Émission Libre à vous ! diffusée mardi 15 mars 2022 sur radio Cause Commune


Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
La collaboration d’équipe en présentiel et en télétravail, on est en plein dedans depuis au moins deux ans ! Eh bien ce sera le sujet de l’émission du jour, on parlera notamment du logiciel libre Tracim. Avec également au programme la journée du Libre éducatif prévue à Lyon le 1er avril et aussi une chronique sur le thème « L’arobase dans les peintures rupestres du courriel ». Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’émission c’est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire tout retour ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 15 mars 2022, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
Une vitre nous sépare mais cela n’empêche pas une belle collaboration d’équipe. Il est à la réalisation de l’émission du jour, c’est mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Interview d’Alexis Kauffman, chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique, ministère de l’Éducation nationale, sur la Journée du Libre éducatif, 1er avril 2022, Lyon

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par parler de Libre éducatif. Notre invité est Alexis Kauffman, chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique au ministère de l’Éducation nationale.
Bonjour Alexis.

Alexis Kauffman : Bonjour.

Frédéric Couchet : C’est un grand plaisir de t’avoir. Avant de parler de la journée du Libre éducatif prévue à Lyon, peut-on en savoir un peu plus sur toi ? Une première question, simplement qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Alexis Kauffman : Tu as cité mon titre actuel qui est assez long, effectivement !
Je suis enseignant, je suis professeur de mathématiques depuis de nombreuses années. Également un vieux, n’est-ce pas Frédéric, un vieux compagnon de route du logiciel libre français, francophone, en étant notamment à l’initiative de Framasoft.
Et depuis septembre, une sorte de boucle est bouclée avec mes activités associatives et Framasoft, je suis au ministère de l’Éducation nationale, à la Direction du numérique pour l’éducation et, tu l’as dit, chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique.

Frédéric Couchet : C’est depuis septembre 2021, on va dater un petit peu pour les gens qui nous écouteront dans le futur. On ne va pas rentrer dans le détail de ce que tu fais parce qu’on aura le plaisir de t’avoir un de ces jours dans l’émission, on en parlera peut-être à la fin rapidement, mais est-ce que tu peux simplement nous présenter tes principales missions liées à ce poste ?

Alexis Kauffman : Bien entendu.
Comment j’y suis arrivé, parce que, mine de rien, c’est intéressant. Quand j’étais à Framasoft, on a quand même sollicité le ministère pour qu’il reconnaisse davantage le Libre parce qu’on y voyait beaucoup d’accointances, beaucoup de points communs avec l’éducation. On nous a reçus, mais, comment dire, c’était souvent « c’est très intéressant, on vous écrira » et on ne nous a pas forcément écrit.
En tout cas, suite au premier confinement il y a eu les États généraux numériques pour l’éducation, au ministère, une grande concertation. Il y a eu beaucoup de ces concertations dans le passé, je sais que l’April a participé à ce type de concertation, ça ne débouche pas forcément sur grand-chose. En tout cas, avec celle-ci, il y a eu 40 propositions. Beaucoup d’enseignants du terrain ont participé et ont souhaité que le Libre ait une place plus grande au sein de l’institution et une des propositions, texto, c‘est « favoriser l’utilisation des logiciels et ressources éducatives libres ». Dans le cadre de la mise en action de ces propositions on m’a invité à rejoindre le ministère et j’ai accepté.

Frédéric Couchet : D’accord. Ça c’est comment tu es arrivé à ce poste, en septembre 2021. Très rapidement, quelles sont tes principales missions ?

Alexis Kauffman : J’ai accepté d’abord parce que je trouvais sympa et symbolique que dans le titre même de ma fonction il y ait « chef de projet logiciels et ressources éducatives ». Je trouve intéressant de les distinguer, logiciels et ressources éducatives libres. Je sais qu’on a très peu de temps, mais on pourra préciser.
L’idée c’est de définir une stratégie, un plan d’action spécifique au Libre dans l’éducation. Il s’est toujours passé quand même, je dis quand même parce qu’il s’est toujours passé plein de choses, plein d’énergie, plein de projets, plein d’actions, etc., et là d’en faire quelque chose de spécifique ! Je suis là pour parler justement de la journée du Libre éducatif. C’est une journée parmi tant d’autres, n’empêche que la thématique c’est justement le Libre éducatif.

Frédéric Couchet : OK. C’est un peu la déclinaison, dans l’éducation, d’une politique logiciel libre initiée par le gouvernement avec plus ou moins d’énergie. On ne va pas entrer dans les détails parce que, encore une fois, nous aurons l’occasion de t’interviewer beaucoup plus longuement un de ces jours.
Tu es là principalement pour nous parler de cette fameuse journée du Libre éducatif, effectivement ce n’est pas que du logiciel, qui est prévue le 1er avril à Lyon. Tout simplement première question : c‘est quoi cette journée ? Quel est le but de cette journée du Libre éducatif ?

Alexis Kauffman : Deux choses. D’abord elle a lieu à Lyon et pourquoi le 1er avril ? Parce que le 2 et le 3 avril il y a les fameuses JDLL, les fameuses Journées du Logiciel Libre qui sont là, à Lyon, je crois que la première édition c’était 1998, ils sont vraiment pionniers. Lyon est un bassin actif, est une région très active dans le logiciel libre, par exemple c’est là que Framasoft est hébergée au sein d’un tiers-lieu associatif qui s’appelle Locaux Motiv’. Donc déjà Lyon.
Ensuite, s’inscrire justement en amont des JDLL c’était intéressant. Du coup, petit clin d’œil, nous c’est JDLE ou JDLÉ. On a choisi non pas Journée du logiciel libre dans l’éducation mais éducatif, un adjectif, « qui a l’éducation pour but », c’est ce que je trouve intéressant.

Frédéric Couchet : Ce n’est pas juste un outil.

Alexis Kauffman : Voilà ! Quand je suis allé au rectorat de Lyon ce sont eux qui m’ont dit « on organiserait bien une journée du Libre chez nous, au sein de la région » et j’ai dit « banco et nous, au ministère, on peut lui apporter une dimension, une portée un peu nationale, notamment en invitant des acteurs, des porteurs de projets d’enseignants du Libre de toute la France. »

Frédéric Couchet : D’accord. Ça s’adresse à quel type de public ? Tu as parlé des JDLL, les Journées du Logiciel Libre de Lyon, le public des JDLL c’est le grand public. Est-ce que cette journée du Libre éducatif s’adresse au grand public ou est-ce que ça s’adresse plutôt aux professionnels du système éducatif français ?

Alexis Kauffman : Effectivement c’est interne. Ce n’est ni réservé ni privé, il y a des invitations, d’ailleurs il reste quelques places, vous pouvez nous contacter et on peut discuter. Mais c’est avant tout interne, pour le bassin lyonnais, pour les enseignants, les référents numériques, les agents de ministère de Lyon et sa région, avec un travail d’abord d’acculturation sur ces questions – ça reste encore pas forcément très clair pour tout le monde – d’incitation à l’utilisation. Et puis, un des gros enjeux aussi, c’est une fois qu’on a compris, qu’on est convaincu qu’utiliser c’est intéressant, comment faire pour contribuer parce que c’est ça qui est passionnant dans l’aventure.

Frédéric Couchet : Produire des ressources éducatives libres.

Alexis Kauffman : Exactement.

Frédéric Couchet : C’est interne, néanmoins c’est ouvert, c’est-à-dire que si des gens qui viennent par exemple aux JDLL de Lyon le week-end veulent y assister, est-ce que c’est possible ou pas ?

Alexis Kauffman : C’est à discuter parce qu’il reste encore quelques places, mais il faut qu’il y ait une logique éducative dans leur projet. En tout cas, on a invité des associations, des personnalités externes. On l’a voulu quand même ouvert vers l’extérieur.

Frédéric Couchet : Je précise que le lien pour cette journée est sur le site libreavous.org, le lien est un petit peu long, vous allez sur libreavous.org dans les références.
Quel est le format de cette journée ? Ce sont des conférences, des ateliers ? Un mix des deux ?

Alexis Kauffman : C’est un mix des deux.
C‘est une journée qui s’est décidée en décembre. À l’échelle des temps administratifs, franchement ! J’ai envie de dire que c’est très agile, on a réussi un peu un petit exploit. C’est un peu la course, c’est un work in progress dans le dispositif.
On est quand même sur le site prestigieux de l’École normale supérieure de Lyon, dans le grand amphi, le matin en tout cas. Il y aura une sorte de plénière, il y aura des conférences. Celle qui fait l’ouverture tu la connais, parce que je sais qu’elle a participé à une émission chez vous, je l’ai écoutée, c’est Agnès Crepet qui fait l’ouverture autour du Fairphone. Les gens ont trouvé que c’était intéressant d’élargir justement sur la question du matériel et aussi sur la question de donner du sens au développement informatique, etc. En plus elle a un parcours qui est très intéressant. Dernier élément, tu as cité mon titre, j’ai aussi une autre mission qui est celle de la mixité dans les filières numérique, faire en sorte qu’il y ait davantage de filles qui s’orientent vers les filières numériques et Agnès Crepet est quand même très inspirante.

Frédéric Couchet : Et Isabelle Collet interviendra aussi.

Alexis Kauffman : Isabelle Collet qui est la référence absolue sur ces questions.

Frédéric Couchet : Qui est la référence absolue. Isabelle Collet que nous auront le plaisir le 12 avril 2022 dans Libre à vous ! pour parler de diversité dans les filières informatiques et notamment les projets de loi.

Alexis Kauffman : Vous avez bien de la chance !
Il y aura des conférences. Il y aura aussi des tables rondes sur ces questions de mixité avec un titre un petit peu provocateur c’est « Peu de filles dans le numérique, encore moins dans l’open-source : une fatalité ? », ce qui est vrai d’ailleurs. Ils ont fait des sondages par exemple sur les forges type GitHub, c’est 5 % de filles.

Frédéric Couchet : Les forges ce sont les sites qui permettent de développer des logiciels libres. On ne va pas entrer dans le détail.

Alexis Kauffman : Donc une sur ces questions de mixité. Une autour de la collectivité, équipements, etc. [« Pourquoi et comment les collectivités peuvent-elles aider à l’adoption du libre à l’école ? » ].

Frédéric Couchet : Il y a aura notamment Nicolas Vivant, d’Échirolles, qui est intervenu récemment à Libre à vous !.

Alexis Kauffman : Un autre que tu as reçu aussi. Il y a beaucoup de personnes que vous connaissez !

Frédéric Couchet : C’est normal !

Alexis Kauffman : Et puis également une table ronde sur l’université, plus sur le supérieur, [« Logiciels et ressources éducatives libres à l’université : où en sommes-nous ? »]. C’est un évènement plutôt sur le secondaire, mais on voulait qu’il y ait aussi une place pour le supérieur qui a ses propres spécificités autour de ces questions.
Donc voilà ! Des interventions en plénière et puis des ateliers d’utilisation. On a ce qu’on porte au ministère comme apps.education.fr.

Frédéric Couchet : Qui propose des services libres pour les personnels de l’Éducation nationale.

Alexis Kauffman : Vous avez aussi reçu Luc Bourdot.
Je n’ai pas dit que j’ai trouvé intéressant en arrivant au ministère, c’est que, déjà, il se passe plein de choses. On porte donc apps.education.fr. On travaille aussi autour de Moodle, autour de BigBlueButton, non seulement pour l’utilisation mais pour contribuer au code en relation avec la gouvernance du logiciel, c’est très intéressant, c’est assez nouveau pour le ministère de travailler avec des communautés du logiciel libre. Et puis des ateliers avec plein d’enseignants ou de communautés d’enseignants, formelles et informelles, qui portent des projets. Un de mes boulots c’est de soutenir, accompagner, valoriser, repérer, mettre en avant. Nous sommes 800 000 profs au ministère, c’est énorme, et là-dedans il y a des compétences, des talents, des énergies, il y a des motivations extraordinaires. Il faut les mettre en avant, les regrouper. Non seulement il va y avoir des ateliers pour l’utilisation, mais on va aussi regrouper ces personnes-là qui se posent des questions. Le simple fait qu’elles viennent, qu’elles se rencontrent c’est déjà intéressant et nouveau en soi.

Frédéric Couchet : D’accord. On va rappeler, je crois que tu ne l’as pas dit en introduction, que tu as été prof de maths, que tu es toujours prof de maths, tu es quand même de ce métier-là.
Je t’ai fait un petit signe pour te dire qu’il restait peu de temps, je t’avais prévenu que c’était un sujet court, mais, pour finir, je t’invite évidemment et je voudrais savoir quand est-ce qu’on aura le plaisir de t’avoir sur 50 minutes/une heure. Tu as été recruté en septembre 2021. Je te propose c’est peut-être de venir à la rentrée de septembre 2022 pour nous faire un point un peu plus long sur tes activités. Est-ce que ça te dit ?

Alexis Kauffman : Oui absolument parce que, quand je suis arrivé, on a aussi changé de directeur à la Direction numérique pour l’éducation. Nous définissons notre propre stratégie pour le numérique éducatif global. Il est notamment beaucoup question d’animer l’écosystème, de créer ensemble des communs numériques et de les faire vivre. Ce sont des questions qui me passionnent. Avec grand plaisir à la rentrée pour évoquer tout cela.

Frédéric Couchet : L’invitation est lancée. Nous t’attendrons pour la première émission de la rentrée de septembre 2022.
C’était Alexis Kauffman qui chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique au ministère de l’Éducation nationale. La Journée du Libre éducatif c’est le 1er avril à l’ENS de Lyon. Vous retrouverez les références sur libreavous.org.
Merci Alexis et à bientôt. Tu peux rester pour la suite de l’émission parce que nous sommes en studio aujourd’hui.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous parlerons d’aide à la collaboration d’équipe, notamment du logiciel libre Tracim.
En attendant nous allons écouter Hard Country par Townhouse Woods. On se retrouve dans 3 minutes 40. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Hard Country par Townhouse Woods.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Hard Country par Townhouse Woods, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet principal.

[Virgule musicale]

Tracim, logiciel libre d’aide à la collaboration d’équipe, avec Damien Accorsi, dirigeant, et Charline Rageade, facilitatrice de projets et SCRUM Master de la société Algoo

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal qui va porter sur la collaboration d’équipe avec notamment le logiciel libre Tracim. Nos invités du jour sont Damien Accorsi et Charline Rageade de la société Algoo. Les deux personnes invitées sont à distance. On va vérifier qu’elles sont là.
Bonjour Damien.

Damien Accorsi : Bonjour.

Frédéric Couchet : Bonjour Charline.

Charline Rageade : Bonjour.

Frédéric Couchet : On va commencer simplement par une petite question toute simple, une petite présentation personnelle rapide de vous. On va commencer par Charline Rageade.

Charline Rageade : J’ai un parcours un peu compliqué puisque j’ai commencé par des études d’écologie et aujourd’hui je me retrouve en informatique. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu’il y a très peu de boulot en écologie, je travaillais dans des réserves naturelles, etc., j’étais souvent affectée à tout ce qui était cartographie, outils, statistiques, etc., donc j’étais déjà un peu dans l’informatique. Je me suis reconvertie et aujourd’hui je suis facilitatrice chez Algoo. Je facilite notamment le projet Tracim, enfin l’équipe Tracim. Je suis également très engagée dans le milieu agile, en fait, et toutes les valeurs qui y sont attachées, je fais partie des associations grenobloises, etc.

Frédéric Couchet : D’accord. Merci Charline. Damien Accorsi.

Damien Accorsi : Je suis Damien Accorsi. Je suis libriste depuis bientôt 25 ans, j’ai plus d’années de libriste que de non libriste. Je suis créateur du logiciel collaboratif Tracim. J’ai créé ce logiciel dans un contexte professionnel suite à des besoins que j’avais personnellement. Je me suis dit qu’il était temps que j’apporte ma pierre à l’édifice en essayant de contribuer financièrement à l’écosystème, donc en créant la société Algoo qui a vocation à commercialiser Tracim.

Frédéric Couchet : D’accord. Je précise juste que Charline a parlé tout à l’heure de l’agilité. On a consacré une émission de Libre à vous ! à ce sujet-là, c’est l’émission 59. Les personnes intéressées peuvent écouter le podcast sur libreavous.org/#59, peut-être qu’on en reparlera tout à l’heure au cours de l’émission.
Avant de parler de Tracim, quand on a préparé l‘émission je vous ai demandé un petit peu ce dont vous aimeriez parler, le sujet principal, eh bien ce n’est pas tellement le logiciel qui est venu en premier, c’est plutôt la collaboration d’équipe, notamment en mode hybride. Une des caractéristiques depuis quelques années, et qui se développe de plus en plus aujourd’hui, c‘est ce mode hybride qui mélange présentiel et télétravail. Comme première question j’aurais envie de vous demander de présenter un petit peu ce mode hybride et quelles sont les caractéristiques et les enjeux de ce mode de travail hybride ? Qui veut commencer ?

Damien Accorsi : Je vais commencer.
Il faut savoir que nous, à Algoo, historiquement comme beaucoup de boîtes, nous sommes branchés présentiel. Et puis nous avons fait face au Covid, comme tout le monde, nous sommes passés en télétravail forcé. Ça s’est plus ou moins bien passé sur les premières semaines. Petit à petit on a évolué, on a adapté nos méthodologies de travail. Chacun a trouvé un confort dans le travail à distance et des manques par rapport au travail en présentiel. On est revenu à un mode complètement en présentiel le temps de clarifier les choses et puis le constat a été qu’une partie de l’équipe voulait faire du télétravail, une partie de l’équipe voulait rester en présentiel. De là est arrivé le mode hybride. C’est là qu’en fait les vraies complications commencent puisqu’on a les deux modes à gérer en même temps, avec chacun ses spécificités.

Frédéric Couchet : D’accord. Quelle est la liste, on va dire pour l’instant, des problématiques, en tout cas des caractéristiques que pose ce travail hybride par rapport à un travail purement en présentiel ?

Charline Rageade : On va retrouver des problématiques qui sont courantes. Je pense que pas mal de gens les ont rencontrées justement avec la crise du Covid. On a une partie des gens qui est au bureau, une partie qui est en télétravail. Tout ce qui est outillage ne marche pas forcément du premier coup, je pense à la visio, où on doit ajuster, etc. Des fois les micros ne marchent pas, des fois c‘est chez soi, des fois c’est chez les autres. C’est une problématique qui revient assez souvent, même encore aujourd’hui alors qu’on a des outils qui sont performants. On a aussi des problématiques par exemple pour des réunions qui vont se passer en partie en présentiel. Pour prendre l’exemple l’Algoo, on va avoir des gens qui sont dans le bureau, dans la salle de réunion, et des gens qui sont en télétravail, seuls derrière leur écran, et on sent que la dynamique n’est pas du tout la même, c’est-à-dire qu’il y a une interaction qui se fait naturellement dans la salle de réunion, avec tout ce qui est communication non verbale, etc., qui ne se fait pas forcément à distance. Les gens qui sont à distance ont du mal à capter toutes ces émotions, c’est assez difficile. On va retrouver souvent aussi la problématique de parler derrière son écran, comme là en émission de radio, c’est-à-dire qu’on n’a pas vraiment de réponse des auditeurs, du coup ça peut être très frustrant pour les personnes qui animent, etc.

Frédéric Couchet : Par rapport aux deux points que tu viens d’évoquer, le mélange présentiel et visioconférence, ce que tu pointes c’est notamment le manque potentiel, on va dire, d’interactivité, de convivialité et aussi peut-être l’absence de communication non verbale, c’est-à-dire le fait quand quelqu’un parle et qu‘on peut voir la personne en face qui va réagir, soit elle va lever les yeux au ciel, soit au contraire être contente, ce qu’on n’a pas forcément en visio. C’est à ça que tu penses ?

Charline Rageade : Oui. C’est à ça que je pense. Je pense à Jitsi, par exemple, qui a essayé d’implémenter un peu les émoticônes et les réactions. Je ne dis pas que ça remplace, parce que ça ne remplace pas, mais qui peut pallier un peu ce problème-là. Vous avez des petits sons, des petits claps, etc., ça permet un peu de se dire qu’il y a quand même des gens qui suivent, des gens écoutent, on essaye d’interagir, etc. C’est tout à fait ce que je voulais exprimer.

Frédéric Couchet : On va juste préciser que Jitsi est un logiciel libre de visioconférence. Si vous voulez le tester vous pouvez notamment aller sur le site chatons.org, le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires, qui propose des instances Jitsi à tester.
Toujours dans la question des problématiques, en tout cas des caractéristiques du télétravail plus globalement, il y a sans doute ce qu’on a tous et toutes vécu en télétravail, le temps qui s’allonge, c’est-à-dire le temps de travail qui s’allonge et, finalement, la séparation entre vie privée et vie professionnelle qui disparaît un petit peu parce que, souvent, les gens n‘ont pas forcément un bureau à disposition. Est-ce que vous avez vécu aussi ça à Algoo ? Est-ce que c’est quelque chose que vous avez intégré par exemple dans vos réflexions par rapport à Tracim dont on parlera tout à l’heure ? Cet aspect déconnexion qui n’existe quasiment plus et cette séparation entre vie privée et vie professionnelle.

Damien Accorsi : Oui. C’est vraiment un problème de fond sur le télétravail. Le droit à la déconnexion est un sujet important et, de fait, le travail devient de plus en plus asynchrone. Dans les règles que nous avons mises en place, notamment à Algoo, un des intérêts du télétravail c’est aussi de pouvoir organiser ponctuellement sa vie personnelle. Par exemple si tu as un rendez-vous en journée, que tu dois t’absenter pendant une heure, pour l’entreprise ce n’est pas un problème, tu vas faire ton heure de travail plus tard. Du coup il y a des problématiques d’asynchronicité et la problématique du droit à la déconnexion, parce que certaines personnes vont travailler plus tardivement, d’autres plus tôt et à quel moment, en fait, va-t-on couper le travail ?
Aujourd’hui, pour moi, c’est un problème qui reste entier, on a des pistes pour le résoudre. Les outils peuvent aider, mais ce sont aussi beaucoup des habitudes et des réflexes que les gens n‘ont pas forcément parce que, de fait, il y a beaucoup de gens qui font du télétravail aujourd’hui qui n’étaient pas, à priori, branchés pour faire du télétravail et qui, en deux ans, ont dû apprendre à faire du télétravail « à marche forcée » entre guillemets.

Frédéric Couchet : Quand tu dis qu’ils n’étaient pas branchés, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas les outils à disposition ou c’était plutôt au niveau du mode de fonctionnement, du mode de travail ? Ou peut-être les deux, je ne sais pas.

Damien Accorsi : Je pense que l’outillage a un impact, mais c’est surtout une question d’habitudes de travail. Avant la crise du Covid, la plupart des entreprises ne proposaient pas de faire du télétravail ou très ponctuellement. Du coup tu n’étais pas vraiment confronté à la problématique et, comme tu n’es pas confronté, tu n’as pas développé des réflexes, des bonnes pratiques qui permettent de limiter l’impact de la coupure travail en présentiel/travail à distance.

Frédéric Couchet : Si je comprends bien il y a deux problématiques différentes, en tout cas au niveau organisation, l’organisation personnelle, c’est-à-dire que la personne, elle-même, qui doit s’adapter à un mode de travail qui n’était pas prévu et, on va dire, peut-être la méthodologie ou les pratiques de l’entreprise ou de la structure – ça peut être une collectivité, une association – qui n’était pas forcément prête au télétravail. Ce sont ces deux choses-là qu’il a fallu adapter et, entre guillemets, peut-être faire « monter en compétences » et ça ne s’est pas forcément bien passé pour tout le monde. C’est un petit peu ça ?

Damien Accorsi : C’est ça. Et, à mon sens, la difficulté est de trouver le consensus entre les enjeux personnels et les enjeux pour l’organisation pour que ça se déroule bien pour tout le monde. Aujourd’hui, à Algoo par exemple, on a des personnes qui préfèrent être en présentiel parce que ce mode de fonctionnement, j’entends par là le télétravail, ne leur convient pas.

Frédéric Couchet : On sait très bien que quand on est en présentiel des informations passent dans les moments de convivialité, par exemple la pause café ou les repas. Je suppose que par rapport à des structures qui tournent en mode hybride, à la fois en présentiel et en télétravail, se pose la question de la circulation de l’information entre les deux types de personnes, celles qui sont en présentiel et celles qui sont à distance.

Charline Rageade : Je vais répondre. Je vais vous parler d’une expérience personnelle que j’ai vécue quand je suis arrivée à Algoo. En fait, dès la première semaine il y avait encore des personnes qui étaient en télétravail et des personnes qui étaient sur site. On a fait un apéro entre midi et deux. Des gens étaient derrière leur écran — c’est comme ça que j’ai connu une partie de mes collègues que je n’avais jamais vus en présentiel — et l’autre partie était dans les bureaux. On a essayé de créer quand même un moment on va dire convivial. Tracim a été pensé justement pour gérer un peu cette asynchronicité, cette différence entre présentiel, distanciel, hybride. L’information est vraiment bien pensée de manière à ce que tout le monde accède à la même information qu’on soit en hybride, en présentiel ou en distanciel. Par contre, aujourd’hui on a un levier d’amélioration qui est sur, comme je vous le disais tout à l’heure, la communication non verbale ou les petites phrases qui se disent entre collègues effectivement à la pause café. On n’arrive pas encore à traduire ça sur un outil de collaboration.

Frédéric Couchet : Comme tu parles d’outil, on parlera un peu plus en détail de Tracim tout à l’heure, mais en termes de date, quand est-ce qu’a commencé le développement de Tracim ?

Damien Accorsi : C’est moi personnellement qui ai créé le projet à l’origine. J’ai commencé à le développer en 2013 sur un sujet qui n’était pas la collaboration mais qui était la centralisation de l’information. J’étais dans une startup, j‘ai un parcours de développeur et d’administrateur système et réseaux, donc j’ai un parcours technique. Je m’étais retrouvé confronté à une problématique de retrouver l’information. J’avais, on va dire, les bonnes pratiques en termes de traçabilité de l’information, par contre, quand je recherchais une information que je savais avoir notée, j’étais incapable de retrouver facilement dans quel outil je l’avais notée. Est-ce que c’était des échanges par mail, est-ce que c’était des échanges sur la messagerie instantanée qu’on utilisait, sur notre wiki, sur notre logiciel de gestion de bugs ? L’idée de Tracim est venue de là. Je me suis dit que j’utilisais la plupart des outils à un faible pourcentage de leurs fonctionnalités et que, du coup, j’avais tout intérêt à avoir un outil unique qui corresponde aux fonctionnalités vraiment fondamentales, qui me permette de centraliser, de retrouver facilement l’information.

Frédéric Couchet : C’était justement le sens de ma question et tu l’as devancée avec talent, par rapport à la question de la date : à l’époque il n’existait pas déjà un tel outil ou plutôt, si je comprends bien, en fait il existait des tas d’outils différents et, finalement, il fallait les agglomérer ensemble, ou les agréger, dans une solution unique permettant de retrouver facilement les informations. C’est ça ? C’est l’idée du développement de Tracim.

Damien Accorsi : C’est ça l’idée. Historiquement il y avait des outils comme Redmine qui faisait déjà un petit peu ça.

Frédéric Couchet : Redmine faisait de la gestion de tâches, de projets.

Damien Accorsi : Qui agrégeait différentes fonctionnalités mais qui était quand même assez siloté. Par contre c’est un outil qui était vraiment ciblé pour des utilisateurs techniques et, dès le début, Tracim a été conçu pour cibler du grand public. Ça veut dire que les choix fonctionnels ont été différents. Pas mal de fonctionnalités ont été simplifiées pour pouvoir cibler des gens plus grand public tout en permettant de bénéficier de l’innovation qui existait sur les outils technologiques.

Frédéric Couchet : On reviendra tout à l’heure sur cet aspect-là quand on parlera de Tracim. Je crois que tout à l’heure Charline parlait de la communication non verbale dans la visio. Dans la collaboration à distance, l’outil le plus utilisé c’est la communication écrite et on sait bien qu’avec la communication écrite il y a un certain nombre de dangers potentiels, de mal comprendre, etc. Est-ce que c’est une problématique que vous avez identifiée dans vos propres pratiques avec une sorte de prise en compte dans le développement de Tracim ?

Charline Rageade : Je vais répondre à cette question qui est très intéressante. Oui, on a remarqué dans les communications que, par exemple, si là je vous dis « bonjour » avec un ton enjoué, vous allez trouver ça sympathique, etc. ; si j’écris juste « bonjour. » avec un point à la fin, il se peut que tout de suite ce soit un peu plus froid. Il y a énormément de communications écrites où, justement, c’est assez dur de recevoir certaines phrases alors qu’elles sont sûrement dites de manière très cool, de manière assez bienveillante, etc., et à l’écrit c’est vraiment compliqué.
Aujourd’hui, sur Tracim , on a la possibilité de mettre des émojis par exemple, mais on fait, en parallèle, un travail en interne sur comment améliorer notre communication écrite, etc. Pour moi ce sont plutôt des bonnes pratiques et des bonnes choses à avoir en tête pour utiliser un outil de collaboration. C’est-à-dire que l’outil ne peut pas tout faire actuellement, peut-être qu’il y a de super features qui existent et qui sont à développer, en tout cas pour moi ça s’accompagne de bonnes pratiques humaines et d’équipe à côté de ça.

Frédéric Couchet : Je précise juste que feature c’est fonctionnalité.
Damien, tu voulais réagir ?

Damien Accorsi : Par rapport à la communication écrite on a constaté quelque chose qui n’est pas directement le fait que le message ne passe pas forcément bien. Il y a énormément de sociétés ou d’organisations qui utilisent des outils de chat et la communication écrite par chat est beaucoup plus lente que la communication orale. Du coup, dans Tracim, on essaye de résoudre ce problème de communication écrite lente qu’on cherche à faire temps réel. Dans Tracim on a vraiment une orientation qui est soit on cible de la communication asynchrone et on va faire de la communication écrite avec les outils qu’évoque Charline comme les émojis, etc. Soit on va plutôt favoriser ou provoquer une communication audio ou visio, et c’est pour ça qu’on a notamment intégré des appels visio dans Tracim pour que la collaboration qui est asynchrone reste asynchrone à travers l’outil, et c’est très bien comme ça. L’écrit est tout à fait adapté parce que ça permet à quelqu’un d’arriver après et de prendre connaissance de ce qui s’est dit, etc. Sinon de favoriser une communication synchrone audio, parce que c’est aussi ce qui permet de garder un lien tangible avec les collègues qui sont à distance, en particulier ceux qui sont en télétravail à plein temps.

Frédéric Couchet : D’accord. Le temps file. Avant la pause musicale, est-ce que vous souhaiteriez rajouter quelque chose sur cet aspect on va dire collaboration d’équipe mode hybride avant qu’on parle plus en détail de Tracim ?

Damien Accorsi : Non, la tout de suite non. On peut passer à la suite.

Frédéric Couchet : De toute façon on y reviendra dans le cadre de l’échange sur Tracim, bien entendu.
On va faire une petite pause musicale. Nous allons écouter Big C Goes To L.A par Jahzzar, On se retrouve dans environ 3 minutes 40. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Big C Goes To L.A par Jahzzar.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : J’espère que vous avez dansé, comme moi sur ma chaise ! Nous venons d’écouter Big C Goes To L.A par Jahzzar, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA. On aime bien Jahzzar, on utilise notamment un extrait de Sometimes comme virgule de transition avant la partie « Quoi de libre » en fin de l’émission et on utilise également Waiting room en cas de problème technique pour faire patienter, mais on ne l’a jamais utilisé pour l’instant parce qu’on n’a jamais eu un problème technique qui le nécessite.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre notre discussion qui porte sur la collaboration d’équipe avec notamment le logiciel libre Tracim. Nos invités sont Damien Accorsi et Charline Rageade de la société Algoo. Je vais préciser que le site de Tracim c’est tracim.fr sur lequel vous pouvez retrouver toutes les informations.
Juste avant la pause musicale on parlait un petit peu des problématiques ou des questionnements autour de la collaboration d’équipe travaillant en mode hybride, c’est-à-dire avec du présentiel et en télétravail.
Là on va aborder un petit peu ce que fait Tracim, même si, sans doute, on va indirectement reparler du sujet d’avant et comment Tracim aide, justement, à la collaboration d’équipe. J’aurais déjà envie de vous poser une question toute simple, je ne sais pas si la réponse est simple : si vous étiez à une soirée ou autre, comment, en une phrase, expliqueriez-vous ce qu’est Tracim ?

Damien Accorsi : Tracim est un outil tout en un qui va agréger l’ensemble des fonctionnalités dont on peut avoir besoin quand on travaille en équipe. Ça va être par exemple des agendas partagés pour s’organiser, de quoi mettre en place des bases de connaissances, du partage de fichiers, de la gestion de tâches et puis tout ce qu’il faut aujourd’hui, dans les pratiques quotidiennes, pour travailler en équipe sans être spécialisé sur un métier. C’est vraiment un outil qui est généraliste.

Frédéric Couchet : Tout à l’heure tu disais que Tracim est orienté grand public par rapport à d’autres outils, que tu as cités, qui étaient plutôt orientés, on va dire, collaboration d’équipe en mode geek, c’est-à-dire qu’il s’adresse vraiment à tout type de public, ça peut être une entreprise, une collectivité, une association ou même un groupe de personnes qui a besoin de collaborer ou de partager de l’information ?

Damien Accorsi : Oui, tout à fait. Il cible vraiment les usages où tu collabores en équipe. Par exemple si tu collabores ponctuellement avec un client ou un partenaire et qu’un de tes collègues collabore avec un autre partenaire ou un autre client, ce n’est pas forcément l’outil le plus adapté. Par contre, si tu cherches à centraliser l’information d’une équipe ou d’un projet, Tracim est vraiment adapté. Cette problématique existe dans les entreprises, mais elle existe aussi dans les associations, dans les groupes personnels, dans les collectivités, c’est vraiment une problématique générale dès lors que tu travailles en équipe et/ou en projets.

Frédéric Couchet : Tracim, qu’est-ce que c’est ? C’est une application ? C’est un site web ? Techniquement, comment ça se présente si on essaie de visualiser ?

Damien Accorsi : Tracim est une application web. C’est un logiciel qu’on va installer sur un serveur. Les utilisateurs vont se connecter sur Tracim à l’aide d’un compte personnel à travers leur navigateur internet qui peut être Firefox, qui peut être n’importe quel navigateur. Il n’y a rien à installer sur son ordinateur. C’est une interface adaptative : si on se connecte depuis son téléphone mobile, on a une interface qui est adaptée au téléphone et si c’est à travers son PC, on a une interface qui est adaptée à son PC.

Frédéric Couchet : D’accord. Prenons l’hypothèse d’installation de Tracim, quelles sont les compétences techniques nécessaires pour installer Tracim sur sa propre machine, sur son propre serveur pour une entreprise ou, par exemple, une association ?

Damien Accorsi : Aujourd’hui l’installation est quand même un petit peu technique. Soit tu es administrateur système et tu as l’habitude de déployer des applications sur serveur, dans ce cas-là tu as une documentation qui est adaptée. Tu as la possibilité de le déployer à l’aide de la technologie Docker qui permet de faire une installation plus simple mais sur laquelle tu perds un peu la maîtrise du fonctionnement du logiciel. Je dirais que ça reste une installation pour des utilisateurs plutôt techniques.
Par contre, si tu es un particulier, on propose un service gratuit qui s’appelle « Mon Tracim », qui est destiné à une utilisation personnelle, où tu peux créer un compte en ligne comme tu pourrais le faire pour toutes les offres de cloud « gratuites », entre guillemets, la différence c’est qu’on n‘exploite pas les données. C’est vraiment un démonstrateur de la technologie. Notre cœur de métier n’est pas d’aller commercialiser le logiciel auprès du grand public. L’idée c’est de faire le service gratuitement en échange de retours des utilisateurs. C’est une forme de contribution à la communauté.

Frédéric Couchet : Si je comprends cette version à usage personnel a les mêmes fonctionnalités que la version on va dire classique.

Damien Accorsi : À peu de choses près oui. On va avoir moins de réactivité sur des problématiques de disponibilité, etc., sinon, d’un point de vue fonctionnalités utilisateur, c’est la même chose.

Frédéric Couchet : D’accord. On va parler après un peu du fonctionnement de Tracim, ce qu’il propose, je vais juste finir sur cette partie on va dire usage. Pour une structure qui est prête à payer pour un service, la société Algoo et peut-être d’autres partenaires proposent, je suppose, des installations adaptées au contexte de telle ou telle entreprise ou de telle ou telle association. C’est un peu ça le modèle ?

Damien Accorsi : Il faut voir le développement du logiciel plutôt comme un outil pour vendre nos services. On va vendre plusieurs choses. La première c’est qu’on commercialise Tracim sous forme de logiciel en tant que service. Pour des structures qui souhaitent avoir un service clefs en main sans se préoccuper de la gestion technique, on propose une offre clefs en main et on déploie Tracim pour elles sur notre infrastructure.

Frédéric Couchet : Sous forme de location donc ?

Damien Accorsi : C’est sous forme de location, c’est le mode le plus facile à utiliser. On propose aussi des contrats de maintenance et de support pour des gens qui souhaitent installer Tracim sur leur infrastructure et de l’accompagnement à la mise en place, à la reprise de données, etc.
Aujourd’hui nous proposons tous ces services et nous sommes en train de déployer un réseau de partenaires pour nous concentrer sur notre cœur de métier qui est l’édition du logiciel Tracim et puis, du coup, faire l’accompagnement à travers nos partenaires qui sont plutôt des partenaires de proximité, des intégrateurs qui sont capables de déployer Tracim pour les clients mais aussi d’autres solutions pour mettre en place tout un système d’information adapté aux organisations.

Frédéric Couchet : D’accord. Dernière question sur la partie hébergement, c’est une question qui est sur le salon web : est-ce qu’il y a des chatons, donc des structures membres du collectif CHATONS avec un « S », chatons.org, qui proposent un service Tracim à ta connaissance ?

Damien Accorsi : C’est une bonne question. Nous sommes chaton. Ça avait été un petit peu sujet à discussion parce que la plupart des chatons proposent un panel de services alors que nous sommes vraiment un mono-service. On avait discuté avec quelques chatons sur la possibilité de les accompagner pour faire du déploiement de Tracim. À ma connaissance il n’y a pas eu de suite. Je ne sais pas si c’est qu’ils se sont débrouillés tout seuls ou qu’ils ont abandonné. Du coup, je ne pourrais pas vous donner une réponse catégorique.

Frédéric Couchet : On regardera.
Charline, tout à l’heure tu parlais de ton rôle, facilitatrice de projets. Est-ce que c’est facilitatrice de projets en interne pour le développement de Tracim au sein d’Algoo et ou, peut-être, est-ce que c’est facilitatrice de projets pour les structures dont parlait tout à l’heure Damien, qui ont des besoins particuliers et sur lesquelles vous allez faire de l’expertise ?

Charline Rageade : Facilitatrice est un mot qui regroupe un peu tout. Pour résumer, en fait je suis facilitatrice des projets Algoo, mais, on en parlera peut-être plus tard, Algoo n’a pas que Tracim comme projet. Mon rôle c’est de mettre de l’huile dans les rouages en termes humains, en termes de projets, etc., pour que les projets avancent, que l’équipe se sente bien, que les utilisateurs se sentent bien. J’ai un peu un rôle, on va dire humain, pour que ça avance mieux. Actuellement, sur Tracim, va dire que j’ai plutôt un rôle de Scrum Master.

Frédéric Couchet : Hou là ! Attention !

Charline Rageade : J’ai sorti les gros mots !

Frédéric Couchet : Ce n’est pas un gros mot, tu vas simplement avoir un défi, que les gens comprennent ce que c’est.

Charline Rageade : Comment expliquer facilement. En fait, je ne m’occupe pas du développement en tant que tel mais plutôt de l’équipe. Je fais en sorte que la façon dont on développe se passe bien. Nous développons sur des itérations de deux semaines. Toutes les deux semaines, en fait, on sort des nouvelles fonctionnalités, des bugfixes, etc. Mon rôle va être de m’assurer que ça ce soit bien respecté, en gros, en résumé.

Frédéric Couchet : On va dire que Scrum Master vient du terme « mêlée » en anglais, il n’y a pas vraiment de traduction française, en tout cas je ne crois pas, ça pourrait « chef de mêlée », entre guillemets, mais bon !, c’est un terme qui vient du rugby.
Comme tu parles du développement de Tracim, parlons-en un petit peu. Il est développé à la fois par rapport aux besoins et aux idées d’Algoo, mais je suppose, en tout cas c’est une question, comment se passe le retour à la fois de remontées de bugs mais surtout de rajouts de fonctionnalités ou d’idées des personnes qui utilisent Tracim ? Comment ça se passe ?

Charline Rageade : Aujourd’hui on a Damien qui joue un peu un rôle central, je vais arrêter avec les gros mots, de responsable produit, c’est-à-dire que Damien est vraiment au contact des utilisateurs, des clients, etc., et c’est lui qui nous donne la vision produit et qui fixe un peu les priorités Si on décide de faire une fonctionnalité, c’est mûrement réfléchi suite à des retours des utilisateurs, suite à une réflexion en interne, etc. C’est comme ça que sont priorisés les développements sur Tracim.

Frédéric Couchet : Sans que tu aies prononcé le mot c’est la méthode du développement agile que vous appliquez au développement de Tracim. C’est ça ?

Charline Rageade : Aujourd’hui ça va ressembler un peu à une méthodologie qu’on appelle Scrum. Par contre c’est plutôt, j’ai envie dire, une sorte de gloubi-boulga agile. Ce n’est pas vraiment Scrum ; j’ai envie de dire qu’on s’est un peu inspirés de bonnes pratiques agiles au sein de notre équipe.

Frédéric Couchet : Vas-y Damien.

Damien Accorsi : Pour compléter ce point. Dans la démarche il y a évidemment la prise en compte des retours des clients, mais il y a toute la démarche autour de la communauté. Par exemple, chaque premier jeudi du mois on fait une démonstration des développements en cours à laquelle tout le monde peut participer et échanger avec l’équipe de développement pour remonter des suggestions en termes d’ergonomie, en termes de besoin, en termes d’attente. Aujourd’hui, comme Tracim est un produit techniquement relativement complexe, contribuer en code c’est compliqué, par contre contribuer en traduction, en cas d’usage, en retours sur l’ergonomie, je dirais que c’est accessible à toute personne qui travaille en équipe au quotidien, même sans connaître l’outil. On peut très bien faire la démonstration d’une fonctionnalité et que quelqu’un nous dise « on a quelque chose qui marche bien mieux, qui marche comme ça » ou, au contraire, « ce que vous avez fait c’est super ». Avoir ces retours, ça fait vraiment partie des contributions qu’on attend autour de Tracim. L’objectif est toujours le même, c’est rendre l’outil facile à utiliser pour la majorité des gens. Même si nous avons une vision, nous menons une réflexion et nous avons des clients qui nous font des retours, il y a une richesse des retours qui est possible de la part des utilisateurs qui ne sont pas forcément des clients et qu’on aurait tort d’ignorer.

Frédéric Couchet : D’accord. Tout à l’heure tu as parlé un petit peu des fonctionnalités. Est-ce que tu peux nous lister les fonctionnalités de l’outil ? On a parlé tout à l’heure de messagerie instantanée. Est-ce qu’il y a des salons de discussion, des messageries instantanées ? Est-ce qu’il y a la possibilité de téléverser des documents, d’éditer des documents ? Quelle est la liste des fonctionnalités, de façon synthétique, de Tracim actuellement ?

Damien Accorsi : Je vais plus parler de typologie de l’outil. En gros Tracim c’est une gestion électronique de documents avec une gestion de tableaux kanban qui va permettre de faire de la gestion de tâches et du suivi de projets ; des agendas partagés, des agendas individuels, des fonctionnalités type wiki pour faire de la documentation en ligne, des discussions type forum ou type chat et des appels en visioconférence.

Frédéric Couchet : Vous développez tout au niveau de Tracim ou est-ce que vous utilisez des logiciels libres déjà existants sur lesquels vous contribuez par du code, par de l’agrégation, etc. ? Par exemple tout à l’heure Charline parlait d’appels vidéo, c’est basé sur Jitsi. C’est ça ?

Damien Accorsi : C’est ça. La brique technologique c’est Jitsi. Nous n’avons pas vocation à développer de la technologie de visioconférence, ce n’est pas notre cœur de métier. Par contre, intégrer cette brique technologique dans l’application Tracim et permettre notamment de faire des appels. C’est-à-dire tu cliques sur un bouton pour appeler Damien et, sur mon ordinateur, une notification va apparaître avec une notification sonore, là où la plupart des outils qui disent « on fait de la visio » en fait c’est juste un salon de visioconférence et il faut que tu te synchronises sur l’agenda. Nous faisons cette intégration de briques technologiques pour la rendre ergonomique et facile à utiliser.

Frédéric Couchet : D’accord. Tout à l’heure, dans la première partie, on parlait de la question de la circulation de l’information entre les personnes qui sont en distanciel et les personnes qui sont en présentiel. Comment est intégré, notamment, cet aspect notification ? Les notifications peuvent être positives dans le sens où on est informé de ce qui se passe, mais, en même temps, il peut y avoir l‘inverse, être surchargé de notifications. Comment cet aspect notifications est-il pris en compte au niveau de Tracim ?

Charline Rageade : Les notifications peuvent être gérées de plusieurs manières. Vous pouvez les avoir par mail, donc recevoir vos notifications par mail. Pour pouvoir un peu gérer ce flux de notifications, vous pouvez très bien désactiver les notifications par mail pour ne pas être « noyé », entre guillemets, sous tant de notifications. Ensuite, sur Tracim, on a un mur de notifications qui est, on va dire, un peu structuré. Sur Tracim vous avez la possibilité de mentionner vos collègues ou vos collaborateurs, les personnes avec qui vous travaillez ou les personnes de votre association. Ça s’affiche en jaune et vous voyez que quelqu’un vous a mentionné. Ça vous permet, entre guillemets, de « trier » quand vous ouvrez votre mur de notifications et de voir effectivement là où vous êtes notifié.

Frédéric Couchet : D’accord. Si les gens qui nous écoutent utilisent déjà des outils, des solutions intégrées, qu’elles soient libres ou propriétaires, quelles pourraient être les « alternatives », entre guillemets, propriétaires ou libres qui existeraient ? Par exemple Basecamp, qui est un outil de gestion de projets propriétaire, est quelque chose qui s’en approche ou est-ce que c’est différent ?

Damien Accorsi : Je dirais que c’est l’outil le plus proche en termes de philosophie. En termes de périmètre fonctionnel ça fait quelque temps que je n’ai pas regardé Basecamp, mais dans la philosophie et dans l’approche de l’outil, oui, c’est l’outil le plus proche. On pourrait aussi comparer à Microsoft Teams ou Microsoft SharePoint. Tracim a vraiment une approche, et je pense que Basecamp est toujours sur cette approche, qui est que l’information n’est pas individuelle. L’information appartient soit à l’équipe soit au projet. C’est-à-dire que dès lors que l’on crée un espace projet ou un espace d’équipe, tous les membres vont avoir accès à l’information et on va avoir un mécanisme d’activité récente qui va permettre de découvrir ce qui se passe, même sans suivre précisément chaque interaction en détail.

Frédéric Couchet : Si je comprends bien, au niveau de Tracim on a cette possibilité de créer des espaces avec, je suppose, différents niveaux d’accès. Il peut y avoir des espaces confidentiels et peut-être des espaces qui pourraient, par exemple, être ouverts à des clients ? C’est le cas ?

Charline Rageade : Oui. On a plusieurs types d’espaces. On a l’espace ouvert, donc ouvert à tous ceux qui ont accès à Tracim ; vous pouvez le rejoindre directement sans que ça passe par une demande. Vous avez les espaces sur demande et, dans ce cas-là, il faut demander pour accéder à l’espace particulier. Ou les espaces confidentiels et là, carrément, il faut être invité pour accéder à ces espaces.

Frédéric Couchet : Je regarde l’heure parce que ça avance très vite, il ne nous reste vraiment que quelques minutes. Quelles sont les évolutions prévues dans les futures versions de Tracim ? Est-ce que des évolutions majeures vont arriver ?

Damien Accorsi : À court terme non, parce qu’on a déjà eu de grosses évolutions en intégrant notamment le kanban et les appels vidéo. Je dirais qu’on a aujourd’hui un périmètre fonctionnel qui est largement compétitif avec les solutions alternatives. Par contre, on a un gros travail prévu sur l’amélioration de l’ergonomie, de la réactivité, parce qu’on se rend compte que quasiment toutes les solutions collaboratives, aujourd’hui, sont des technologies web et que la plupart des plateformes ont des problématiques de lenteur ou de latence qui font que ce n’est pas confortable. Dans les retours qu’on a d’utilisateurs, une entreprise est loin devant les autres, Google, qui fait que, même sans regarder le périmètre fonctionnel, il y a un confort sur l’utilisation des outils qui va inciter les gens, malheureusement, à utiliser cette solution. On travaille vraiment sur ce sujet-là maintenant.

Frédéric Couchet : En parlant de « lenteur », entre guillemets, il y a une question sur le salon web qui est intéressante : quelles sont les différences de positionnement avec Nextcoud qui est le logiciel libre qui permet le partage d’agenda, de documents, etc. ? Comment Tracim se positionne-t-il par rapport à Nextcloud ?

Damien Accorsi : C’est une question intéressante. C’est une question récurrente et, depuis la création de Tracim, c’est un sujet qui revient : qu’est-ce que propose Tracim par rapport à Nextcloud ? D’un point de vue fonctionnel je dirais qu’on va avoir un périmètre probablement moindre que celui de Nextcloud. Par contre nous sommes vraiment orientés collaboration d’équipe là où Nextcloud est vraiment orienté collaboration ponctuelle d’une personne avec une autre. Par exemple, si tu veux mettre en place une base de connaissances auprès d’une équipe et intégrer des nouvelles personnes régulièrement sans avoir besoin de donner accès à telle ou telle info, avec Tracim ça va être beaucoup plus facile et efficace à utiliser. Nextcloud sera plus performant si tu veux partager un fichier avec un personne puis un autre avec une autre personne. Tracim n’est pas fait pour avoir cette granularité.

Charline Rageade : Pour compléter un peu les propos de Damien, on a deux gros points forts. Damien a cité tout à l’heure les activités récentes. En fait, quand il y a un petit moment qu’on n’est pas allé sur Tracim, on a la possibilité de voir un peu tout ce qui s’est passé, etc. Un deuxième puis un troisième point fort – ça y est je ne m’arrête plus –, il y a le mur de notifications dont on parlait tout à l’heure qui n’est pas forcément géré sur Nextcloud et, bien sûr, le fait que notre interface soit uniforme. En fait aujourd’hui Nexcloud intègre plusieurs briques et, parfois, on va dire que l’expérience utilisateur est plus complexe parce qu’il y a un changement d’interface.

Frédéric Couchet : Une question sur le salon web : est-ce que, sur Tracim, vous travaillez avec des gens qui travaillent sur le design d’interface pour justement améliorer, parce que c’est un métier en tant que tel ?

Damien Accorsi : Tout à fait. Aujourd’hui nous avons deux développeuses qui ont une mission mixte, développement front-end et travail sur l’interface. On travaille ponctuellement avec des gens extérieurs, notamment sur l’aspect purement design, esthétique. On a une équipe qui est vraiment dédiée à résoudre les problèmes d’ergonomie et pas à travailler sur des fonctionnalités. À avoir une approche usages qui est ce que l’utilisateur veut faire, ce qu’il attend de l’outil plus que comment il va le faire.

Frédéric Couchet : Juste une précision. On a parlé de Nextcloud dans Libre à vous ! émission 54, comme d’habitude, libreavous.org/#54.
Avant la dernière question, le tour de table, tout à l’heure, Charline, je crois que tu voulais parler des autres activités d’Algoo. Peux-tu le faire assez rapidement ? Que fait Algoo en dehors de Tracim ?

Charline Rageade : On va faire des logiciels sur mesure, des logiciels métiers. Globalement on fait du développement sur mesure, on a des clients. Je ne peux pas forcément rentrer un peu plus dans le détail. Peut-être que Damien veut rentrer un peu plus.

Damien Accorsi : En deux phrases. La vocation d’Algoo c’est de commercialiser Tracim et de vivre en produisant du logiciel libre. C’est un processus qui est difficile et on a pris la décision de développer sur fonds propres. Ça veut dire que, historiquement, on a trouvé des clients pour des projets sur mesure, qui nous ont permis de gagner de l’argent qu’on a injecté en recherche et développement sur Tracim pour avoir un positionnement par rapport à nos clients qui est qu’on rend des comptes à nos clients et uniquement à nos clients. On n’a pas d’investisseurs, on n’a pas vocation à lever des fonds. Ça veut dire qu’on est beaucoup plus enclins à écouter nos clients. Il faut savoir que développer un logiciel ça coûte extrêmement cher avant d’arriver à un niveau fonctionnel suffisant pour qu’il soit commercialisé. Du fait de cette démarche on a développé des projets pour des clients avec qui on travaille dans la durée, avec qui ça se passe bien. Aujourd’hui on n’a pas de raisons de quitter ces clients même si la vocation d’Algoo c’est vraiment de développer du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Avant-dernière question. Sur le salon on nous demande où est-ce qu’on peut envoyer des contributions en design. Il faut aller sur tracim.fr ?

Damien Accorsi : On a deux moyens. Pour les gens qui sont plutôt techniques, les contributions peuvent être envoyées directement GitHub. Il faut savoir que l’intégralité du développement de Tracim se passe sur GitHub, c’est donc un développement ouvert auquel tout le monde peut contribuer sur des tickets, créer des tickets, etc. Et puis on a un espace communautaire, qui s’appelle community.tracim.fr, où les sujets sont complètement ouverts. On a une communauté d’utilisateurs et de développeurs qui interagissent soit sur des questions soit sur des suggestions de fonctionnalités soit sur des propositions d’évolution ou de design. L’espace communautaire est vraiment l’endroit où il faut aller.

Frédéric Couchet : OK. Dernière question et vous pouvez en profiter si vous avez des annonces à faire. La question finale rituelle de l’émission : quels sont les éléments clefs à retenir selon vous de cette émission sur la collaboration d’équipe et Tracim, en moins de deux minutes ? Qui veut commencer ?

Charline Rageade : Je vais commencer et je vais en profiter pour faire les annonces.
On est ouvert à toute candidature pour les gens qui veulent postuler, en ce moment on cherche notamment un stage product owner, responsable produit.
Notre prochaine version c’est la 4.2.0 qui sortira fin avril.
Et tous ceux qui nous ont entendu n’hésitez pas à nous faire vos retours sur la collaboration de manière plus générale pour que nous travaillions vraiment Tracim et que nous puissions répondre aux besoins des utilisateurs.
Les choses essentielles pour ma part : l’outil de collaboration est important mais ce qui est encore plus important c’est l’humain qu’on met autour et comment on s’organise, entre guillemets, pour « bien collaborer » ; ce serait, en un mot, ce que j’ai envie de dire.

Frédéric Couchet : Merci. Damien.

Damien Accorsi : Je suis en phase avec Charline. Dans la collaboration l’outil c’est vraiment un moyen, ce n’est pas une finalité. Si l’outil n’est pas nécessaire, tant mieux ! Aujourd’hui ce n’est pas le cas pour la plupart des équipes. Ce qui importe c’est que la communication se passe bien entre les collaborateurs.
Là où Tracim entre en ligne de compte c’est qu’il va aider à ce que cette communication se passe bien et, quand il peut, proposer des bonnes pratiques, insuffler des bonnes pratiques aux utilisateurs. Par exemple en proposant des notifications ou des appels de visioconférence plutôt que stimuler des discussions par chat qui sont parfois interminables. Par exemple en suggérant à un utilisateur qui met à jour un document de commenter la mise à jour, ce qu’il a mis dans sa mise à jour. Ce sont des petits détails qui font que l’information circule mieux. Plus l’information circule bien et plus la collaboration va être fluide et, idéalement, l’outil se fait presque oublier parce que tout se déroule bien naturellement.

Frédéric Couchet : Merci. En tout cas, franchement, c’est un sujet qui m’a passionné, notamment à préparer. Je vais rappeler les sites web, Tracim c’est tracim.fr et Algoo c’est algoo.fr.
Nous avions le plaisir d’avoir Damien Accorsi et Charline Rageade de la société Algoo qui nous ont parlé de collaboration d’équipe et du logiciel libre Tracim. Je vous souhaite une belle fin de journée.

Charline Rageade : Merci.

Damien Accorsi : Merci à toi Frédéric. Au revoir.

Frédéric Couchet : Au revoir. À bientôt.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale nous parlerons de l’arobase dans les peintures rupestres du courriel. Je sais que vous attendez avec impatience cette chronique un petit peu mystérieuse.
En attendant nous allons écouter Reminiscent par Idyllic. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Reminiscent par Idyllic.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Reminiscent par Idyllic, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions CC By 3.0.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy sur le thème « L’arobase dans les peintures rupestres du courriel »

Frédéric Couchet : Comprendre Internet et ses techniques pour mieux l’utiliser, avec des logiciels libres et services respectueux des utilisatrices et utilisateurs, pour son propre bien en particulier et celui de la société en général, c’est la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent Costy administrateur de l’April et de sa fille Lorette. Le titre de la chronique du jour est « L’arobase dans les peintures rupestres du courriel ». La chronique a été enregistrée. On se retrouve dans neuf minutes.

[Virgule sonore]

Laurent Costy : Hi, this is Jenny. I am sending you my intimate photos as I promised [Voix féminine à l’accent anglais, NdT]. Tu as vu ma puce, je fais des progrès en anglais pour la prononciation ! Je prends des phrases qui me passent sous les yeux et m’entraîne à les prononcer !

Lorette Costy : Bravo papa, c’est très bien ! Peut-être plus promised que « praumisède » en fait. Et tu l’as lue où cette phrase ? Il y avait aussi un lien avec ?

Laurent Costy : C’est promised, je vais encore m’entraîner pour la prononciation. Pour la phrase, c’est un courriel personnel, c’est ma vie privée, ça ne te regarde pas ! Mais ça veut dire quoi exactement ?

Lorette Costy : Bah, c’est ta vie privée, ça ne me regarde pas ! Mais je me demande comment on peut recevoir de tels courriels !

Laurent Costy : Toi, je te vois venir ! Tu veux que je t’explique les dessous intimes du courriel, son histoire, son fonctionnement, toussa.

Lorette Costy : Bof ! Mais j’ai bien capté que c’était le sujet de la chronique. D’ailleurs, tu n’es pas obligé, à chaque fois, de te torturer sur des intros sinueuses puisque le thème de la chronique est annoncé à chaque fois en fait !

Laurent Costy : Tu as raison. Prends une feuille et un stylo, aujourd’hui cours sur les courriels. Je ne veux pas entendre un bit basculer de 0 à 1 et vice-versa. Vivement l’avènement des ordinateurs quantiques.

Lorette Costy : Vas-y papa, t’es chaud, lâche-toi ! Balance la sauce ! Commence par le commencement et remonte dans l’histoire d’Internet.

Laurent Costy : Comme souvent, ce sont les complexes militaro-industriels qui innovent car, stratégiquement, ça peut se révéler un avantage militaire et commercial.

Lorette Costy : Ce sont des militaires qui ont envoyé le premier courriel ? C’était quoi le message ? Genre « Haut les mains, vous êtes cernés ! »

Laurent Costy : Tu as le sens de la formule, tu devrais être générale des armées. Mais non, ce n’était pas ce message mais presque. C’est Ray Tomlinson, alors sous contrat avec le gouvernement américain pour le projet Arpanet, qui va faire converger deux programmes pour envoyer et recevoir du texte.

Lorette Costy : Arpanet, laisse-moi de deviner, Agence pour la Recherche Pacifique Neutre Éthique et Transparente.

Laurent Costy : Ta tentative ressemble à s’y méprendre aux géniales idées de Framasoft quand il s’agit de trouver un acronyme comme celui des chatons.org ! Mais il manque le deuxième « a » de Arpanet dans ton essai de déclinaison de l’acronyme.

Lorette Costy : Ah oui ! Ça ne peut pas être ça du coup.

Laurent Costy : Effectivement. Et même si leurs intentions étaient sans aucun doute celles que tu pointes, hum !, ils sont restés plus modestes : Advanced Research Projects Agency Network, autrement dit projet de recherches avancées en réseau de l’agence, branche du département de la Défense des États-Unis. On y est donc.

Lorette Costy : Ça fait pas un peu beaucoup d’argent investi pour envoyer des gifs de chats qui se gaufrent à papy pour son anniversaire ?

Laurent Costy : Tout doux Tonnerre ! On n’en est pas encore à envoyer des images. Il a d’abord fallu que Ray Tomlison associe le couple de programmes Send Message/Readmail avec le programme CopyNet qui permettait de copier simultanément un fichier sur les 15 ordinateurs d’Arpanet. Avec 200 lignes de code, il est parvenu à créer deux boîtes aux lettres électroniques sur deux ordinateurs situés côte à côte et à envoyer un message d’un ordinateur à l’autre.

Lorette Costy : Moi aussi je peux faire croire que je fais communiquer deux ordinateurs qui sont l’un à côté de l’autre : je déclare deux écrans sur le premier ordinateur, je fais semblant de brancher le second et le tour est joué !

Laurent Costy : Je crois que tu confonds prestidigitation et informatique ma chérie mais, je le note ! La prochaine fois que je n’arriverai pas à mettre deux ordinateurs en réseau – ce qui ne saurait tarder étant donné mon incompétence – je ferai ça et je pourrai ainsi usurper en toute quiétude !

Lorette Costy : Oui ? En plus tu es devenu un expert sur ce plan !

Laurent Costy : Ouais ! Mets ta mère dans le métavers !

Lorette Costy : Naaaaan, je décooooonne ! Papa, tu es super sensible parfois. Et quel message d’espoir pour l’humanité a-t-il fait transiter par ce réseau, prémices d’Internet, ce cher Ray Tomlison ?

Laurent Costy : Sans doute une traduction anglaise de l’un de tes mots de passe préféré, qwertyuiop, les premières lettres du clavier anglo-saxon. On reviendra un jour sur les mots de passe et la sécurité. J’ai des choses truculentes et des anecdotes incroyables à raconter !

Lorette Costy : Je n’en doute pas un seul instant. Ça va être une vraie fête. Youpi ! Et pour revenir sur le message transmis, on sent que c’était moins bien préparé que le voyage sur la lune. Il aurait pu se fouler un peu plus avec un truc du genre « un petit tapotage pour Tomlison, un grand tchoukoutchouk pour l’humanité », ou genre « Coucou, tu veux faire coco ? » ou, à minima, un traditionnel Hello World !

Laurent Costy : Bien essayé poussine ! Mais cette tradition, comme tu l’appelles, est venue plus tard. Ça vient d’un dessin animé dans lequel on voyait justement un poussin qui sortait d’un œuf et qui disait « Pioupiou, bonjour le monde, pioupiou ! ».

Lorette Costy : Tu as un peu recontextualisé en rajoutant des pioupious et la petite voix, non ?

Laurent Costy : Oui et j’en profite ! Comme tu es devenue un peu spécialiste du projet GNU, je précise ici que de cette expression Hello World ! est née le projet GNU Hello qui fait figure d’exemple canonique pour l’empaquetage d’un programme GNU et va jusqu’à servir de modèle aux normes de codage GNU ainsi qu’aux pratiques en vigueur au sein du projet. Bref !, dire bonjour est important dans le monde du Libre !

Lorette Costy : Hyper spécialiste tu veux dire. GNU, c’est la partie philosophique, éthique et sociale dans GNU/Linux, non ?

Laurent Costy : 5/5 ! Coeff 4, ça nous fait 20/20, mais on s’égare ! Dommage ! Pour adresser son message, Ray Tomlison avait besoin de séparer le destinataire du nom de la machine. Il a pensé à la première lettre du clavier, le « Q », mais il y avait trop de risques qu’elle soit confondue avec une lettre dans le nom de la personne ou de la machine.

Lorette Costy : Il a donc pensé au « W » en se disant que si un décret passait pour interdire l’usage du « W » dans tous les noms et prénoms du monde, ça pouvait être jouable. Je n’ai jamais entendu parler de ce décret, donc je pense qu’il a laissé tomber.

Laurent Costy : Trêve du passage en revue de l’alphabet ! Ray ne cherchait pas une personne avec un caractère susceptible d’utiliser un clavier dans le présent, mais bien un caractère que plus personne n’utilisait tout en étant quand même présent sur le clavier. Tu me suis ?

Lorette Costy : Oui ! Il faut peut-être synthétiser ta pensée confuse. En fait, il cherchait simplement un caractère non utilisé sur le clavier. Et, il a trouvé l’arobase ! Mais qu’est-ce qu’elle faisait là cette arobase si justement elle ne servait à rien à la base ?

Laurent Costy : Bah, elle attendait l’invention du courrier électronique pardi ! Il y a des caractères, comme ça, qui savent se tapir dans l’ombre, se faire oublier pour mieux surgir dans la lumière de la fibre optique !

Lorette Costy : Mais papa, zéro rapport, un jour tu m’as dit : « il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé, elle peut toujours servir à laver le 4 x 4 ! ». Je retiens donc « fibre optique » de tes propos précédents et le range dans le coffre spacieux du dit véhicule désormais propre. Mais en vrai, quoi donc qu’elle faisait là cette arobase surgissante ?!

Laurent Costy : Tu ne me crois pas ! J’ai exploré le fin fond du Web pour essayer d’apporter une réponse à cette question. J’ai été pris dans le vortex infernal des hyperliens et j’ai même regardé une vidéo passionnante de plus d’une heure pour cela !

Lorette Costy : Tu peux passer ta synthèse en double vitesse de lecture, par contre, parce qu’on arrive bientôt à la fin de la chronique ? Vite !

Laurent Costy : OK, je fais court et un peu mystérieux aussi. Pour la présence de l’arobase sur le clavier de Ray Tomlinson, c’est un reste des signes utilisés par les commerçants américains. Selon le site arobase.org, qui reprend l’histoire du mail et de l’arobase, les commerçants l’utilisaient pour indiquer un prix unitaire. 2 books @ $10, où le « at » est une arobase, et se lisait « 2 livres à 10 dollars pièce ». Les machines à écrire commercialisées à partir de 1873, 100 ans avant la naissance de ton père, ont intégré ce caractère sur leurs claviers pour satisfaire commerciaux et comptables. Et les concepteurs des premiers claviers de systèmes informatiques ont alors repris ensuite ce caractère sur leurs modèles.

Lorette Costy : C’est presque captivant et intéressant ! Mais tu ne dis pas d’où vient le signe en lui-même ?

Laurent Costy : C’est bien là que ça se complique, car les origines déchirent les spécialistes ou celles et ceux qui pensent l’être. On identifie en fait trois origines possibles :
@ serait une abréviation de la préposition latine ad qui signifie « chez, vers, à » ;
d’autres disent que c’est une unité de mesure de poids et de volume qui viendrait de l’arabe ar-rouba signifiant quatre ou quart ;
enfin, ce serait pour d’autres une confusion calligraphique due à un mauvais usage du mot français « à » par des marchands étrangers.

Lorette Costy : J’imagine que ce n’est pas simple de cerner la réalité. Si ma pratique du Web se confirme, les personnes qui défendent telle ou telle hypothèse n’arrêtent pas de s’auto-référencer et de renforcer leurs croyances plus ou moins inconsciemment ?

Laurent Costy : C’est bien la conclusion de Marc Smith, professeur de paléographie — si, ça existe ! L’arobase est sans doute un avatar de tout ça ! Bon, l’@ étant posée, je vais pouvoir commencer à t’expliquer les courriels dans les quatre ou cinq prochaines chroniques. Je te poutoute et te donne rendez-vous la prochaine fois. On essaiera de causer sans doute encore un peu histoire mais aussi protocoles…

Lorette Costy : Ho, là, là, il y a encore tout ça sur le courriel ? Bon, je me prépare pour que tes explications sur les protocoles protoadhèrent et je te fais la bise mon paparobase !

[Virgule son ore]

Frédéric Couchet : Nous sommes de retour en direct. C’était la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy, apprendre des choses intéressantes et utiles tout en s’amusant.
Nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre

Frédéric Couchet : On va commencer par un peu d’auto-promo radiophonique et familiale, je vais me permettre ça. L’an dernier dans l’émission Chemins de traverse sur Cause Commune, il avait été question de l’orchestre des Petites Mains Symphoniques avec Éric du Faÿ, son fondateur et directeur artistique. La partie familiale c’est que mon fils fait partie de cet orchestre constitué de jeunes de 7 à 17 ans environ. Éric du Faÿ les a embarqués dans une nouvelle aventure, un concert exceptionnel aux Folies Bergères à Paris, dimanche 20 mars 2022 à 17 heures. Si vous pouvez, n’hésitez pas à venir. Pour en savoir plus sur l’orchestre, vous pouvez écouter le podcast de l’émission Chemins de traverse sur causecommune.fm.
Pour connaître les nouvelles concernant l’émission Libre à vous ! je vous encourage à vous inscrire à la lettre d’actu. Vous y recevrez régulièrement les actualités concernant l’émission, l’annonce des podcasts, des émissions à venir, ainsi que des bonus, des annonces en avant-première. Vous pouvez également vous inscrire, si vous les souhaitez, à la lettre d’actu de l’April pour recevoir chaque début de mois l’essentiel des actions de l’association. Pour vous inscrire c‘est simple, rendez-vous sur le site libreavous.org dans la rubrique contact.
Le samedi 5 mars a commencé la 21e édition de l’initiative de l’April, Libre en Fête. Pour accompagner l’arrivée du printemps, chaque année autour du 20 mars des événements de découverte du logiciel libre et de la culture libre en général sont proposés partout en France dans une dynamique conviviale et festive. L’édition 2022 du Libre en Fête a lieu du samedi 5 mars, comme je vous annonçais, jusqu’au dimanche 3 avril. Vous pouvez consulter sur le site libre-en-fete.net la liste des événements qui sont près de chez vous. De mémoire, je crois qu’il y a encore une quarantaine d’évènements d’ici début avril.
La semaine prochaine en direct dans Libre à vous !, donc mardi 22 mars, à quelques jours de l’assemblée générale de l’April et pour fêter les 25 ans de l’association, nous allons réaliser une nouvelle émission spéciale « Au cœur de l’April et de Libre à vous ! ». À cette occasion, nous aimerions beaucoup pouvoir lire en direct vos témoignages, vos retours : comment vous avez connu l’April, votre découverte de Libre à vous !, si vous avez un souvenir fort, que ce soit en lien avec l’émission ou avec l’association. Tout cela nous intéresse. Vous pouvez nous envoyer des témoignages d’amour via le formulaire de contact que vous trouverez sur le site de l’émission libreavous.org ou directement par courriel à l’adresse bonjour chez libreavous.org.
Pour finir, je vous invite à consulter le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, pour trouver des évènements en lien avec le logiciel libre ou la culture libre près de chez vous.

Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Alexis Kauffman, Charline Rageade, Damien Accorsi, Laurent et Lorette Costy.
Cette 136e émission a été mise en onde par Étienne Gonnu que je remercie.
Merci également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang1, bénévoles à l’April, et Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.

Vous trouverez sur notre site web, libreavous.org, toutes les références utiles ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm.
N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse bonjour chez libreavous.org.

Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission. Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et faites connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles.

La prochaine émission aura lieu en direct, comme je vous le disais, le 22 mars 2022 à 15 heures 30. Notre sujet principal sera donc « Au cœur de l’April et de Libre à vous ! ».

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 22 mars. L’émission sera animée par mon collègue Étienne Gonnu avec son talent habituel et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d’émission : WeSoftware Heritage Tone par Realaze.