La pub sur Internet et la morale à géométrie variable des vendeurs de données personnelles Décryptualité du 01 février 2021

Luc : Décryptualité. Semaine 4. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Mag : Salut Luc.

Luc : Mag ! Tu es revenue ! Incroyable !

Mag : Tu me manquais trop Luc !

Luc : C’est ça ! Fais-nous le sommaire dans ce cas-là.

Mag : Le Monde Informatique, « Il faut penser l’open source autrement », par Matt Asay.

Manu : Un sujet intéressant qu’on abordera sûrement : les grands groupes utilisent et utilisent beaucoup de logiciels libres, mais parfois ça n’enchante pas ceux qui fournissent ces logiciels libres. Là il y a des discussions autour de certains logiciels, dont Elastic qui est un logiciel de serveur que vous ne connaissez probablement pas, mais c’est très utilisé chez Amazon. Amazon n’est pas content que le fournisseur de ce logiciel ait changé la licence, elle n’est plus tout à fait libre, mais, en gros, le changement de cette licence c’était pour essayer de récupérer de l’argent d’Amazon. Amazon l’utilisait sans qu’on le sache – la liberté, il s’en fout un peu, c’était dans ses serveurs. Là ils ont changé les licences. Qu’est-ce qu’a fait Amazon ? C’était un logiciel libre, on récupère la dernière version libre, on fait un fork, donc ils ont leur propre version d’Elastic et ils ont les moyens de la maintenir. Donc le fournisseur d’origine est un peu embêté. À priori.

Mag : Sciences et avenir, « Une exposition pour décoder notre monde de codes », par Arnaud Devillard.

Manu : Ça se passe à Paris. Il faudra qu’on aille visiter, mais je ne sais pas si on aura le droit de visiter. C’est Code is Law et ça parle justement de l’architecture, des lois et de la manière dont ça nous contrôle. C’est toujours intéressant, on parle d’algorithmes et d’autres sujets connexes, artistiques.

Luc : Code is Law était un principe mis en avant par Lawrence Lessig [1], un juriste lié au Libre, il y a de ça bien longtemps, un truc vraiment très visionnaire, ça ne cesse de se confirmer tout le temps.

Mag : ZDNet France, « Pour lutter contre les épidémies, concevoir du matériel libre », par Thierry Noisette.

Manu : Ce n’est pas nouveau non plus comme sujet parce qu’on en parle beaucoup depuis le début de notre épidémie chérie dans laquelle on est en plein. Donc oui, innover et innover en libérant l’innovation, en faisant du matériel libre, par exemple des respirateurs et plein d’autres choses qui sont dans ce domaine-là. C’est bien, c’est quelque chose d’utile. Je crois même que le gel hydroalcoolique est libre, la formule a été donnée à l’humanité par son créateur. Donc il y a des bonnes choses qui peuvent nous aider dans ces moments difficiles.

Mag : ZDNet France, « L’Open Infrastructure Foundation annonce son premier conseil d’administration », par Steven J. Vaughan-Nichols.

Manu : L’OIF est une nouvelle fondation qui va s’occuper de logiciel libre autour du cloud, de l’informatique en nuage, notamment une brique qui s’appelle OpenStack, c’est de là qu’ils viennent et il y a beaucoup de choses à faire dans ce monde-là. Une fondation c’est une des manières d’organiser des entreprises pour qu’elles contribuent ensemble à des financements, à des développements communs, et tout ça c’est basé sur des briques libres. Il y a toute une articulation qui est assez intéressante et complexe.

Mag : Geekzone, « Jouez pour pas un rond avec Open Source Game Clones », par Faskil.

Manu : C’est un petit article mais c’est important de remonter des articles comme ça qui essayent de montrer qu’il existe des moyens avec le logiciel libre de jouer et qui essaient de centraliser un petit peu des propositions de jeux. Donc allez dessus, je ne l’ai pas fait parce que je n’ai pas eu le temps, mais osgameclones.com, à priori il doit y avoir des trucs pas mal.

Luc : Il y a des gens qui vont encore râler en disant que les jeux libres ce sont justes des copies de jeux déjà existants.

Manu : Là c’est un peu le thème. Effectivement oui, ce sont des clones, mais ça reste parfois des bonnes idées, donc à reprendre.

Luc : Sujet du jour ?

Manu : Un sujet compliqué, un sujet en profondeur, un sujet difficile.

Mag : Ultra-technique. Je sens que ça va être technique !

Manu : Non !

Luc : Je voulais parler du sens moral des GAFAM notamment, mais pas que, en grande partie de leur sens moral au travers du sujet de la publicité.

Mag : Il y a de l’ironie là, non ?

Luc : Oui, un petit peu. Les GAFAM se font tacler, plus ou moins en fonction du GAFAM et des situations sur ce que les gens peuvent mettre, avec les fake news, le fait qu’il y ait de la désinformation parfois organisée par des États.

Manu : Le faut qu’il y ait de la censure.

Luc : Le fait qu’il y ait également de la censure. Le fait que ce sont des boîtes américaines qui, bien souvent, diffusent un modèle puritain assez hypocrite où il ne faut pas monter le moindre téton, mais où, après, on peut aborder des trucs finalement ultra-sexualisés. Il y a des tonnes d’affaires comme ça. Par exemple, il y a des années de ça, le journal La Voix du Nord avait un dossier sur le cancer du sein et avait été dégagé de Facebook parce qu’on ne montre pas de sein.

Mag : Un cancer du sein sans sein, ça devient quand même compliqué !

Luc : Il faut savoir rester digne, hein !, même dans la maladie je suppose.
J’ai vu un certain nombre de choses passer ces derniers temps. Certaines ne sont pas vérifiées parce que ce sont des captures d’écran que je vois passer sur Reddit où je traîne, donc ce sont des gens que je ne connais pas, qui remontent ça. Potentiellement ça peut être des fakes, mais disons que ça vient de plusieurs personnes qui remontent ça, alors je suis plutôt enclin à les croire, mais il faut quand même garder une précaution là-dessus.

Manu : Donc ce sont des images qui t’ont un peu embêté. Mais pourquoi ?

Luc : En fait, ce sont des gens qui remontent des publicités qui passent notamment chez Google, que ce soit dans le Play Store, sur YouTube ou des choses comme ça. On sait que Google, particulièrement, s’est distingué en ayant une politique de démonétisation pour essayer de casser les gens qui font des vidéos sur des thèmes qui ne lui plaisent pas, qui sont immoraux en quelque sorte.

Manu : Des thèmes ? Les flingues, la drogue, les nazis, le sexe ?

Luc : Il y a notamment les questions sur les identités sexuelles, il y a des choses comme ça et il y a également des trucs politiques qui sont passés là-dedans.

Manu : Il me semble qu’ils démonétisent aussi pas mal tout ce qui parle du Covid. Les youtubeurs qui parlent du Covid ne gagnent pas ou peu d’argent sur le sujet.

Mag : Du coup, ces images, elles ont quoi de choquant ?

Luc : C’est que régulièrement, on sent remonter des publicités notamment de sites de cul, de ce type-là. J’ai vu une capture d’écran d’une fille qui est effectivement toute habillée mais qui a sa main dans sa culotte, une publicité pour un truc de cul, je ne sais plus quoi. Du coup ça fait un peu bizarre de se dire que d’un côté on a un discours moralisateur ou « gningnin », et de l’autre côté, quand il s’agit de faire de la pub pour gagner des sous, eh bien là les vannes sont ouvertes et il y en a d’autres comme ça.

Manu : Le domaine de la pub est un domaine hyper-compliqué et c’est le fondement des GAFAM dans une large mesure, au moins Google et Facebook, c’est là où ils vont gagner de l’argent parce que, derrière, ils vont utiliser ces données pour les afficher dans différents contextes et toutes ces données vont être récupérées, un peu comme un or noir, c’est une des manières de le voir : nos données sont réutilisées et sont pompées pour leur chiffre d’affaires.

Mag : Il y en a une qui est très forte aussi c’est Amazon. Quand tu fais juste des recherches de ce que tu veux acheter, eh bien tu as des propositions à côté : ce n’est que de la pub, ce ne sont que des gens qui payent pour être bien placés dans les propositions d’Amazon.

Luc : Oui et Amazon manipule également ce flux-là pour mettre ses propres vendeurs tiers, ce n’est pas affiché que ce sont les siens. Ils ont été pas mal accusés là-dessus d’être assez malhonnêtes dans ce truc-là, ils sont partout et ce sont eux qui font leur pub pour le coup, mais on pourrait dire, au moins, tu vas acheter une perceuse ils te font des pubs de perceuse. On a quelque chose qui a été remonté aujourd’hui sur Reddit : une publicité pour un site de rencontres sexuelles, sauf que la photo qui a été prise pour illustrer ça c’est une gamine qui danse, qui est en train de faire des exercices de souplesse à la barre, et c’est clairement une adolescente prépubère et c’est dans l’environnement Google.

Manu : Ce qu’on sait c’est que ce sont des systèmes hyper-compliqués. J’avais assisté à des conférences qui essayaient de montrer un peu l’écosystème de la publicité. Les gars, quand ils doivent afficher une page sur laquelle il y a un petit encart de publicité ou plusieurs encarts de publicité, eh bien ils se retrouvent, pour la page, à devoir faire des appels d’offres, envoyer ça sur des plateformes d’échange de publicités où ils vont envoyer vos informations, en tout cas ce qu’ils savent de vous, et essayer d’obtenir de quelqu’un qu’il paye pour vous afficher des publicités ; ce quelqu’un qui va payer, eh bien c’est celui qui paye le plus et il faut qu’ils fassent ça dans un temps défini et dans un contexte bien précis. Donc c’est très complexe, il y a beaucoup d’acteurs parce que ces envois, ces appels d’offres, ces demandes de publicités passent par plein d’acteurs différents, à plusieurs niveaux, donc les données des internautes sont diffusées à des acteurs qu’on ne maîtrise pas du tout, ni d’Ève ni d’Adam.

Mag : Il y a certains sites qui vous proposent de booster votre publication. Vous devez donner votre budget, le temps de durée de votre boost. Selon combien vous payez, qui vous payez, eh bien votre publicité sera beaucoup mieux affichée que d’autres. Dans le sens inverse, votre publicité passera après toutes les autres.

Luc : Oui, c’est une forme d’enchères en temps réel. On envoie, comme tu le disais : c’est un mec de 45 ans qui s’intéresse aux technologies et qui gagne bien sa vie, qui en veut ? Qui en veut ? Moi ! Moi ! Donc ce sont effectivement des infrastructures incroyables. Ce qui est intéressant c’est que Google, notamment au travers de YouTube, quand ils ont commencé à démonétiser des vidéos c’était suite à des scandales.

Manu : Oui. On en a parlé, il me semble, mais peut-être pas assez. Ils se sont rendu compte que parfois, sur certains youtubeurs, il y avait des publicités de grands groupes qui étaient associées à des contenus un peu choquants. Il pouvait y avoir des contenus d’extrême-droite, il pouvait y avoir des contenus d’humour vraiment sale et, à côté, vous aviez une publicité, je ne sais pas, pour Volkswagen ou pour un grand journal, New York Post, allez savoir. Les grands groupes n’ont pas été contents et ils ont fait ce qu’ils savent le mieux faire dans ces cas-là, ils ont gueulé, ils ont gueulé tellement fort qu’ils en ont fait un boycott.

Luc : Et puis ils ont retiré le pognon, ils ont dit « si c’est comme ça, on s’en va ».

Manu : Exactement, donc Google, Facebook, c’était eux les plus touchés dans mon souvenir, ils ont laissé passer à un moment donné. Ils ont accepté de ne pas laisser afficher les publicités à côté de n’importe quoi

Mag : Donc, en gros, ceux qui passaient les publicités pouvaient demander à ne pas passer sur tel ou tel contenu. Par contre, ceux qui produisaient du contenu ne pouvaient pas dire, par exemple, « moi je ne veux pas de pub de voiture ou pas de pub de cigarettes ». C’est vraiment bizarre comme politique.

Manu : Effectivement, les gros acteurs de la publicité, ceux qui payent, ce sont eux qui avaient le choix, alors que ceux qui fournissent la main d’œuvre sous la forme de contenus, notamment sur YouTube, donc les youtubeurs, eux n’avaient pas vraiment de choix si ce n’est que leurs vidéos n’étaient pas monétisées, sans forcément qu’ils le sachent.

Luc : Ils en ont d’autant moins qu’il y a eu un moment où Google a dit « on vous démonétise, vous n’aurez plus de pub », et maintenant, il y a quelque temps, il a changé la règle en disant « maintenant, même si on vous a démonétisés, on a le droit de mettre de la pub comme on veut et garder l’argent ». Du coup ils ont pris l’option en disant « on est chez nous, on met de la pub si on veut ». Ce que je trouve intéressant là-dedans c’est que quand les gros, les puissants, disent « maintenant il faut arrêter les conneries, on ne veut pas être associés à des nazis », eh bien il y a réaction. En revanche l’inverse, les personnes, les particuliers qui se promènent sur ces outils ou les producteurs de vidéos, eux n’ont pas le choix et ils sont obligés de se taper les trucs avec des sites de rencontres de cul avec des adolescentes.

Mag : Si, ils ont quand même un choix, c’est de ne pas apparaître sur ces plateformes-là.

Luc : Mais si tu vas sur ton Play Store pour télécharger une application et qu’on t’envoie ce truc-là, tu n’as pas le choix, tu l’as vu.

Manu : Oui, mais tu as le choix de ne pas aller sur le Play Store, j’en connais qui n’utilisent pas le Play Store.

Luc : Je ne suis pas sur le Play Store et je peux te dire que c’est extrêmement coûteux en termes de trucs pratiques. Il y a plein d’applis que je ne peux pas avoir. C’est un choix que je fais mais qui ne me rend pas la vie facile, du tout. De fait, aujourd’hui, je renonce à plein de choses pour ne pas avoir le Play Store sur mon téléphone. Pour moi ce n‘est pas une solution, c’est juste un choix merdique que j’ai fait.

Manu : Ce sont des coûts, des avantages, des inconvénients. Effectivement, c’est plus ou moins difficile de suivre ce que tu veux. Il y a des manières un petit peu plus simples pour beaucoup de publicités. Quand on est consommateur d’Internet, on met un bloqueur de publicité, c’est ce qu’on doit encourager tout le monde à faire.

Luc : Oui, mais ça ne marche pas partout !

Manu : Et en plus de ça, on le sait, il y a des manières de contourner tout ça. Les gros, eh bien Google, ils ont un navigateur et leur navigateur essaye de limiter l’impact des bloqueurs de publicité.

Mag : Après, même si tu es sur le Play Store, tu peux aller choisir des applications en prenant celles où il n’y a pas de pub. Il y a suffisamment de choix, malheureusement, sur le Play Store pour que tu puisses choisir des applis sans pub.

Luc : Il n’y a pas des pubs à l’intérieur du Play Store ? Comme je ne l’ai pas, je ne sais pas. Il n’y a pas des pubs à l’intérieur du Play Store ?

Manu : Je ne suis pas sûr. Peut-être qu’ils remontent les applications qui paieraient de l’argent. On ne peut pas savoir parce que, en fait, Google s’est fait taper sur les doigts parce qu’il remontait des choses sans le dire, sans que ce soit clair, notamment il remontait ses propres services dans les résultats de recherche. Ça a choqué un petit acteur, la Commission européenne !
Ils ne sont pas très contents. On ne maîtrise pas exactement pourquoi ils nous montrent certaines choses. C’est clairement embêtant.

Luc : Dans le même registre, il y a eu aussi une affaire, il y a un article de presse sur TikTok. Il faudrait peut-être qu’on le rajoute un moment dans la liste des GAFAM et des réseaux sociaux, même s’ils sont en passe de se faire racheter par un GAFAM existant. C’est un journal américain, un grand quotidien américain qui a mené l’expérience de créer un compte TikTok avec un profil d’enfant de 14 ans pour voir au bout de combien temps il y aurait une publicité pour de la chirurgie esthétique. Donc Magali, combien de temps ?

Mag : Je n’ose pas, j’imagine le pire. Non !

Luc : Huit minutes.

Mag : Huit minutes !

Luc : Là on n’est pas dans des trucs sexuels, mais on imagine des gamins qui baignent là-dedans. Même s’ils ne le font pas, ça veut dire que dès leur plus jeune âge ils sont exposés à cette idée que la chirurgie esthétique c’est normal, que c’est tout à fait banal.

Mag : Effectivement. Moi je joue sur un jeu, malheureusement pas libre, et on a des pubs très régulièrement que j’essaie de passer. Dernièrement je suis tombée sur une application où on doit, en gros, aider son personnage principal à devenir beaucoup plus féminine. Donc on encourage des enfants, puisque c’est un jeu pour enfants, à épiler son personnage, à le maquiller et ainsi de suite et là, Ah ! C’est pour des enfants. Pourquoi il y a cette recherche de l’image et c’est une publicité pour une appli.

Luc : Il faut commencer tôt l’éducation !

Manu : On sait que tout ça va marcher et qu’en prenant les futurs adultes très jeunes, on va commencer à implanter des idées, ça va façonner une société entière ; il n’y a pas raison, ça devrait fonctionner.

Luc : C’est le propos des mouvements anti-pub.

Mag : À qui on pourrait, justement, faire de la pub.

Luc : Ça démontre bien que ça n’est jamais gratuit, même si on ne paye pas. D’une part, quand il y a de la publicité il y a bien des gens qui vont souscrire à des services et ce sont ces souscriptions vont payer la pub : quand on va faire ses courses, on paye la publicité. En plus de ça, ça veut dire qu’on donne les moyens à des acteurs de coloniser les imaginaires, d’orienter les gens et on voit qu’ils n’hésitent pas à s’attaquer, y compris aux plus jeunes.

Manu : J’en déduis largement que ceux qui payent ce sont ceux qui donnent les ordres et, dans ce système-là, ceux qui payent ce sont les fournisseurs de publicité. Ce sont eux qui choisissent alors que nous les citoyens, nous les consommateurs d’Internet ou les producteurs d’Internet, eh bien non, nous ne sommes que de la ressource. On est éventuellement l’or noir du 21e siècle dont on parle tant. Les données, les big data, c’est nous, nous sommes le terrain dans lequel on va aller miner. Et ce sont les fournisseurs de publicité qui eux, sont les vrais payeurs du système.

Luc : Exactement, avec nos sous. C’est ça le truc ultime.

Mag : Moi je rêve d’une société sans pub. Est-ce que ça ferait une chute financière, économique, tout ça ?

Manu : Ça remettrait peut-être en cause le système internet, donc à voir, moi je propose qu’on essaye.

Luc : Je suis pour. Bon allez, pas de pub jusqu’à la semaine prochaine. Salut.

Manu : À la semaine prochaine.

Mag : Salut.