Émission Libre à vous ! diffusée mardi 26 janvier 2021 sur radio Cause Commune

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Quitter WhatsApp pour une messagerie instantanée libre, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme, Éric Fraudain qui va nous faire découvrir l’artiste norvégien Vexento. Et, en fin d’émission, la chronique de Luk qui portera sur Elon Musk, Signal et moi. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France, partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’association c’est april.org, vous pouvez trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter.

Nous sommes mardi 26 janvier 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni. Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Bonjour.

Frédéric Couchet : Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant ce direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.

Nous vous souhaitons une excellente écoute et tout de suite place au premier sujet.

Virgule musicale

Chronique « Le fil rouge de la musique libre » par Éric Fraudain, créateur du site Au Bout Du Fil : présentation de l’artiste Vexento

Frédéric Couchet : « Le fil rouge de la musique libre ». Dans cette chronique, Éric Fraudain, créateur du site Au Bout Du Fil, nous fait découvrir des artistes ayant opté pour la libre diffusion de leurs œuvres musicales.
Bonjour Éric.

Éric Fraudain : Bonjour Frédéric.

Frédéric Couchet : Aujourd’hui, Éric, tu vas nous faire découvrir l’artiste norvégien Vexento.

Éric Fraudain : Tout à fait.
Il y a des musiques qui ont un véritable pouvoir d’apaisement et que l’on est forcé d’écouter dans une sorte de transe hypnotique, comme si le monde autour de nous avait soudain cessé d’exister. Le titre que je vous propose d’écouter aujourd’hui, Now, fait indéniablement partie de ces musiques.
Il a été composé par Vexento, un musicien d’à peine plus de vingt ans et qui pourtant possède déjà le talent et la sensibilité d’un artiste accompli. Il est très jeune, mais il a déjà un style bien à lui, ce qui n’est pas donné à tous les musiciens de sa génération. De son vrai nom Alexander Hansen, cet artiste est d’origine norvégienne, mais il vit aujourd’hui au Canada. C’est peut-être l’habitude de côtoyer des paysages grandioses où la nature est encore préservée qui a donné à Vexento cette sensibilité exacerbée qu’ont les artistes.
N’attendons plus. Je vous propose d’écouter Now de Vexento, une musique libre publiée sous la licence Creative Commons By, Attribution 3.0. À tout de suite.

Écoute de Now de Vexento

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Éric Fraudain : Vous venez de découvrir Now de Vexento, une musique libre publiée sous la licence Creative Commons By, Attribution 3.0.
Vexento décrit sa passion pour la musique comme une échappatoire à la réalité. C’est aussi pour lui une manière d’exprimer ses émotions et d’organiser les pensées qui fusent sans arrêt dans son esprit. Son répertoire est essentiellement instrumental, bien que, de temps en temps, il lui arrive de poser une voix sur quelques titres, dont Now.
Sa musique est expressive. À travers les notes, les rythmes, les tempos et les sonorités, on décèle les émotions qu’il a lui-même ressenties et cherché à transmettre. Lorsqu’il compose, ce sont ses émotions qui le guident et c’est pour cette raison que Vexento ne réduit pas sa musique à un style unique. Il explore la musique électronique sous tous les angles pour créer des morceaux plutôt dansants ou plutôt chill, des rythmes joyeux ou mélancoliques, des sonorités riches ou dépouillées.
Now est l’un de ses titres dépouillés, sobre, avec une mélodie simple mais efficace, au piano.
Ce morceau a beau faire plus de cinq minutes, pourtant il semble court, probablement parce qu’il se compose de deux parties qui sont différentes, mais qui vont parfaitement ensemble, comme s’il s’agissait de deux morceaux d’un medley ou d’une playlist. La première partie commence tout doucement puis monte en crescendo jusqu’à une rupture brusque, qui laisse place à une deuxième partie plus lente et plus douce. Je trouve que cette progression est menée de manière très intelligente, car c’est aussi cette rupture qui fait l’originalité et l’âme du morceau.
Je vous disais que Now est un morceau parfait pour se détendre et s’apaiser. Vexento avoue écouter ce genre de musique lorsqu’il est stressé. Cela lui permet de se concentrer uniquement sur le moment présent, sur les émotions qu’il ressent au moment précis où il écoute la musique. C’est sûrement pour ça que ce morceau s’intitule Now. Même si Vexento avait plus souvent l’habitude d’écouter ce genre de musiques que de les composer, il s’est lancé pour de faire ressentir les mêmes sensations à ses fans. Now a été très bien accueillie sur Soundcloud et Spotify. Ça tombe bien, car Vexento est un artiste très sensible aux réactions de ses fans et n’hésite pas à prendre en compte leurs retours pour faire évoluer sa musique.
Now est un morceau libre de droits que vous pouvez télécharger et réutiliser pour vos propres vidéos sous certaines conditions. C’est la bande parfaite pour animer une vidéo de paysages en time-lapse ou des images qui véhiculent une émotion particulière.
Merci pour votre écoute et à très bientôt sur « Le fil rouge de la musique libre ».

Frédéric Couchet : Merci Éric pour cette belle découverte, donc Vexento.
C’était la chronique de Éric Fraudain, auboutdufil.com, sur lequel vous pouvez retrouver plusieurs musiques Vexento avec les analyses de Éric. On va continuer tout à l’heure à écouter Vexento et, comme tu l’as dit, le site web de l’artiste est soundcloud.com/vexento.
Je te remercie Éric et je te souhaite une bonne fin de journée.

Éric Fraudain : Bonne journée à toi aussi. Merci à tous.

Frédéric Couchet : À bientôt.
On va faire une pause musicale.

Virgule musicale

Frédéric Couchet : On va continuer avec Vexento et avec mon titre préféré, je pense, des trois que nous allons écouter aujourd’hui. Là vous allez entendre une musique beaucoup plus rythmée, avec une mélodie qui, vous l’entendez, démarre en sifflotant, calme, apaisante et qui sera ensuite enrichie par des sonorités électriques et un rythme marqué à la batterie.
Nous allons écouter Spark par Vexento. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Spark par Vexento.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Spark par Vexento, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By. Je vous rappelle le site de l’artiste soundcloud.com/vexento et vous pouvez trouver une présentation sur le site de notre programmateur musical Éric Fraudain, auboutdufil.com.

Vous écoutez l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France, partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Nous allons passer au sujet principal.

Virgule musicale

Les messageries instantanées libres avec Adrien Bourmault, Emmanuel Gil Peyrot, Nicolas Vérité

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter aujourd’hui sur les messageries instantanées, notamment suite aux polémiques autour de WhatsApp. Nous allons donc parler de WhatsApp, de Telegram, de Signal, de XMPP, de Jami, de décentralisation, de gouvernance. Ne vous inquiétez pas, les invités vont vous expliquer ça de façon toute simple, la plus simple possible. Nos invités justement. En studio avec moi Adrien Bourmault. Bonjour Adrien.

Adrien Bourmault : Bonjour.

Frédéric Couchet : Au téléphone normalement avec nous Emmanuel Gil Peyrot. Bonjour Emmanuel.

Emmanuel Gil Peyrot : Bonjour.

Frédéric Couchet : Et Nicolas Vérité. Bonjour Nicolas.

Nicolas Vérité : Bonjour Fred. Bonjour Adrien. Bonjour Emmanuel.

Frédéric Couchet : Parfait Tout le monde est là.
Je précise que Adrien Bourmault a proposé ce sujet sur les messageries instantanées et l’a en très grande partie, en majeure partie, préparé, donc je vais plus jouer un rôle d’animateur même si, évidemment, je me suis quand même penché un peu sur la question, parce que je ne vais pas juste me contenter de lire des fiches, même si j’ai une fiche sous les yeux.
N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton « chat » et vous nous rejoignez sur le salon #libreavous, si vous avez des questions ou des réactions sur ce sujet.

Début d’année 2021, l’application de messagerie instantanée WhatsApp a publié un message pour avertir les personnes utilisatrices de l’application que ses conditions d’utilisation allaient changer et qu’elles impliqueraient désormais d’accepter de partager davantage de données avec Facebook, à qui appartient WhatsApp, je le rappelle, depuis 2014, dans un but commercial. En cas de refus, les personnes ne pourraient plus utiliser la messagerie à partir du 8 février 2021. Il y a eu une levée de boucliers contre cette pratique, on va y revenir en détail en début d’émission. Ça concerne à priori à peu près deux milliards d’utilisateurs et d’utilisatrices. Des messageries alternatives, autres messageries comme Telegram et Signal, ont vu arriver des millions d’utilisateurs et d’utilisatrices. On va parler de tout cela.
On va d’abord commencer par une petite présentation individuelle rapide des trois personnes invitées. On va commencer par les personnes qui sont au téléphone. On va commencer par Nicolas Vérité.

Nicolas Vérité : Bien. Je me présente, Nicolas et Vérité comme la vérité. J’ai été contributeur et je suis toujours contributeur du monde XMPP. On va détailler ce que c’est plus tard, mais j’ai été dans la XSF, donc la XMPP Standards Foundation, la fondation qui gère l’évolution du protocole. Attention !, c’est très technique. J’ai fait de la board directors, de la comm’ team, enfin de diverses teams. J’ai aussi participé à la communauté JabberFR, puis j’ai travaillé de manière professionnelle autour du monde de XMPP. Accessoirement j’ai aussi été le président de LinuxFR.org, que vous connaissez bien, pendant une dizaine d’années. Voilà !

Frédéric Couchet : Merci pour cette présentation. Effectivement LinuxFR.org est le principal site francophone d’information autour du logiciel libre et si vous ne connaissez pas je vous encourage à y aller, car vous serez informé de toutes les actualités autour du logiciel libre, linuxfr.org.
Deuxième petite présentation, toujours au téléphone, Emmanuel Gil Peyrot.

Emmanuel Gil Peyrot : Bonjour. Moi c’est Emmanuel ou linkmauve comme beaucoup de gens me connaissent sur Internet.
J’ai aussi été et je suis d’ailleurs toujours membre de la XSF en ayant été notamment membre du Council, le groupe élu pour la gouvernance des protocoles et leur évolution de leurs spécifications, NdT. Je suis également président et administrateur de l’association JabberFR pour la promotion des messageries instantanées libres, standards et ouvertes ; on fournit aussi des services autour de XMPP. Je suis également contributeur à différents clients et serveurs XMPP, notamment Gajim et Prosody si vous les connaissez.

Frédéric Couchet : OK. Merci Emmanuel. On va finir par Adrien Bourmault en studio.

Adrien Bourmault : Moi c’est Adrien Bourmault. Je suis coanimateur du service XMPP du Chapril, groupe de travail, initiative de l’April faisant partie du CHATONS. Je suis également mainteneur de l’entrée de Conversations, l’application Conservations dans le Free Software Directory, c’est-à-dire le dictionnaire de la FSF des logiciels libres.

Frédéric Couchet : Merci Adrien. Je précise aux auditeurs et auditrices de l’émission que vous allez entendre beaucoup de mots clés. Ne vous inquiétez pas, les personnes vont expliquer et résumeront en plus, en fin d’émission, l’essentiel à retenir. De toute façon sur les sites april.org et causecommune.fm, il y aura une page avec toutes les références utiles consacrées à l’émission. Ne vous inquiétez pas !
On va commencer par la première partie de notre échange qui va être l’introduction, qui va être la polémique WhatsApp. D’ailleurs je précise qu’il y a déjà une réaction de Jean-Luc sur le salon web qui précise que les changements de conditions d’utilisation de WhatsApp ne concernaient, à priori, que les utilisateurs hors d’Europe. Effectivement, vu que, en Europe, on n’est pas concerné à priori suite au RGPD, le Réglement général sur la protection des données. On va revenir dessus. Après ça se discute et, de toute façon, entre ce qui est annoncé et ce qui est fait dans la réalité, ce sont souvent deux choses différentes dans ces systèmes privateurs.
En tout cas on va commencer par la polémique WhatsApp. Peut-être, Adrien, vas-tu commencer par nous rappeler ce qu’est cette polémique WhatsApp concrètement ? Qu’est-ce qui a été annoncé et quels sont les problèmes ? En tout cas pourquoi ça a généré tant de bruit sur certains réseaux et dans la presse ?

Adrien Bourmault : En fait, c’est une polémique qui est née d’un changement de virgule, si on pouvait résumer ça. En fait, depuis 2016, WhatsApp partageait déjà énormément de données avec Facebook, étant donné qu’elle avait été rachetée en 2014 et rapidement les conditions d’utilisation de WhatsApp incluaient des partages de données avec Facebook, simplement ce partage de données n’était pas totalement clair. En fait, les conditions d’utilisation étaient assez opaques et il était difficile de comprendre ce qui était vraiment partagé.
Le changement qui est arrivé cette année rend plus clair les données collectées et comment elles sont partagées avec Facebook, à ceci près qu’elles suppriment également un point essentiel qui était qu’on pouvait refuser jusqu’alors le partage des données avec Facebook par une option dans l’application. Cette option disparaît totalement et il n’est donc plus possible de ne pas partager les données avec Facebook.
L’autre chose qui s’ajoute c’est la création du partage de ses données personnelles par la vente à des comptes WhatsApp Business, ce qui permettrait en fait à des professionnels de pouvoir faire de la publicité ciblée simplement en achetant à WhatsApp des packs de contacts ou de données qui sont normalement anonymisées, évidemment, mais comment sont-elles anonymisées ?, nous, utilisateurs, ne pouvons pas le savoir.
Ce que cette polémique nous montre, simplement, c’est que ce changement de virgule qui était censé rendre plus claires les conditions et peut-être aider à la popularité de WhatsApp et à ce que son image soit améliorée a été complètement contre-productif et a amené à la polémique qu’on connaît.

Frédéric Couchet : D’accord. Pour compléter, Emmanuel Gil Peyrot ou Nicolas Vérité sur la polémique WhatsApp, pour que les gens comprennent bien ce qui s’est passé. Je suppose que parmi les auditeurs et auditrices il y a des gens qui utilisent WhatsApp, mais pas forcément tout le monde, juste pour bien comprendre, à moins que le résumé d’Adrien ait été parfait. Nicolas.

Nicolas Vérité : Oui, le résumé d’Adrien était parfait, de toute façon. Je vais juste paraphraser en disant que c’est effectivement d’un changement de virgule. On connaît très bien l’appétence de Facebook, donc d’Instagram et WhatsApp, à sucer les données, les mettre dans un puits sans fond et les exploiter à des buts mercantiles ; c’est bien évidemment pour afficher de la publicité.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Eh bien une réaction populaire et ça ce n’est pas complètement maîtrisé. À mon avis, ça rassemble un ensemble de faits qui ont tous convergé entre eux. Il y a eu la censure ou plutôt le bannissement de Trump et de ses partisans sur cette plateforme, donc peut-être que ça indique un ras-le-bol, une peur de la censure et de l’exploitation des données. En tout cas, c’est comme ça que je le lis. Emmanuel, tu as peut-être un avis différent.

Emmanuel Gil Peyrot : Non, je le partage plutôt bien. Il y a eu un tout qui s’est fait en ce début d’année, où il y a vraiment eu énormément de gens qui ont été à la fois victimes et à la fois spectateurs de ces différentes plateformes qui contrôlent les communications, comme quoi c’était très problématique de leur donner autant de pouvoir sur nos vies, sur nos processus de décision, sur les personnes avec qui on peut, par exemple, entrer en contact.

Frédéric Couchet : D’accord. Adrien tu veux réagir.

Adrien Bourmault : Je repense justement à la question sur les conséquences de ces changements sur l’Europe. Il y a bien un changement sur l’Europe, il n’y a pas de problème là-dessus, simplement c’est moins franc qu’avec les autres pays. En Europe, en fait, on est protégé par le RGPD, le Réglement général sur la protection des données, qui limite un petit peu la casse. Le problème étant qu’on ne pourra pas, avec le RGPD, vendre des données, WhatsApp ne pourra pas vendre des données à n’importe qui, à des tiers par exemple. Elle sera obligée de vendre inter WhatsApp, intra WhatsApp. Ce qui va se passer c’est qu’en Europe il y aura quand même de la vente de données, surtout de la vente de listes de contacts, mais qui se fera via les comptes WhatsApp Business. C’est-à-dire qu’une entreprise possédant un compte sur WhatsApp Business pourra acheter une liste de contacts, mais ça ne pourra pas être vendu par exemple à Google, ça ne pourra pas être vendu à un publicitaire extérieur. C’est la seule nuance que le RGPD nous enlève.

Frédéric Couchet : D’accord. Si je comprends bien et je ne vais pas paraphraser, je vais citer l’Electronic Frontier Foundation qui est la fondation américaine qui se bat pour les libertés informatiques, qui a réagi, qui dit : « La bonne nouvelle est que globalement cette mise à jour ne fait aucun changement extrême dans la manière dont WhatsApp partage ses données avec sa société mère Facebook. La mauvaise nouvelle est que ces changements extrêmes ont, en fait, eu lieu il y a quatre ans ». Donc l’Electronic Frontier Foundation estime que cette réaction actuelle est due en grande partie au fait que les gens ont découvert ces changements dont ils n’avaient pas forcément confiance, lapsus révélateur, conscience. En fait, c’est un défaut de communication et les gens, finalement, se sont rendu compte de ce qui se passait depuis quelques années et que ce qui allait changer n’était finalement qu’à la marge, une virgule comme tu as dit Adrien. C’est ça ?

Adrien Bourmault : Oui, c’est exactement ça.

Frédéric Couchet : D’accord. Est-ce que sur cette introduction quelqu’un veut ajouter quelque chose. J’ai bien, sur le salon web, la question de Sarah et on va la prendre, c’est justement le sujet d’après. Sur la polémique WhatsApp est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?

Nicolas Vérité : Il y a un signal fort, pardon, lapsus aussi, Brian Acton un des cofondateurs de WhatsApp, qui a donc été rachetée par Facebook, s’est éclipsé de son rôle justement dû à des clashes avec Mark Zuckerberg sur l’exploitation des données. Plus tard il a rejoint le bateau Signal. C’est un signal fort, si vous m’autorisez à parler ainsi.

Frédéric Couchet : Je t’autorise tout à fait surtout que ça va être le sujet d’après. Effectivement on va parler de Signal, je ne me souviens plus du nom de l’un des cofondateurs de Facebook qui a participé au financement de Signal il y a quelques années. On va prendre la question vu que le sujet suivant c’est Signal, Telegram, les alternatives. Suite à la polémique WhatsApp des utilisateurs et utilisatrices se sont tournés vers des alternatives considérées communément comme peut-être plus éthiques, plus libres que WhatsApp. La question de Sarah, notamment, c’est : « On est d’accord que ce changement de conditions, du moins le bad buzz autour de ça, même compris, a lancé une grande vague vers des alternatives type Signal. Est-ce que ça a été le cas avec Telegram ou avec d’autres systèmes ? ». On va détailler ce que sont Signal et Telegram. De mémoire, on parle de millions d’utilisateurs et d’utilisatrices qui ont rejoint Signal ou Telegram. On va commencer par ces deux alternatives. Celle qui a sans doute fait plus de buzz c’est Signal.
Par contre j’ai oublié une question qu’on avait prévue dans l’introduction. On parle de messagerie instantanée. Il serait quand même bien de définir ce qu’on entend aujourd’hui par messagerie instantanée pour la majorité des utilisateurs et utilisatrices. Adrien, est-ce que tu veux faire ça ?

Adrien Bourmault : Oui. J’imagine qu’il y a plusieurs définitions possibles. Aujourd’hui, quand on parle de messagerie instantanée, on parle d’un dispositif qui permet d’envoyer des messages de façon à pouvoir soutenir par écrit une conversation interactive. Je pense que c’est comme ça qu’on peut le définir. Le mail, par exemple, ne rentre pas dans la discussion instantanée, puisque ce n’est pas instantané, on a besoin d’attendre une réponse, on peut même parfois attendre l’envoi et il n’y a pas de sûreté de la réception dans un temps donné. Ce que nous permet la messagerie instantanée, normalement, c’est de pouvoir soutenir une conversation dans le temps réel. J’imagine que c’est comme ça qu’on pourrait la définir.

Frédéric Couchet : C’est une définition. Je ne connais pas WhatsApp, je me suis quand même posé la question de savoir quelles fonctionnalités il y avait. Tu parles de messages, on peut imaginer que ce sont des messages textes type SMS, mais en gros, dans les fonctionnalités dont les gens ont besoin dans ce type de messagerie aujourd’hui – parce que le plus important c’est ce dont les gens ont besoin – ce sont donc des messages textuels, mais il y a aussi, je crois, des notions de groupe pour parler à plusieurs, il y a des échanges de fichiers, donc images, vidéos, est-ce qu’on peut aussi passer des appels téléphoniques par ces messageries instantanées ?

Adrien Bourmault : Oui. Les gens ont en effet plusieurs besoins. Ça dépend évidemment des groupes de personnes. Effectivement aujourd’hui, la messagerie instantanée la plus communément répandue, comme définition, ce sera effectivement la possibilité d’avoir des conversations un à un, des groupes privés, peut-être parfois des salons publics, la possibilité de faire des appels audio ou vidéo, de partager des fichiers, des images, des vidéos. C’est effectivement le partage multimédia en fait, tout simplement.

Frédéric Couchet : D’accord. Nicolas et Emmanuel, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose sur cette définition ou cette tentative de définition d’une messagerie instantanée de nos jours ?

Nicolas Vérité : Oui, tout à fait. J’ai juste un petit truc. En fait oui, on est sur des messages courts, temporaires, parfois enregistrés ou archivés, donc ça nous permet d’être plus réactifs, plus rapides dans une conversation.
Je vais différencier deux grands types de messagerie instantanée, si les gens me le permettent.
En fait il y a une génération qui a explosé au début d’Internet qui était la messagerie instantanée sur ordinateur. On peut citer les anciens ICQ et MSN propriétaires. Puis il y a eu la génération mobile. Donc on a tout passé en mobile quand il y a eu l’avènement de l’iPhone. C’est WhatsApp qui a emporté tous les suffrages, d’autres ont suivi derrière dont Telegram et Signal. Aujourd’hui, depuis un peu moins d’une dizaine d’années, on voit une génération de messageries instantanées orientées entreprise. Là il s’agit de mettre la conversation de groupes au centre pour la collaboration des collaborateurs de l’entreprise.

Frédéric Couchet : D’accord. Ce point est intéressant même si, aujourd’hui, on s’adresse potentiellement plus à des usages personnels, il y a effectivement cet aspect entreprise qui est important.
On va justement parler de Signal, Telegram. On va commencer par Signal. J’ai retrouvé les chiffres. La base installée serait passée de 10 millions à plus de 50 millions en quelques heures. On est évidemment très loin des 1,5 ou 2 milliards d’utilisateurs et d’utilisatrices de WhatsApp. En tout cas il y a eu une vraie grosse migration vers Signal. Déjà première question : c’est quoi Signal ? Deuxième question qui suivra : pourquoi les gens ont commencé à migrer vers Signal ? Après on parlera de Telegram. C’est quoi Signal ? Peut-être Emmanuel Gil Peyrot.

Emmanuel Gil Peyrot : Avant, je voudrais d’abord ajouter quelque chose d’autre à propos de la messagerie instantanée qui est que, contrairement à l’e-mail, on a traditionnellement différents services pour la messagerie instantanée. C’est-à-dire que quelqu’un qui va être, par exemple, chez WhatsApp ne va pas pouvoir communiquer avec quelqu’un qui est chez Signal ou Telegram ou tout ça. C’est quelque chose qui a été choisi au fil du temps par les différentes grandes entreprises qui possèdent ces outils de communication, mais qui n’a rien du tout d’inné, c’est vraiment un choix technologique qui a été fait. Et, du coup, ça fait une surabondance de différents protocoles, différents logiciels, qu’on doit installer sur nos téléphones, par exemple pour communiquer avec les différentes personnes qu’on a autour de soi.
Signal est effectivement une alternative à WhatsApp ou à n’importe quelle autre application de messagerie instantanée qu’on a mentionnée juste avant et qui a pour avantage d’être gérée par une association, contrairement à une entreprise, contrairement à WhatsApp notamment qui est gérée maintenant par Facebook, et qui promeut énormément la confidentialité des messages en disant qu’ils n’ont pas accès au contenu des messages, qu’ils n’ont pas accès aux groupes des gens avec qui on communique, qu’ils n’ont pas accès à énormément de choses et, surtout, qu’ils ne gardent aucune trace de ces échanges. Encore une fois, c’est une question de confiance qu’on va avoir envers la plateforme.

Frédéric Couchet : Si je compare, si je comprends bien, Signal n’est pas simplement une alternative qui repose sur le même système privateur que WhatsApp. Déjà, comme tu le dis, c’est géré par une fondation à but non lucratif, alors que WhatsApp, comme tu le dis, appartient à Facebook et avant c’était déjà une entreprise. Si je comprends bien il y a du chiffrement de bout en bout, avec un chiffrement qui utilise un protocole qui est connu, testé, ouvert et je pense que je laisserai réagir les experts sur le sujet, notamment sur cette partie-là. Par contre, ça reste un outil centralisé. Sur ces deux points-là qui veut réagir ? Nicolas, Adrien. Nicolas, avantage au téléphone.

Nicolas Vérité : Oui, je veux bien. Avantage au téléphone, merci beaucoup.
Effectivement c’est de l’open source, par contre il y a également une entreprise. Il y a une fondation, mais il y a aussi une entreprise. L’histoire de Signal a été mouvementée. C’est passé par plusieurs noms, plusieurs implémentations, ça a périclité, c’est revenu sous forme de fondation.
Effectivement ça utilise du chiffrement, c’est comme ça qu’on dit, du chiffrement, sinon on appelle ça de la crypto, c’est crypté, c’est chiffré et c’est centralisé. Ça veut dire qu’il n’y a qu’un seul serveur Signal qui est d’ailleurs situé aux États-Unis, contrairement à des architectures comme XMPP ou l’e-mail. On a un serveur sur lequel on a 10, 20 ou 100 000 utilisateurs qui peuvent parler avec d’autres personnes sur d’autres serveurs. Ça ce sont des réseaux de type décentralisé, on n’est pas centralisé, on est décentralisé et ces serveurs communiquent entre eux. C’est-à-dire que tous les utilisateurs de chacun des serveurs peuvent communiquer entre eux, on appelle ça de la fédération.

Frédéric Couchet : D’accord. On abordera évidemment ces points : décentralisation, fédération. On va poursuivre sur Signal et sur la partie centralisée. Tu as donc dit, pour que les gens comprennent bien, qu’il y a un serveur, en tout cas il y a signal.org sur lequel les gens s’inscrivent avec des serveurs qui sont hébergés, tu viens de dire aux États-Unis. Pour être plus précis, juste avant en préparant l’émission, je crois que Adrien était encore plus précis que ça. Adrien où sont ces fameux serveurs de la Fondation Signal ?

Adrien Bourmault : En fait il n’y a pas un seul serveur, il y en trois qui sont en cluster.
Donc notamment un premier serveur, celui qui sert à la connexion sur signal.org et à la création de son compte, c’est un serveur qui est hébergé chez Amazon Web Services, c’est le premier serveur, aux États-Unis, évidemment.
Le deuxième, aussi aux États-Unis, qui sert à héberger les conversations de groupe, qui est chez Google Cloud, qui est donc hébergé là-bas en tant que machine virtuelle.
Le troisième serveur est chez Microsoft Azur qui, lui, sert à gérer les grosses quantités de fichiers, ce qu’on appelle un Content Delivery Network qui permet le téléchargement de fichiers, le passage de grosses données, des choses comme ça, partage de fichiers et parfois aussi de vidéos parce qu’il y a aussi un serveur TURN là-dessus.
Donc oui, les trois sont aux États-Unis.
Je rebondis sur une question que j’ai vue sur le chat sur la gouvernance de Signal. Signal est beaucoup présentée dans les médias comme étant une fondation à but non lucratif. C’est vrai qu’il y a une Fondation Signal mais ce n’est pas elle qui paye les employés de Signal et ce n’est pas elle non plus qui possède la propriété intellectuelle du code, qui est marquée sur la licence, le fameux copyright. En fait c’est la société Signal Messenger LLC, une société à responsabilité limitée, de droit américain, qui est financée en grande partie par la Fondation Signal, mais pas seulement, il y a aussi des investisseurs extérieurs, elle n’est pas cotée en bourse – encore heureux –, mais il y a des possibilités d’investir. Du coup, il y a bien, derrière, une société à responsabilité limitée, donc à but lucratif, il ne faut pas l’oublier. La Fondation Signal ne sert qu’à recevoir des dons défiscalisables selon le droit américain.

Frédéric Couchet : D’accord. C’est important. On va aussi en parler parce que, sur le salon web, il y a peetah qui parle de la licence du serveur. Quand je parle du serveur je fais évidemment une simplification, il y a beaucoup plus de serveurs qui gèrent tout ça, il y a beaucoup plus de machines, mais on fait une simplification pour que ce soit plus simple. Juste préciser que l’application qu’on utilise sur le téléphone pour Signal est une application qui est en logiciel libre. Par contre le serveur, la partie logicielle sur le serveur, n’est pas du tout sous licence libre. C’est bien ça ?

Adrien Bourmault : En fait le serveur est libre, mais il y a une énorme latence entre l’installation des mises à jour sur le serveur et la publication du code. En fait il y a une partie du temps où, après une mise à jour du serveur, le serveur est propriétaire avant que le code soit publié.

Frédéric Couchet : Je crois qu’Emmanuel veut régir là-dessus. Vas-y.

Emmanuel Gil Peyrot : Notamment parce qu’on n’a aucune garantie sur le fait que le code du serveur soit effectivement celui qui est utilisé ensuite chez Signal. C’est un énorme problème qui est partagé par la grande majorité des messageries puisque, dès qu’il y a un serveur, l’administrateur du serveur peut faire les modifications qu’il veut.

Frédéric Couchet : D’accord. Nicolas.

Nicolas Vérité : On est obligé de faire confiance au code. Par contre, on est sur une licence AGPL, Affero GPL v3, ça veut dire qu’on est obligé de fournir à nouveau le code si on veut exploiter le serveur. Maintenant, si on exploite un serveur, si on met en œuvre un serveur finaliste, un serveur Signal, on n’aura que quelques utilisateurs autour de soi, sa famille, ses proches, etc., et ce serveur ne sera pas interconnecté avec le serveur officiel de signal.org.

Frédéric Couchet : D’accord. Je crois qu’on comprend bien l’intérêt qu’il peut y avoir pour des utilisateurs et utilisatrices au niveau de Signal, ce côté centralisation qui peut permettre de retrouver plus facilement effectivement ses amis.
Signal a bénéficié de soutiens de poids, on pourrait dire de coups d’accélérateur. Il y a Elon Musk récemment et je crois que Luk va en parler dans sa chronique après, mais beaucoup plus important, à mon sens, c’est Edward Snowden, le lanceur d’alerte, je ne sais plus si c’est dès 2014 ou 2015, qui encourageait les gens à utiliser Signal. À votre connaissance est-ce que Edward Snowden, lanceur d’alerte américain qui a révélé des pratiques, a révélé des documents qui montraient l’ampleur de la surveillance américaine, utilise encore Signal ? Et, finalement, pourquoi un tel lanceur d’alerte dit qu’il faut utiliser Signal ? Adrien.

Adrien Bourmault : Oiui, il utilise toujours Signal, il le conseille même encore. Là où on peut se poser quand même des questions c’est que son argument principal c’est « j’utilise Signal parce que je ne suis pas encore mort ». On peut se poser la question de ce que ça veut dire : est-ce qu’il a une totale confiance ou est-ce qu’il dit ça de façon cynique ?, je ne sais pas trop, je ne suis pas là pour analyser les propos d’Edward Snowden. Il l’utilise encore, il n’utilise pas uniquement ça, il utilise aussi IRC à des moments, il parle aussi via XMPP avec l’EFF.

Frédéric Couchet : L’EFF c’est l’Electronic Frontier Foundation dont je parlais tout à l’heure.
Sur cette position par rapport à Snowden sur Signal, Emmanuel et Nicolas, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ?

Nicolas Vérité : Snowden se protège de toute lecture de ses messages par du chiffrement. En fait, il pourrait avoir l’équivalent sur une autre application, par exemple sur XMPP.

Frédéric Couchet : Emmanuel.

Emmanuel Gil Peyrot : Je voudrais aussi ajouter que la méthode de chiffrement qui a été créée par Signal, qui s’appelait à l’époque Axolotl, de nos jours Signal Protocol, a été réutilisée notamment par WhatsApp qui l’a intégrée dans son système de chiffrement de la messagerie suite, justement, aux révélations de Edward Snowden, en fait pour faire un peu taire les polémiques autour de ça, autour du fait que Facebook pouvait accéder à tous les messages de tous les utilisateurs de WhatsApp. Ça a été utilisé aussi par d’autres, notamment le protocole qu’on appelle OMEMO sur XMPP utilise le même protocole, le Signal Protocol. On n’est pas du tout les seuls, parce que c’est complètement intégrable dans d’autres protocoles de nos choix.

Frédéric Couchet : Et c’est un protocole qui est publié, qui a donc subi des analyses, etc., contrairement à des protocoles de chiffrement privés, qui ne sont pas publiés, dans lesquels, finalement, la sécurité repose exclusivement sur la confiance qu’on a dans la structure, qui sont souvent des entreprises qui sont basées, en fait, sur la publicité, sur nos données personnelles.
Tu veux ajouter quelque chose ?

Nicolas Vérité : Ce protocole de chiffrement est libre mais il n’est pas standardisé, c’est-à-dire qu’il y a plein de paires d’yeux d’experts qui ont revu ce protocole, qui l’ont amélioré, donc il est relativement fiable, par contre il n’a jamais été standardisé. C’est pour ça que ça peut poser éventuellement problème.

Frédéric Couchet : D’accord.
On va faire une petite pause musicale et on se retrouve juste après. Nous allons poursuivre notre découverte de Vexento. On va écouter Shifting winds. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Shifting winds par Vexento.

Voix off : Cause Communbe, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Shifting winds par Vexento, que vous pouvez retrouver sur le site de l’artiste soundcloud.com/vexento, qui est disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France, partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Nous discutons actuellement avec Adrien Bourmault, Emmanuel Gil Peyrot et Nicolas Vérité de messagerie instantanée.
Avant la pause musicale on a parlé de la polémique WhatsApp. On a ensuite parlé un petit peu de Signal sur lequel beaucoup de personnes ont commencé à migrer. À un moment vous avez entendu des termes comme décentralisation, fédération ou gouvernance.

Là on va aborder le sujet peut-être le plus compliqué de l’émission, quelque chose dont, sans doute, vous n’avez pas l’habitude, qui est donc la décentralisation et d’autres solutions alternatives à Signal. On reviendra sur Signal tout à l’heure parce que j’ai bien vu la question de Marie-Odile sur le salon web. N’hésitez pas à venir sur le salon web de la radio parce qu’aujourd’hui c’est festival, il y a une discussion parallèle sur le salon web, donc site causecommune.fm, bouton « chat », vous allez sur le salon #libreavous, il y a des échanges en parallèle, c’est très intéressant.
On va maintenant aborder la question de l’alternative on va dire véritablement libre, décentralisée, et notamment le mot clé qu’on a déjà entendu tout à l’heure XMPP. Qui veut commencer par expliquer un petit peu ce qu’est la décentralisation par rapport aux solutions qu’on a vues juste avant et qui étaient des solutions centralisées. C’est quoi la décentralisation ? Peut-être Adrien ou Nicolas, je ne sais pas. Nicolas. Adrien me fait un signe, donc Nicolas Vérité.

Nicolas Vérité : Oui. La décentralisation est un bien grand mot qui paraît un peu barbare. On dit que les gens n’ont pas forcément l’habitude, eh bien peut-être qu’ils en ont l’habitude. En fait, dans un contexte générique, c’est-à-dire un État décentralise à travers une fédération par exemple d’États ou de départements ou de régions. On sait ce qu’est la décentralisation.
Qu’est-ce que la décentralisation au niveau technique ? Soit on a un serveur massivement centralisé où il y a un milliard d’utilisateurs. Si ce serveur tombe, c’est tout le monde qui est privé de ce service. Si ce serveur est piraté, c’est tout le monde qui est impacté. Si ce serveur se retrouve avec des données volées ou envolées, ce sont tous les utilisateurs qui sont impactés. Donc l’idée c’est de diviser, non pas diviser pour mieux régner, mais diviser pour que personne ne règne. En gros, on va faire plusieurs serveurs qui vont communiquer entre eux. Ça veut dire que chaque utilisateur sera sur un serveur et pourra communiquer avec tous les utilisateurs du réseau qui sont sur chacun des autres serveurs, sur tous les serveurs. Ça veut dire que si un serveur tombe, un serveur de dix ou de mille utilisateurs, ce sont seulement ces dix ou ces mille utilisateurs qui sont impactés. Si ses données sont volées, ce sont seulement ces utilisateurs qui sont impactés.
Est-ce que cette introduction vous convient ?

Frédéric Couchet : Cette introduction me convient et je vais évidemment laisser Emmanuel et Adrien compléter. En fait oui, comme tu le dis, en informatique il y a quand même un aspect décentralisation que les gens connaissent, même s’ils le connaissent peut-être de moins en moins, c’est le courriel dont parlait tout à l’heure Adrien. Quand on envoie un courriel, en fait on peut envoyer un courriel à d’autres personnes qui sont hébergées ailleurs que chez nous. Je dis que c’est de moins en moins le cas parce que, malheureusement, il y a de plus en plus de gens qui sont chez Gmail et compagnie. En tout cas, effectivement, c’est une décentralisation qui est connue.
Emmanuel, est-ce que tu veux compléter cette partie, juste la partie décentralisation avant qu’on aborde XMPP en tant que tel ?

Emmanuel Gil Peyrot : Oui, bien sûr.
L’exemple du mail est vraiment très frappant parce que pour nous c’est vraiment normal de ne pas être obligé d’être chez un fournisseur en particulier, Gmail comme tu le mentionnes, mais on peut très bien être chez Free ou chez Yahoo ou tout ça et, quand même, pouvoir communiquer avec quelqu’un qui est chez Gmail. On peut aussi avoir chacun son propre service à la maison. J’ai d’ailleurs commencé suite à la conférence de Benjamin Bayart, « Internet libre ou le Minitel 2.0 », qui incite chacun à avoir son propre serveur à la maison. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que d’avoir un ordinateur quelconque et ça permet de reprendre en main ses communications.

Frédéric Couchet : D’accord. Pas beaucoup plus compliqué, je ne suis pas tout à fait d’accord, ça dépend évidemment des compétences. Effectivement, l’auto-hébergement est aussi quelque chose dont on parlera un jour en détail dans l’émission.
Là on va revenir sur XMPP. Tout à l’heure, dans l’introduction, on a dit Extensible Messaging and Presence Protocol, excusez-moi pour mon anglais, en français « Protocole extensible de présence et de messagerie ». Adrien, en fait, c’est quoi XMPP ?

Adrien Bourmault : Je ne suis pas la personne la mieux placée pour définir XMPP. Je dirais que XMPP c’est d’abord un protocole avant d’être quoi que ce soit d’autre, qui n’est pas forcément orienté uniquement messagerie instantanée. Avec XMPP on peut faire énormément de choses, mais, effectivement, on peut utiliser XMPP pour gérer une messagerie. Oui c’est un protocole.

Frédéric Couchet : C’est quoi un protocole ?

Adrien Bourmault : En fait, je dirais que c’est une recette afin de définir comment vont se passer les échanges entre plusieurs clients, des serveurs ou non. Un protocole, c’est un peu une façon de gérer des échanges.

Frédéric Couchet : Peut-être que Nicolas Vérité, qui a été membre de la fondation justement en charge de rédiger ou de documenter le protocole XMPP, peut apporter des précisions ?

Nicolas Vérité : Tout à fait. En fait, la personne la mieux placée c’est Emmanuel puisqu’il a été membre du Council de la XSF.

Frédéric Couchet : Emmanuel alors. Vas-y Emmanuel.

Emmanuel Gil Peyrot : Pour moi les principales choses à retenir de XMPP c’est que c’est libre donc n’importe qui peut l’implémenter. C’est standard, c’est-à-dire qu’il y a un groupe, en fait une association, la XSF dont Nicolas vient de parler, qui gère la gouvernance du protocole, c’est-à-dire comment vont se passer les évolutions ; s’il y a un nouveau cas d’utilisation comment on va se décider tous ensemble, en fait parler la même langue pour échanger entre différents logiciels sur la même base. Il est ouvert, donc n’importe qui peut utiliser ce logiciel sans avoir besoin de payer par exemple des droits d’accès aux spécifications et chacun peut aussi apporter sa propre pierre à l’édifice des extensions.
Du coup, quand on parle de XMPP, en général on ne parle pas que du protocole mais aussi de tout le réseau fédéré qu’il y a autour, avec de multiples clients, énormément de plateformes différentes, différents serveurs logiciels qui peuvent ensuite être déployés sur un serveur matériel pour ensuite donner accès à un service. Chacun de ces services peut avoir les conditions d’utilisation de son choix. Par exemple certains vont, comme WhatsApp ou Signal, demander l’utilisation d’un numéro de téléphone mais ce n’est pas obligé. On peut parfaitement se créer un compte en donnant juste son nom d’utilisateur et c’est bon, on est sur le réseau.

Frédéric Couchet : D’accord. En fait ça décrit comment des machines, dans ce cadre-là décentralisées, vont communiquer entre elles, et aussi les clients, c’est-à-dire les logiciels que les personnes utilisent, pour échanger des informations qui peuvent être textuelles, comme on l’a dit tout à l’heure, qui peuvent être des images, qui peuvent être des appels téléphoniques. Si je comprends bien, une différence fondamentale par rapport à ce qu’on a évoqué tout à l’heure, au début WhatsApp et ensuite Signal, c’est qu’on ne va as dire « allez sur xmpp.org pour trouver toutes les personnes avec qui vous allez vouloir échanger », il faut plutôt trouver un site qui propose des services XMPP. Est-ce que c’est ça Adrien ?

Adrien Bourmault : Oui, c’est un peu ça en fait. XMPP c’est vraiment la partie protocole. Si on veut trouver une façon d’accéder à XMPP, il y a quand même, je crois, sur xmpp.org, une page qui présente les différents clients qui existent. On peut quand même, à partir de xmpp.org, trouver une façon de retrouver ses amis.
Une fois qu’on a trouvé un client, après il suffit de rejoindre un serveur et là c’est peut-être, je dirais, la partie la plus compliquée en fait de la décentralisation, c’est que choisir comme serveur ? C’est évidemment là qu’il faut faire son choix, qu’il faut apprendre à choisir j’imagine. C’est important d’avoir plusieurs choix puisque c’est la seule façon d’être vraiment libre.

Frédéric Couchet : D’accord. Nicolas, vas-y.

Nicolas Vérité : Si je peux revenir là-dessus. En fait sur le site de la XSF qui est à l’adresse xmpp.org, nous on liste quelques logiciels effectivement, on n’est pas les plus à jour et puis on met tout le monde à égalité, on veut être neutres. On a un point de vue de neutralité de choix, on pr§ésente des logiciels qui ne sont pas les meilleurs, qui sont parfois un petit peu obsolètes. Ça c’est dit.
Maintenant, il y a deux services qui sont formidables qui sont JabberFR et Chapril. Vous pouvez en parler mieux que moi, Adrien et Emmanuel.

Frédéric Couchet : On va commencer par Emmanuel, JabberFR.

Emmanuel Gil Peyrot : JabberFR est un service où on a pour vocation d’être un peu un point de ralliement de la communauté francophone sur XMPP. Pour ça on ne met pas en avant notre système de messagerie instantanée, on met plus en avant des ressources, c’est-à-dire un wiki, des salons et évidemment aussi un serveur sur lequel vous pouvez créer un compte. Ça a vraiment pour but d’être un point d’entrée vers le monde XMPP, vers le réseau XMPP. On encourage notamment les gens à utiliser leur propre domaine, s’ils en ont un, pour pouvoir migrer sur un autre service s’ils le souhaitent, tout en faisant partie de la communauté du réseau XMPP.

Frédéric Couchet : D’accord. Évidemment Adrien va parler du Chapril. Une personne peut choisir de rester sur WhatsApp, une personne peut choisir d’aller vers Signal, mais si une personne veut se dire « tiens, la décentralisation c’est bien – parce que, comme tu l’as expliqué tout à l’heure Nicolas, ça fonctionne bien dans plein de domaines qu’on connaît depuis longtemps –, donc je vais sur jabberfr.org ou je vais sur chapril.org et je peux me créer un compte ? » Comment ça marche concrètement ? Est-ce que je dois fournir un numéro de téléphone ? Comment ça marche la création d’un compte ? Deuxième question, évidemment essentielle : comment je retrouve mes amis ? Adrien pour Chapril et rappelle ce qu’est le Chapril, s’il te plaît.

Adrien Bourmault : Évidemment. Chapril est un membre du CHATONS, je prononce bien le « S », parce que c’est le Collectif des Hébergeurs, Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. C’est très important de garder le « S » de « Solidaires ». Les chatons ont pour objectif de donner une alternative aux GAFAM et autres, c’est-à-dire que ça permet aux personnes de se libérer, de trouver un service qui soit éthique et respectueux de leur vie privée et de leurs données personnelles.
Ce qu’a fait Chapril, le travail de Chapril a été de contribuer. L’April a voulu contribuer à ce formidable projet en proposant également des services, notamment un service XMPP qui, je crois, a commencé l’année dernière, donc c’est assez récent, mais qui est tout à fait prêt aujourd’hui à donner son aide.
Comment ça marche ? En fait sur chapril.org, nous avons un sous-site chapril.org/xmpp, sur lequel vous avez quelques informations rapides sur XMPP – comment ça marche, pourquoi, pourquoi une nouvelle messagerie – et vous avez la possibilité de commencer immédiatement avec un client qu’on vous propose, c’est-à-dire une application pour vous connecter selon votre système.
Imaginons que j’aie un Android, que faire ? Et on vous explique comment installer telle application.
Sur un Android « googleglisé », c’est-à-dire qui contient des logiciels de Google, on préférera blabber, l’application blabber.im qui permet de s’installer facilement et de se créer un compte immédiatement dans l’application en choisissant son serveur dans une liste. Chapril.org est évidemment dans la liste.
Si vous êtes sur un téléphone Android non « googlelisé », par exemple avec LineageOS ou /e/ ou quelque chose d’autre, vous pourrez utiliser Conversations qui sera disponible sur le magasin F-Droid, un magasin d’applications libres d’Android.
Et si vous êtes sur un système tel que GNU/Linux ou Windows, il y a également des choix possibles. Notamment, sur GNU/Linux, on conseillera Dino et, sur Windows, on conseillera Gajim.
Il y a évidemment d’autres possibilités et vous pourrez tout simplement chercher en allant par exemple sur le salon du Chapril dont l’adresse xmpp vous sera donnée dans un message de bienvenue et vous pourrez venir poser vos questions sur le salon. Il y a évidemment le salon JabberFR, on ne les oublie pas, et vous pourrez également rejoindre le salon pour poser des questions.
Généralement on est tous ouverts aux nouveaux, on aime bien aider, c’est un peu notre chose préférée.

Frédéric Couchet : Ce qu’il faut bien retenir de ces explications, tout à l’heure on parlait d’auto-hébergement, là il n’y a pas besoin de se dire « je vais installer un serveur pour pouvoir rentrer dans ce réseau XMPP », on peut le faire si on a les compétences, mais beaucoup plus simplement on va sur un service qui propose déjà la création de compte, ça peut être jabberfr.org ou, par exemple, chapril.org et il y en a d’autres. La création de compte est très simple. Il y a, en plus, un accompagnement qui est fait avec de la documentation et, comme tu l’as dit, il y a aussi un groupe, un salon de discussions sur le Chapril, chapril.org, qui permet de retrouver d’autres personnes. C’est simple à faire. Mais la question qui vient après c’est : comment retrouve-t-on les gens qui sont sur d’autres réseaux ? Est-ce qu’ils doivent se connecter sur le même service ? Comment fait-on concrètement ?

Adrien Bourmault : Non, pas besoin du tout, il suffit de s’échanger des adresses comme pour des mails, finalement. Il faut voir la décentralisation de XMPP, qu’on appelle plutôt fédération dans ce cas-là, exactement comme le principe des e-mails. Vous donnez votre adresse à quelqu’un, il peut vous donner son adresse en échange et vous vous envoyez immédiatement des messages, quel que soit votre serveur ou votre service.
En fait, il faut aussi voir un petit peu la décentralisation du point de la gouvernance, ça va ensemble, moi je pense ça comme ça. Tout à l’heure on posait la question, effectivement chapril.org, jabberfr.org sont gouvernés par des associations à but non lucratif.

Frédéric Couchet : Et des gens sympas !

Adrien Bourmault : Et de gens sympas !, qu’il ne faut pas non plus prendre pour des chatons. Enfin, ce sont des chatons…
Il faut évidemment comprendre ça comme ça. C’est-à-dire que cette décentralisation permet d’avoir plus d’acteurs et évidemment de faire mieux son choix dans la confiance qu’on va apporter à son hébergement.

Frédéric Couchet : D’accord. Nicolas, Emmanuel, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ?

Emmanuel Gil Peyrot : Je voudrais mentionner que JabberFR est aussi un chaton, comme Adrien le dit, et que, du coup, on aimerait que d’autres membres de ce Collectif rejoignent notre initiative, en fait, comme Chapril l’a fait par la suite et j’espère beaucoup d’autres.

Frédéric Couchet : On va juste rappeler le site web du CHATONS, « CHATONSSS » comme dit Christian Pierre Momon c’est chatons.org, avec un « s », sur lequel vous allez trouver plein de services éthiques et libres. Certains chatons proposent des comptes XMPP, donc permettent de rejoindre la fédération XMPP.
Sur le salon web il y avait une question : est-ce que c’est possible de migrer d’un service à l’autre sans perte de données ? Est-ce que c’est facile faire ? Ce qui est magique c’est qu’il y a une réponse : « C’est aussi simple que de changer de fournisseur courriel, il faut prévenir ses contacts de cette nouvelle adresse », un petit peu comme tu l’expliquais tout à l’heure.
Je regarde le temps qui passe. Avant d’aborder les derniers sujets, notamment les mots de conclusion parce que ça file vite, j’avais quand même deux questions. Je crois qu’il y a deux types différents de public qui pourraient notamment se poser des questions par rapport à la problématique WhatsApp-Facebook, etc.
Première partie : la réaction de la plupart des personnes qui ont un compte WhatsApp, mais qui ont aussi un compte Facebook, j’en ai questionné quelque-unes qui disent : « On a déjà un compte Facebook, donc on n’est plus à ça près ! » Que répondez-vous à ces personnes quand on leur parle de la polémique WhatsApp, qu’elles ont bien vue, mais comme elles ont aussi un compte Facebook, elles disent : « On a déjà un compte Facebook, on n’est plus à ça près ». Adrien.

Adrien Bourmault : Je répondrai qu’on est toujours à quelque chose près. De toute façon, si on prend en compte que la surveillance est déjà maximale, s’arrêter à un moment ça veut dire que ce qu’on va faire dans le futur ne sera pas enregistré. Imaginons que, dans une hypothèse très étrange, j’aie actuellement un compte Facebook et que ça y est, là je m’arrête, je ferme mon compte Facebook. Ça veut dire que dans les quelques mois qui suivent je serai en tout cas moins surveillé. Peut-être que je vais faire une action qui n’aura pas été enregistrée et qui ne me vaudra pas d’avoir d’autres problèmes.
N’oublions pas que l’enregistrement des données personnelles par Facebook et ces acteurs-là, qui sont évidemment soumis au CLOUD Act comme il a été rappelé sur le salon web, une loi américaine qui permet aux services de renseignement d’accéder, quasiment portes ouvertes, aux serveurs, n’oubliez que ces données sont accessibles rétroactivement. Imaginons qu’une dictature se mette en place, dans quelques années, et que toutes ces entreprises donnent, sur un plateau d’argent, toutes ces données personnelles, analysables rétroactivement, eh bien là on aura quelque chose à cacher et à regretter.

Frédéric Couchet : Sur cette question, en tout cas sur cette réaction que peuvent avoir certaines personnes est-ce que vous avez un commentaire Nicolas et/ou Emmanuel ?

Nicolas Vérité : En fait, moi je remets la question dans l’autre sens : « Qu’est-ce que ça te coûte d’avoir trois applications de mail, trois applications de chat et trois applications de réseaux sociaux par exemple ? — Elles sont toutes gratuites. — Super ! Mais en fait tu payes avec tes données, tu payes avec ton intimité, avec tes relations avec tes gens proches. Est-ce que tu es prêt à conserver ça ? »

Frédéric Couchet : D’ailleurs on précise qu’aller sur XMPP ce n’est pas forcément quitter WhatsApp. Il y a des gens qui peuvent avoir plusieurs messageries instantanées en fonction de leurs groupes d’amis ou de leurs groupes professionnels. On peut très bien découvrir, d’ailleurs c’est un peu comme les chatons. On peut rejoindre des chatons pour utiliser des services comme le partage de fichiers, d’images ou d’agendas sans pour autant tout abandonner de son côté. C’est important : sur son téléphone on peut avoir plusieurs applications en même temps.
Emmanuel, sur cette réaction qu’ont les gens qui ont à la fois un compte WhatsApp et Facebook, est-ce que tu voulais apporter un commentaire ?

Emmanuel Gil Peyrot : Oui, bien sûr. Là-dessus je suis assez d’accord avec Nicolas sur le fait que ça coûte relativement peu d’avoir plusieurs applications. Mais j’ai trouvé beaucoup plus préférable, à une époque, par exemple avec MSM où, finalement, j’avais dit à toutes mes relations de venir sur XMPP, à l’époque sur JabberFR. J’avais, au final, trouvé ça beaucoup plus intéressant humainement. C’était un peu comme actuellement avec Facebook où on va avoir des centaines et des centaines d’amis avec qui on n’a pas forcément envie de partager toute sa vie privée. Avoir une alternative pour eux, je veux dire pour les gens avec qui ont a vraiment envie de communiquer, je trouvais ça très intéressant.

Frédéric Couchet : D’accord. Le temps file. Ça va être la dernière question, je vous avais prévenu avant de cette question et j’espère que vous avez préparé. Je vous précise, restez en ligne après, écoutez la suite de l’émission parce que la chronique d’après est aussi consacrée à ce sujet-là, mais je ne sais pas du tout ce que Luk va raconter, j’espère qu’il aura écouté l’émission pour éventuellement en tenir compte.
On a parlé de beaucoup de choses, on a employé plein de mots clés. Même s’il y a les références sur april.org et causecommune.fm, en moins de deux minutes chacun, quels sont pour vous les éléments clés à retenir, que vous voulez faire passer.
On va commencer par Emmanuel Gil Perrot.

Emmanuel Gil Peyrot : Garder le contrôle de ses données, de ses communications au final ce n’est pas si compliqué que ça, C’est vraiment quelque chose que je conseille à tout le monde. Par « pas si compliqué que ça », je veux dire pas plus compliqué, au final, que d’utiliser WhatsApp. XMPP demande carrément même moins de données, par exemple on n’a même pas besoin de donner son numéro de téléphone pour l’utiliser.

Frédéric Couchet : D’accord. Merci Emmanuel.
Nicolas Vérité.

Nicolas Vérité : J’ai mis des mots clés : liberté, indépendance, ouverture, pérennité et écologie dans une certaine mesure.
Liberté pourquoi ? Parce qu’on peut choisir son provider, son fournisseur de service. On peut héberger son propre service, on peut choisir son client.
Indépendance des grands, des géants de la tech qu’ils soient américains, chinois ou russes.
Ouverture de ce protocole de communication, un moyen de communication qui garantit le mot clé suivant c’est la pérennité de ce protocole. Il existe déjà depuis deux décennies et il va continuer.
Pourquoi je dis écologie à la fin ? Parce qu’en fait on réutilise du code et des savoirs qui ont été exploités depuis longtemps, qui ont été mis à jour, revus depuis longtemps. En fait, on ne gâche pas de l’énergie à créer de nouvelles choses qui ont déjà été inventées ailleurs.

Frédéric Couchet : Merci Nicolas. En tout cas on sent le professionnel qui prépare bien.
Donc la pression sur Adrien Bourmault pour les deux minutes de conclusion.

Adrien Bourmault : Je dirai que ce qu’il faut retenir c’est qu’il y a des alternatives à WhatsApp, des alternatives qui ne sont pas forcément celles auxquelles on s’attend, évidemment. Bien qu’elles ne soient pas toutes parfaites, ça dépend de ses goûts, de son réseau. Il y a évidemment un prix à payer pour la liberté.
Je dirais que Signal est une solution, mais elle n’est pas parfaite. C’est déjà mieux que WhatsApp, mais on peut aller encore plus loin.
Si on est capable de faire plus, alors il faut aller voir du côté de XMPP ou de Jami, on n’en a pas parlé pendant l’émission, mais Jami est un protocole qui est aussi décentralisé, disons dans une dimension un peu supérieure, le but étant d’aller jusqu’au pair à pair, mais ça demande encore un peu plus de technique, de savoir.
En fait, l’alternative qu’on va choisir va dépendre de nos compétences et de ce qu’on a envie de faire, de ce qu’on a envie de se donner comme moyens. Il y a forcément des moyens de se libérer à différentes échelles et je pense, comme le disait RMS, Richard Matthew Stallman, que chaque pas vers le Libre est important.

Frédéric Couchet : Merci Adrien.
Je vais préciser pour les personnes qui voudraient faire un pas supplémentaire vers le Libre, les deux sites de référence : chapril.org sur lequel vous retrouverez un certain nombre de services dont la création de comptes XMPP et jabberfr.org si vous voulez un autre fournisseur de comptes XMPP. Toutes les autres références sont sur le site de l’April et sur le site de la radio, donc april.org et causecommune.fm.
Je remercie Adrien Bourmault, Emmanuel Gil Peyrot, Nicolas Vérité pour ce bel échange et je pense qu’on abordera à nouveau ce sujet évidemment dans d’autres émissions.
Je vous précise que le sujet d’après, la chronique, est consacrée à la messagerie instantanée, je ne sais pas ce que Luk va raconter.
En tout cas je vous remercie et je vous souhaite de passer une belle fin de journée et à bientôt.

Adrien Bourmault : Merci beaucoup.

Nicolas Vérité : Merci.

Emmanuel Gil Peyrot : Merci beaucoup Fred.

Frédéric Couchet : On va faire une pause musicale.

Virgule musicale

Frédéric Couchet : Nous allons faire une pause musicale. On va changer d’artiste. On va passer de la Norvège à la Finlande. Nous allons écouter Sylvan Waltz par Otto Halmén. On se retrouve dans deux minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Sylvan Waltz par Otto Halmén.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Sylvan Waltz par l’artiste Otto Halmén. Ce morceau est disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By. Le site de l’artiste c’est ottohalmen.bandcamp.com. Vous retrouverez les références sur le site de la radio, causecommune.fm, sur le site de l’April, april.org, car vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France, partout dans le monde sur causecommune.fm.

Nous allons passer à notre sujet suivant.

Virgule musicale

Chronique « La pituite de Luk » intitulée « Elon Musk, Signal et moi »

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par la chronique « La pituite de Luk » qui va apparemment porter sur un sujet proche de celui qu’on vient d’aborder parce que le titre que Luk m’a envoyé c’est « Elon Musk, Signal et moi ».<br/
Luk, c’est à toi.

Luk : Oui Fred. Désolé, il va falloir faire vite, j’ai une partie de Jacques à dit en cours. Tu comprendras que je n’avais pas le temps de venir au studio, j’ai des trucs sérieux à faire !
Enfin Jacques a dit, le truc du moment c’est plutôt « Elon a dit ». Récemment Facebook a donc décidé de changer les conditions d’utilisation de WhatsApp. Alors Elon Musk a dit : « Use signal » et tout le monde a suivi !
Le truc fabuleux là-dedans c’est qu’en fait ça fait déjà trois ans que WhatsApp récupère une « terachiée » de données personnelles et les mixe avec celles de Facebook. Le seul truc qui change c’est que l’option de refus, bien cachée dans le menu de configuration, va être supprimée. J’ai du mal à croire que tous les gens qui migrent vers du Libre savaient vraiment ce qu’ils lâchaient comme intimité à Facebook ou bien qu’ils avaient activé l’opt-out en 2017. L’Europe avait pourtant mis 110 millions de prunes à Facebook à cause de ça et le récent changement qui a fait réagir ne concerne pas, de toute façon, les Européens grâce au RGPD. Mais tout ça ne pèse rien face à Elon Musk qui a dit : « Use signal ». Deux mots ! Alors que nous, misérables militants libristes, avons passé des centaines heures à parler sur des stands, en conférences, à installer des distributions, à écrire des articles, à aider les gens sur des forums ! C’était donc ça le secret pour convaincre le plus grand nombre, il suffisait d’être l’homme le plus riche du monde. Avoir des arguments, c’est très surfait !

Il faut quand même bien comprendre que la vie en société est une énorme partie de Jacques à dit. Livrée à elle-même, la masse fonce tout droit et ne réagit que si sa tête se fracasse contre le mur. Mais elle « panurge » aussi aux injonctions d’un gourou sans avoir besoin d’une raison tangible. Elle migre sur Signal juste parce qu’Elon l’a dit, tout en se moquant de la désillusion des supporters de Trump et de QAnon.
Summum de l’absurdité, la société Signal Advance, qui n’est pas l’éditeur de la messagerie éponyme et qui n’a même pas déclaré de chiffre d’affaires en 2019, a vu le cours de son action augmenter de 11 560 % avant de redescendre. Le pire c’est que les investisseurs ne sont même pas stupides, ils jouent juste à une super partie de Jacques a dit spéculative.

Récemment, la fine fleur libriste a publié une tribune sur la nécessité d’une politique européenne fondée sur le Libre et qui serait menée par la France. Soyons sérieux, ça fait plus de 20 ans que les élites françaises regardent le train passer. La stratégie qui nous a donné le Minitel a échoué. Depuis, ils ont joué à « Bill a dit » puis à « Steve a dit », maintenant c’est au tour d’Elon Musk de donner le ton. Ce qui change c’est que Musk ne fait pas sa fortune sur l’enfermement des utilisateurs de logiciels. Cette migration vers le Libre n’est pas une prise de conscience, c’est juste un coup de bol !

Ce jeu social me fait penser à la façon dont les populations de souris ou de bactéries pullulent quand elles ont accès à une abondante source de nourriture. Jacques a dit : « Bouffons tout et copulons ! » Le surnombre épuise la ressource au-delà de sa capacité de renouvellement, la famine s’installe. Jacques a dit : « Crevons de faim ». Si la source de nourriture parvient à se reconstituer une nouvelle explosion démographique s’enclenche et le cycle recommence.

Elon Musk, lui, envoie une voiture dans l’espace, fume des pétards, vend son non lance-flammes et parvient à faire rêver en affirmant qu’il sauvera une infime minorité de l’humanité en l’envoyant sur Mars pendant que le reste du monde agonisera sur Terre. Et ça marche !
Je constate qu’à l’heure où la Sibérie se transforme en gigantesque bourbier qui relâche des quantités terrifiantes de méthane dans l’atmosphère, que ni Musk, ni les libristes visionnaires ne font vraiment mieux que les bactéries. C’est d’ailleurs mon explication au paradoxe de Fermi. Les extra-terrestres nous ignorent parce que nous sommes une intelligence incapable de prendre son évolution en main. En cela nous sommes aussi insignifiants que le premier micro-organisme venu.
Puisque c’est là notre nature, allons-y gaiement ! Parler à la radio c’est aussi vouloir jouer.
Maintenant que je sais qu’il faut être l’homme le plus riche du monde pour se faire entendre, j’en appelle au sens du devoir des vrais libristes qui nous écoutent. Luk a dit : « Faites de moi un homme indécemment pété de thune pour faire avancer la cause. Envoyez des lingots d’or s’il vous plaît, ça prendra moins de place pour que je les range sous mon lit ».

Frédéric Couchet : Luk, je te promets que si tu viens au studio la prochaine fois il y aura des lingots d’or. On sera peut-être confinés la prochaine fois, je ne sais pas.
Je précise, je crois que tu as déjà abordé ce sujet dans un Décryptualté, ce qui me donne l’occasion de dire que chaque lundi soir, au pire le mardi matin, avec ton camarade Manu, tu nous fais pendant 15 minutes un décryptage de l’actualité. On retrouve les podcasts sur april.org. Ça dure une quinzaine de minutes. Je crois que tu as récemment abordé ce sujet avec Manu.

Luk : Oui.

Frédéric Couchet : Adrien tu voulais éventuellement réagir. Je crois qu’Adrien Bourmault, qui intervenait dans le sujet précédent, voulait éventuellement réagir rapidement. On rallume son micro. Vas-y.

Adrien Bourmault : Ce qu’il est surtout important à retenir c’est qu’il y a bien, quand même, une incidence sur les citoyens européens. Il ne faut pas oublier que bien que le RGPD existe il ne protège pas complètement, il est insuffisant. Le RGPD ne demande qu’à avoir un consentement libre et éclairé, qui est d’ailleurs tout à fait relatif, pour le traitement commercial des données personnelles, mais il n’empêche pas le traitement des données personnelles. Dans le cas de WhatsApp, les changements qui ont été faits, c’est-à-dire le fait d’empêcher de pouvoir désactiver le partage des données avec Facebook et le fait de rendre plus claires les conditions, donc de bien lister ce qui est partagé avec Facebook, est effectif et ça marche en Europe. Les citoyens européens, notamment français, sont visés par ces changements. Aujourd’hui, un citoyen français ne pourra plus empêcher le partage avec Facebook de ses données personnelles, notamment listes de contacts, métadonnées de messages et, normalement pas le contenu puisqu’il est chiffré.

Frédéric Couchet : Là tu la ramènes moins, Luk !

Luk : J’attends les sous !

Frédéric Couchet : Tu attends les sous pour t’acheter des pétards et fumer à la radio comme Elon Musk ?

Luk : Si j’ai l’argent, je n’ai plus besoin d‘avoir des arguments. Ce sera totalement superflu.

Frédéric Couchet : Effectivement. C’est vrai que l’appel d’Elon Musk a été impressionnant. Pour les personnes qui veulent la référence sur les pétards, vous cherchez sur un moteur de recherche. De mémoire c’est une interview d’Elon Musk à la radio américaine où ça fumait beaucoup de pétards. Je rappelle qu’en France, évidemment nous ne pouvons pas le faire parce que c’est interdit et, en plus, le CSA nous surveille.
Luk, je te remercie. J’espère peut-être te voir un jour au studio parce que, effectivement, ça fait quand même deux ans maintenant que tu fais cette chronique et on ne t’a jamais vu au studio. En fait, je doute même de ton existence des fois.

Luk : Moi-même je doute de mon existence !

Frédéric Couchet : En tout cas merci Luk. C’était « La pituite de Luk » qui fait aussi, comme je le disais tout à l’heure, le Décryptualité qui est publié chaque lundi soir, un podcast de 15 minutes de décryptage de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques, avec son camarade Manu.
Luk, je te souhaite une belle fin de journée et à bientôt.

Luk : Salut tout le monde.

Frédéric Couchet : Ciao.
On va passer aux annonces de fin.

Virgule musicale

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre

Frédéric Couchet : Les annonces de fin.
Comme chaque jeudi, enfin je suppose, ma collègue va le préciser, la réunion du groupe Sensibilisation de l’April se réunit en ligne de 17 heures 30 à 19 heures 30, accueil à partir de 17 heures 15. C’est une réunion ouverte à toute personne qui souhaite travailler. Le groupe travaille actuellement sur le jeu de plateau coopératif, pédagogique, le Jeu du Gnou. Toutes les informations sont sur le site de l’April, april.org.
Le même soir il y a une Soirée de Conversations autour du Libre, également en ligne, proposé par nos amis de Parinux à partir de 21 heures, ce sera beaucoup plus technique parce que ça va parler de Proxmox. Le Libre est pour tout le monde ! C’est une solution d’hyperviseur libre basé sur Debian qui émule, pourquoi je lis ça, en fait c’est incompréhensible !, c’est quelque chose de vraiment très technique, si vous voulez mettre un environnement qui permet de virtualiser, c’est-à-dire, comment on pourrait explique virtualisation simplement ?, je crois qu’on va oublier. Si ça vous intéresse vous allez simplement sur parinux.org, c’est assez technique, c’est Proxmox, donc solution d’hyperviseur libre. En tout cas ces Soirées de Conversations autour du Libre ont lieu chaque jeudi à partir de 21 heures, l’accueil est à partir de 20 heures 30 et ça utilise, je crois, BigBlueButton pour la solution de visioconférence.
Côté April, je crois que c’est Jitsi qui est utilisé comme serveur de visioconférence et vous pouvez trouver sur CHATONS, chatons.org, des structures qui proposent des services de visioconférence que vous pouvez utiliser.
Nos amis de Wikipédia ont fêté récemment leur 20 ans. Internet qui est avant tout un outil de partage et de mise en relation d’êtres humains a favorisé les pratiques de partage et Wikipédia en est un magnifique exemple. Donc félicitations et merci aux contributrices et contributeurs de Wikipédia. Si vous voulez en savoir plus sur Wikipédia, notamment un petit peu les coulisses, je vous renvoie aux émissions Libre à vous ! du 5 mars et du 9 avril 2019 avec Pierre-Yves Beaudouin et Nadine Le Lirzin. Les podcasts sont disponibles sur april.org et sur causecommune.fm. Vous pourrez apprendre plein de choses sur comment fonctionne Wikipédia. Donc deux émissions et peut-être qu’on aura l’occasion d’en refaire une au cours de l’année pour voir un petit peu les évolutions.
Vous pouvez trouver tous les autres évènements sur l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, car même en période actuelle où effectivement les évènements sont réduits, il y a des évènements en ligne qui vous permettent de contribuer, qui vous permettent peut-être même de contribuer plus facilement, parce que vous pouvez participer à des évènements qui ont lieu partout en France voire dans le monde.
Je vous rappelle également que vous pouvez laisser un message sur le répondeur de la radio si vous voulez réagir à l’un des sujets de l’émission, poser une question. N’hésitez pas à nous faire des retours. Le numéro du répondeur est 09 72 51 55 46.
Je vous rappelle également que l’émission, et plus globalement la radio, est contributive. Le sujet principal d’aujourd’hui c’est Adrien qui l’a proposé. Donc n’hésitez pas à proposer des sujets, des musiques, des personnes à inviter. Vous trouverez sur les sites april.org et causeconmmune.fm les différents moyens de nous contacter. Vous pouvez également contribuer aux autres actions de l’April ou aider la radio par un don ou par des actions bénévoles. En effet, l’April participe à cette belle aventure que représente Cause Commune. Cause Commune est une radio associative, la radio n’est constituée que de bénévoles, mais elle a besoin de soutiens financiers, notamment pour payer les frais matériels, ne serait-ce que la location du studio, la diffusion sur la bande FM, les serveurs. Donc nous vous encourageons à aider la radio en faisant un don. Toutes les infos sont sur le site causecommune.fm. Vous pouvez aussi aider en consacrant du temps et vous pouvez également proposer des idées d’émission, la grille de Cause Commune n’est pas totalement remplie, n’hésitez pas à proposer des idées d’émission. Vous allez sur causecommune.fm et vous pouvez entrer en contact avec les responsables.

Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Éric Fraudain, Luk, Adrien Bourmault, Nicolas Vérité, Emmanuel Gil Peyrot.
Aux manettes de la radio aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni.
Merci également à l’équipe qui s’occupe de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Olivier Humbert, Lang1, Sylvain Kuntzmann, Olivier Grieco, Quentin Gibeaux, beaucoup de personnes, mais elles ne travaillent pas toutes sur le même podcast, elles se relaient.

Vous pouvez trouver sur le site web de l’April, april.org, une page avec toutes les références utiles ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question, nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous. Faites également connaître la radio Cause Commune, la voix des possibles.

La prochaine émission aura lieu en direct le 2 février 2021 à 15 heures 30. Notre sujet principal portera normalement sur l’engagement pour le logiciel libre de Télécom Saint-Étienne, une école d’ingénieurs.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 2 février et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.

Média d’origine

Titre :

Émission Libre à vous ! diffusée mardi 26 janvier 2021 sur radio Cause Co

Personne⋅s :
- Adrien Bourmault - Emmanuel Gil Peyrot - Éric Fraudain - Frédéric Couchet - Luk - Nicolas Vérité
Source :

Podcast

Lieu :

Radio Cause Commune

Date :
Durée :

1 h 30 min

Autres liens :

Page des références utiles concernant cette émission

Licence :
Verbatim
Crédits des visuels :

Licence CC BY-SA 2.0 FR ou supérieure ; licence Art Libre 1.3 ou supérieure et General Free Documentation License V1.3 ou supérieure

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.