Accord Microsoft/Défense, question de souveraineté nationale

Titre :
Accord Microsoft/Défense : « une question de souveraineté nationale »
Intervenante :
Madame Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice LR
Lieu :
Public Sénat - Au cœur du débat
Date :
Octobre 2017
Durée :
2 min 05
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Licence de la transcription :
Verbatim
Transcription réalisée par nos soins.

Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

Description

La sénatrice LR, Joëlle Garriaud-Maylam a fait part de ses inquiétudes au sujet du renouvellement d’un accord d’exclusivité entre Microsoft et le ministère des Armées.

Transcription

Sur cette question de Microsoft et de la Défense, il y a effectivement un problème. Nous, parlementaires, sommes censés contrôler l’action du gouvernement. Sur ce contrat en particulier, pour lequel des experts ont exprimé leurs doutes, nous n’avons pas d’informations ou pas d’informations suffisantes.
J’estime que c’est le devoir du gouvernement d’informer les parlementaires, parce que cela pose un certain nombre de problèmes. Cela pose aussi des questions de souveraineté numérique européenne, on en parle beaucoup actuellement.
Journaliste : Même des problèmes de fiscalité, dites-vous.
Joëlle Garriaud-Maylam : Alors pourquoi ne pas encourager les logiciels libres ? Effectivement on peut s’interroger sur la fiscalité avec un Microsoft qui est basé en Irlande.
Journaliste : En Irlande.
Joëlle Garriaud-Maylam : Donc j’espère qu’il n’y a pas d’évasion fiscale à ce niveau-là. Mais encourager les logiciels libres c’est très important, et je voudrais saluer l’action de la gendarmerie qui, malgré d’énormes pressions, a choisi Linux, un logiciel libre.
Alors pourquoi vouloir obligatoirement choisir Microsoft, alors qu’on sait qu’il y a des liens avec le NSA et que des informations ont été passées ? Je suis désolée, c’est une question de souveraineté nationale. Notre Défense est trop importante, je la soutiens bien évidemment à 100 % dans toutes ses actions, mais là j’aimerais simplement avoir des réponses.
Journaliste : Est-ce que vous estimez que la ministre des Armées, Florence Parly, fait de la rétention d’informations sur ce sujet, notamment sur la question des économies, dit-elle, qu’il y a avec cet accord, avec Microsoft.
Joëlle Garriaud-Maylam : Écoutez, moi l’accord, d’après ce que j’en sais, mais là encore je n’ai pas toutes les informations budgétaires notamment, me paraît extrêmement cher. Alors qu’on m’explique pourquoi nous faisons des économies avec ce contrat, j’aimerais le savoir, qui a été signé, bien sûr, bien avant l’arrivée de Florence Parly, qui a été renouvelé malgré les conseils des experts. Donc voilà, c’est une question qui me paraît essentielle et j’estime, encore une fois, que c’est mon devoir de parlementaire d’essayer d’obtenir toute la lumière sur ce contrat.
[La Sénatrice a déposé le 16 octobre 2017 une proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête au sujet de ce contrat, NdT]

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.