ton propre parcours. Tu as aussi été porteur d’un autre projet très important au sein de l’April qui est Libre Association, parce qu’on sait que les associations sont une cible importante pour les aider à gagner leur liberté logicielle. Est-ce que tu peux nous parler aussi de ce projet ? Je vais faire appel à ton esprit de concision, mais tu nous as déjà montré à propos Bénévalibre à quel point tu en avais un.
Laurent Costy : Oui. De toute façon je l’ai un petit peu évoqué en introduction. L’idée c’est vraiment de faire le pont entre l’univers libriste et les associations. Il y a un site qui s’appelle libreassociation.info sur lequel vous pouvez trouver des ressources, des conseils, donc je vous renvoie vers ce site-là. C’est vrai que tout ce travail-là depuis plus d’une dizaine d’années permet aussi d’identifier, finalement, pourquoi les associations ne sont pas plus efficaces dans leur appropriation du Libre. Récemment on a détecté à l’April un point de blocage. Par exemple Solidatech qui est une structure qui émane d’Emmaüs et puis qui, finalement, monopolise un peu le champ du numérique en France pour les associations et qui, finalement, est une espèce de façade pour entretenir les monopoles des GAFAM. Pareil, on mettra le lien sur la page de l’émission, mais je vous renvoie vers l’article qui, finalement, pointe bien la problématique. C’est-à-dire que les gens sont en place et, du coup, ne laissent pas la place au logiciel libre. C’est aussi ça qu’on déplore et qu’on peut détecter dans un travail de longue haleine aussi au sein de Libre Association.

Je vais en rester là.
Étienne Gonnu : C’est parfait. Merci beaucoup Laurent. Les minutes avancent, on arrive sur la fin de notre sujet. J’aimerais laisser à chacun de vous quatre la parole une petite minute, s’il y a un truc que vous auriez souhaité dire mais qu’on n’a pas eu le temps de dire, s’il y a un coup de cœur à dire. Parole libre à chacun de vous à tour de rôle. Vous pouvez juste dire merci, au revoir, bisous !

Marie-Odile.
Marie-Odile Morandi : Ce que j’aime particulièrement dans ce que je fais et dans ma contribution à l’April, c’est cette idée du travail en commun, en collaboration, chacun apportant sa brique et on arrive à un résultat. Par exemple le fait que l’enregistrement de l’émission soit finalisé et on obtient un beau podcast que j’attends pour faire la dernière relecture avant publication, je trouve ça motivant et à prendre en exemple.
Étienne Gonnu : Super. Merci.

Laurent Costy.
Laurent Costy : Je me posais la question de savoir qui s’occupe des croquettes pour les chatons ?
Étienne Gonnu : C’est une bonne question. On veut des chatons bien nourris effectivement.

Christian, du coup à toi puisqu’on parle de chatons et de Chapril. Le mot de la fin.
Christian Pierre Momon : Le mot de la fin c‘est que le combat continue. On pourrait se dire des services libres et éthiques en ligne, c’est bien mais voilà !, les gens vont continuer avec leurs habitudes, etc. En fait, il faut savoir qu’il y a déjà plusieurs milliers d’utilisateurs du Chapril tous les mois. Donc ce n’est pas quelque chose d’anecdotique dans un coin qui marche pour des techos, c’est vraiment pour le grand public. Allez voir les services, testez-les, utilisez-les, découvrez-les. Rejoignez les milliers d’utilisateurs du Chapril et les centaines de milliers d’utilisateurs des services du Collectif CHATONS, chatons.org.
Étienne Gonnu : Ça marche : chatons.org et également chapril.org. Merci beaucoup.

Adrien, le mot de la fin.
Adrien Bourmault : Je serai un petit peu plus général pour dire que le logiciel libre c’est ce qui nous redonne de l’éthique et de la liberté dans le monde du logiciel mais pas seulement. Toutes les créations de l’esprit sont touchées et c’est aussi ça que je trouve formidable. Contribuer à l’April c’est mon moyen d’agir efficacement pour le bien commun, la liberté et l’égalité. Le logiciel libre c’est d’abord un enjeu de démocratie et probablement de survie dans les décennies à venir. Peut-être que si on considérait le problème climatique qui va rendre le partage des ressources tout simplement vital, l’État serait obligé de décider de rendre obligatoire le logiciel libre.
Étienne Gonnu : Parfait. Je ne peux que plussoyer, comme on dit, qu’être d’accord avec ton propos très juste.

Mon mot de la fin, suite à cet échange en tant que permanent de l’April : rappeler à quel point l’action des bénévoles est cruciale pour l’action de l’April en général. Pouvoir travailler avec des bénévoles d’une telle qualité me rend fier de travailler à l’April et fait que chaque jour de travail je prends du plaisir à bosser à l’April. C’est grâce à toutes ces contributions.

Un grand merci à Marie-Odile Morandi, Christian Pierre Momon, Laurent Costy ainsi que Adrien Bourmault. Je vous souhaite une très bonne fin de journée et à bientôt.
Christian Pierre Momon : Belle journée.
Adrien Bourmault : Belle journée.
Marie-Odile Morandi : Au revoir. merci.
Laurent Costy : Au revoir.
Étienne Gonnu : Nous allons faire maintenant une petite pause musicale.
[Virgule sonore]
Étienne Gonnu : Nous allons écouter le dernier morceau sélectionné pour nous par Éric Fraudain. Nous allons écouter VoMoliendo Cafe par Zezinho Fernandes. On se retrouve juste après. Une belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Voix off : VoMoliendo Cafe par Zezinho Fernandes.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter VoMoliendo Cafe par Zezinho Fernandes, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By. Vous retrouverez les références sur le site april.org.
Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm.

Je suis Étienne Gonnu chargé des affaires publiques pour l’April. Nous allons passer au sujet suivant.
[Virgule musicale]

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet sur La sagesse et/ou la folie des foules, un jeu de simulation de Nicky Case sous licence Creative Commons Zero

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre avec la chronique de Jean-Christophe Becquet qui nous a déniché une nouvelle pépite libre sous la forme d’un petit jeu sur navigateur web intitulé La sagesse et/ou la folie des foules.

Salut Jean-Christophe
Jean-Christophe Becquet : Salut Étienne. Bonjour à tous. Bonjour à toutes.

La sagesse et/ou la folie des foules est un jeu de simulation développé par Nicky Case en 2018. Il s’agit d’une application web. Vous pouvez donc y accéder à travers un navigateur quel que soit votre système d’exploitation.

En une dizaine de séquences interactives, Nicky Case nous amène à découvrir les apports de la psychologie sociale sur les phénomènes de groupe. Il montre ainsi comment les connexions qui nous relient à nos pairs vont permettre la propagation des idées les plus sages comme les plus folles. On découvre ainsi les phénomènes de contagion et leurs subtils facteurs explicatifs comme l’effet de groupe. Cela s’applique bien sûr aux réseaux sociaux mais aussi à de nombreux aspects de nos vies quotidiennes, dès lors que nous établissons des relations au sein d’un groupe de collègues ou d’amis.
Nicky Case a développé plusieurs autres jeux interactifs sous licence libre comme Pour un meilleur scrutin, un guide interactif des modes de scrutin alternatifs ou encore L’Évolution de la Confiance qui traite de la théorie des jeux. Mais la liste ne s’arrête pas là et une visite sur son blog, blog.ncase.me, vous permettra de découvrir l’étendue de son travail. Je redonnerai tous les liens sur la page consacrée à l’émission, sur le site april.org
Nicky Case est un développeur indépendant de jeux vidéos. Il a fait le choix de partager cette application sous la licence Creative Commons Zero. Il s’agit de la plus permissive des licences Creative Commons dont l’esprit peut se résumer par la mention « aucun droit réservé ». Nicky Case explique : « Je donne mon œuvre, mon code, les mots pour que les professeurs, mathématiciens, passionnés, activistes, et conseillers politiques puissent les utiliser comme bon leur semble ! C’est fait pour. »
Je trouve aussi particulièrement exemplaire le soin qu’il met à citer méticuleusement toutes les sources de ses créations, telles que la musique, les effets sonores ou la police de caractères. Cela m’a permis de découvrir le site freesound.org qui héberge des sons dont certains sont sous licence libre. J’en ferai peut-être le sujet d’une prochaine chronique.

Il cite également les bibliothèques logicielles libres sur lesquelles il s’appuie.

Ces composants constituent, en quelque sorte, des briques de base réutilisables qui évitent au développeur de chaque fois réinventer la roue.
La sagesse et/ou la folie des foules est développé initialement en anglais. Le fait qu’il soit traduit dans plus d’une vingtaine de langues illustre, selon moi, un des effets vertueux de la licence libre. En permettant les versions modifiées, l’auteur autorise les traductions. Il suffit qu’une personne se porte volontaire et une nouvelle langue viendra s’ajouter dans les choix disponibles.

Aujourd’hui, une quarantaine de contributeurs ont participé au développement ou à la traduction du jeu. D’autres participent en soutenant financièrement l’auteur. Belle illustration des effets vertueux de la licence libre qui favorise la coopération pour rendre le logiciel accessible au plus grand nombre !
Étienne Gonnu : Merci jean-Christophe.

Effectivement la licence Creative Creative Zero, CC0, est la plus permissive dans la limite posée par le pays dans lequel on est. Par exemple en France elle n’a pas de valeur légale puisqu’il est impossible de céder son droit moral, mais cela n’enlève bien sûr rien à la démarche et à la préservation des libertés que nous défendons.

En tout cas j’ai trouvé que c’est vraiment un jeu très ludique. Finalement on apprend une notion assez complexe, les liens, le fonctionnement par réseau ; je trouve que c’est une très belle pépite.

En France, il faut continuer à citer l’auteur, exactement.

Merci Jean-Christophe. Je te dis au mois prochain pour ta prochaine chronique.
Jean-Christophe Becquet : Tout à fait. Rendez-vous en 2021.
Étienne Gonnu : À 2021. Salut Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Bonne fin d’émission.
Étienne Gonnu : Nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.
[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre

Étienne Gonnu : La Fondation pour le logiciel libre, la fameuse FSF dont Adrien nous parlait dans le sujet long, à travers son site Defective by Design qui peut se traduire en français par « défectueux à dessein ou par conception » organise la journée internationale contre les DRM le vendredi 4 décembre. La journée se concentrera sur l’usage des DRM, par nature injuste, de certains services de streaming vidéo. Pour marquer le coup la Fondation pour le logiciel libre appelle chacun et chacune à passer une journée entière, voire plus bien sûr, sans utiliser les services de streaming comme ceux de Netflix, de Disney ou d’Amazon, pour ne citer que les plus connus, qui restreignent nos libertés et de partager son expérience sur les réseaux sociaux avec les mots clefs de la campagne que vous retrouverez sur son site, site qu’on mettra, bien sûr, dans les références sur la page de l’émission. Il y aura sans doute d’autres évènements organisés, en tout cas des ressources qui permettent de vivre dans un monde sans DRM. Vous retrouverez tous les détails sur le site defectivebydesign.org. On vous invite à vous passer de Netflix et pourquoi pas, d’en profiter pour lire un bon livre. Mince ! Il y a aussi des DRM sur les livres. Qu’à cela ne tienne. Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir la fabuleuse vidéo avec la non moins fabuleuse Bookynette, réalisée à l’occasion de la journée contre les DRM en 2015, qui permet de mieux comprendre et de se sensibiliser aux dangers des DRM sur les livres électroniques.

Puisqu’on parle de vidéo, rappelons qu’il existe des services de partage de vidéo respectueux de nos libertés, comme le logiciel PeerTube. Nous vous invitons à découvrir une chaîne vidéo nouvellement crée en novembre 2020, sur PeerTube justement, intitulée « Enseigner en ligne : logiciels libres et didactique ». Le créateur de cette chaîne en parle notamment dans un billet sur linuxfr.org. On vous mettra le lien bien sûr.

Enfin, Cause Commune ouvre l’antenne ce soir, à partir de 21 heures, pour parler de travail, d’emploi pendant cette période de confinement, non confinement, on n’est pas sûrs, pour partager votre expérience. N’hésitez pas à écouter et à participer en direct à cette émission qui sera animée par mon collègue Frédéric Couchet. Pour participer vous pourrez appeler le numéro de la radio, le 09 72 51 55 46, numéro que vous pourrez trouver bien sûr sur le site causecommune.fm.

Je vous invite également à retrouver le podcast de l’Antenne libre de la semaine passée qui était dédiée aux profs et aux élèves dans cette période de confinement ou non confinement, on n’est pas sûrs.

Retrouvez tous les évènements relatifs au Libre en général sur l’Agenda du Libre, agendadulibre.org.
Notre émission se termine.

Je remercie, bien sûr, les personnes qui ont participé à l’émission : Béatrice Pradillon, Adrien Bourmault, Laurent Costy, Christian Pierre Momon, Marie-Odile Morandi, Jean-Christophe Becquet.

Aux manettes de la régie aujourd’hui Isabella Vanni.

Merci également à Sylvain Kuntzmann, Lang1, Samuel Aubert, Olivier Humbert, Élodie Déniel-Girodon, bénévoles à l’April ainsi qu’Olivier Grieco, directeur d’antenne de la radio, qui s’occupent de la post-production des podcasts.

Merci également à Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, qui découpe le podcast complet en podcasts individuels par sujet.

Vous voyez aussi à travers ça, comme on le disait, l’importance de l’action bénévole dans l’action de l’April en général.
Vous retrouverez sur notre site web, april.org, toutes les références utiles ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm.
N’hésitez pas à nous faire des retours pour nous indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question, nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse contact chez libreavous.org.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.

Si vous avez aimé cette émission n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous, également à faire connaître la radio Cause Commune, la voix des possibles.
La prochaine émission aura lieu en direct le 8 décembre 2020 à 15 heures 30, et exceptionnellement notre sujet principal sera présenté par Jean-Christophe Becquet qui vient de nous présenter sa chronique « Pépites libres » et elle sera consacrée à Geotrek, un sujet passionnant à découvrir la semaine prochaine.
Nous vous souhaitons d’ici là de passer une très belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 8 décembre et d’ici là, portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.